Review

Bien connue des amateurs de jeux de plateau à base de statuettes à peindre et de jets de dés, la franchise Confrontation est passée très près d’une catastrophe le jour où son développeur, Rakham, a déposé le bilan. Heureusement, c’était sans compter sur l’intérêt que lui a porté le studio Cyanide qui, non content d’en avoir racheté les droits et de préparer de nouvelles figurines pour le commerce, a décidé de transposer l’univers de Confrontation dans un jeu vidéo PC tout ce qu’il y a de plus stratégique!

L’Apocalypse est proche!

Le monde d'Aarklash subit les prémisces du Ragnarok depuis trop longtemps

Confrontation vous transporte dans le monde d’Aarklash, un univers mystique proche de « Creation », l’origine de toutes les dimensions. De part son statut où magie et technologie se mêlent, cet endroit est la convoitise de bien des races, et une étrange prophétie annonce un Ragnarok anthologique où le sort de tous les mondes se jouera. Pas de chance, il semble bien que c’est sur vous que ça va tomber… 

Vous, ou autrement dit une équipe d’élite issue de la nation Griffon, qui vénère le Dieu Morin, partie enquêter sur le territoire ennemi des Scorpions, des êtres mi-biotiques, mi-mécaniques, créés par l’un de vos ancêtres banni. Les Scorpions sont devenus en quelques années le fléau de tout Aarklash, menaçant l’équilibre même des forces élémentaires que sont l’eau, le feu, l’air, la terre, la lumière et les ténèbres. A la recherche d’un laboratoire censé engendrer les abominations qui parcourent désormais les plaines de votre monde, vous ne tarderez pas à découvrir de sombres vérités. En ressortirez-vous vivant et parviendrez-vous à empêcher le Ragnarok?

La guerre, il n’y a que ça de vrai fiston!

Le jeu offre de jouissives stratégies de groupe!

Voilà donc pour le pitch de départ qui, s’il s’avère plutôt classique, profite néanmoins du background hyper travaillé laissé en héritage par Rakham et de personnages haut en couleurs (dont certains particulièrement charismatiques). Mais Confrontation n’est pas à proprement parler un RPG pur et dur. En effet: exit les villages, les NPC, les quêtes annexes. Le jeu vous emmène sur le champ de bataille, directement et avec pour seul scénario des lignes de textes inter-missions et une voix off assez plaisante. Pas de cinématiques qui scotchent la rétine, pas de choix scénaristiques, ici tout n’est que fracas des armes et lancers de sorts mêlés à une petite touche d’exploration. 

Vous dirigez donc une escouade de quatre personnages, à sélectionner en début de niveau parmi un panel qui s’étoffera au fur et à mesure de vos victoires. Et vous pouvez me croire, il y en aura pour tous les goûts! De la voleuse adepte de l’invisibilité au guerrier de lumière, en passant par la magicienne du feu en armure et le pistolero roi du combat à distance, vous trouverez forcément votre bonheur, d’autant que chaque personnage bénéficie d’un background travaillé avec des fiches détaillées, tout comme les monstres que vous rencontrerez.
 
Un peu de stratégie dans ce monde de brutes?
Bref, le bonheur pour qui veut se creuse un peu la tête et mettre au point de véritables combos de compétence.

Le soft se présente donc comme un STR avec unités limitées mais possibilité de pause. En effet, vous aurez tout le loisir de donner quatre ordres successifs à chacun de vos protagonistes tout en gelant l’action, ce qui vous permettra d’élaborer des stratégies complexes et jouissives. Et hop, je lance un sort de renforcement d’armure avec mon perso-tank pour le groupe, puis une provocation pour attirer les ennemis à moi, pendant que mon soigneur nous préserve des altérations d’état et nous guérit le cas échéant. Dans le même temps, notre fighter passe dans le dos de l’ennemi pour lui asséner des coups critiques tandis que le pistolero inflige des malus aux monstres avant de lancer une magie dévastatrice gagnée au prix de nombreux efforts. Bref, le bonheur pour qui veut se creuse un peu la tête et mettre au point de véritables combos de compétence. 

Au niveau de l’évolution des personnages, elle se fait en trois étapes. La première consiste en des points d’XP à répartir, lors de chaque niveau gagné, entre différentes compétences telles que la force, la vitalité ou l’intelligence. La seconde vous offre la possibilité de booster l’armure de vos héros sur cinq niveaux, en choisissant à chaque passage une aptitude particulière. Enfin, le troisième upgrade est identique à celui des protections, mais pour les deux styles d’armes de chaque héros. Si l’on ajoute à tout cela qu’il est possible d’équiper des runes trouvées ça et là sur le champ de bataille, vous comprendrez aisément qu’il y a pas mal de customisation à prévoir. Attention cependant, les points d’armure et d’armes sont communs aux protagonistes… A vous donc de faire les bons choix en privilégiant tel ou tel personnage.

