Review

Kim Swift a encore frappé ! La géniale créatrice de Portal, le meilleur Puzzle Game en vue interne de tous les temps, revient sur le devant de la scène avec un tout nouveau titre : Quantum Conundrum ! Si le concept des pièces fermées dont on ne peut sortir qu’en résolvant des énigmes est toujours à l’ordre du jour, le Portal Gun laisse ici la place à un gantelet dimensionnel qui va vous retourner le cerveau.

On ne choisit pas sa famille

Le Manoir Qwadwrangle a un gros cachet cartoon

C’est exactement ce qu’a dû se dire le jeune garçon que vous incarnez au moment où il est venu rendre visite à son oncle, le professeur Qwadwrangle, dans cette étrange bâtisse théâtre d’expérimentations loufoques. Sur place, pas de tonton Q en chair et en os mais sa voix désincarnée qui vous demande de l’aide. Piégé dans un univers parallèle à la suite d’une fausse manipulation, le scientifique va avoir besoin de vous pour relancer quatre générateurs principaux histoire de s’échapper de sa prison temporelle.

Le hic, c’est que chaque générateur est à un bout de l’immense demeure, et que leur accès est restreint par le passage obligatoire de salles de test où tout est sens dessus-dessous. Pour avancer dans ce dédale d’énigmes, vous allez très vite être équipé d’un gantelet vous permettant de switcher entre quatre dimensions, en plus de la nôtre. Tout d’abord, la dimension Plume allège de façon considérable tout votre environnement. La dimension Lourde, elle, propose exactement l’effet inverse. Vient ensuite la dimension Lente qui ralentit tout autour de vous, et enfin la dimension Gravité inversée, qui porte bien son nom. A vous de passer de l’une à l’autre pour atteindre la sortie de chaque pièce du manoir, sans trop vous griller les neurones.

Un gameplay addictif 

Générer du courant au travers de mécanismes sera votre lot quotidien

Kim Swift sait concevoir des puzzles ultra jouissifs, ce n’est un secret pour personne, et force est de constater qu’elle n’a pas perdu la main avec Quantum Conundrum. Chaque salle dispose d’un certain nombre de dimensions disponibles ainsi que de distributeurs d’objets comme des caisses ou des coffres. La sortie est en général inaccessible ou a besoin de puissance électrique pour s’ouvrir. Du coup, c’est tout un jeu d’interrupteurs à actionner avec des poids ou des « oiseaux mécaniques », de lasers à désactiver, de protection à dresser ou de ventilateur servant à vous propulser qui va se mettre en place.

Le switch entre les dimensions se fait instantanément grâce à quatre touches, et votre personnage se manie comme dans tout jeu à la première personne. Si votre intellect et votre capacité d’observation seront forcément mis à l’épreuve, votre adresse et votre habileté le seront tout autant car nombres d’épreuves demandent de la dextérité pour sauter de plateformes en plateformes ou éviter des pièges meurtriers. Le juste équilibre n’est jamais brisé et l’addiction est dès le début au rendez-vous. C’est bien simple : vous commencez le soft, et vous êtes parti jusqu’au bout de la nuit par envie de voir ce que vous réserve la salle suivante.

Et la technique dans tout ça ? 

Ike tente d’ajouter une touche humoristique, mais on est loin des deux droïdes de Portal

Vous serez d’accord avec moi, Portal n’est pas connu pour ses effets de lumière dans tous les sens et ses graphismes qui déscotchent la rétine, mais pour l’univers qu’il a réussi à créer: mélange de technologie, de mystère et d’humour. Pour Quantum Conundrum, la technique joue dans le même registre, à savoir le « dans la norme, mais pas exceptionnel ». Le jeu ne ralentit jamais, on note un peu de tearing, et les graphismes ont un petit côté cartoon qui permet de masquer la pauvreté des textures environnantes.

Mais l’univers dans tout ça ? Si Portal avait su en faire une force, on doit malheureusement avouer que Quantum Conundrum peine parfois à convaincre. Le côté manoir de savant fou est trop aseptisé et l’humour qui émanait du titre de Valve fait ici cruellement défaut. Ok, vous aurez parfois quelques sourires au coin des lèvres en entendant les aventures du professeur aux quatre coins du globe…et du temps, où en reluquant Ike, le chat/ragondin mutant qui joue allègrement avec les mécanismes de la maison, mais on est loin du génie de l’épopée de Chell.

