Review
Six ans après le premier Death Stranding (en test et vidéo-test juste ici), Hideo Kojima revient avec une suite ambitieuse, Death Stranding 2 : On the Beach, exclusive à la PS5 et sublimée sur PS5 Pro. Ce titre, qui perpétue l’héritage du « strand-type game », propose une expérience à la croisée du contemplatif et de l’action, portée par une vision artistique unique et une narration audacieuse. Toujours centré sur Sam Porter Bridges, le jeu nous emmène cette fois dans les vastes étendues post-apocalyptiques de l’Australie et du Mexique, avec pour mission de reconnecter un monde fracturé. Mais cette suite parvient-elle à surpasser son prédécesseur tout en conservant sa singularité ? Voici mon verdict après des dizaines d’heures de jeu.
Une vraie suite directe !
Death Stranding 2 : On the Beach se déroule onze mois après les événements du premier opus. Sam (Norman Reedus), désormais en retrait au Mexique avec la petite Lou, est rappelé par Fragile (Léa Seydoux) pour connecter le Mexique et l’Australie au réseau chiral, une sorte d’internet surnaturel. Accompagné de nouveaux personnages comme Tomorrow (Elle Fanning), Tarman (George Miller) et l’étrange poupée parlante Dollman (Jonathan Roumie), notre héros explore un monde où le vivant et l’au-delà se mêlent.
L’histoire, bien que plus accessible que celle du premier jeu, conserve la complexité typique de Kojima, avec des thèmes profonds sur la connexion humaine et la résilience. Cependant, la multiplication des révélations dans le dernier tiers peut sembler précipitée, rendant la conclusion mémorable mais parfois confuse pour qui ne serait pas adepte du premier volet. Mention spéciale au fait que les questions restées en suspens dans Death Stranding 1 trouve enfin ici leurs réponses.
Un système de livraison plus poussé
Le cœur du gameplay repose toujours sur la livraison de colis à travers des environnements hostiles, mais Death Stranding 2 enrichit cette formule. Les mécaniques de traverse, déjà centrales dans le premier opus, sont ici plus fluides et variées. Planifier ses itinéraires sur une carte détaillée, gérer son chargement et anticiper les dangers (pluie acide, BTs, ou bandits) restent au cœur de l’expérience.
De plus, de nouveaux gadgets comme un boomerang sanguin ou des véhicules équipés de tourelles, offrent plus de flexibilité. L’introduction de l’APAS, un arbre de compétences, ajoute une progression légère mais bienvenue, récompensant les missions annexes avec des améliorations utiles. Enfin, la coopération asynchrone, avec des structures partagées entre joueurs, propose une vraie immersion et un sentiment de communauté.
De l’action bien plus présente et jouissive
Là où le premier jeu privilégiait la contemplation, Death Stranding 2 intègre davantage d’action et d’infiltration, rappelant parfois Metal Gear Solid V. Les combats contre les BTs ou les Mules sont plus dynamiques, avec des armes comme un sniper tranquillisant ou des grenades variées. Les séquences d’infiltration, où Sam peut neutraliser discrètement ses ennemis, sont satisfaisantes.
Cependant, cette orientation plus musclée peut diluer l’expérience méditative qui faisait le charme du premier opus, et certains joueurs regretteront l’absence de la tension brute des premières livraisons. Malgré tout, la boucle de gameplay se veut bien plus addictive, alternant entre sérénité et pics d’adrénaline pour un mélange inoubliable.
Une pure claque graphique
Sur le plan technique, Death Stranding 2 est une vitrine impressionnante pour la PS5 Pro. Propulsé par le moteur Decima déjà à l’oeuvre sur la saga Horizon, le titre offre des environnements à couper le souffle, avec des paysages australiens d’une beauté brute et des effets météo (pluie, brouillard) d’un réalisme saisissant. En mode performance (60 FPS), l’image reste nette grâce à la technologie PSSR. Alors certes, on notera quelques bugs mineurs de collision mais rien de rédhibitoire.
La bande-son, orchestrée par Woodkid avec des contributions de Low Roar, Silent Poet et Hania Rani, s’avère quant à elle être un chef-d’œuvre, avec des pistes interactives qui s’adaptent aux actions du joueur. L’ajout d’un lecteur MP3 in-game, permettant de créer des playlists, renforce l’immersion. Enfin les doublages français, portés par un casting stellaire, se montrent également impeccables.