Review

Après avoir laissé notre cher ami Blazko à la fin de ses aventures dans l’incroyable The New Colossus, Wolfenstein, alias la licence qui a créé le genre FPS, nous propose aujourd’hui de déchaîner à nouveau les enfers sur des hordes nazies avec un stand alone centré sur les jumelles de notre casseur de boches préféré! Un trip qui promet beaucoup de changements, autant dans les mécaniques de jeu que dans l’esprit même des deux précédents opus. Un pari osé, certes, mais possible à relever ? La réponse dans notre test encore fumant !

Un duo explosif ? 

« Jessie et Zofia partent à la recherche de leur père… Blazco! »

Arkane Studios, à qui l’on doit la saga Dishonored ou encore le récent Prey s’est invité aux côtés de Machine Games, les papas de Wolfenstein New Order et Colossus, pour nous pondre un stand alone qui espère donner une autre direction à la licence. C’est ainsi qu’ils nous proposent une aventure d’un autre genre, croisement entre FPS et RPG, dans laquelle la coopération se veut au coeur du gameplay.

Niveau scénario, nous avions quitté Blazko et sa douce (très très enceinte) Anya à la fin de The New Colossus, et nous voici aujourd’hui dix-neuf ans plus tard, faisant la connaissance de la progéniture du héros: des jumelles nommées Jessie et Zofia. Après une cinématique nous offrant une vision touchante d’un Blazko aimant, véritable papounet responsable, on découvre que le coupe est plutôt investi dans l’éducation de ses filles en pleine période d’occupation nazie: entendez par là que les préceptes se veulent musclés pour assurer la survie des enfants.

Blazko nous paraît cependant rapidement morne, presque un poil dépressif. De fait, après être parti aider la Résistance française qui tente de se réapproprier Paris, notre blondinet est étrangement porté disparu. Silence radio, plus un mot, plus un bruit, Blazko est aux abonnés absents. Aidées par Abby, la fille de Grace, désormais à la tête du FBI, « Jes » et « Soph » vont s’embarquer dans l’aventure de leur vie afin de retrouver leur père. Facilement intégrées dans la Résistance dont le QG se situe dans les catacombes parisiennes, elles vont vite prendre leurs marques dans le massacre de nazis car visiblement… elles ont ça dans le sang !

J’ai deux amours, mon pays et Paris ! 

« Un gameplay nerveux surtout taillé pour la coop »

Afin de calmer toute hype immédiatement, autant être franche: si vous vous attendez à un scénario digne des opus précédents ou encore à la dose émotive que nous balançait Blazko lors de ses monologues, vous serez franchement déçus par ce Youngblood! Le pitch de départ sert en effet de pivot central à moult quêtes de type Fedex qui vont nous pousser à explorer encore et encore les mêmes cartes de quartiers parisiens cloisonnées. De fait, si votre duo d’héroïnes est plein de peps et de fun aux premiers abords, il tombe rapidement dans le cliché de l’ado décérébrée. On est donc à mille lieues de ce que nous a proposé la licence précédemment. Peu d’attachement pour tout ce petit monde, si ce n’est Abby qui reprend les commandes à sa sauce. Cependant, elle est en retrait, se contentant de proposer des quêtes journalières, cachée derrière des moniteurs posés sur son bureau.

Heureusement que le soft est à la hauteur visuellement parlant, nous offrant une qualité esthétique indéniable, des textures réalistes ainsi que des jeux de lumière de toute beauté. On regrettera seulement que tout se ressemble, d’un quartier à l’autre, d’un égout à l’autre… On trouve quelques perles graphiques qui méritent certes le coup d’œil au détour d’un chemin mais la redondance règne autant que dans les quêtes.

« Les signes revêtent une grande importance dans le soft »

Dynamique et fluide, le jeu se cale sur son gameplay puissant et plein d’énergie, sur lequel nous allons revenir. La balade parisienne s’avère donc sympa: on prend de la hauteur grâce au double saut de notre exosquelette et on profite tout de même d’une réalisation joliment au point. Ainsi, bien que le Marteau d’Eva fut un lieu de pause agréable à parcourir, l’aménagement des catacombes fait ici sourire. Un joli havre de paix entre deux missions !