Personne n’est parfait

Un pathfinding désastreux va soumettre vos nerfs à rude épreuve

Confrontation est un excellent soft si l’on se concentre sur son aspect stratégique, c’est un fait. Riche, profond et jouissif, le système de jeu offre quelques bons moments de plaisir intellectuel. Hélas, cet état des lieux est complètement gâché par des soucis de programmation qui risquent bien de vous arracher les cheveux…et notamment un écueil de taille : le pathfinding désastreux ! En effet, il arrivera fréquemment que vos personnages se gênent mutuellement pour taper un monstre au corps à corps, alors qu’il serait si simple que l’un d’eux le touche de dos. Autre exemple : vous voulez envoyez votre pistolero se poster en embuscade en haut d’une colline, vous cliquez sur le point à atteindre et là, c’est le drame : votre guerrier immobile se retrouve sur la trajectoire de votre sniper et ce dernier court sur place sans avoir dans l’idée de faire un pas de côté pour reprendre sa route…clairement malvenu. Ce bug, qui n’est pas si grave que ça en mode exploration, se montre totalement rédhibitoire en combat où chaque coup asséné vous rapproche de la victoire, ou de la défaite. Résultat, on met d’office le jeu en easy histoire d’avoir une chance de s’en sortir en vie. 

Deuxième écueil : les graphismes. Même boostés à fond avec la plus puissante des cartes graphiques, le soft accuse cinq ans de retard. Personnages cubiques, aliasing, textures grossières et effets spéciaux tout sauf flatteurs pour l’œil, la technique de Confrontation a du mal à supporter la comparaison avec les productions récentes telles que Diablo 3. Néanmoins, certains environnements ont bénéficié d’une direction artistique de bonne facture, vous permettant de plonger un peu mieux dans cette ambiance si particulière voulue par Rakham.

Pour la gloire de Morin (pas Christian, l’autre !)

Alors, qu’en est-il au final de ce Confrontation pétri de bonnes intentions ? Et bien si vous êtes férus de stratégie et que vous arrivez à vous adapter au pathfinding catastrophique du soft, force est de constater que le jeu vous réserve de bonnes heures de combat tactiques et une histoire plus que plaisante. Bien entendu, il faudra faire fi des graphismes en deçà des standards actuels et se concentrer sur la narration et l’univers du jeu, ce qui équivaut à lire pas mal de textes mais le plaisir est à ce prix !

 

 

Réalisation: 10/20

Graphiquement peu engageant même avec toutes les options à fond, le soft ne souffre néanmoins d’aucun ralentissement mais aurait mérité une caméra un peu plus proche de l’action en zoom maximum. Les dessins issus du jeu de plateau sont, eux, de toute beauté et aident à se mettre dans l’ambiance.

Gameplay/Scénario: 14/20

Doté d’un gameplay riche et complet, Confrontation vous promet de belles heures de stratégie combattive intense. Le mode pause et la possibilité de donner quatre ordres à la suite permettent de belles séances d’enchaînements, de même que la customisation et le nombre de personnages garantissent un style de jeu propre à chacun. Hélas, le pathfinding désastreux va mettre vos nerfs à rude épreuve…

Bande-Son: 14/20

Les musiques sont discrètes mais dans le ton, et les bruitages sonnent justes malgré quelques bugs qui en passent certains sous silence. La voix off qui narre le scénario vous mettra clairement dans l’ambiance.

Durée de vie: 18/20

Le jeu est long, et la customisation des personnages ainsi que la lecture de toutes les fiches de background va vous occuper durant de nombreuses heures.

Note Globale N-Gamz.com: 13/20

Alors oui, la réalisation de Confrontation peut rebuter au premier abord, et le pathfinding ainsi que les quelques bugs qui émaillent le soft risque de constituer des défauts rédhibitoires pour certains. Néanmoins, ceux qui feront l’effort de se plonger dans l’univers développé par Rakham et transposé par Cyanide découvriront un jeu de stratégie riche, profond et jouissif. Ajoutez 2 points si les développeurs nous sortent un patch avec un pathfinding correct^^.



About the Author

Neoanderson (Chapitre Sébastien)
Hardcore gamer dans l'âme, la quarantaine depuis peu, je suis le rédacteur en chef autant que le rédacteur de news et le vidéo-testeur de ce site (foncez sur la chaîne YouTube d'ailleurs). Amoureux des RPG nourri aux Final Fantasy, Chrono Trigger, Xenogears et consorts, je suis également fan de survival/horror. Niveau japanim, je voue un culte aux shonens/seinens tels que Ga-Rei, L'Ile de Hozuki, Orphen, Sprite ou encore Asebi. Enfin, je suis un cinéphile averti, orienté science-fiction, fantastique et horreur, mes films cultes étant Star Wars, Matrix, Sucker Punch, Inception et Tenet. N'hésitez pas à me suivre via mon Facebook (NeoAnderson N-Gamz), mon Twitter (@neo_ngamz) et mon Instagram (neoandersonngamz)!