Review

Les héros de Marvel ont beau être aimés par des millions de fans, ils n’en constituent pas moins une belle brochette de lopettes. Spider-Man ? Une bestiole tout juste bonne à être écrabouillée. Hulk ? Un géant vert à peine digne de faire de la pub pour des haricots. Wolverine ? Juste un petit chaton nerveux et capricieux. Oubliez ces minables : le vrai badass de la Maison des Idées s’appelle Deadpool, et il est prêt à tout faire péter sur son passage.

Pool !

Le gameplay est défoulant mais trop classique

Deadpool, Wade Wilson de son vrai nom, glande dans son appartement crade quand il reçoit un coup de fil du patron de High Moon Studios, qui lui propose de développer un jeu tout à son honneur. Pas franchement enthousiasmé par le script qu’il reçoit, le mutant procède à quelques ajustements, quitte à faire exploser le budget et tout le reste. Ça va trancher !

Déjà à l’origine des dernières adaptations plutôt convaincantes de la franchise Transformers, les Américains d’High Moon Studios s’attaquent cette fois à une licence connue pour son humour et pour la personnalité hors normes de son « héros », qui n’a eu jusque là droit qu’à une apparition remarquée dans le dernier Marvel Vs Capcom. Alors, tout roule, ma pool ?

Les freaks, c’est chic

Pas de surprises quand on connaît le personnage : dans Deadpool, le jeu, on n’est pas là pour la jouer subtil. À vous les joies du charcutage d’ennemis génériques par grosses grappe à coups de katanas et de flingues. Mélange de beat them all et de jeu de tir à la troisième personne, le jeu n’a vraiment pas grande chose d’original à offrir au niveau du gameplay. Non, ce qui constitue sa vraie (et unique ?) force, c’est son héros hors du commun qui gratifie le titre d’une ambiance déjantée et jubilatoire. Adepte de la destruction du « quatrième mur », le mutant à grande gueule n’aura de cesse de vanner tout ce qui bouge, qu’il s’agisse de ses ennemis, du joueur ou même des développeurs, au gré de ses péripéties au fil narratif très mince, qui n’a pour autre ambition qu’exposer son anti-héros à quelques rencontres qui feront plaisir aux fans de Marvel. Citons pêle-mêle Wolverine et quelques X-Men, Mr Sinister et Cable (qui a eu l’honneur de partager une mini-série de comics avec Deadpool), qui auront tous droit à leur petite biographie bien crétine.

Plusieurs têtes connues viendront faire un petit coucou, comme Cable, habitué aux pitreries de Deadpool

Si cet humour fait mouche la plupart du temps grâce au talent de l’excellent et infatigable Nolan North (bien connu des joueurs pour son rôle de Nathan Drake, parmi tant d’autres) qui s’en donne visiblement à cœur joie dans l’excès vocal, on n’échappe pas pour autant à un paquet de vannes (en VO sous-titrée, donc) qui tombent plus ou moins à plat selon le sens de l’humour du joueur. Et c’est bien là tout le problème : si vous n’accrochez pas au ton bien particulier du jeu, vous allez vous ennuyer ferme durant les huit petites heures nécessaires pour le terminer.

Classique de chez classique, le jeu vous baladera donc de salle en salle à la rencontre d’ennemis de plus en plus puissants, dont l’exécution vous permettra d’améliorer votre arsenal meurtrier et les capacités de votre héros, comme la fréquence de récupération des PV, Deadpool étant connu pour son pouvoir de régénération (ce qui ne l’empêchera pas de morfler pas mal, même en mode Normal). Reconnaissons tout de même aux développeurs une vraie volonté de varier les situations histoire de lasser le moins possible, en nous balançant par exemple une séance de questions-réponses ou du  shoot sur rail en direct de l’esprit torturé de son schizophrène de héros. L’intention est louable, mais le jeu n’en reste pas moins diablement répétitif pour les moins réceptifs à la gouaille du bonhomme.

