Review

Journey of a Roach est un jeu d’aventure très sympathique dans lequel  vous incarnez Jim et Bud, deux gentils… cafards ! Leur but : atteindre ce qui représente pour  eux le Saint Graal, à savoir  une fleur. C’est normal pour ces deux amis, surtout depuis que le monde d’en haut a été ravagé par la guerre et la pollution. Un postulat de départ original pour un jeu d’aventure inspiré des point & click. De quoi nous offrir un titre inoubliable? 

Dix pattes sous terre

Bud et Jim, deux cafars à la recherche… d'une fleur!

Kobold Games, le développeur de Journey of a Roach, risque de ne pas vous évoquer grand-chose à la prononciation de son nom. C’est un peu logique puisqu’il s’agit d’un groupe de jeunes informaticiens suisses qui se sont rencontrés au gré de leurs études et qui ne travaillent ensemble que depuis 2012, dans un petit bureau à Olten. Néanmoins, leur esprit déjanté risque bien de faire parler d’eux à l’international, comme en témoigne le scénario de ce soft.

Bud, un cafard, est un sacré maladroit. Du début à la fin de l’aventure, il va se trouver dans de mauvaises situations : collé à une toile d’araignée, tombé du plafond, coincé sous un baril… mais Jim, la blatte la plus altruiste du monde, va tout faire pour l’aider à se sortir du pétrin dans lequel il se fourre constamment afin qu’ils puissent, ensemble, trouver une fleur extrêmement convoitée. En chemin, notre duo va rencontrer toutes sortes de personnages allant de la vieille araignée qui joue à la maman sur des bébés mouches, à Otto le rat/aventurier, en passant par la luciole rasta. Tout un programme. Hélas, Jim va se faire enlever par les infâmes fourmis noires, vos ennemis mortels, obligeant notre cafard gaffeur à se déguiser pour infiltrer leur base et surtout… découvrir ce que ces vils insectes trament dans l’ombre !

Gluant mais appétissant !

Des phylactères imagés servent de dialogues

Dès que l’on commence à prendre en main le cancrelat, on comprend de suite quel va être le point fort et original du jeu : pouvoir grimper sur les murs.  Si l’idée est intéressante, la maniabilité l’est clairement moins. En effet, il n’est pas aisé de gravir les parois car, trop souvent, des objets vont vous gêner et changer l’inclinaison de l’écran de façon rapide, ce qui va immanquablement vous donner le tournis. Néanmoins, passée une certaine acclimatation, cette faculté devient agréable à utiliser et sera surtout primordiale pour accéder aux items inaccessibles quand vous vous tenez sur le plancher des vaches. Cependant, on ne peut escalader que sur les côtés gauche et droit de la forme, et uniquement si cette dernière est plane (impossible donc de gravir une chaise, un ballon, un mur cabossé, …). Autre souci qui aurait pu être facilement résolu : quand vous vous retrouvez la tête à l’envers, il n’est pas possible de redescendre directement au sol, il faut faire le tour.

Journey of a Roach, dans son principe-même, se joue comme un point & click. Vous possédez un inventaire dans lequel vous pouvez combiner des objets et vous devez cliquer sur les éléments du décor pour interagir avec eux histoire de résoudre des énigmes. Cependant, niveau déplacement,  la comparaison s’arrête là puisque vous devrez utiliser le pavé directionnel ou les lettres Q, S, D et A afin de vous mouvoir. A l’inverse des click & play récents, le soft de Kobold Games ne vous offre pas un curseur contextuel qui change de forme en fonction de l’action à réaliser. Néanmoins vous pouvez facilement repérer les objets interactifs, symbolisés par un triangle blanc. La touche espace, quant à elle, permet de reculer l’angle de vue afin d’avoir une vision plus globale de la situation. En cas de problème, une carte est également disponible.

« Derrière toi! Un singe à trois têtes!!! »

Mais ce qui attire l’œil dès la première interaction entre personnages dans Journey of a Roach, c’est son absence pure et simple de paroles. Les « dialogues » se font via des images que l’on retrouve dans des phylactères, permettant de fait aux plus jeunes de s’adonner au soft sans soucis. Les cinématiques, elles, sont jouées dans un style dessin animé identique à celui que l’on peut retrouver dans Deponia. Signalons que quelques clins d’œil vidéoludiques ou filmiques viennent enrichir le jeu, notamment une photo d’un singe à trois têtes (« Monkey Island »), voire une référence au Roi Lion de Disney dans les Succès Steam. En cherchant bien, vous pouvez même découvrir 10 larves qui sont cachées dans les cinq petites scènes du soft.

