Review

Depuis des années, 13 pour être plus précis, Eve Online rassemble des milliers de joueurs en ligne au sein d’un univers spatial persistant où les tractations commerciales, les manipulations politiques et les dogfights de masse font la loi, déchirant la galaxie des PCistes. Mais la licence tente de s’exporter sur nos consoles via des spin-off comme le FPS coopératif DUST 514 et, aujourd’hui, ce Eve Valkyrie PlayStation VR qui a déjà fait les beaux jours des possesseurs d’Oculus Rift en début d’année. Ici, vous allez pouvoir piloter divers vaisseaux au sein de combats spatiaux plutôt musclés, avec une composante multijoueurs prédominante. Si l’immersion est au rendez-vous, cela sera-t-il suffisant pour justifier un prix d’achat de 60 Euros ?

La RV… y a que ça de vrai!

eve-valkyrie-playstation-vr-test-screen-2

« Des séquences de décollage impressionnantes pour une campagne solo bien trop courte »

CCP Games, basé à Reykjavik en Islande, est loin d’être un studio anonyme pour les gamers PC puisqu’il est à l’origine de l’un des MMO spatiaux les plus connus et les plus joués de tous les temps : Eve Online. Le titre est tellement réputé qu’il possède même sa propre convention étalées sur plusieurs jours, où des milliers de fans rencontrent les développeurs pour discuter des upgrades à apporter au soft.

Avec un tel succès, il était normal de vouloir étendre l’univers du titre à d’autres supports, et c’est ainsi que sont né Gunjack et ce EVE Valkyrie, tous deux disponibles sur le casque de réalité virtuelle de Sony, le PlayStation VR. Si vous pourrez retrouver notre test complet de Gunjack en cliquant ici, place à l’un des jeux les plus chers du lancement du PS VR : EVE Valkyrie et ses 60 Euros d’investissement !

Au menu : vous allez incarnez un pilote… mort ! Oui, dit comme ça, ce n’est pas très glamour. En fait, son esprit a été téléchargé quelques microsecondes avant sa mort, et il est désormais intégré dans divers clones pour continuer son histoire faite de trahisons et de combats spatiaux. Vous allez donc revivre, du moins dans la campagne solo, la mémoire de vos diverses incarnations et comprendre comment vous en êtes arrivé là. Le souci c’est que si, sur le papier, tout cela est terriblement aguicheur, dans la réalité vous aurez affaire à des lignes de textes et cinq malheureuses missions, dont trois dans le même décor, avec un récit dont la narration n’est pas aussi intéressante qu’escomptée. Cela manque de cut-scenes, c’est sûr !

L’impression d’être le roi du manche à balai spatial

eve-valkyrie-playstation-vr-test-screen-1

« Un conflit spatial de grande ampleur et un multi qui explose de partout »

Ainsi, après un tutoriel bien expliqué sur les différentes manœuvres de base, vous piloterez tour à tour un vaisseau de combat aux caractéristiques moyennes, un engin de soutien et même un chasseur lourd lent mais très puissant au travers d’un mode solo qui vous demandera une heure trente pour en voir le bout, allant de la destruction de petits adversaires ou d’un énorme croiseur stellaire à la pose de drones histoire de varier les plaisirs.

Réalité virtuelle oblige, les déplacements et autres acrobaties de votre navette se feront à la manette, tandis que vous viserez directement au regard pour une précision et une rapidité d’exécution saisissantes. Attention cependant, malgré une animation sans faille, le motion sickness peut s’inviter à la fête à cause des loopings et autres roulis inhérents aux dogfights.

Un multi grisant

Une fois la campagne solo terminée, vous aurez accès à d’autres modes comme l’exploration des diverses cartes du soft à la recherche d’Echo vous en apprennant un peu plus sur les Valkyries (on boucle tout ça en une heure) ou encore un mode survie qui risque bien de vous donner du  fil à retordre face à ses vagues d’ennemis successives, surtout en élite. Les scorers vont s’en donner à cœur joie.

eve-valkyrie-playstation-vr-test-screen-3

« La maniabilité est pensée pour la réalité virtuelle, mais le motion sickness pourrait s’inviter à la fête »

Bien entendu, le plus intéressant reste clairement le mode multijoueur dans lequel vous rencontrerez d’autres gamers online pour des parties de dogfights endiablée au travers de matches à mort en équipe, de captures de drapeaux ou encore via le très intéressant mode « porte-vaisseaux » qui vous demandera d’occuper 3 zones disséminées sur la map pour affaiblir les défenses du croiseur adverse afin de lui causer le plus de dégâts possibles, le tout en plusieurs phases jusqu’à ce que le vaisseau-mère d’un des deux camps explose. Jouissif !

Le tout offre bien entendu un bon aspect custom, que ce soit via de classiques skins mais aussi et surtout un armement et des vaisseaux d’élite à acheter via l’argent récolté ingame. Vous pourrez aussi vous adjoindre des capacités spécifiques via des implants qui boosteront, par exemple, vos gains d’argent pour une durée donnée. Bref, de quoi faire pour un multi terriblement grisant une fois que l’on maîtrise bien son appareil.