Tous les dégoûts sont dans la nature

À l'occasion, Deadpool se la jouera furtif, juste pour rire

Deadpool aura beau vous affirmer le contraire, son jeu reste une sacrée insulte pour les pupilles. Si on pourra sauver une modélisation des personnages et des animations convaincantes, tout le reste fait assez peine à voir. Pour un jeu tiré d’une licence colorée dans tous les sens du terme, il est dommage d’avoir opté pour des couleurs vomitives tirant principalement sur le marron et le vert, formant un tout homogène mais particulièrement désagréable à l’œil. Ajoutons à ça des environnements fadasses (des égouts à n’en plus finir, une citadelle délabrée, …) et un framerate pas toujours au top, et on obtient une belle déception visuelle loin d’être à la hauteur du matériau d’origine.

Gamer qui rit,…

Deadpool : le jeu n’a rien d’un chef-d’œuvre, et n’ambitionne de toute façon pas de figurer parmi les plus grandes réussites vidéoludiques. Moche, répétitif mais foutrement agréable pour les zygomatiques, le soft de High Moon Studios n’est rien d’autre qu’un prétexte pour passer huit heures totalement allumées en compagnie d’un Wade Wilson en grande forme. On a connu des rendez-vous plus désagréables.

Le vidéo-test

Réalisation: 11/20  

Les personnages bien modélisés et les animations convaincantes ne font pas oublier que le jeu est terriblement morne visuellement, avec son goût pour les couleurs fades et les environnements tristes et répétitifs. Heureusement, Deadpool a toujours autant la classe.

Gameplay/Scénario: 13/20   

Jeu d’action classique mélangeant le beat em all et le jeu de tir à la troisième personne, le soft n’a rien de très original à faire valoir, malgré les quelques idées loufoques semées ici et là par les développeurs. Reste donc un gameplay défoulant, mais affreusement répétitif. Le scénario n’a d’autre but que d’aligner les rencontres avec quelques personnages de Marvel plus ou moins connus, mais la qualité et l’humour des dialogues rattrapent ce manque de consistance scénaristique.

Bande-Son: 14/20   

La partie sonore vaut surtout pour l’excellente performance (en VO sous-titrée) de Nolan North, bien à l’aise dans la peau du mutant schizophrène. Au niveau musical et sonore, rien de spécial à signaler, on nage dans l’efficace et l’oubliable.

Durée de vie: 12/20 

Le jeu se trouve dans la moyenne du genre, ni plus ni moins. Comptez donc environ 8 heures de jeu pour en venir à bout en mode Normal, qui présente par moments bien assez de challenge pour ne pas avoir envie de faire le malin en optant pour le mode de difficulté supérieur. Une fois le tout bouclé, on n’aura en revanche pas de vraie raison d’y revenir, malgré la présence superflue d’un mode challenge opposant Deadpool à des vagues d’ennemis dans les niveaux déjà parcourus. On regrettera donc amèrement l’absence de bonus à débloquer, qui auraient pu allonger la sauce.

Note Globale N-Gamz.com: 13/20

Sans finesse mais terriblement drôle pour qui se prendra d’affection pour ce grand malade de Deadpool, le jeu souffre d’une trop grande répétitivité et d’un manque d’ambition évident qui auront raison de la patience des non-initiés. Pour les fans du personnage par contre, la question ne se pose même pas : foncez.



About the Author

Guib
Accro (mais sainement ; et oui, amis journalistes, c’est possible) aux jeux vidéo depuis le jour où j’ai reçu ma Super Nintendo accompagnée de Super Mario All Stars à l’âge de 6 ans, je suis passionné par les jeux de plate-forme, mais pas uniquement. Peu importe le genre, je suis surtout intéressé par les titres qui ont une âme et qui dégagent une réelle personnalité. Quelques-uns de mes jeux cultes : Yoshi’s Island, Beyond Good & Evil, Ico et les jeux Rockstar (oui, ça tranche avec le reste mais ces gars-là m’ont rarement déçu). J’ai aussi une petite faiblesse moins avouable pour les jeux nanars descendus par la plupart des testeurs, mais chut. Etant fan de cinéma fantastique et écrivant depuis quelques mois des critiques de films, j’ai eu envie de me diversifier et de me lancer dans le test de jeux vidéo, et me voilà !