Review

La gravité: tout un programme! Cette force qui nous maintient radicalement cloué au sol et nous empêche de jouir de l’espace qui se trouve au-dessus de nos têtes a longtemps fait fantasmer les rêveurs et scientifiques du monde entier. Et si, du jour au lendemain, nous en étions libéré? Si, par le simple fait de notre volonté, nous pouvions nous élever aussi haut que nous le voulions, ne plus ressentir notre poids, et voyager librement dans les trois dimensions? C’est sur base de ce postulat de départ que la Team Siren, plutôt habituée aux survival/horror (Forbidden Siren, Siren Blood Curse) a décidé de nous transporter pour nous faire voir le monde…la tête en bas! Attention: jeu culte en devenir!

Qui suis-je, où vais-je, dans quel état j’…?

Kat est aussi belle qu'amnésique

Kat n’a vraiment pas de veine! Jeune femme aux cheveux blonds platine, elle se réveille seule, dans une ruelle malfamée d’une cité flottante dont elle ignore jusqu’au nom…et le sien également! En effet, notre belle ingénue n’a rien trouvé de mieux que d’être totalement amnésique. Au fait, j’ai dit qu’elle était seule…et bien pas tant que ça puisqu’un mystérieux chat au pelage étoilé semble étrangement lié à notre héroïne et à ses « pouvoirs ». Kat n’est en effet pas une personne comme les autres, et Poussière, le félidé précité, va très vite lui dévoiler son statut si particulier: celui de gravitéenne. La séduisante sylphide peut en effet se jouer de la force d’attraction terrestre comme bon lui semble, et son pouvoir va s’avérer terriblement utile dans sa recherche d’identité et…sa survie dans cette ville suspendue où elle a atterri: Hekseville!

Car Hekseville est bâtie sur une tour dont on ne peut voir la base, perdue qu’elle semble être dans les limbes brumeuses des nuages alentours. Pire que tout: depuis l’arrivé de Kat, la cité est attaquée par des monstres difformes sortis tout droit de trous noirs: les Nevis. Etrangement, notre jouvencelle semble seule être capable de vaincre ces ombres diaboliques et de retrouver les pans entiers de la mégalopole qui ont sombré dans le néant, aspirés tous entier dans une dimension parallèle. Avec l’aide de Poussière et d’un mystérieux homme bedonnant qui se prétend le créateur de ce monde, la gravitéenne va vivre d’incroyables aventures, où le sol devient le ciel et inversement, et où elle comprendra qu’en venant en aide aux habitants la ville céleste, elle pourrait bien récupérer ce qui lui manque le plus: sa mémoire. Mais les sombres secrets qui se cachent en elle doivent-ils être libérés? Pas si sûr…

Je t’assure qu’à vol d’oiseau, ce n’est pas loin!

Ça n'a l'air de rien comme ça, mais je suis en train de me balader la tête en bas!

L’une des grandes forces de Gravity Rush, en plus de son histoire sombre et très travaillée, est sans conteste son système de jeu et la possibilité unique que Kat a de se jouer de la gravité. Une simple pression sur R et vous annulez toute attraction terrestre sur votre héroïne, la faisant léviter à quelques centimètres du sol. Et ce n’est pas tout (avouez, flotter à 10 cm du sol en permanence, ça n’a pas beaucoup d’utilité, autant s’acheter un hoverboard^^): la gravitéenne peut cibler n’importe quel point dans l’espace qui l’entoure, que ce soit la façade d’un immeuble, un lampadaire, la voûte céleste ou les tréfonds de la mégalopole. Il vous suffit alors d’effectuer à nouveau une pression sur R et vous vous envolerez aussi rapidement que l’éclair pour atteindre votre destination. Le système permet toutes les folies possibles très facilement: d’une part car il est hyper réactif et que l’on peut stopper sa course à tout moment pour prendre une toute autre direction, permettant des trajectoires improbables que même l’ovni de Roswell envierait, mais aussi car le gyroscope de la PS Vita est mis à contribution, vous donnant un grand sentiment d’immersion dans ce monde extrêmement vaste.

