Review

Battlefield prend, avec cet opus Hardline, un tournant décisif pour sa licence. D’une part car c’est la première fois que Visceral Games (Dante’s Inferno, Dead Space) est aux commandes de cette saga FPS, et d’autre part car le milieu militaire propre à la franchise est ici totalement abandonné au profit d’une incursion dans le quotidien d’un flic en pleine guerre des gangs à Miami. Un véritable renouveau ou une fausse bonne idée?

Les Vices de Miami?

Rick Mendoza, policier de Miami incorruptible, se retrouve au beau milieu d'une sale histoire de drogue

Dans Battlefield: Hardline, vous incarnez Rick Mendoza, un policier sur les traces d’un caïd de la drogue. Accompagné de sa charmante coéquipière asiatique, Khaï, il va arpenter les rues de Miami et de Los Angeles dans une aventure haute en adrénaline et en gunfights. Bien entendu, Rick ne va pas se faire que des amis et se frottera régulièrement à des flics corrompus ou des dealers. Autant dire que les personnes de confiance se feront rares autour de lui. Alors ok, résumé comme ça, le scénario reprend tous les classiques du film policier d’action hollywoodien, mais il a au moins le mérite d’être plutôt bien raconté et de nous changer des opérations commandos au bazooka!

Ainsi, l’histoire d’Hardline se narre un peu comme une série américaine, en épisodes, avec des teasers à la fin de chaque section de jeu ou des résumés lorsque vous reprenez une partie. L’immersion est au rendez-vous, notamment grâce à des dialogues taillés sur mesure et des héros charismatiques bien que stéréotypés (le coup du gentil flic incorruptible face à TOUS ses collègues ripoux… mouais). Il n’empêche, l’aventure se laisse agréablement suivre et, comble de joie, dure environ 8h, ce qui enterre les quatre faméliques heures de jeu de l’opus précédent.

Chuuuuut!

L'arrestation non-léthale et l'infiltrations sont au coeur du gameplay solo

Niveau gameplay, le mode solo nous propose une nouvelle façon de jouer puisque le titre met en avant l’infiltration, un peu à la manière d’un Far Cry 3 avec des maps relativement « ouvertes » offrant plusieurs façons d’entrer dans les bâtiments ou de tuer ses adversaires. Vous serez également confrontés à des alarmes qu’il vaudra mieux éteindre sous peine d’avoir toute la mafia de la drogue à vos trousses. Vous pourrez également utiliser votre smartphone pour marquer les ennemis, les caisses de munition, les objets explosifs, etc… histoire de neutraliser vos opposants avec style et sans vous faire repérer. Les diversions sont également au menu avec la possibilité de lancer une douille au loin pour attirer l’attention d’un quidam à la fois. Autre nouveauté croustillante du gameplay, l’utilisation de votre insigne de police pour dissuader vos adversaires de bouger tout en les tenant en joue. Par contre, évitez de leur tourner le dos par la suite car leur leur jauge d’alerte se remplira en un instant et ils tireront à tout va, rameutant leurs petits copains. A noter que chaque opposant possède différents niveaux d’alerte. Quand il est calme, vous pouvez visualiser jusqu’où va sa vue sur la mini-map. Idéal pour l’arrêter sans le tuer et gagner ainsi des points d’expert, qui vous feront franchir des niveaux vous permettant d’obtenir de nouvelles armes ou des gagdets et accessoire inédits comme le grappin, la tyrolienne, le renfort blindage, les trousses de soins et de munitions, le masque à gaz et même un taser.

Il y a bien entendu d’autres façons de gagner ces points, comme par exemple mettre hors d’état de nuire un suspect faisant l’objet d’un mandat d’arrêt. Pour repérer ces ennemis particuliers, il faudra scanner tout le monde avec votre smartphone histoire de voir s’il y a une correspondance avec la base de données de la police. Bien entendu, un suspect en vie rapportera plus qu’un homme mort. Enfin, la recherche d’indices et de preuves fera également partie de votre quotidien et vous offrira son lot de points d’expert, le smartphone se montrant très utile pour vous indiquer la distance qui vous sépare de la prochaine preuve à trouver et du nombre total de ces dernières qu’il vous reste à dénicher dans votre zone.