Petit mais costaud !

En termes de réalisation globale, on ne peut que constater que les graphismes de Journey of a Roach ne sont pas du tout dernier cri, c’est un fait, mais les décors sont très colorés et proposent un cachet original, avec de nombreux éléments qui semblent dessinés à la main grâce à un cell shading réussi. Le soft n’est pas vraiment très gourmand en ressource et les différentes rotations de l’écran se passent sans aucun ralentissement. L’absence d’ombres dynamiques (on ne voit qu’une simple tâche sous les personnages) n’est pas vraiment ce qui frappe le plus, par contre les chargements des sauvegardes si, vu qu’ils sont assez longs.

Une flèche blanche symbolise les interactions

Niveau musical, la bande-son du titre n’est pas très riche. En effet, mis à part quelques accords de guitare, le tout reste assez vide et fait vieillot… Par moment, on dirait même que ça joue faux! Les bruitages, eux, sont basiques et en nombres limités, mais sont utilisés là où il faut. Bref, un aspect clairement perfectible de ce point & click.

Dans tous les sens

Journey of a Roach est parfait pour les enfants qui veulent s’essayer à une aventure typée point & click, car il est loin d’être casse-tête et il ne demande aucune notion de lecture (hormis dans les menus) étant donné que les dialogues sont imagés. Les plus âgés, experts ou non dans ce style de gameplay, y trouveront quand même un petit moment de détente, mais le boucleront trop rapidement pour qu’il marque durablement leur esprit.

La bande-annonce

Réalisation: 14/20

Certes, Journey of a Roach ne propose pas des graphismes qui explosent la rétine façon next-gen, mais l’univers du jeu est correct et très plaisant. Dans l’ensemble, le côté cell shading assumé offre une patte artistique indéniable, et l’animation ne souffre d’aucun ralentissement.

Gameplay/Scénario: 15/20

En un mot : original ! Du moins du point de vue du gameplay, complètement axé sur l’ascension de parois pour résoudre les énigmes proposées. Le scénario, par contre, n’a rien d’exceptionnel, le but étant de chercher une fleur, sans vraiment parvenir à créer la moindre émotion. Le fait que les protagonistes se parlent uniquement en images est unique, certes, mais risque d’en déstabiliser plus d’un.

Bande-Son: 6/20

Gros point noir du soft, l’ambiance sonore n’est pas du tout travaillée. D’ailleurs, au final, vous ne prêterez même plus attention à la musique tant celle-ci se veut générique… et trop discrète. Le manque de paroles accentue encore plus l’impression de vide auditif malgré quelques bruitages intéressants.

Durée de vie: 6/20

Court, très court ! Les fanas du genre peuvent le finir en 2-3 heures, tandis que les moins aguerris y passeront de 3 à 5 heures. Et puis avouons-le, seules cinq malheureuses scènes, ce n’est vraiment pas fameux. Une nouvelle histoire qui se déroulerait en surface aurait été un bon supplément. Un peu cher (14,99€) pour un jeu aussi chiche en termes de durée de vie, même si la recherche des larves augmente légèrement cette dernière (hélas, elles ne sont pas très compliquées à trouver).

Note Globale N-Gamz.com: 13/20

Si de gentils cafards ne vous font pas peur et que vous avez envie d’essayer un jeu d’aventure axé point & click sans jamais osé franchir le cap à cause de la difficulté, Journey of a Roach est ce qu’il vous faut, que vous ayez 7 ou 77 ans ! Par contre, les professionnels en la matière risquent de vite s’ennuyer puisqu’ils trouveront trop facilement la solution des énigmes. Quoiqu’il en soit, je souhaite un bon avenir aux jeunes développeurs de Kobold Games, car l’originalité de leur jeu indique clairement un fort potentiel.



About the Author

Devilhawk
Utilisateur de jeux vidéos depuis tout petit (j’ai commencé avec Bubble Bobble et Prince of Persia), je possède actuellement PS3, PSVita et bientôt PS4. Je suis fan de la série Kingdom Hearts, des jeux destructeurs (comme Red Faction et les Lego (si, si!)) et des jeux en coopération. Question cinéma, je me tourne plus vers les films d’horreurs (sauf les slashers) ainsi que les séries à suspens (tel Lost). Je suis également admirateur d’Hayley Williams et de son groupe (Paramore). Sinon je peux être disponible pour des parties multijoueurs aussi bien en coopération qu’en compétition (du moment que ce soit par équipe, j’aime pas le solo).