En effet, il vous suffira de déplacer votre console autour de vous pour faire bouger votre point de vue, votre cible d’arrivée, là où vous le désirez! Bien entendu, pour les adepte du jeu nomade en public qui ne veulent pas gêner leur entourage par des gestes et des demi-tours malvenus, il y a la possibilité d’utiliser le second stick pour mouvoir la cible. La gravité permet aussi à Kat toutes sortes de petites fantaisies, comme une glissade sur le sol pour gagner de la vitesse, que l’on effectue en touchant les bords gauche et droite de l’écran tactile avec les pouces. De même, le système de combat profite des capacités aériennes de notre demoiselle avec la possibilité d’effectuer des coups de pied planés ultra puissants (on se croirait dans Tigre et Dragon^^), ou celle de générer un trou noir, une avalanche de roche, ou encore un champ de stase emprisonnant tout ce qui l’entoure avant de le projeter violemment en direction des Nevis. Bref, de l’action comme on aime: intuitive, jouable et surtout diaboliquement addictive. Vous pouvez me croire, l’extermination de mutants est aussi agréable que le fait de se balader librement dans les airs, la caméra ayant le bon goût de ne jamais prendre le joueur en défaut!

Une profondeur de jeu incroyable servie par des graphismes époustouflants.

Le rush aérien va vous donner le vertige!

Pas de notre d’humour ou de jeu de mot dans cet intertitre, mais une vérité que l’on est heureux de trouver sur PS Vita. Celle d’un soft qui propose une durée de vie à toute épreuve, avec ses cinq quartiers immenses à explorer, cette ville qui s’étend sur plusieurs étages et qu’il est possible de visiter intégralement, mais aussi ces NPC qui vous donneront des missions, des indices, de même que toutes ces quêtes annexes telles que des courses contre la montre, des combats en mode survival chronométrés, des sauvetages de civils et j’en passe! Chacune de ces quêtes doit être débloquée en réparant un artefact endommagé d’Hekseville aux moyens de cristaux, que vous amasserez à foison en fouillant la cité, du toit de ses immeubles jusqu’à ses fondations, le plus souvent en vous scotchant verticalement aux façades ou en marchant la tête en bas, les cheveux flottant naturellement en direction du vide.

Ces mêmes cristaux sont également essentiels pour augmenter votre expérience de jeu, puisqu’ils permettent à Kat de faire évoluer ses caractéristiques et pouvoirs sur plusieurs niveaux. De la santé à la puissante d’attaque en passant par les coups spéciaux, la vitesse de chute et surtout la consommation et la rapidité d’utilisation de la jauge de gravité (car oui, la lévitation n’est pas illimitée, mais se recharge automatiquement au repos), vous pourrez vraiment modeler la gravitéenne selon vos envies. Le jeu pousse donc en permanence le gamer a l’exploration pour dénicher les missions annexes, les rubis et autres joyeusetés…et le mieux, c’est qu’à aucun moment on ne se lasse tant le sentiment de liberté, de vitesse et de chute libre est grisant! Et il y a tant d’autres choses à découvrir, notamment des costumes alternatifs pour notre héroïne qui vont de la tenue d’écolière à celle de… femme chat (avec un surnom pareil, c’était un peu normal^^). Vous êtes loin de pouvoir vous targuer d’avoir tout vu dans Gravity Rush, croyez-moi.

Le style graphique est enivrant de beauté

Et la cerise sur le gâteau, c’est que ce gameplay ultra immersif et jouissif, cette durée de vie incroyable pour ce type de soft sur portable et cette liberté phénoménale sont servies par une technique quasi irréprochable! L’animation est sans faille, on ne dénote aucun tearing, et la distance d’affichage est juste bluffante. Vous voyez une tour au loin, vous la ciblez via la mini-carte ou directement sur l’écran, et vous pouvez vous y rendre sans aucun souci! Mieux, vous pourrez vous balader de quartier en quartier via la voie aérienne, alors que certains sont distants de plusieurs kilomètres! Et qui plus est, le tout est enrobé dans des graphismes de haute volée, avec une charte visuelle propre à chaque zone, de la très animée place centrale à la décadente cité nocturne. Si je vous dis qu’en plus le style musical est bouleversant, passant de thèmes aux relents angoissants à d’autres totalement surréalistes sans jamais froisser l’oreille, vous me croyez? Et bien vous devriez tant Gravity Rush est une perle visuelle et auditive, et surtout totalement inspirée de nos BD franco-belges, certains phases narratives n’hésitant même pas à se dérouler sous forme de BD interactives!