Allons dessouder du nazi !

Attention: si vous pensiez vous lancer dans l’aventure en solo, sachez qu’elle est faisable, bien que complexe même en difficulté normale tant notre jumelle aura tendance à se jeter sous les armes ennemies. L’IA n’est pas complètement stupide mais elle nous poussera à hurler de temps à autre, surtout face à des adversaires à tendance « gros sacs à PV ». Vous l’aurez compris, Youngblood est donc clairement orienté coopération, le gameplay se voulant différent d’une frangine à l’autre : sniper ou arme lourde, placage barbare ou invisibilité, à vous de voir comment vous voulez vous la jouer ! Sachez cependant que vous pourrez débloquer les compétences de l’une ou de l’autre malgré votre premier choix, car Youngblood vous propose un système de passage de niveau qui rapporte des points de compétences. Ces derniers pourront ainsi être répartis entre Force, Esprit et Pouvoir.  Il en va de même pour vos armes que vous pourrez upgrader contre de l’argent ou des lingots d’or à acheter avec… votre Carte de Crédit bien réelle! Et oui, même s’il suffit honnêtement de farmer à peine pour débloquer tout ce dont on a besoin, vous pourrez vous griller une partie de la progression en sortant le chéquier. Vous connaissez mes positions par rapport aux micro-transactions, on va pas refaire le discours ici.

« Visuellement, le titre est accrocheur… mais les quartiers de Paris sont trop cloisonnés »

Si dans les autres FPS Multi, ces signes (ou emotes si vous préférez) n’ont que la vocation d’être marrant histoire de saluer votre compagnon de jeu, ici ils ont une utilité qui peut vous vraiment vous sauver les fesses en plein combat ! En effet, chaque signe propose un boost allant de la restauration d’armure ou de santé à la réanimation de votre binôme à distance ou encore à la réduction des dégâts encaissés pendant un temps donné. Un petit plus clairement sympathique. De plus, nos jumelles sont liées par le cœur, pas seulement émotionnellement parlant, puisque la réserve de vies dont on dispose avant l’échec est commune pour les deux joueurs. Il va donc falloir réanimer rapidement votre partenaire si vous ne voulez pas vous retrouver handicapé d’un cœur et d’une chute du taux d’xp au passage ! C’est un fait, Youngblood est réellement pensé comme une expérience à faire à deux, et il serait dommage de passer à côté si vous envisagez de vous la jouer en duo. Dommage donc que, dans ce cas, une coop locale ne soit pas disponible.

On a perdu un peu de son âme, non ? 

Wolfenstein Youngblood fait un petit peu mal à nos cœurs, non pas parce que l’on suit les aventures d’une autre génération, mais parce que la licence a perdu avec cet opus un peu de son âme. Toute la dimension tragique qui entrait en contraste total avec le grand n’importe quoi sanglant et ultra bourrin que l’on adore est perdue ici. Nos deux héroïnes, bien qu’attachantes, finissent par rentrer dans toutes les cases du stérotype de l’ado bruyant qui veut devenir un héros, à l’humour toujours too much et à la réflexion proche du niveau de la mer. Blazko ne leur aurait donc rien transmis d’autre que l’envie de faire sortir les viscères des bad guys ? Ajoutez à cela un scénario toujours survolé, des missions ultra redondantes dans des zones que l’on finit trop vite par connaître par cœur, ainsi que la perte des cinématiques qui faisaient la force de la saga au profit d’un côté presque looter shooter fonctionnant quelques heures seulement, et vous comprendrez notre phrase de conclusion: Youngblood est un très bon FPS, mais un très médiocre Wolfenstein.

La bande-annonce

Réalisation: 15/20

On ne peut retirer à Youngblood son charme visuel, son univers à part entière, au design artistique totalement respecté ayant su s’importer ici dans les lignes esthétiques des 80’s. Cependant, le fait de se retrouver cloisonné dans 3 types d’environnements refroidit un poil. On apprécie néanmoins que les cartes aient été pensées pour se traverser sur le plan horizontal comme vertical par le biais de notre exosquelette. Mention spéciale du mal foutu, par contre, pour la mini carte qui n’aura de cesse de vous envoyer dans la direction opposée.