Le multi, toujours la force de Battlefield?

Le multi propose de nombreux modes et gadgets inédits!

Le multi de Battlefield est une constante dans la série: il est excellent, point! Mais qu’en est-il de ce Hardline? Et bien il change pas mal la recette d’origine en nous offrant des façons inédites de jouer. Certes, on retrouve encore la fameuse « Conquête » dans laquelle il faut capturer des drapeaux et les conserver pour faire perdre des tickets à l’équipe opposée, ou encore le Match à Mort par équipe où deux groupes s’affrontent sans véhicules, celui faisant le plus de mort dans les lignes adverses emportant la partie, mais cinq nouveaux modes de jeu font leur apparition, rien que ça!

Ainsi, le mode Braquage, qui met face à face des voleurs tentant de dérober des biens de valeurs, et des policiers censés les en empêcher. Les malfrats doivent entrer dans une pièce précise en faisant exploser les portes, voler deux sacs de butin et retourner vers un hélicoptère pour « sécuriser » l’or. Le mode Poursuite Infernale, quant à lui, ressemble pas mal à Conquête sauf qu’ici les drapeaux sont remplacés par des véhicules qu’il faut conduire pour faire perdre des tickets à l’équipe adverse. Ces véhicules sont au nombre de trois, et il faut donc en « posséder » au moins deux pour avoir une chance de gagner. Le mode Argent Sale, lui, vous met dans la peau de la police ou de bandits, tentant tous de récupérer un gros tas d’argent (l’un comme preuve, l’autre comme butin). L’équipe qui réussit à ramasser 150 liasses gagne, sachant que l’on ne peut en porter que 10 sur soi. Bien entendu, il est possible d’aller voler les liasses directement amassées par l’adversaire dans son camp. Coopération exigée! Passons au mode Sauvetage: ici des criminels ont pris deux personnes en otage pour négocier leur fuite. Les policiers doivent récupérer au moins un des otages pour gagner. Attention, aucun respawn possible! Enfin, le dernier mode, Contrat, dans lequel un criminel s’est retourné contre ses pairs et veut les balancer. La mission de la police? Sécuriser le type à bord d’un véhicule blindé. Le but des bandits? Éliminer leur ancien pote. Ici aussi, le respawn est interdit… autant dire que la tension est palpable.

Le smartphone est un élément indispensable dans le gameplay de Battlefield. Un apport résolument contemporain

Tout comme pour le solo, de nouveaux accessoires font leurs apparition dans le multi. On pense notamment au renfort blindage qui permet de protéger la poitrine du porteur, lui offrant de précieuses secondes pour répliquer contre son assaillant. Le masque à gaz, lui, annule l’effet des grenades à gaz et de certains dangers environnementaux. Enfin, « Cascadeur » est un objet s’adaptant sur tous les véhicules et offrant un boost pour se mettre hors de danger rapidement. Les armes de mêlée ne sont pas en reste puisqu’on peut désormais jouer avec trois sortes de matraques, un marteau, une batte de baseball, un club de golf, une masse ou encore un tuyau de plomb. Les grenades, quant à elles, peuvent être lacrymos ou incendiaires. Enfin, les armes de tir sont foncièrement réalistes et variées, avec les classiques du genre: shotgun, snipe, révolver. Pas de quoi s’ennuyer donc.

Que du bon pour le moment… mais graphiquement?

Paré du moteur Frostbite 3 élaboré par DICE, Battlfield 4 est vite devenu un étalon graphique, du moins sur PC. Seulement depuis, d’autres titres ont vu le jour, bien plus beaux encore… mais Hardline semble ne pas avoir bougé d’un iota par rapport à son prédécesseur. Les effets de lumière ont pris du plomb dans l’aile, c’est sûr. Heureusement, les cinématiques utilisant le moteur du jeu sont bien fichues et les détails sur les personnages sont vraiment travaillés.