Alors ce jeu ? Renversant ou non ? 

Le switch des dimensions demeure un concept génial!

Et bien j’aurai tendance à dire oui. Oui pour le génie des énigmes mises en place, qui pousse à chaque fois plus le loin le concept de multi-dimensions. Oui pour le côté addictif de la chose, qui donne toujours envie de continuer sans jamais frustrer le joueur sur telle ou telle salle de test, et surtout oui pour ce gameplay original, bien pensé, et totalement adapté au jeu en téléchargement, que l’on attend novateur et sans prise de tête. Par contre : non pour ces graphismes au style cartoon cache-misère, non au manque d’ambition scénaristique et non à cette ambiance dans laquelle finalement l’on est jamais vraiment happé. Je vous rassure cependant: tous ces non ne font pas le poids face à l’avalanche de côté positifs du soft et vous pouvez foncer sur Quantum Conundrum les yeux fermés si vous êtes fan du genre ! Merci Miss Swift !

Le Video-Test

Réalisation: 12/20

On est clairement dans le « potable ». Graphismes au look cartoon sans fioritures, animation accusant un peu de tearing et léger aliasing, le tout est correct, sans plus, et la direction artistique manque malheureusement de génie.

Gameplay/Scénario: 15/20

Le gameplay est diaboliquement addictif et pour peu que vous commenciez une partie, vous risquez de ne plus savoir vous arrêter, ce qui est toujours bon signe. Les commandes répondent au doigt et à l’œil, et vous ne pourrez vous en prendre qu’à vous si vous ratez un saut. Et puis, chaque salle pousse un peu plus loin le vice, augmentant de fait la jouissance d’arriver à la sortie salvatrice. Par contre, le scénario n’est pas vraiment le point fort du soft et la fin, quoiqu’originale, n’atteint jamais le génie du ténor du genre : Portal.

Bande-Son: 13/20

La musique d’introduction est tout simplement à tomber grâce à son ton punk-rock totalement décalé et ses paroles en rapport avec le soft. Par contre, une fois ingame, le constat est tout autre. Musiques passe-partout, bruitages à l’identique, seules la voix anglaise du professeur rythme vos réflexions avec justesse. C’est un peu limite…

Durée de vie: 16/20

Pour peu que vous soyez observateur et que vous réfléchissiez un minimum, vous ne serez jamais bloqué dans Quantum Conundrum. Attention, le soft n’est pas « facile », et certaines salles vous demanderont du temps avant d’en appréhender toutes les subtilités. De plus, la gradation de la difficulté est savamment dosée et le titre dispose d’une bonne replay value : chaque pièce se concluant par un score en fonction de votre temps et de votre utilisation des dimensions.

Note Globale N-Gamz.com: 14/20

Quantum Conundrum est un très bon puzzle game en vue interne disponible à petit prix. Son côté addictif n’est plus à démontrer et son originalité fait plaisir à voir. Le souci vient hélas d’un aspect technique un peu à la traine et surtout d’un manque de personnalité flagrant face à la référence du genre : Portal.



About the Author

Neoanderson (Chapitre Sébastien)
Hardcore gamer dans l'âme, la quarantaine depuis peu, je suis le rédacteur en chef autant que le rédacteur de news et le vidéo-testeur de ce site (foncez sur la chaîne YouTube d'ailleurs). Amoureux des RPG nourri aux Final Fantasy, Chrono Trigger, Xenogears et consorts, je suis également fan de survival/horror. Niveau japanim, je voue un culte aux shonens/seinens tels que Ga-Rei, L'Ile de Hozuki, Orphen, Sprite ou encore Asebi. Enfin, je suis un cinéphile averti, orienté science-fiction, fantastique et horreur, mes films cultes étant Star Wars, Matrix, Sucker Punch, Inception et Tenet. N'hésitez pas à me suivre via mon Facebook (NeoAnderson N-Gamz), mon Twitter (@neo_ngamz) et mon Instagram (neoandersonngamz)!