Link se réveille d’un long sommeil pour sauver Hyrule… encore…

On aurait pu titrer cette preview « Une heure avec un nouveau Zelda » mais honnêtement, cela n’aurait pas été très représentatif de ce que nous avons vu lors de notre rendez-vous Gamescom avec Nintendo. L’intitulé exact aurait dû être « Une heure avec un Action-RPG Survival Open World… et Link en guest star ! » tant le jeu que nous avons pu tester semble à mille lieues de la franchise Zelda 3D telle que nous la connaissons depuis l’opus qui a inventé le genre : Ocarina of Time.

En effet si le dernier cité, indubitablement l’un des opus préférés des fans avec A Link to the Past, a permis à Link d’effectuer un brillant passage vers la troisième dimension tout en posant les bases de ce qu’allait être la saga sur les quinze prochaines années à venir, ce Breath of the Wild apporte à la franchise un « souffle sauvage » et des mécaniques de jeu inédites par dizaines, lesquelles qui risquent bien de décontenancer les fans au premier abord. Monde excessivement vaste à explorer et sans aucun « hub » ou « zones » intempestives, barre d’endurance, escalade, capacité de cuisiner et… armes qui se brisent (j’en entends déjà hurler au scandale) seront en effet au menu du chant du cygne de la Wii U en mars prochain, tout en permettant à la NX de disposer d’une killer-app dès son lancement. Mais laissez-moi plutôt vous expliquer comment s’est passée ma découverte du monde d’Hyrule !

L’amiibo Link Loup pourra être utilisé pour invoquer son alter ego dans le jeu!

La démo présentée était divisée en deux parties : tout d’abord une zone ouverte située quelques heures après le début de l’aventure et destinée à nous faire apprendre et expérimenter les diverses aptitudes de notre nouveau Link. Si les bases sont toujours là, avec le lock d’ennemi, la marche, la course ou encore le coup rotatif concentré avec l’épée, on remarque vite que ce nouveau Zelda vous permet de sauter quand vous le voulez, de s’agenouiller pour être discret mais également d’escalader à peu près toutes les parois rencontrées (arbres, roche, maisons, …) pour peu que vous pressiez avec instance votre stick directionnel sur celles-ci. Les possibilités d’exploration s’en retrouvent décuplées, croyez-moi !

Ce « tuto » est également l’occasion de faire connaissance avec le nouvel inventaire qui se divise en types d’item (ça nous change du joyeux fourre-tout habituel). Un écran pour les armes, un autre pour les objets, un troisième pour la cuisine, etc… La cuisine, justement, doit se pratiquer autour des nombreux feux de camp que vous aurez l’occasion de croiser sur votre route et qui vous serviront de point de sauvegarde (tous comme les tours magiques, mais nous y reviendrons). L’ergonomie des recettes est simpliste et il suffit de cliquer sur les ingrédients qui nous intéressent et de les envoyer dans la marmite pour se retrouver avec un poisson cuit au jus de pomme et d’autres mets délicieux, impératifs pour regagner sa santé. Exit donc les jolis cœurs rouges qui sortaient comme par magie des buissons.

La barre d’endurance risque de vous décontenancer, tout comme certaines textures basse résolution

Autre ajout et de taille, celui d’une barre d’endurance à gérer pour votre course et qui vous oblige à stopper cette dernière une fois vide. Honnêtement, je trouve le concept un peu handicapant, même si plus réaliste, d’autant qu’il se prolonge aux super attaques lors des combats et pire… à l’escalade ! Niveau affrontements, d’ailleurs, ceux-ci se montrent vraiment nerveux, l’I.A. adverse étant particulièrement retorse et n’hésitant pas à utiliser des éléments du décor comme des barils d’explosifs pour vous mettre à terre.

Mais si les rixes se montrent parfois aussi ardues, c’est également à cause d’un autre ajout légèrement rédhibitoire à mes yeux : la durabilité de vos armes ! Que ce soient les bâtons, épées et autres haches, vos équipements ont tous une durée de vie… et exploser son épée en plein combat contre un boss peut s’avérer mortel pour vous ! Il faudra donc récupérer et éventuellement crafter de nouveaux instruments de mort pour ne pas être pris au dépourvu et perdre, comme moi, votre glaive principal car vous avez jugé intelligent de le jeter sur l’ennemi. Heureusement, il est possible de changer d’arme à la volée par simple pression de touche… de quoi vous sauver la mise plus d’une fois ou permettre d’incroyables combos.

Exit les coeurs à récolter dans les buissons et place aux bonnes recettes de cuisine!

Cet aspect survival est également visible par le biais de deux jauges indiquant votre température corporelle et votre niveau sonore. La première est surtout utile lorsque vous vous baladez dans des régions plus froides et serez amené à vous réchauffer fréquemment, tandis que la seconde trouve son intérêt lors des phases d’infiltration (on a commencé doucement, en capturant un petit animal pour en faire notre repas). Signalons également la présence de statistiques sur votre personnage (force, endurance, vitesse, …) mais aussi sur votre équipement, à la façon d’un vrai RPG. Chaque changement de tenue ou d’accessoire effectué se voit sur votre héros, ce qui nous change du Link uniforme des précédents opus.