Visceral a du mal avec le Frostbite 3

Les musiques, quant à elles, ne sont pas réellement marquantes mais ne nuisent pas à l’ambiance du soft non plus. Les bruitages, par contre, sont vraiment excellents et les explosions font froid dans le dos. Enfin, le doublage français est plus que correct histoire de nous offrir une bonne immersion et une crédibilité pour les personnages.

Pari gagné?

On vous l’assure, même si l’on pouvait craindre le changement de développeur, on ne peut qu’être enthousiaste face à ce Battlefield: Hardline qui réussit son pari de donner un nouveau souffle à une licence ultra connue grâce à une approche foncièrement différente du gameplay. Certes, techniquement le titre est un peu à la traine, mais l’infiltration est de mise, le bourrinage proscrit, et aussi bien l’aventure solo que le multi sont jouissifs. Une vraie bonne surprise et un « spin-off » dont on espère voir de nombreuses suites.

La bande-annonce

Réalisation: 14/20

Graphiquement, on note très peu de changement entre Hardline et Battlefield 4. Si ce dernier était très beau à sa sortie, autant dire qu’avec la concurrence qui a su évoluer, Hardline fait un peu pâle figure. Heureusement les cinématiques sont très agréables visuellement et la modélisation des personnages leur donne un vrai côté réaliste. L’animation, quant à elle, est tout à fait convenable.

Gameplay/Scénario: 15/20

Le scénario est intéressant bien que stéréotypé avec son personnage principal refusant la corruption tandis que le reste de ses collègues est corrompu. La narration façon série télé renforce l’immersion. Le gameplay, quant à lui, nous offre de nouvelles possibilités de jouer avec une bonne dose d’infiltration et de nouveaux gadgets très sympas. Les modes multi inédits sont très intéressants et procurent pas mal d’adrénaline, même si on notera que les armes ont toujours la préférence des joueurs à l’achat, loin devant les objets de soutien pour le groupe. Du fait de cette vieille habitude liée à l’ancienne orientation de la série, le jeu en escouade pourtant voulu par les développeurs s’en trouve un peu réduit puisque personne ne joue avec le défibrillateur, notamment. Gageons que Visceral Games équilibrera la chose avec des mises à jour.

Bande-Son: 14/20

Des musiques un peu passe-partout qui ne dénaturent pas le jeu, c’est déjà ça. Mention spéciale aux bruitages qui claquent comme il faut et au doublage français plus que correct.

Durée de vie: 17/20

Un solo d’environ 8 à 9 heures de jeu, c’est 2 fois plus long que son prédécesseur, et on ne s’y ennuie pas! Le multi, quant à lui, offre une durée de vie quasi infinie avec sa pléthore d’armes et de gagdets à débloquer… ou du moins durera-t-il jusqu’au prochain Battlefield.

Note Globale N-Gamz.com: 15/20

Visceral Games nous offre une vision novatrice de la licence Battlefield avec ce spin-off « Hardline ». Le multi propose des modes inédits et foncièrement intéressants, tentant de forcer le jeu en escouade qui avait été un peu oublié dans Battlefield 3 et 4, tandis que le solo nous livre une histoire sympathique, sans temps morts, et où l’infiltration prime sur la destruction. Un très bon cru donc, et des suites que l’on espère nombreuses.



About the Author

Chizuna
Passionnée de jeux vidéo depuis l'âge de mes 7 ans, j'ai commencé à jouer à des survival horror tel que Resident Evil mais je suis avant tout une grande passionnée de RPG, surtout les Final Fantasy et plus particulièrement le VII et le X. Depuis peu, je me suis mise à jouer à des FPS. Pour les mangas, j'aime beaucoup les seinens, particulièrement ceux axés sur le thriller (Doubt, Judge et Consuctor), J'aime aussi le shonen avec une petite préférence pour Arata. Je vais très souvent au cinéma, au minimum deux fois par mois et mes genres de prédilection sont le fantastique, l'horreur, l'action et les films de guerre.