Le messie de la Vita est arrivé!

Le design des cuts-scene rappelle les oeuvres de Moebius

Rien, il n’y a strictement rien à jeter dans ce Gravity Rush. Beau à en mourir, hyper innovant, jouissif en diable et avec un degré de liberté jamais atteint dans un soft pour console portable, le titre s’impose d’emblée comme un must have de logithèque de la PS Vita. Mieux, il justifie à lui seul l’achat de la console! On vous l’assure, opter pour les aventures de Kat, c’est prendre un ticket pour un voyage qui va vous transformer littéralement, vous faisant toucher du doigt le sentiment grisant de pouvoir aller où bon vous semble, de sentir la caresse du vent sans que vous touchiez le sol, et de fendre les airs aussi rapidement qu’un avion de chasse, le tout au travers de ce qui peut être considéré comme le plus beau jeu jamais sorti sur une console nomade. Un grand moment, un grand gameplay, et un grand jeu, tout simplement!

 

Le vidéo-test

Réalisation: 19/20

Avec une charte graphique proche de l’univers des BD franco-belges et faisant parfois immanquablement penser au travail de feu Moebius, une animation sans faille et une distance d’affichage qui frise le génie, le soft est tout simplement le plus beau titre du support. Certains pourront éventuellement lui reprocher un peu d’aliasing, mais là c’est vraiment pinailler pour des queues de cerises.

Gameplay/Scénario: 20/20

Le gameplay qui joue sur l’absence de gravité est immersif au possible et tire pleinement partie des capacités tactiles et gyroscopiques de la Vita. Le tout répond au doigt et à l’oeil et offre un sentiment de liberté et de vertige incomparable! La possibilité de faire évoluer Kat est un plus non négligeable. Enfin, le scénario est sombre et torturé, notamment grâce à l’alter-ego négatif de Kat: Raven. Un régal!

Bande-Son: 20/20

Le langage parlé par les protagonistes est un dialecte inventé mais sonne étonnamment bien. Les bruitages sont dans le ton, avec notamment le saisissant son du vent qui file sur vos joues en pleine chute libre. Enfin, les thèmes musicaux sont profondément prenants, que ce soit l’entraînante musique de Plijeune, le quartier festif, ou le thème plus intriguant des rencontres avec la gravitéenne au corbeau. Du grand art auditif.

Durée de vie: 19/20

Le soft vous tiendra en haleine une bonne dizaine d’heure, et plus si vous cherchez à accomplir toutes les quêtes annexes en gold, récupérer tous les cristaux, améliorer tous les pouvoirs de Kat et collectionner toutes les tenues de la belle. Et croyez-nous, vous ne vous ennuierez jamais.

Note Globale N-Gamz.com: 20/20

Après Journey, Gravity Rush est le second jeu à obtenir la note maximale sur N-Gamz, et c’est amplement mérité! Le soft est d’une poésie et d’une beauté qui subjugue dès les premières minutes, tout en nous offrant un gameplay original, intuitif et hautement addictif. Kat et sa recherche d’identité passant forcément par une entraide avec les habitants d’Heskeville va vous enivrer comme jamais, tout comme ce sentiment de liberté que seul Gravity Rush peut vous offrir. Tout simplement le meilleur jeu de la Vita et une raison quasi impérieuse d’acquérir la console si vous ne l’avez déjà fait.



About the Author

Neoanderson (Chapitre Sébastien)
Hardcore gamer dans l'âme, la quarantaine depuis peu, je suis le rédacteur en chef autant que le rédacteur de news et le vidéo-testeur de ce site (foncez sur la chaîne YouTube d'ailleurs). Amoureux des RPG nourri aux Final Fantasy, Chrono Trigger, Xenogears et consorts, je suis également fan de survival/horror. Niveau japanim, je voue un culte aux shonens/seinens tels que Ga-Rei, L'Ile de Hozuki, Orphen, Sprite ou encore Asebi. Enfin, je suis un cinéphile averti, orienté science-fiction, fantastique et horreur, mes films cultes étant Star Wars, Matrix, Sucker Punch, Inception et Tenet. N'hésitez pas à me suivre via mon Facebook (NeoAnderson N-Gamz), mon Twitter (@neo_ngamz) et mon Instagram (neoandersonngamz)!