Bref, il faudra vraiment penser en termes de ressources et de gestion d’inventaire pour espérer parcourir sans trop de casse la map présente dans cette démo, laquelle nous emmenait d’abord dans la forêt des esprits, de nuit (un cycle d’ensoleillement est d’ailleurs prévu), avant que nous ne décidions de poser un marqueur sur la carte plutôt fournie comprenant le Grand Plateau, l’abbaye de l’est ou encore le Mont Hylia et ses froides conditions climatiques.

La zone proposée était déjà très vaste, et les marqueurs se révélaient terriblement utiles

Après avoir posé ce fameux marqueur donc, parmi la dizaine de formes et couleurs proposées, vers l’un des sites indiqués comme pouvant contenir un trésor, nous avons la surprise d’entrer dans un donjon rempli d’eau pour y expérimenter l’un des tous nouveaux outils de Link : l’aimant géant ! Ce dernier vous permet d’attirer à vous tous les éléments en surbrillance et les manipuler dans l’espace pour en faire aussi bien des ponts que des boucliers salvateurs. Plutôt sympathique, d’autant que le moteur physique, que l’on a déjà pu voir à l’œuvre en poussant quelques rochers ou en incendiant des hautes herbes, semble très prometteur. Bref, on retrouve à ce niveau la Zelda’s Touch et ses énigmes pas piquées des vers, pour notre plus grand plaisir.

Mais il est déjà temps de conclure cette première démo et de nous envoler vers la seconde, à savoir les 20 premières minutes de jeu ! Mise en scène travaillée et décors mystérieux nous font retrouver un Link qui s’éveille lentement d’un autel cérémonial, torse nu, au son d’une douce voix féminine. Pas le temps de souffler que nous voilà déjà habillé et prêt à sauver Hyrule en sortant de notre sanctuaire sur un long traveling nous présentant le vaste monde qui sera désormais notre terrain de jeu.

Distance d’affichage impressionnante et direction artistique unique nous plongent de plein pied dans Hyrule

La direction artistique, si elle pourra déplaire à certains pour son côté légèrement « cartoon » et crayonné, n’en demeure pas moins somptueuse et le niveau de détails plutôt hallucinant pour donner vie à cet univers. Végétation dense, souffle du vent dans les feuillages, effets de poussière, particules et autres bestioles locales achèvent l’immersion dans cet Hyrule diablement aguicheur, d’autant que la distance d’affichage, si elle n’atteint pas les sommets d’un Xenoblade Chronicles X, est plutôt impressionnante pour un jeu Wii U. On sent d’ailleurs que Monolith (les papas du RPG précité) sont venus donner un coup de main à Nintendo pour le coup.

Le reste de cette seconde démo nous fait suivre un chemin sinueux avant de rejoindre un étrange ermite qui nous prêtera sa hache de combat à deux mains, nous expliquant qu’une sombre menace plane sur le royaume depuis l’avènement de Ganondorf. Tout naturellement, on se rend vers le Temple du Temps, que l’on aperçoit au loin, avant que la voix suave qui nous avait tiré de notre sommeil ne se manifeste à nouveau et nous enjoigne de poser la stèle de Sheikah sur un piédestal générant une immense tour de guet. En la gravissant, on déclenche alors une réaction en chaîne, un peu comme les tours de l’aigle dans Assassin’s Creed, nous dévoilant tous les points d’intérêts alentour… et le tout se clôture avec une superbe cinématique nous présentant le château royal, au loin, au-dessus duquel plane un dragon fait d’une brume noire horriblement inquiétante… Fin du voyage.

Les combats sont plutôt corsés… et le framerate trop souvent à la peine

Si l’aspect poétique et narratif de ce Zelda ne fait pas l’ombre d’un doute, tout comme la qualité de son Open World qui semble proposer énormément de choses à faire et à expérimenter, il y a vraiment quelque chose qui m’a frustré tout au long de mon parcours en compagnie de Link : la réalisation ! Alors oui, les jeux de couleurs sont superbes, les personnages charismatiques et l’univers enchanteur… mais le titre ne tourne qu’en 720p, le framerate souffre vraiment le martyre par moment, surtout en combat, et l’aliasing vient trop jouer les troubles fêtes, tout comme certaines textures en ultra basse résolution qui nous font directement sortir du trip voulu par Nintendo. La Wii U est à la peine, on le sent… et pourtant on se dit que Xenoblade Chronicles X tournait avec un monde encore plus vaste, encore plus beau, tout en restant ultra fluide. Bizarre, mais il reste heureusement pas mal de mois à Nintendo pour faire un bon coup de « polish » sur son soft et l’expurger de tous ces soucis techniques.

Une narration soignée et des visuels qui marquent l’esprit

Vous l’aurez compris, hormis ces écueils techniques qui seront, on l’espère, corrigés d’ici la sortie du titre en mars prochain, ce The Legend of Zelda : Breath of the Wild est une petite révolution pour la saga, lui adjoignant sans aucune inhibition des mécaniques de jeu inédites pour la franchise, fortement inspirées des hits actuels de l’Action-RPG Occidental. Incontestablement, il désarçonnera les fans par son gameplay grandement remanié et son Open World qui pourrait les perdre au premier abord… mais une fois l’acclimatation faite, ce nouvel opus a toutes les chances de leur laisser un souvenir impérissable tant il prend de risques par rapport à ses modèles. Un peu comme un certain Ocarina of Time voire mieux : Majora’s Mask ! La Wii U va finir en beauté, nous en sommes assurés !

Notre session de Gameplay

La Note Preview N-Gamz: 4/5