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Evolve arrive avec une promesse lourde, celle d’apporter un gameplay multijoueur inventif dans le jeu de tir à la première personne. FPS asymétrique, en 4 contre 1, le jeu propose tout simplement de chasser ou d’être chassé. Mais une telle offre n’est-elle pas un peu trop simple et n’allons-nous pas tourner en rond un peu trop rapidement ? Finalement, le titre ne nous livrera-t-il pas un simple jeu du chat et de la souris dont on se lassera rapidement ? Réponse dans les lignes qui suivent.

Evolve… l’évolution du FPS en coop?

Quatre chasseurs contre une bête immonde!

Les studios Turtle Rock ont compris ce que le public avait aimé dans leur précédent jeu à succès et ont décidé d’en conserver tous les aspects positifs pour proposer Evolve. Ce précédent titre en question n’était ni plus ni moins que le cultissime Left 4 Dead, sorti en 2008, dans lequel les humains affrontaient les zombies et vice versa, le joueur incarnant l’un ou autre. La condition sine qua non pour remporter la victoire était de jouer en coopération, en privilégiant l’entraide et la communication.

En conservant les grandes lignes de ce gameplay, Evolve tente de faire mieux. Exit les mangeurs de cerveaux et place aux monstres sur une lointaine planète appelée Shear, où les humains sont dotés de jetpacks pour simplifier leur déplacement. Ici, point de scenario à proprement parler. Sur cette colonie humaine dévastée et envahie par de dangereux monstres, une équipe de chasseur est déployée pour évacuer les derniers rescapés et exterminer les prédateurs.

Chassé ou être chassé

Douze héros pour un groupe de quatre qui se doit d'être soudé

Dans sa mission, le joueur incarne soit un chasseur qui se déplace en compagnie de trois autres acolytes, soit LE monstre. L’objectif est simple, il s’agit de localiser et abattre le prédateur le plus rapidement possible après le débarquement de l’équipe sur la zone. Si le monstre, de son côté, doit bien sûr se débrouiller pour rester en vie, il doit également terminer sa croissance en se nourrissant d’animaux présents dans la jungle afin de passer au stade 2, puis à l’ultime stade 3. La bestiole devenant de plus en plus dangereuse au fil du temps, c’est donc une véritable course contre la montre qui s’engage dans le match pour chacune des parties.

Du côté des monstres, il existe plusieurs espèces qui comprennent chacune leurs spécificités propres. Le Goliath ressemble à s’y méprendre à Godzilla, le Kraken vole et peut électrocuter ses adversaires, tandis que le Spectre est un assassin redoutable mais peu résistant. Du côté des humains, ils se distinguent également par leur capacité. Il existe ainsi quatre types de chasseurs : les Assauts peuvent activer un bouclier pour se rendre invincible, les Soutiens peuvent renforcer les attaques des alliés ou les rendre invisibles pour faciliter leur retraite, les Trappeurs peuvent mettre en place une arène mobile afin de forcer l’affrontement avec le monstre ; et enfin, les Soigneurs peuvent, comme leur nom l’indique, guérir leurs coéquipiers.

On chasse ou on sauve ?

Il n'y a pas que la traque du monstre qui prime, vous êtes aussi ici pour sauver des gens!

Au départ du jeu, seuls quatre héros sont disponibles, et d’autres sont déblocables au fur et à mesure de l’avancée. Il en existe douze en tout, que l’on obtient grâce à un système d’expérience. Chacun de ces personnages dispose dans son inventaire de trois outils ou armes qui les rendent uniques. En plus de jouer en bonne coopération, privilégiant la stratégie et la communication, la sélection des personnages est très importante car il est impossible de gagner contre un monstre si certaines capacités ne sont pas disponibles dans l’équipe. A noter que les personnages sont attribués aléatoirement même si les préférences pour les choix se règlent en début de partie.

Niveau modes de jeux, il existe trois variantes du mode Chasse. Dans le mode Nid, les chasseurs doivent trouver tous les œufs du prédateur pour gagner la partie. Dans le mode Sauvetage, les chasseurs doivent escorter des survivants jusqu’à des vaisseaux afin qu’ils soient évacués. Et enfin on trouve le mode Evacuation, une partie en cinq manches qui regroupent tous les modes de jeux. En bref, parmi ces nombreux choix, la chasse, qu’elle soit au monstre ou à l’homme, n’a jamais été aussi addictive et chronophage.

