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L’automobile a toujours plu aux gamers, et Sony l’a bien compris, enfin surtout depuis 1997. Développé par Polyphony Digital (une filiale de Sony Computer Entertainement), la série Gran Turismo a toujours été réputée pour son effrayant nombre de voitures disponibles, un fort réalisme dans la sensation de conduite et des graphismes ultra détaillés. Mais qu’en est-t-il au fil des années ? En effet, la franchise a clairement su se faire désirer pour le 5ème opus qui avait, en outre, fait payer sa « démo » Prologue, pour au final décevoir pas mal de fans. Gran Turismo, sixième du nom, saura-t-il faire oublier les erreurs de son grand frère ? 

M’sieur, permis et papiers du véhicule siouplé !

GT6 revient, mais proposera-t-il vraiment assez de nouveautés?

En tant que simulation automobile réaliste, tout bon Gran Turismo qui se respecte commence avec le fameux passage des permis ! Et oui, vous n’allez pas y couper cette fois-ci non plus ! Gros souci : la difficulté de ces derniers a clairement été revue à la baisse et votre progression se fera toute seule. Un nouveau système à base d’étoiles a d’ailleurs été mis en place : vous dépassez le seuil requis, vous accédez au permis qui, une fois en poche, vous donne accès à la catégorie supérieure. Autre problème constaté d’emblée : vos adversaires ne se montreront agressifs et fous du volant que dans les derniers retranchements du mode carrière. Et encore : agressifs mais bêtes comme leurs pieds ! Attendez-vous à des concurrents adeptes des stands d’auto tamponneuses ou encore du « vas-y que j’te bloque de la façon la plus anti-sportive qui soit ».

Point positif au niveau des sensations de conduite, par contre : je tiens à préciser que la première partie du test a été effectuée avec un équipement siège / pédalier / levier / volant Logitech G27, et autant dire qu’elles sont bien présentes ! Ainsi, si vous êtes sur terrain humide et que vous voulez vous la jouer « ça passe ou ça casse »… et bien ça cassera très souvent, de façon réaliste qui plus est, que ce soit en termes de trajectoires ou de transfert de masses. Du bon boulot. Cependant, et c’est là que le bat blesse, dès le retour à la manette… c’est fade et ennuyeux. Les sensations sont loin derrière nous et l’on perd toute impression de réalisme poussé.

Tu veux du choix ? Tu vas en avoir !

Une pléthore de véhicules et des réglages à foison, le GT style est respecté

Là où Gran Turismo a toujours fait fort, c’est au niveau de son catalogue de bolides. Pas de surprise ici, on reste dans le gargantuesque avec pas moins de 1200 véhicules ! Ca a de quoi faire rêver ! Malheureusement, on remarque vite que la plupart des véhicules étaient déjà présents dans les opus antérieurs. Peu de nouveautés donc, sans parler du fait que l’on retrouve des déclinaisons de certains modèles par paquets de douze… Mais là où GT6 cloche vraiment, c’est pour avoir supprimé purement et simplement le petit plaisir que l’on avait de débloquer les divers véhicules chez les concessionnaires au fur et à mesure de notre progression. Désormais, toutes les voitures sont disponibles immédiatement, retirant de fait le côté challenge que l’on savourait tant. A présent, vous avez de l’argent et à vous de le dépenser afin de faire grossir votre garage. Et si cela ne va pas assez vite pour vous, vous pourrez acheter des crédits virtuels avec de l’argent bien réel… micro transactions bonjour !

Au rayon des nouveautés, on peut signaler des circuits inédits, plus techniques que ce que l’on avait l’habitude de trouver auparavant, mais également l’apparition de la « pause-café », qui propose divers défis plus ou moins sympathiques. Attention cependant, ces derniers ne vous tiendront pas en haleine durant des heures, tout comme le mode online ou encore les missions de courses. Bref le titre « s’essouffle » assez rapidement. Les plus fanas de la série seront sûrement plus indulgents avec le soft, mais lorsque l’on voit ce que la rude concurrence propose désormais, un titre phare comme Gran Turismo 6 ne devrait pas se permettre de donner une telle impression de « vide » vidéoludique.

Et la technique alors ?

Graphiquement, le soft envoie du lourd, mais rien de plus que le précédent opus… sorti il y a plusieurs années!

