Review

Pas facile d’avoir 18 ans quand on s’appelle Juliet Starling! Pensez donc: alors que cette journée d’anniversaire aurait dû être pavée de roses offertes par son boyfriend Nick et d’un énorme gâteau préparé par sa douce maman, voilà qu’une brèche spatio-temporelle apparaît entre le monde putréfié et notre monde des humains. Résultat: son lycée est rempli d’étudiants zombies qui cherchent à lui faire la peau. Avouez qu’on aurait pu rêver mieux pour cette dix-huitième année qui s’annonce. Heureusement, Juliet n’est pas une fille comme les autres, loin de là!

Buffy contre les zombies

Juliet n'y va pas par quatre chemins et préfère le découpage de zombie…par l'entrejambe!

Développé par Grasshopper Manufacture, les petits gars derrière le cultissime No More Heroes, le soft provient à la base d’une idée de Suda 51, le génial géniteur de Killer 7. Aux commandes de Juliet Starling, une ado qui a pour particularité d’être sexy en diable, capitaine d’une équipe de cheerleader et surtout…chasseuse de zombie, vous allez arpenter votre lycée, puis la ville entière de San Romero, dans le seul but d’occire du mort-vivant à tour de bras. Il faut dire que la situation l’exige puisque 5 pourvoyeurs de l’ombre, des boss cadavériques ayant chacun un goût prononcé pour un style musical propre, ont décidé de semer la zizanie dans votre sympathique bourgade. Une seule solution: un bon coup de … TRONÇONNEUSE!

Et oui, car l’arme de prédilection de notre sensuelle et un peu naïve Juliet n’est rien de moins qu’une bonne grosse tronçonneuse multi-fonctions, avec téléphone et lançe roquette intégrés! De quoi faire beaucoup de dégâts dans les rangs ennemis grâce à des combos ultra stylés et un coup de rein à réveiller un mort. Oups, ils sont déjà réveillés d’ailleurs. Aidée par Nick Carlyle, son petit ami réduit à l’état de tête parlante et fixé au postérieur de la belle ingénue, notre cheerleader pourra également compter sur le soutien de toute sa famille, aussi spécialisée qu’elle dans l’anéantissement de zombies. Vous avez donc le père, sorte de croisement entre Elvis et Travis Touchdown, la mère qui tient juste un second rôle de femme au fourneau, et les deux sœurs: l’aînée, Cordélia, est froide et adepte du snipe, tandis que la cadette, Rosalind, est une ado totalement hystérique et incontrôlable. Une belle réunion de famille au milieu d’un film de Romero, en quelque sorte.

« Juliette aimeuh les sucetteeeeeeees, les sucettes deeeeeeeeee… zombie »

Tuer trois zombie ou plus d'un seul coup peut rapporter gros!

Au vu du titre du jeu et si vous êtes un peu anglophone, vous aurez vite compris que le soft parle de tronçonneuse et de … sucettes! En effet, Juliet est dingue de cette friandise et elle le lui rend bien puisqu’elle lui permet de récupérer sa précieuse énergie. Il y en a une grande variété à collectionner, bien qu’elles aient toutes le même effet. Le jeu propose trois modes de difficultés pour 6 niveaux bourrés à craquer de morts-vivants, mais également d’étudiants à sauver pour glaner des médailles sonnantes et trébuchantes. Le fait de tuer du zombie avec style vous en octroie également et vous aurez même droit aux fameuses médailles d’argent si vous en abattez trois ou plus en un seul swing de tronçonneuse. Toutes ces récompenses vous seront utiles pour upgrader vos combos, acheter de nouvelles furies (qui se déclenchent toujours grâce à la tête de Nick pour un effet hilarant garanti), mais aussi des boosts de statistiques pour Miss Starling tout comme, et là on touche au côté fan service qui me plait…de nouvelles fringues pour la sublime cheerleader! Casser du zombie habillée en héroïne de Highschool of The Dead ou en gothic girl, moi je dis OUI!

