Review

Tout le monde se demandait comment Reki Kawahara, vu le succès de son light novel « Sword Art Online », allait pouvoir encore nous étonner après un final en manga qui concluait la saga de fort belle manière sur Alfheim Online (voir notre critique de Fairy Dance ici : http://n-gamz.com/book-review/sword-art-online-fairy-dance-trilogie-complete-critique-shonen/) . Aujourd’hui, on a la réponse, grâce aux Editions Ototo, et la surprise est de taille. Fini l’univers fantasy des MMORPG et place à la noirceur d’un… MMOFPS post-apocalyptique : Gun Gale Online ! Une nouvelle entrée en la matière pour l’auteur qui s’adjoint les services de Koutarou Yamada (The Sacred Blacksmith) pour nous livrer les prémisses d’une aventure… détonante !

Sword Art Online a pris fin... mais les mondes virtuels continuent de s'étendre

Sword Art Online a pris fin… mais les mondes virtuels continuent de s’étendre

Kirito (alias Kazuto dans la vraie vie) a vaincu Sword Art Online, libéré des milliers de joueurs prisonniers de ce MMORPG en réalité virtuelle depuis deux ans, et sauvé son âme-sœur de l’emprise d’Alfheim Online. A présent, il coule des jours paisibles à Tokyo avec sa bien-aimée Asuna, mais continue de se questionner, tout comme elle, sur la différence entre le réel et le virtuel. Il faut dire que leur vie à l’intérieur de SAO constitue encore, à leurs yeux, les plus beaux moments de leur existence, notamment avec leur « fille » purement binaire : Yui. Bien entendu, l’homme apprenant rarement de ses erreurs, la technologie « Full Dive » qui permet à un joueur d’être pleinement immergé dans un soft a continué de progresser et le Nerve Gear a trouvé un digne successeur grâce à l’Amusphère, qui garantit une sécurité optimale à son utilisateur lors de ses plongées dans les mondes numériques. Un jeu attire tout particulièrement les foules avec ce périphérique : Gun Gale Online !

Kirito va enquêter sur le mystérieux Death Gun, un joueur de MMOFPS capable de tuer irl son opposant par... crise cardiaque!

Kirito va enquêter sur le mystérieux Death Gun, un joueur de MMOFPS capable de tuer irl son opposant par… crise cardiaque!

MMOFPS hyper réaliste développé par une société américaine nébuleuse, le soft permet à ses pratiquants de gagner de l’argent bien réel récompensant les hauts faits d’armes tels que tuer un monstre puissant ou… dépouiller un joueur de ses propres deniers en l’assassinant. « Sinon », la meilleure Sniper du titre, fait justement partie d’une escouade de Player Killers et va très vite croiser le chemin de Kirito, fraichement engagé par Seijiro Kikuoka. Ce dernier, membre de la Division Numérique du Ministère des Affaires Générales, souhaite enquêter sur Death Gun, un gamer de Gun Gale Online capable, selon la rumeur, de tuer irl n’importe quel joueur par… crise cardiaque ! Encore une fois, la frontière entre réel et virtuel s’amenuise dangereusement…

Techniquement, le travail de Koutarou Yamada sur ce Phantom Bullet est tout bonnement sublime ! Les décors sont excessivement travaillés et donnent immédiatement vie à l’univers post-apocalyptique du MMOFPS, les armes sont détaillées à l’extrême (le mangaka avouant les prendre comme des personnages à part entière), les personnages charismatiques dès le premier coup d’œil et les séquences d’action font dans le blockbuster dynamique à grand renfort d’angles de vue cinématographiques au possible. Pour tout dire, certains plans nous feraient presque penser à Matrix dans leur traitement visuel, une référence. On pense notamment à cette incroyable séquence, qui s’étale sur une double page, et dans laquelle Sinon abat un adversaire, la caméra plongeant vers le sol, nous dévoilant la superbe plastique de la belle sans jamais rien ôter au rythme de l’action.

Fluidité, dynamisme, niveau de détail, tout est incroyable dans la réalisation graphique de ce Phantom Bullet!

Fluidité, dynamisme, niveau de détail, tout est incroyable dans la réalisation graphique de ce Phantom Bullet!

L’histoire, quant à elle, bien que toujours liée au développement des mondes virtuels et à l’immersion complète dans ces derniers, parvient à se montrer originale en changeant complètement de milieu, passant de la fantasy un peu contemplative au jeu de tir nerveux. Reki Kawahara rend également ses personnages plus matures, ne cessant de les faire s’interroger sur ce qu’est la réalité. A nouveau, l’influence de la trilogie des frères Wachowski se fait sentir. De plus, le scénario mis en place par l’auteur permet de découvrir de nouveaux personnages comme Natsuki, l’infirmière qui s’est occupée de Kirito à son réveil dans le monde réel, par exemple. Et puis, comment ne pas sourire face à une trouvaille tout bonnement géniale qui devrait amener pas mal de situations hilarantes à l’avenir : l’avatar de notre héros dans Gun Gale Online, choisi au hasard par la machine sur base des ondes cérébrales du joueur, a un look… de fille !

Bref, alors qu’on avait peur d’une grosse redite de Sword Art Online avec cette suite, Phantom Bullet parvient à se créer d’entrée de jeu sa propre identité et devrait nous proposer, dans les volumes à venir, pas mal de surprises au travers d’un dessin qui le classe d’ores et déjà comme la plus belle adaptation manga d’une œuvre de Reki Kawahara. Autant dire que la suite est excessivement désirée ici à la rédac !

Note Globale N-Gamz: 4,5/5



About the Author

Neoanderson (Chapitre Sébastien)
Hardcore gamer dans l'âme, la quarantaine depuis peu, je suis le rédacteur en chef autant que le rédacteur de news et le vidéo-testeur de ce site (foncez sur la chaîne YouTube d'ailleurs). Amoureux des RPG nourri aux Final Fantasy, Chrono Trigger, Xenogears et consorts, je suis également fan de survival/horror. Niveau japanim, je voue un culte aux shonens/seinens tels que Ga-Rei, L'Ile de Hozuki, Orphen, Sprite ou encore Asebi. Enfin, je suis un cinéphile averti, orienté science-fiction, fantastique et horreur, mes films cultes étant Star Wars, Matrix, Sucker Punch, Inception et Tenet. N'hésitez pas à me suivre via mon Facebook (NeoAnderson N-Gamz), mon Twitter (@neo_ngamz) et mon Instagram (neoandersonngamz)!