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Après que NIS America, toujours sur la brèche pour nous sortir des jeux déjantés typiquement nippons sur le Vieux Continent, nous ait livré il y a un peu plus de deux mois sur PS Vita le très bon Akiba’s Trip Undead & Undressed, voilà que débarque, cette fois sur Next-Gen, ce Yakuza-Like en plein cœur d’Akihabara, le quartier de l’électronique et des attitudes otakus-geek de Tokyo. On vous rassure, le passage sur PS4 n’a rien ôté au côté débridé du soft et à son fan service absolu, que du contraire, même si deux-trois bémols que l’on ne connaissait pas sur portable viennent pointer le bout de leur nez.

Je fonds… je fonds!!!

La chasse aux Synthisters continue à Akihabara, avec des tenues exclusives!

Développé par Acquire, les papas de Tenchu (à l’époque où cette série était la reine de l’action/infiltration) et plus récemment de l’incroyable et malsain Danganronpa 2, dont on vous a proposé le test et le vidéo-test juste ici, Akiba’s Trip : Undead & Undressed est en fait le second épisode de la franchise Akiba’s Trip. Déjà sorti PlayStation 3 et Vita, le titre nous fait l’honneur d’un portage sur la Next-Gen de Sony. Mais si la version nomade nous avait emballés car totalement adaptée aux capacités de la console et à son aspect « nomade » plébiscitant les parties courtes, qu’en est-il une fois le joueur confortablement installé dans son salon, manette en main et écran LED de 120cm à plein régime? La réponse dans les lignes qui suivent.

Dans Akiba’s Trip Undead & Undressed, vous incarnez un adolescent issu d’Akihabara, retenu contre son gré par un groupe machiavélique dont le seul but est de faire de lui un « Synthister », sorte de vampire des temps modernes qui se nourrit de la joie de vivre de son entourage. Ultra geek-otaku dans l’âme, vous avez été appâté dans ce traquenard par la promesse de recevoir de jolies figurines un peu « hentai », mais vous allez fort heureusement être sauvé par la superbe et hyper « lolita-girl » Shizuku, une chasseuse de démons très court vêtue. Pris entre deux feux, vous vous servez de votre corps comme rempart pour protéger la belle, et ne devez votre survie qu’à un langoureux « baiser » bien sanguinolent qui vous permet de conserver votre humanité, tout en héritant de la fabuleuse force des vampires diurnes.  Désormais, vous allez rallier vos amis à la cause de votre « future » conquête féminine et chasser d’Akihabara les malheureux Synthisters qui croiseraient votre route en… les déshabillant ! (Ça rigole pas, je vous le dis !)

Hey Sexy Lady !

Une aventure en charmante compagnie pour un peu de dating sim… et beaucoup de baston!

On vous rassure de suite, il faut avant tout prendre cet Akiba’s Trip pour ce qu’il est, à savoir un Yakuza-Like déjanté en plein cœur du quartier le plus connu de Tokyo pour les otakus en tous genres. De fait, pas de visions porno-perverses et répréhensibles dans ce soft malgré un jeu de mot dans le titre que d’aucun apprécieront à sa juste valeur. Ici, on vous propose de récupérer toutes sortes de missions dans le gaming bar qui sert de repaire à votre bande de geeks à majorité féminine, de consulter régulièrement votre smartphone pour voir ce qui peut se dire sur les réseaux sociaux, et de partir en quête de réponses sur la soudaine profusion de Synthisters près de chez vous. Le tout, en charmante compagnie puisque vous pourrez choisir l’une des magnifiques demoiselles de votre équipe pour vous aider en cas de besoin. Tous les stéréotypes sont représentés : de l’amie d’enfance un brin garçon manqué à la soeurette ultra timide en passant par l’étudiante étrangère ou encore la lolita-goth, les otakus en auront pour leur argent, c’est un fait.

