Si Visceral Games s’occupe actuellement de donner un coup de main au développement de titres Star Wars pour le compte d’EA, il a autrefois été un développeur réputé pour son incroyable saga vidéoludique Dead Space, mix parfait entre science-fiction à la Alien, claustrophobie schizophrénique et survival-horror cauchemardesque. Pour tout vous dire, le premier épisode nous avait tellement retournés que nous le comparions à ce que Resident Evil premier du nom avait apporté au genre.
La suite, Dead Space 2, magnifiait absolument chacun des points qui avait fait de son aîné un titre culte, nous laissant augurer d’un troisième volet qui allait clore à merveille cette trilogie terrifiante. Et puis… ce fut le drame!
Dead Space 3 oubliait tout l’aspect survie de ses grands frères pour se concentrer sur un trip purement action, jouable en coopération et bardé de micro-transactions! Même la fin qui aurait du nous envoyer toutes les explications sur le Monolithe et sur Isaac Clarke partait en queue de poisson pour nous faire miroiter une quatrième aventure.
Pourquoi Visceral a-t-il autant gâché cette recette qu’il était pourtant parvenue à maîtriser avec brio? La faute réside principalement sur son éditeur, EA, qui a voulu faire un maximum d’argent sur le dos de la saga, du moins si l’on en croit Ben Wanat, Directeur créatif du jeu.
Celui nous révèle en effet que ce cuisant échec est du à trois points:
- EA voulait faire du bénéficie après la sortie du jeu: il fallait donc des micro-transactions, ce qui a terriblement impacté sur la partie survie. Les gamers pouvaient acquérir des denrées vitales en payant, ce qui a ruiné toute la peur de tomber à court de munitions ou de trousses de soin.
- Visceral Games voulait se concentrer sur l’aspect terreur, mais EA voulait toucher un public plus large et a ordonné de se concentrer sur l’aspect action et coopération online dans le but d’atteindre 5 millions de jeux vendus (contre un million pour le premier Dead Space). L’éditeur a énormément interféré dans le développement du projet et a fait changer pas mal d’idées originales.
- La vraie fin du jeu a été réalisée dans un DLC payant, encore une fois pour rentabiliser un maximum.
Bref, si EA avait laissé le champ libre à ses développeurs, nul doute que nous aurions eu un VRAI Dead Space 3 qui nous aurait marqué à vie, mais les lois du marché sont ainsi faites, et tenter de faire d’un survival horror futuriste un titre commercialement puissant est loin d’être évident…
Dead Space 3 Trailer