Review
Vous connaissez Twilight? Mais si, une histoire de loups garous en guerre contre des vampires, avec un ersatz un peu foireux de Roméo et Juliette greffé pour donner de la consistance à un récit insipide? Ça y est, vous y êtes? Alors éliminez les vampires et remplacez-les par des chasseurs de démons aux méthodes toutes aussi gore les unes que les autres. Bienvenue dans Lune de Sang, un seinen sanglant qui redéfinit le mythe des lycans au travers d’un amour impossible!
Maruyama Tomo conserve, avec Lune de Sang, un genre qu’il connaît bien puisqu’il met en scène des loups-garous, déjà présents lorsqu’il a adapté le titre Bloody Roar: The Fang. Bref, des Lycans méga-balèzes dopés aux anabolisants qui ont décidé de nous mener la vie dure… mais pas que. En effet, dans Lune de Sang, on apprend que la malédiction des lycans découle d’un pacte démoniaque passé entre les forces obscures et les habitants du village d’Orinomiya, en plein Japon rural.
Ainsi, le clan Inugami a été chargé de pacifier les loups garous censés apparaître à chaque génération au sein d’une des neuf familles du pacte. Le souci, c’est qu’aujourd’hui, Sakuya, la meilleure chasseuse du clan Inugami est éperdument amoureuse de Kaina Ninogi, l’héritier d’une famille maudite… qui a choppé le virus des lycans!
Vous l’aurez compris, Lune de Sang nous convie à un Roméo et Juliette qui baigne dans le sang! Mâtiné de techniques de sabre ancestrales, d’invocations, de coups en douce, d’une lune qui hurle chaque nuit pour rendre fous les esprits torturés et surtout d’une grande méchante à l’allure faussement ingénue sous ses airs… de chaperon rouge (enfin « écarlate » d’après le manga), le titre de Maruyama Tomo nous entraîne dans une histoire qui va à 200 à l’heure et se complaît à nous offrir de nombreuses scènes « chocs » (dont certaines à connotation érotique parfois assez malsaines).
Bref, avec un graphisme maîtrisé, une héroïne totalement paumée, un petit ami qui a laissé libre cours à ses plus bas instincts (ça nous change du pseudo loup-garou gentillet de Twilight, tiens!) et un pitch scénaristique vraiment très sombre où les morts sont aussi injustes qu’inattendues, Lune de Sang promet beaucoup, et ne pêche réellement que par un support papier que l’on pourrait qualifier d’indigne au récit mis en scène. Papier loin d’être top, encrage qui déborde par endroit… on se doute que l’édition a du être faite dans le rush, tout simplement, mais cela ne doit en rien ôter les qualités intrinsèques de l’oeuvre de Maruyama Tomo, dont on espère qu’elle deviendra encore plus glauque et inoubliable par la suite!