Review
Adepte de SEGA depuis la Master System, j’ai toujours été un fervent admirateur de sa mythique mascotte, le hérisson bleu Sonic, et de la rapidité dont il avait su faire preuve depuis ses premiers opus jusqu’à son apothéose (selon moi): les incroyables Sonic Adventure 1 & 2 sur feue la Dreamcast. Aussi, quand j’ai appris qu’Hollywood s’était emparé des droits de la franchise, je me suis dit que j’allais enfin obtenir une adaptation en CGI, façon Ratchet & Clank, qui aurait pu rendre hommage au personnage. Seulement voilà: le réalisateur Jeff Fowler, dont c’est le premier long métrage à ce poste, a décidé de faire de Sonic – Le film, un buddy movie dans notre monde réel, avec un duo comique entre notre héros de pixels et un flic ayant le coeur sur la main. Ajoutez à cela un design du hérisson ressemblant plus au gamin de Jumanji transformé en singe qu’à la mascotte de SEGA, et j’ai… carrément flippé. Heureusement, la sortie du film a été repoussée pour que notre idole bleue soit intégralement retravaillée, et le résultat fut plus que satisfaisant! Aujourd’hui, la sortie du Blu-ray nous donne l’occasion de revoir le film avec du recul et d’admirer sa pléthore de bonus! De quoi gonfler la note?
Sonic est clairement une créature pas comme les autres: doté d’une hyper vitesse capable de provoquer d’incroyables ondes de choc, notre hérisson bleu vit dans un monde verdoyant et fantastique, élevé par une chouette dont la sagesse est reconnue de par la planète. Seulement voilà: un grand pouvoir attire forcément les convoitises, et notre héros, encore enfant, n’a d’autre choix que d’utiliser un anneau magique pour s’exiler sur Terre, se terrant durant des années pour éviter de mettre en danger les personnes avec qui il pourrait s’attacher.
C’est donc en plein coeur de Green Hill, petite bourgade ultra paisible des Etats-Unis, que Sonic trouve refuge, espionnant les habitants au point de tout connaître de leur vie, et rêvant de pouvoir un jour se révéler au grand jour pour ne plus avoir à subir cette solitude qui le pèse tant. Hélas, par un malheureux concours de circonstances, il va être démasqué par l’infâme Docteur Ivo « Eggman » Robotnik (Jim Carrey) et son armée de robots tueurs. Une seule solution s’offre alors à lui: faire équipe avec le seul policier du coin, Tom Wachowski (James Marsden), pour foncer récupérer son sac d’anneaux magiques envoyé par erreur à… San Francisco! C’est parti pour un buddy movie qui va à 200 à l’heure… mais pas tout le temps…
Sur le plan de la réalisation, autant dire que les mois supplémentaires de redesign qui ont suivi le bad buzz de la première bande-annonce officielle, avec un Sonic aux traits bien trop humains, ont permis au film de largement s’améliorer. Ainsi, on retrouve un héros qui ressemble plutôt pas mal à celui de pixels et dont la modélisation force le respect, tout comme l’animation vraiment fidèle à celles des jeux vidéo. De même, les nombreux effets spéciaux (foudre, explosions, distorsion de vitesse) sont terriblement convaincants et offrent un sacré grand spectacle, surtout durant l’incroyable final au coeur des rues de San Francisco ou… de la Muraille de Chine! Bref, rien à redire niveau visuel, c’est travaillé comme on l’aime.
Non, le souci de ce Sonic vient clairement de son découpage qui nous fait subir un gros temps mort en milieu de film, mais aussi du fait que nombre de personnes auraient préféré une oeuvre toute en CGI et se déroulant dans le monde de Sonic, plutôt qu’une transposition du personnage dans notre monde bien réel.
Autre bémol: la voix de Malik Bentalha ne colle pas assez avec le caractère et surtout les doublages vidéoludiques de notre hérisson bleu. Pour tous ceux qui se sont essayés aux opus Dreamcast notamment, la différence est un peu trop flagrante et choque durant une partie du film, jusqu’à ce qu’on s’y habitue. Il n’empêche, cette manie de mettre à chaque fois des noms de stars françaises « connues » pour doubler des héros animé afin qu’elles en fassent la promo a de quoi nous courroucer (on vous rappelle Squeezie qui avait grillé la voix vidéoludique FR dans le long-métrage Ratchet & Clank ou pas?).
On vous rassure, ces problèmes sont loin d’être insurmontables, et le bébé de Jeff Fowler nous livre pas mal de bons points, à commencer par sa foultitude de clins d’oeil à l’attention des fans. Rien que la ville où atterrit Sonic (Green Hill) fait référence au premier niveau du premier soft, et que dire du prochain monde « champignon » vers lequel le héros doit s’exiler (It’s me, Marioooo) ou encore des poses bien typiques du hérisson. Un régal pour qui a grandi avec la mascotte de SEGA, et la preuve que le réalisateur, mais aussi le producteur Neal H.Moritz, à qui l’on doit déjà Fast and Furious (et il y a une grosse private joke sur Vin Diesel d’ailleurs), ont voulu respecter la licence après le gros bad buzz de l’année dernière.
Enfin, comment ne pas hurler de joie face à la performance tout à fait démente de Jim Carrey, incarnant un Docteur Robotnik totalement déjanté, jouissivement imbu de lui-même et surtout… vil et drôle en diable! C’est bien simple: on n’avait pas vu cet acteur prendre autant de plaisir et de folie depuis Ace Ventura, et c’est le pied! Assurément LA cerise sur le gâteau pour ce long métrage.
Vous l’aurez compris, Sonic: Le Film n’est pas exempt de défauts, à commencer par le fait de vouloir faire entrer le hérisson dans notre monde ou un doublage français pas au top pour la mascotte de SEGA, mais il s’avère au final être un très bon divertissement familial qui plaira aux personnes ne connaissant rien du background du héros, et fera assurément un peu d’effet aux hardcore gamers fans du personnage depuis ses tous débuts. Une bonne adaptation, qui aurait pu être meilleure certes, mais qui se laisse regarder sans problèmes et que l’on vous recommande de voir si vous voulez passer un moment de détente, parsemé de quelques rires, avec vos proches.
Enfin, un petit mot sur les bonus qui jalonnent ce Blu-ray et se montrent ô combien intéressants et… nombreux! Vous aurez ainsi le droit à un commentaire du réalisateur et de Ben Schwartz, qui double Sonic en V.O., des scènes supprimées, un tour du monde en 80 secondes, un bêtisier, un clip vidéo, une discussion entre les acteurs sur ce que représente Sonic, la construction du personnage de Robotnik par le génial Jim Carrey, une découverte des origines de Sonic et carrément une visite du plateau! Que du bonheur qui fait assurément gonfler la note d’un demi point, en attendant une suite déjà annoncée et qui s’annonce monumentale!