Casser du zombie habillée en héroïne de Highschool of The Dead ou en gothic girl, moi je dis OUI!

L’essence du soft est principalement basée sur les combos, un peu à la No More Heroes. Au départ, vous effectuerez souvent les mêmes enchainements basiques: un coup haut classique, un coup bas pour les rampants, un « pompon dans ta face » pour étourdir les ennemis et une esquive. Rien de bien compliqué, mais au fur et à mesure de votre progression, vous trouverez de nouveaux moyens d’occire du mort-vivant: mode boost, piqué infernal, toupie tranchante, salto arrière avec passage de la tronçonneuse du bas en haut en partant par l’entrejambe (mythique je vous dis!), votre panoplie ne va cesser de croître et votre fun d’augmenter. D’autant que le soft pousse à s’améliorer sans cesse avec une note octroyée en fin de stage suivant vos performances et des modes time attack, score attack et medals attack online afin de vous comparer au reste de la planète. Signalons également, afin de rehausser ce gameplay que d’aucun pourraient trouver redondant, des phases de jeu destinées à varier les plaisir telles qu’une conduite de moissonneuse batteuse, un casse brique, une partie de base-ball ou de basket, un Spy VS Spy et bien d’autres choses totalement barrées comme le fait de pouvoir poser la tête de Nick sur un corps de zombie et de le diriger en effectuant des chorés de cheerleading…et oui, c’est aussi ça Lollipop Chainsaw!

Des clins d’œil à tout va servis par une technique honorable

Une pléthore de combos et de bonus est à débloquer grâce à vos performances au combat

Des clins d’oeils? Le jeu en est littéralement truffé. Rien que le nom de la ville, San Romero, fait référence au maître du cinéma de zombie! Et puis il y a ces répliques lancées dans le feu de l’action, comme ce type en putréfaction qui vous sort: « Juliette, je t’aime » ou votre héroïne qui effectue un multi-combo et lâche: « Tu es déjà mort! », phrase que n’aurait pas renié notre ténébreux et body-buildé Ken le Survivant. Le soft marque donc énormément grâce à son humour, son côté second degré et cette action débridée qui vous prend du début à la fin. Hélas, la linéarité des niveaux et les multiples temps de chargement gâchent un peu cette fête de l’otaku-geek qui sommeille en nous, d’autant qu’il ne vous faudra que 5 malheureuses petites heures pour voir le bout de cette aventure si originale. C’est comme pour toutes les bonnes choses, elles se finissent trop vite…

Sur le plan technique, Grasshopper a assuré sa part du travail avec des graphismes au look légèrement cell-shadés ultra colorés, malgré un aliasing parfois disgracieux. L’animation de Juliet est de bonne facture quoiqu’un peu raide par moments, et on sent que certains patterns viennent directement de No More Heroes (la course notamment). Bref, les développeurs avaient encore de la marge pour améliorer le tout. Fort heureusement, la bande-son dantesque fait oublier ces quelques écueils avec des titres de tous bords et une tracklist que vous pourrez modifier à volonté. Punk, rock, heavy metal ou musiques plus flashy, la BO de Lollipop Chainsaw est tout simplement anthologique et va vous donner envie de vous replonger encore et encore dans les tribulations de la famille Starling, rien que pour le bonheur d’étriper du zombie avec de la bonne musique dans les oreilles!

Limité, mais jouissif 

Du pole dance avec une tronçonneuse? Juliet peut le faire!

Alors oui, on attendait énormément de ce Lollipop Chainsaw. Peut-être un peu trop d’ailleurs. On le voyait comme le digne successeur des aventures de Travis Touchdown, le côté sexy et débridé en plus, et on se retrouve avec un soft hélas trop linéaire et à la durée de vie un peu chiche. Néanmoins, le fun procuré, la pléthore de costumes à débloquer et le caractère totalement barré de cette épopée qui va à 200 à l’heure et décoche de nombreux sourires au gamer qui s’y investit ont eu tôt fait de me convaincre du caractère de « jeu culte » qui émane du titre. Un jeu vidéo totalement déjanté, diablement sexy et second degré, et qui m’a fait passer cinq heures incroyables, moi je ne peux que m’incliner et dire: Juliet, be my girl!

