Review

Disaster Report 4: Summer Memoriesest un jeu d’aventure développé par Granzella, édité par NIS et vendu 59,99€ sur Nintendo Switch et PlayStation 4. Le titre, issu de la saga Disaster Report née en 2002 sur PS2 et connue chez nous sous le nom S.O.S. The Final Escape, a connu un développement aussi chaotique que son concept qui vous met aux prises avec… des tremblements de terre! En effet, le soft était d’abord prévu pour débarquer sur PlayStation 3 en 2011, mais le séisme qu’a connu le Japon à cette époque a fait capoter le projet, qui a finalement été abandonné par Irem. Cependant, c’était sans compter sur la ténacité de son créateur qui a fondé son propre studio, Granzella, et a porté son bébé à bout de bras depuis son annonce de reboot en 2015, pour le sortir finalement sur PS4 en 2018 au Japon. Grâce à NIS, nous pouvons donc enfin à présent goûter aux joies de ce Disaster Report 4 en Europe, aussi bien du côté de Sony que chez Nintendo, une version Switch ayant été confirmée en septembre dernier! Petit souci: si on sait que la console hybride de Big N peut faire tourner des jeux ambitieux tels que DOOM, The Witcher 3 ou encore Wolfenstein II, vous allez voir que n’est pas Panic Button ou Saber Interactive qui veut quand il s’agit de portages…

Le Vidéo-Test par Neoanderson

Réalisation: 6/20

Autant être franc, la réalisation de Disaster Report 4 est plutôt calamiteuse sur Nintendo Switch. On sent clairement le portage à la va-vite et effectué par une trop petite équipe peu connaisseuse du support pour ce titre qui a été développé sur PlayStation 4, et qui vient déjà au départ d’un brouillon abandonné sur PlayStation 3. Résultat: textures old-gen, résolution ultra basse (surtout en portable), framerate qui souffre le martyr dès qu’un tremblement de terre intervient, personnages super rigides, cut-scenes mal montées, loadings bien trop longs et bugs de collision à foison… de quoi décourager n’importe quel joueur lambda qui ne serait pas fan de la saga. Et pourtant, le soft réserve quand même quelques séquences visuellement fortes et une vue interne plutôt immersive, sans parler d’une direction artistique qui parvient à mettre en évidence le degré de désolation qui survient après un séisme. Un conseil: si vous voulez un graphisme « correct » et une certaine fluidité, faites le sur PlayStation 4.

Gameplay/Scénario: 13/20

Le gameplay est loin du côté « action » du tout premier volet de la franchise et prendra 80% du temps la forme d’une aventure narrative avec un grand nombre de choix qui influenceront directement votre réputation, ainsi que les fins multiples du soft. On pestera donc contre ce perso bien trop raide, cette caméra qui peine souvent à l’intérieur des bâtiments, ces collectibles qui ne servent pas à grand chose (les boussoles, ahem…) et ces menus pas très ergonomiques, mais on appréciera en revanche la gestion de la faim, de la soif et des besoins sanitaires qui donne un petit côté survival à l’aventure. Cependant, plus que tout, c’est le récit et sa sa façon de dépeindre avec exactitude les réactions humaines après une telle catastrophe qui scotchera le gamer avide d’expériences « adultes ». En effet, Disaster 4 ne vous épargnera rien et sondera autant l’incroyable bonté d’une certaine partie de la population, tout comme les pires bassesses de l’autre. Sacrifice de soi, générosité, aide inconditionnelle seront ainsi constamment contrebalancés par des horreurs telles que l’arnaque, le vol, le racisme, les sectes, le meurtre ou encore le viol! Le tout nous livre au final un récit qui marque clairement le joueur de façon durable, qui vous fera pas mal réfléchir, et qui parvient à rendre ses personnages attachants, sincères… humains quoi! Mention spéciale également à l’épilogue jouable bien pensé qui vous propulse plusieurs mois après le séisme pour vous montrer ce que tout ce petit monde est devenu, avec de belles surprises à la clé!

