Composé d’anciens membres de feu Disney Black Rock Studio et du scénariste de l’intriguant The Room, le studio Paper Seven de Brighton (UK) est parvenu à capter l’attention de tous les médias à la Gamescom 2016 avec son premier titre : Blackwood Crossing, un jeu d’aventure narratif dont la direction artistique ne peut qu’attirer le regard du gamer avide d’univers atypiques. Nous faisions bien évidemment partie des rendez-vous presse du développeur et vous livrons nos impressions sur ce qui pourrait bien être LA bonne surprise indé du salon !
Accompagnés par l’enthousiaste et très professionnelle Alice Guy, Managing Director de Paper Seven, pour nous expliquer, pas à pas, le concept et l’histoire de son titre, nous avons pu jouer une bonne trentaine de minutes à Blackwood Crossing, alias le jeu d’aventure narratif qui nous a de suite tapé dans l’œil dès le premier communiqué de presse (merci à Ico Partners au passage, pour nous avoir booké un rdv Gamescom aussi vite). On ne va pas vous le cacher : le voyage fut rempli d’émotions !
Vous incarnez ainsi la jolie Scarlett, adolescente orpheline de 14 ans, aux longs cheveux roux, qui embarque avec Finn, son petit frère âgé de 10 ans, dans un train tout ce qu’il y a de plus banal. Très vite cependant, une bonne dose de magie et d’étrange va s’inviter au voyage, les navetteurs se transformant en visions métaphoriques des proches de notre duo, tandis que Finn sombre de plus en plus dans la colère, dévoré qu’il est par un sombre pouvoir lié au passé de nos enfants. A vous d’aider votre frangin à ne pas se perdre dans les ténèbres de son imagination… en faisant la lumière sur ce qui est en train de vous arriver et sur les tragiques événements qui ont pu vous amener dans ce périple, à commencer par… la mort de vos parents.
Il faut dire que, par rapport à votre cadet, vous avez eu la chance de connaître votre père, mort quand vous aviez 5 ans, mais aussi votre mère, disparue alors que n’étiez âgée que de 7 ans. Finn n’en ayant que 3 à l’époque, il ne se rappelle d’ailleurs plus d’elle, et encore moins de votre géniteur. Du coup, vous êtes le seul lien qu’il ait avec ses parents, ce qu’il commence à vivre difficilement lorsque vous vous entichez du beau Cameron, coqueluche de l’école, et que vous passez dès lors moins de temps avec lui. Cet « abandon » du à la différence d’âge ainsi que la rencontre entre Finn et son double… à tête de lapin vont bientôt amener le train à devenir une véritable dimension parallèle, reflet de toutes les peurs et du passé trouble de votre cadet.
Sur le plan du gameplay, Blackwood Crossing se joue comme un jeu d’aventure narratif à la première personne. Dans le rôle de Scarlett, vous vous déplacez à l’intérieur des différents wagons du train et vous retrouverez régulièrement bloqué par l’une ou l’autre porte récalcitrante. La démo que nous avons pu tester prenant cours à peine 5 minutes après le début du soft, les premières énigmes sont purement narratives et vous demandent de parler, dans le bon ordre, aux représentations fantasmées de vos proches qui ont tous la particularité d’arborer une tête… d’animal en papier ! A ce titre, celui qui a manqué de chance est clairement Cameron, dont le visage est juste constitué d’un sac à provision avec deux trous… sans doute dû aux sentiments de haine que lui voue Finn.
Vous assistez donc à des discussions du passé censées vous éclairer sur votre relation avec votre fratrie, et récupérez divers documents le plus simplement du monde, en vous approchant d’eux jusqu’à ce qu’une bulle d’action se matérialise. Une fois ce « tutoriel » passé avec succès, l’aventure commence enfin au sein d’un wagon empli d’une luxuriante végétation. Au centre de ce dernier trône un arbre muni d’une échelle et semblant traverser le toit de part en part. Impossible d’y grimper tant que vous n’avez pas obtenu le mot de passe pour le donner à Finn.
En scrutant les alentours, vous tombez sur les fragment imagés d’une comptine qui, remis dans l’ordre, vous livrent le précieux sésame, vous permettant d’accéder à une incroyable cabane dans les bois (et vous êtes toujours dans le train !). Perdu dans ses pensées, votre cadet vous demande de lui apporter des ciseaux et de la colle pour parfaire un bricolage. Le premier se situe dans l’observatoire, une étrange pièce sous les combles de votre habitation, tandis que le second est gardé par un chien en papier… qui aboie aussi fort qu’un vrai ! La réalité se mélange donc savamment à la magie, au point que l’on arrive presque à y croire…
La démo se conclut avec une petite séance de découpage de papillons mécaniques via le stick de droite, tout en visualisant les possibilités offertes par le dialogue à choix multiple qui s’instaure entre vous et Finn (sous-titres français prévus, d’ailleurs). Plutôt ému, ce dernier se découvre soudain le pouvoir de donner vie à des éléments inanimés, et vos coléoptères de papier se changent en insectes bien réels pour un pur moment de poésie visuelle et auditive.
Le tout se fait le plus naturellement du monde à l’écran, sans réelle coupure entre les phases jouables et les cut-scenes, celles-ci étant brillamment mise en scène en plein cœur des moments manette en main, le tout au travers d’une animation traditionnelle, faite par des animateurs pros et loin d’une motion capture générique. On adore!
Hélas, si Finn a un alter-ego bénéfique en ce monde, vous en avez un maléfique, et Evil Scarlett débarque pour rappeler à votre frère votre attitude envers lui, quand vous le délaissiez pour sortir en cachette avec Cameron ! Irrité, le jeune garçon perd totalement le contrôle de son pouvoir et part s’isoler dans un recoin sombre de la pièce. C’est alors que vous voyez son ombre se déformer de façon diabolique pendant qu’il hurle de terreur… Fin de la démo !
Soyons francs, nous n’avons pas voulu lâcher la manette une fois cet épisode de Blackwood Crossing made in Gamescom arrivé à son terme. Malgré une réalisation technique un peu faiblarde, un framerate à la peine et une maniabilité pas toujours optimale à cause de bulles d’action qui se déclenchent de façon hasardeuse, l’immersion était pleinement au rendez-vous, tout comme l’émotion de voir ainsi fidèlement reproduite une relation conflictuelle entre une ado et son jeune frère déjà tous deux meurtris par la vie. Un propos résolument mature dans un monde empreint de poésie, autant dire que l’on attend ce Blackwood Crossing sur PC, PlayStation 4 et Xbox One avec une impatience démesurée !
La Bande-Annonce
La Note Preview N-Gamz: 4,5/5