 

Le vidéo-test

Réalisation: 15/20

Un cell shading qui donne un style comics au jeu et une animation qui ne ralentit jamais malgré le grand nombre de morts-vivants à l’écran, on peut dire que Grasshopper a assuré sa part du contrat à ce niveau. Petit bémol cependant, le manque de fluidité de certains enchaînements de Juliet et un léger aliasing qui gâche un peu la fête. Et puis il y a ces temps de chargement usants qui segmentent chaque niveau et cette intrigante impression d’être parfois devant une copie de No More Heroes dont on aurait juste changé les skins de personnages.

Gameplay/Scénario: 15/20

Le gameplay est ultra basique avec ses combos à débloquer grâce à des points ou des médailles. La linéarité des niveaux pourrait générer un certain ennui mais le jeu va à 200 à l’heure et au final, le tout passe comme une lettre à la poste. De plus, Lollipop délivre des séquences assez atypique histoire de varier les plaisirs. Le scénario, quant à lui, est bien barré et offre un petit côté Buffy contre les vampires version Romero sous acides plus que plaisant. Pour les amateurs de séries Z pleines de morts-vivants, c’est le pied, tout simplement.

Bande-Son: 18/20

Les musiques sont ultra pêchues et variées, allant du punk déjanté au new-age des sixties en passant par du bon gros hard rock bien crasseux, le tout vous offrant même le loisir de composer vous-même votre bande-son. De quoi zigouiller du zombie avec un style inimitable et doper l’action déjà frénétique du soft. Les voix anglaises sonnent totalement justes et sont bien dans l’esprit barré du titre. Un régal pour les oreilles et une sacré plus-value pour le jeu.

Durée de vie: 14/20

Le soft se termine en un peu moins de 5 heures, ce qui est extrêmement court. Heureusement, on ne s’ennuie pas un seul instant, mais à 70€ le jeu, la facture peut sembler un peu difficile à avaler. Bien sûr, les modes ranking online gonflent un peu le compteur pour peu que vous soyez compétiteur dans l’âme, mais c’est surtout l’aspect collectionnite du titre qui va vous prendre des heures, tant il y a de choses intéressantes à débloquer comme des musiques, des combos et surtout les toujours plus sensuelles tenues de Juliet! Evidemment, il faut rentrer dans le trip sinon c’est la frustration assurée.

Note Globale N-Gamz.com: 16/20

Lollipop Chainsaw est une expérience de jeu que tout otaku/gamer doit essayer au moins une fois dans son existence vidéoludique. Avec un scénario totalement shooté, des clins d’oeils à foison sur les films de zombie et les animé, une héroïne aussi sexy qu’ingénue et une grosse dose de fun, le titre de Grasshopper parvient à créer son propre univers déjanté durant les cinq petites heures que dure le soft. Alors oui, c’est court…mais que c’est bon! 



About the Author

Neoanderson (Chapitre Sébastien)
Hardcore gamer dans l'âme, la quarantaine depuis peu, je suis le rédacteur en chef autant que le rédacteur de news et le vidéo-testeur de ce site (foncez sur la chaîne YouTube d'ailleurs). Amoureux des RPG nourri aux Final Fantasy, Chrono Trigger, Xenogears et consorts, je suis également fan de survival/horror. Niveau japanim, je voue un culte aux shonens/seinens tels que Ga-Rei, L'Ile de Hozuki, Orphen, Sprite ou encore Asebi. Enfin, je suis un cinéphile averti, orienté science-fiction, fantastique et horreur, mes films cultes étant Star Wars, Matrix, Sucker Punch, Inception et Tenet. N'hésitez pas à me suivre via mon Facebook (NeoAnderson N-Gamz), mon Twitter (@neo_ngamz) et mon Instagram (neoandersonngamz)!