Bande-Son: 15/20

Un très bon point pour le soft de Granzella, puisque sa bande-son ne souffre d’aucun défaut majeur, que du contraire. Ainsi, les bruitages sont vraiment réalistes et on discerne sans mal la panique de la foule lors des répliques du séisme ou encore les pleurs de ceux ayant perdu un proche, tout comme on frissonnera lorsqu’on entendra les débris d’un immeuble nous frôler le crâne en tombant. Niveau doublage, le titre est intégralement en japonais sous-titré anglais, et si les voix sont irréprochables et donnent vie aux protagonistes, on regrettera l’absence de traduction française qui risque encore de cloisonner le jeu à un marché de niche. Enfin, les mélodies sont souvent chantées et apportent un côté nostalgique et quasi « poétique » à l’ensemble, pour une oeuvre décidément unique.

Durée de vie: 10/20

Comptez 6 heures pour boucler l’aventure, qui peut se refaire plusieurs fois malgré un certain dirigisme des actions, notamment grâce aux multiples choix de dialogue qui influent sur votre réputation et la fin. De plus, l’épilogue est plutôt long et il y a pas mal de costumes amusants à récupérer. Par contre, le prix de 60€ est bien trop violent pour permettre à la note de décoller, et la réalisation bancale du jeu risque de décourager nombre de gamers dès la première heure.

Note Globale N-Gamz.com: 11/20

Avec sa réalisation d’un autre âge, ses textures datées, ses personnages ultra raides, ses loadings bien violents et son framerate très souvent à l’ouest au point de rendre certaines séquences presque injouables, Disaster Report 4 a tout du portage bâclé sur Switch, d’autant que la version PlayStation 4 est, quant à elle, bien plus agréable et l’oeil et fluide. C’est vraiment dommage car cela va forcément faire fuir une partie des gamers. Mais croyez-moi, ceux qui passeront outre cette réalisation, ce gameplay ultra rigide, ces cuts-scenes mal mises en scènes et son absence de traduction française trouveront dans ce Disaster quelque chose de… marquant! En effet, l’histoire est bien construite, les personnages finement doublés et attachants, les choix nombreux et surtout… le jeu ne vous épargne rien et vous montre aussi bien la plus grande bonté humaine face aux catastrophes naturelles que les pires bassesses imaginables telles que le racisme, l’avarice, le meurtre, le viol et j’en passe. Un titre profondément humain qui prend très souvent des allures de survival léger avec sa gestion de la nourriture et des besoins mais aussi d’aventure narrative à la Walking Dead de Telltale, pour un « été apocalyptique » qui reste vraiment en tête une fois la console éteinte. Un bon conseil: si vous le pouvez, optez pour la version PS4 histoire d’éviter les gros soucis de réalisation, d’autant que le prix de 60€ sur Switch pour ce niveau bancal de finition est clairement rageant.



About the Author

Neoanderson (Chapitre Sébastien)
Hardcore gamer dans l'âme, la quarantaine depuis peu, je suis le rédacteur en chef autant que le rédacteur de news et le vidéo-testeur de ce site (foncez sur la chaîne YouTube d'ailleurs). Amoureux des RPG nourri aux Final Fantasy, Chrono Trigger, Xenogears et consorts, je suis également fan de survival/horror. Niveau japanim, je voue un culte aux shonens/seinens tels que Ga-Rei, L'Ile de Hozuki, Orphen, Sprite ou encore Asebi. Enfin, je suis un cinéphile averti, orienté science-fiction, fantastique et horreur, mes films cultes étant Star Wars, Matrix, Sucker Punch, Inception et Tenet. N'hésitez pas à me suivre via mon Facebook (NeoAnderson N-Gamz), mon Twitter (@neo_ngamz) et mon Instagram (neoandersonngamz)!