Joli mais pixelisé

eve valkyrie alpha logo

« Visuellement, le titre est plus que réussi malgré une pixelisation inhérente au PlayStation VR à moyenne distance »

EVE Valkyrie est incroyablement immersif, c’est un fait. Jamais sur une console de jeu vous ne vous serez autant crû au cœur même d’un cockpit de vaisseau spatial, en plein conflit de grande échelle. On vous recommande bien entendu de jouer assis, car vous perdrez souvent l’équilibre en recherchant de la tête vos adversaires histoire de permettre à vos missiles à tête chercheuse de se locker dessus, par exemple. Si l’animation ne souffre d’aucun lag et vous met bien dans le bain, on regrettera par contre la réalisation un peu pixelisée dans votre champ de vision à moyenne et longue portée. Heureusement qu’en mouvement et au beau milieu des somptueuses explosions et des effets de lumière aguicheurs, on ne fait plus trop attention à tout cela et on vit le spectacle comme il se doit.

Coté bande-son, rien à redire si vous êtes anglophone : les doublages sont crédibles, les bruitages hyper réalistes (pour de la science-fiction… je sais, c’est paradoxal), les déflagrations de vos lasers et des croiseurs se désintégrant devant vous frisent le délire… on s’y croit ! De plus, les musiques hollywoodiennes apportent un réel plus au sentiment épique qui nous étreint quand notre vaisseau est propulsé sur sa rampe de lancement vers l’espace intersidéral. Seul bémol : aucun doublage français n’est prévu, et dans un jeu en réalité virtuelle, lire du texte quand un personnage parle ou dans le feu de l’action est vraiment contre-immersif, on ne le dira jamais assez !

A éviter en solo, à adorer en multi

Soyons clairs : avec un prix de lancement qui fait de lui le soft le plus cher du PlayStation VR aux côtés de RIGS et Battlezone, et avec sa durée de vie solo de deux heures trente à peine, EVE Valkyrie n’est clairement pas un bon investissement si vous ne voulez pas vous adonner à ce pour quoi il a été conçu dès le départ : un multijoueur nerveux, jouissif, grisant et terriblement immersif en réalité virtuelle. Si par contre vous êtes dans cette optique, il est clairement à conseiller tant le spectacle visuel et le fun des parties sont au rendez-vous !

Le Vidéo-Test par Neoanderson

Réalisation: 17/20

Même si le jeu reste quelque peu « granuleux » au premier abord, la réalisation une fois le tout en mouvement est assez stupéfiante et vous immerge parfaitement dans l’espace, en plein cœur d’un conflit galactique de grande ampleur, au beau milieu des déflagrations de vos lasers et des traînées lumineuses de vos missiles pour une impression d’y être saisissante, malgré un motion sickness qui pourra gâcher un peu la fête pour les plus sensibles d’entre vous.

Gameplay/Scénario: 13/20

L’histoire solo manque d’envergure, de cut-scenes, de moments chocs et surtout… de missions ! De fait, on a un peu de mal à entrer dans ce que l’on qualifiera seulement de « début » de récit intéressant, en espérant une suite. Le gameplay, par contre, est bien maîtrisé, alliant le meilleur des contrôles au pad avec la visée au regard pour une réactivité hors norme et des sensations de jeu grisantes.

Bande-Son: 14/20

Les voix anglaises sont crédibles, les bruitages réalistes à souhait et la musique épique comme il faut. Hélas, le titre n’est pas doublé en français et, on ne le dira jamais assez, devoir lire des sous-titres quand on est en réalité virtuelle est totalement… contre-immersif ! D’où la note sanction pour les non anglophones.

Durée de vie: 10/20

C’est là que EVE Valkyrie pèche. Alors que le début de la campagne solo nous fait miroiter un jeu de combat spatial scénarisé comme on l’aime, avec divers points de vue au sein d’un conflit galactique de grande ampleur, le tout se boucle en 1h30 à peine et les modes additionnels vous prendront à peu près la même chose… Heureusement que le multi, très complet niveau personnalisation, achats de vaisseaux, de skins et d’implants, peut largement vous tenir en haleine si vous accrochez au concept tant les sensations sont présentes.

Note Globale N-Gamz.com: 14,5/20 en multi, 9/20 en solo

Grosse sortie pour le line up du PlayStation VR au vu de son tarif affiché de 60 Euros, EVE Valkyrie propose une réalisation solide, des sensations de jeu grisantes et un multijoueur convaincant et sacrément pêchu. En solo par contre, passez votre chemin : la campagne se boucle en moins de deux heures et son scénario n’est qu’effleuré… Sacrément frustrant quand on voit le potentiel du moteur de jeu capable de nous livrer un vrai Space Opéra immersif au possible.



About the Author

Arkamis
J'ai appris à connaître les jeux vidéo très tôt, grâce a mes frères, avec la NES, la Master System, et j'en passe. J'y ai découvert un univers de rêve qui, 15 ans plus tard, me réserve toujours autant de surprises et de plaisir, que ce soit rétro ou current gen