Angleterre, les 60’s. Des visages charmants, tout sourire… mais en y regardant bien, ce ne sont que des masques. Que font ces gens qui dissimulent leur vrai visage sous ces rictus figés ? Quelle est cette bonne humeur permanente ? Et surtout… que cachent ces petites pilules que l’on nomme « Joy » ? Pour le savoir, suivez-nous dans notre preview complète de ce We Happy Few exclusif au PC et à la Xbox One!
Compulsion Games avait démarré fort en 2013 avec Contrast. Soft envoûteur, puzzle/platformer très poétique et tout en douceur, il avait enthousiasmé la presse lors de ses diverses présentations, mais s’était révélé un peu trop simpliste et bardé de bugs pour réellement convaincre le public à sa sortie. Pourtant, malgré ce constat un peu amer, difficile de ne pas se montrer emballé par l’énigmatique We Happy Few, dont les images tombaient encore il y peu au goutte à goutte, engendrant une vraie hype autour du jeu.
Nous voilà aujourd’hui en juillet 2016, et le titre débarque en accès anticipé sur Steam. On entend déjà parler d’ambiance à la Bioshock ou encore d’une réalisation digne du grand Kubrick, et j’avoue avoir attendu le soft au point de me faire un calendrier de l’avent… mais au final que donne cet avant-goût de ce projet aussi mystérieux ?
Dès le lancement de We Happy Few, les développeurs nous préviennent ! Le jeu n’est pas fini, la version que l’on vient d’installer n’est certainement pas définitive et ne contient que l’histoire d’un seul des trois protagonistes jouables que devrait incorporer le produit fini. Des bugs sont donc à prévoir, de même que des crashs. L’équipe se veut honnête, certes, mais du coup on s’attend « légèrement » au pire ! Bon, tant pis, on se plonge dans la ville de Wellington Wells et advienne que pourra !
Dans la peau d’Arthur, bureaucrate chargé de vérifier des articles de presse avant parution, on découvre vite la réalité de ce joyeux monde sous « Joy », cette pilule qui fait voir la vie en rose à ses consommateurs. Seulement voilà, votre protagoniste a décidé de s’en passer et va vite se faire détecter ! Après un tabassage en règle, place à un réveil douloureux dans ce qui ressemble à un abri sous-terrain. Fraîchement débarqué dans un quartier plutôt douteux, notre pauvre Arthur va devoir survivre et surtout s’adapter aux habitants des différentes zones qu’il va traverser, le tout intégralement à la première personne et dans un style de jeu qui s’apparente clairement… au fameux Bioshock cité plus haut!
We Happy Few propose d’entrée deux modes : un rogue-like où la mort est définitive et, on remercie Compulsion Games, un autre où votre fin prématurée ne vous oblige pas à repartir de zéro, ouf. Il va donc falloir gérer les constantes vitales de votre pauvre british paumé : sommeil, faim, soif, maladies, saignements, état sous Joy… un tas de petites choses à surveiller et qui vont vite vous faire comprendre que We Happy Few est bel et bien un survival et pas une ballade « pépouze » dans la lande anglaise ! Quêtes secondaires nombreuses, trame principale fournie… autant dire que même pour ce qui ressemble à une alpha, il y a du contenu !
En jeu on accède très facilement à un menu contenant plusieurs onglets dont : l’état général de votre personnage, votre inventaire qu’il va falloir gérer niveau place, l’artisanat, la carte et enfin votre journal regroupant missions et documents trouvés. Le gameplay se veut facile à prendre en main et les diverses façons d’appréhender une même situation rendent le soft plutôt intéressant, évitant de lasser le joueur. Vous avez envie de péter des nez ? De vous cacher ? A vous de décider, il y a toujours plusieurs façons de faire.
Dans sa réalisation et malgré le message d’avertissement des développeurs cité plus haut, We Happy Few surprend par sa qualité. Bon, je suis peut-être chanceuse, mais hormis un plantage au démarrage, je n’ai jamais croisé l’ombre d’un bug, d’un lag ou d’un cataclysme de pixel au cours d’une partie. L’univers visuel, quant à lui, est saisissant ! On est littéralement plongé dans un monde alternatif à la fois oppressant, terrifiant et enivrant ! La bande-son fait également honneur au reste du soft : la voxographie est bonne, bien que les voix tout comme les visages des personnages que l’on croise reviennent souvent, mais les sous-titres sont quelque peu bancals par moment. Mauvaise traduction d’expression, voire parfois absence complète, nous rappelant que le dernier bébé de Compulsion n’est pas terminé. En attendant, on retrouve en audio aussi bien que graphiquement une masse de clins d’œils à divers univers geek et à la culture anglaise. Toujours agréable.
Alors bien sûr, il y a forcément des petits détails qui gênent dans cette alpha, comme la limite trop facilement atteinte du nombre d’objets qui forment un stock, ou encore l’absence de marquage de quête (bon ok : tout est indiqué sur la carte mais ça serait pas mal d’avoir la possibilité de mettre des marquages bien à nous sur celle-ci !). De même, si la boussole en haut de l’écran est une bonne chose, la visibilité des éléments qui nous entourent n’est pas assez lointaine. Enfin, on est parfois un peu trop largué dans la nature pour certaines missions et de légers bugs d’affichages sont présents sur la map qui a l’air de vouloir conserver les indicateurs de quêtes même lorsque ces dernières sont achevées (pas pour toutes heureusement, cela deviendrait vite illisible). Encore une fois, il s’agit là de détails qu’il semble tout à fait possible de corriger pour la version finale.
We Happy Few n’a donc clairement pas le parfum du pétard mouillé mais plutôt du soft prodigieux en devenir si la réalisation continue dans la bonne direction ! Hélas, le problème avec ces jeux qui mettent la barre si haut dès leurs première heures est souvent la déception qui peut arriver par la suite à cause d’une baisse de régime ou d’attentes non satisfaites. Croisons donc les doigts pour que tout se passe à merveille : Compulsion Games, on compte sur vous… sinon méfiez-vous, grâce à votre jeu, je suis en train de devenir une pro à la batte de cricket, ahem…
La bande-annonce
La Note Preview N-Gamz: 5/5