Gameplay/Scénario: 12/20

Même si cela peut paraître étonnant pour les néophytes, il est en effet possible de trouver un scénario profond et cohérent dans un FPS bourrin et sanguinolent ! Wolfenstein: The New Colossus nous l’avait prouvé et on était en droit d’attendre la même chose pour ce Youngblood. Hélas, il passe ici au second plan (voire même au douzième plan). On nous envoie à droite, à gauche, re à droite, re à gauche, il faut switcher de map via le métro pour continuer telle ou telle quête mais on se perd dans un monde où la narration est passée dans le domaine de l’inaperçu (ou presque). Le gameplay, quant à lui, est efficace, bourrin et speed tout en restant facile à prendre en main. On apprécie les ajouts des lien entre les deux frangines mais on regrette la perte des facultés gagnées via l’exosquelette du précédent opus. De plus, l’I.A. de votre binôme, si vous la jouez solo, est loin d’être au top, tout comme celle des vos ennemis qui serviront le plus souvent de « sacs à P.V. ».

Bande-Son: 12/20

La bande-son de Youngblood est bonne mais pas épique. Là où l’on était marqué par le timbre des voix et l’acting de dingue de The New Colossus, ici nos deux frangines ne s’éloignent jamais du côté disjoncté de l’ado écervelée. Les bruitages, de leur côté, font le job tandis que les musiques seront loin de vous laisser un souvenir impérissable.

Durée de vie: 13/20

Tout dépendra de votre envie de farmer, mais le soft reste assez chronophage pour qui voudrait avoir envie de faire péter tout ce qui bouge. A deux, le titre devient d’ailleurs nettement plus intéressant à parcourir, mais la redondance des missions pourrait en désespérer plus d’un.

Note Globale N-Gamz.com: 13/20

C’est quasiment un brise-cœur de passer de l’excellence de The New Colossus à la tiédeur de Youngblood. Bien entendu, il faut savoir se renouveler, il faut savoir apporter de la fraîcheur et des nouveautés à une licence, mais pas au détriment de certaines des plus grandes forces qu’elle possède! Restant agréable à jouer, fun et ultra dynamique, Youngblood est satisfaisant au vu de son prix, mais on est tellement loin des aventures de notre Blazko que c’en est frustrant. Entendons-nous bien: les filles de notre casseur de nazis ne sont pas en elles-mêmes un problème, c’est le développement trop facile et bien trop stéréotypé de leur psychologie qui pose souci. Ajoutons à cela le côté scénaristique relégué au second plan et des environnement peu nombreux, et l’on obtient quelque chose de bancal. Le concept coopératif est très bon, certes, et rempli de bonnes intentions, mais c’est trop peu pour obtenir un ensemble convaincant, homogène et aussi marquant que l’épisode antérieur. On espère donc retrouver très vite la ligne conductrice et la magie de la licence. En attendant, il nous reste des armes destructrices, des nazis à foison et du fun décérébré… ce n’est déjà pas si mal, non? 



About the Author

LadyDisturbed
Jeune sœur de bataille, dévoreuse de romans à la vitesse de la lumière et fanatique de jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance... voilà ce qui pourrait résumer de façon rapide votre petite rédactrice. Les mangas ne me font pas peur, la couture et le cosplay sont mon lot quotidien, l'écriture de fan fiction m'occupe et je rêve et vis dans un monde fait de fantasy et de science-fiction où les princesses Disney ont leur place. Éclectique, je suis ouverte à tous types de jeux, allant du RPG au FPS en passant par le Visual Novel, les MMO ou encore les jeux de stratégie, tout en voguant dans les eaux troubles des jeux indépendants que je me plais à vous faire découvrir. Je ferai tout ce qui est possible pour être juste dans mes jugements, et puisse le sort vous être favorable !