Immersion dans l’angoisse

Techniquement, le soft est une réussite où l'immersion visuelle et sonore prime!

Modélisé par le moteur CryEngine, le jeu est graphiquement… monstrueux! On appréciera en particulier les détails sur les personnages, les textures et les effets pyrotechniques, et on donnera une mention spéciale à la végétation qui joue un rôle à part entière à l’immersion en brillant par sa diversité. La fluidité du jeu n’est pas désagréable non plus. En revanche, Evolve comporte quand même quelques petits défauts, et en particulier l’équilibrage, par exemple, qui n’est pas parfait.

Si avec de tels graphismes vous n’êtes pas encore sensiblement immergé dans l’angoisse de cette chasse sans merci, la bande sonore finira par vous convertir. Le mouvement des feuillages et autres envols d’oiseaux vous plongeront directement au cœur de la forêt, ajoutant une pointe de stress dans cette hostilité. On apprécie également les bruitages de la balistique, pas loin d’être réaliste. Du coté des dialogues, si ceux-là n’ont rien d’extraordinaires, on sourira néanmoins volontiers lors des touches d’humour bienvenues.

Un simple jeu du chat et de la souris ?

Loin de là! Si vous pensiez que vous enchaîneriez les matches à vous courir l’un après l’autre pendant des heures et des heures, il n’en est rien. Evolve est beaucoup plus varié qu’il n’en a l’air. Diablement addictif, le jeu s’avère excitant et stressant à la fois. En revanche, il est très difficile de le maîtriser, et la prise en main un peu longue pourra décourager les plus pressés. Ajoutons que sans une bonne cohésion dans l’équipe, la défaite est à peu près sûre. Si le jeu promet de se développer dans les mois à venir, on se demande en revanche quel sera l’avenir qui lui est déjà plus ou moins réservé. Si on prend en compte que de nombreux micro-paiements sont déjà disponibles malgré leur inutilité, comme des skins d’armes qui n’apporte aucun atout supplémentaire, on espère simplement que ce ne sont pas des DLC coûteux à la pelle qui sont déjà au programme.

La bande-annonce

Réalisation: 18/20

Le moteur choisi par le studio est une véritable plus-value pour ce jeu et apporte un rendu vraiment magnifique. On apprécie en particulier les détails des personnages, les textures et les effets pyrotechniques. A noter néanmoins que l’équilibrage n’est pas parfait.

Gameplay/Scénario: 16/20

Si le jeu ne propose pas de scénario à proprement parler, on comprend aisément le contexte de l’histoire. Sur une planète éloignée, tout est possible dans cette chasse aux monstres dans laquelle on incarne aussi bien les gentils comme les méchants, et dans laquelle l’évolution est le maître-mot. C’est une course contre la montre haletante.

Bande-Son: 15/20

Des bruitages réalistes tant dans l’envol des oiseaux, la balistique ou le mouvement des feuillages. En revanche, les dialogues ne sont pas extraordinaires, mais une pointe d’humour bienvenue vient parfois décrocher un sourire au joueur dans ses moments d’anxiété.

Durée de vie: 13/20

Le jeu est assez difficile à prendre en main et découragera peut-être les plus pressés et les plus assoiffés de victoire. Néanmoins, la diversité des modes de jeu permet vraiment de s’amuser un bon petit moment, même si la chasse reste souvent redondante.

Note Globale N-Gamz.com: 15/20

Evolve brille réellement par sa direction artistique quasiment parfaite, qu’il s’agisse des graphismes ou de la bande-son. En revanche, avec un jeu difficile à prendre en main et une durée de vie limitée, force est de constater qu’il perd des points. Le gameplay saura néanmoins plaire aux amateurs de multijoueurs en coopération, à la fois pour le côté exploratoire et nerveux de la chasse. Les joueurs solo seront quant à eux beaucoup plus déçus puisqu’ils devront se contenter d’une campagne plutôt simpliste. A réserver aux équipées de joueurs sauvages donc.



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CerberusXV3
Un smartphone greffé dans la main gauche, une manette dans la droite, polyvalente, rebelle, débrouillarde, un poil geeky, tatouée, piercée, pas fataliste mais réaliste, n’aime pas les préjugés, addict au café et à la junk-food, bref : comme tout le monde, mais en pire.