Graphiquement, GT6 ne choquera pas l’adepte de la saga, partant du fait qu’il ressemble comme deux gouttes d’eau à son grand frère, avec néanmoins quelques nettes améliorations au niveau des jeux de lumières ou des conditions météorologiques. Malgré tout, une petite chose peut chiffonner : tant que l’on est en vue habitacle, tout va bien, mais lorsque l’on passe en vue extérieure, un manque de luminosité fait son apparition (bizarre, d’autant plus que ce souci disparaît complètement lorsque l’on se repasse la course en mode cinéma). Autre détail frustrant et récurrent de la série: l’effet de vitesse est assez bancal en mode habitacle. De ce côté, aucune amélioration malgré les griefs des fans depuis des années…

Niveau bande-son, encore une fois, ce Gran Turismo souffle le chaud et le froid. Si la B.O. du titre est de très bonne facture avec des musiques entraînantes mélangeant allègrement les genres, on ne peut pas en dire autant des bruitages. En effet, si vous êtes un puriste du vrombissement de telle ou telle marque, vous allez vite déchanter car peu importe le modèle de voiture, tous les sons se ressemblent ! Une linéarité auditive à faire pâlir un mécano mort et surtout, une déception à l’état brut !

Une légende qui s’éteint ?

Si Sony a su exceller, avec les précédents Gran Turismo, dans les jeux de simulation automobile, allant même jusqu’à ce que le joueur en arrive à se demander s’il n’était pas dans la réalité plutôt qu’avec une manette en main tant la réalisation était bluffante, force est de constater que ce sixième opus laisse un sacré goût amer en bouche. À croire que la firme n’a pas compris les erreurs qu’elle avait faites avec Gran Turismo 5 et décidé de renouveler l’essai pour sa suite. GT6 laisse une cruelle impression de manque, de pas fini, ressemblant bien plus à une mise à jour de son prédécesseur qu’à un nouveau soft à part entière. En espérant que Sony corrige le tir avec un futur Gran Turismo 7 sur PlayStation 4, histoire de renouer avec la légende d’antan !

La bande-annonce

Réalisation: 14/20

Peu ou pas de différences entre GT5 et GT6 au niveau des graphismes, qui restent certes superbes. Hélas, les tares des précédents opus répondent présentes comme cette intelligence artificielle qui n’a d’intelligence que le nom, ces adversaires absolument pas agressifs rendant le challenge trop limité, et cette non gestion des dégâts. Note sanction pour le manque de surprises visuelles, donc.

Gameplay/Scénario: 12/20

Si la prise en main est toujours aussi facile et intuitive, le gameplay n’est en rien novateur. Alors oui, ce test a été en partie réalisé dans les conditions les plus réelles possibles grâce à du matériel Logitech de pointe et là on peut dire que les sensations sont grisantes et le plaisir bien réel en termes de conduite. Malheureusement, sitôt la manette en main, on oublie tout ça et l’ennui gagne du terrain. Pire, des reculs dans la série sont constatés avec notamment le retrait des courses d’endurance ou des voitures à débloquer au fil des épreuves, sans parler des micro-transactions! Niveau scénario, le mode carrière est totalement aseptisé et impersonnel.

Bande-Son: 13/20

Si la musique est toujours de bonne facture, les bruits de moteurs sont d’une déception hallucinante ! Que vous preniez du oldschool ou une ultra sport récente, que vous fassiez ou non des retouches moteurs, le vrombissement ne bougera pas d’un iota. Une honte quand on veut être à la pointe du réalisme.

Durée de vie: 12/20

Un mode carrière qui se survole à la vitesse de la lumière, des permis bradés, des défis qui n’en n’ont que le nom et un mode online classique, voilà ce que vous propose le soft… autant dire qu’en plus de l’IA débile et des nouveautés peu présentes, vous n’aurez peut-être pas envie de vous acharner sur le titre.

Note Globale N-Gamz.com: 13/20

Alors oui Gran Turismo 6 est et reste LA bible de l’automobile pour ce qui est de son choix effrayant de véhicules (bien que la plupart restent des déclinaisons) et de circuits, ses améliorations de conduite millimétrées (au volant only), j’en passe et des meilleures. À côté de cela, la licence n’arrive pas à se renouveler et nous enlève même certains petits plaisirs tels que le déblocage de véhicules et autres courses d’endurance. Par contre, elle pense à nous balancer de la micro-transaction! Bref, là où des concurrents comme Forza ont su évoluer en permanence et épater à chaque itération, Gran Turismo stagne en se reposant sur ses lauriers. Une note sévère qui va de soi, en espérant une renaissance de la série sur PlayStation 4 ! 



About the Author

LadyDisturbed
Jeune sœur de bataille, dévoreuse de romans à la vitesse de la lumière et fanatique de jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance... voilà ce qui pourrait résumer de façon rapide votre petite rédactrice. Les mangas ne me font pas peur, la couture et le cosplay sont mon lot quotidien, l'écriture de fan fiction m'occupe et je rêve et vis dans un monde fait de fantasy et de science-fiction où les princesses Disney ont leur place. Éclectique, je suis ouverte à tous types de jeux, allant du RPG au FPS en passant par le Visual Novel, les MMO ou encore les jeux de stratégie, tout en voguant dans les eaux troubles des jeux indépendants que je me plais à vous faire découvrir. Je ferai tout ce qui est possible pour être juste dans mes jugements, et puisse le sort vous être favorable !