D’ailleurs, le choix de la demoiselle qui vous suit n’a rien d’anodin puisque vous pourrez, au gré de vos errances dans la ville, nouer des liens avec elle au travers de séances de questions/réponses, le tout vous offrant carrément un dernier chapitre de l’histoire exclusif à celle qui sera le plus sentimentalement « synchrone » avec vous. Cela nous offre donc quatre chapitres finaux, chacun comportant deux fins, pour une durée de vie d’une bonne vingtaine d’heures pour tout voir. A noter que votre « compagne » d’arme pourra également être équipée de la tête au pied par des tenues assez « affriolantes », dont de nouvelles bien fan service pour cet opus PS4, même si le top de la customisation revient sans doute à votre héros. En effet, moyennant quelques espèces sonnantes et trébuchantes ou via un pillage en règle des items de l’ennemi, vous pourrez arborer à peu près tous les styles vestimentaires made in Akihabara, et sur quatre parties du corps à savoir la tête, le torse, le pantalon et les chaussures. Un système de crafting est également présent et servira à renforcer vos pièces « d’équipement » en sacrifiant celles que vous avez en surplus, histoire de bénéficier de votre super t-shirt pop-idol Miku avec une défense de… +99 ! Enfin, concernant les « plus » de cette version PS4, citons un Toy Box Mode qui vous donne accès dès le départ à l’intégralité des tenues et armes du jeu mais vous empêche tout New Game +, un livestream dans lequel les internautes peuvent interagir et de nombreux filtres graphiques pour changer totalement l’aspect du jeu.

La fête du slip?

Des combats plus fluides et un livestream interactif pour encore plus de délires

Enfin, passons au système de combat puisque, s’il sera possible de réaliser certaines quêtes de recherche d’objets ou de prises de photos (vous avez un smartphone, et une appli permettant de découvrir les synthisters viendra vite s’y greffer), vous aurez la plupart du temps à occire du vampire diurne à tour de bras, le tout grâce à des armes aussi variées qu’une paire de gant de boxe, un sabre en bois ou… un écran d’ordinateur, voire même… un réplica de fusil de sniper tiré d’un animé ou un oreiller hentai! Du bon gros délire nippon, tout simplement. Idem pour la façon de tuer les ennemis puisqu’il vous faudra utiliser l’une des trois touches d’attaque attribuées à une partie du corps (tête, torse, jambe) pour mettre à mal la durabilité des vêtements adverses avant de pouvoir les arracher, sachant qu’un adversaire nu comme un ver brûlera à la lumière du jour.

Pour ce faire, trois méthodes : soit vous « fatiguez » suffisamment la pièce d’équipement pour la retirer d’un coup sec, soit vous choppez le quidam avec rond et bourrinez sur le bouton plusieurs fois, soit vous épuisez suffisamment la résistance des habits de plusieurs opposants pour réaliser un « combo dénudé » sous forme de QTE qui pourra carrément s’achever par une attaque ultime ôtant les vêtements de tous vos adversaires d’un seul coup ! Hélas, le titre jouit d’une caméra capricieuse et surtout d’un système de ciblage complètement aléatoire, même si la garde et l’esquive assez permissives parviennent à atténuer le tout. Du coup, il ne sera pas rare de se prendre un coup sans le voir venir, et de devoir s’enfuir du combat pour recharger la durée de vie de ses habits. Heureusement, cette recharge est bien plus rapide que sur Vita, ce qui évite la frustration que l’on pouvait parfois ressentir sur nomade. De plus, de nombreux items pourront vous venir en aide, notamment des bouquins qui vous permettront d’augmenter vos stats de strip de tel ou tel vêtement (et vas-y que je te retire une mini-jupe en deux secondes chrono !)

Techniquement loin d’être dénudé

Des filtres graphiques vous permettent de changer radicalement l'esthétique du jeu

Graphiquement parlant, après une intro animée totalement incroyable surfant sur une musique chantée du plus bel effet, Akiba’s Trip U&U sur PlayStation 4 nous offre un cell-shading encore plus net que Vita (mais qui paraît bizarrement très simpliste une fois en HD), moins d’aliasing, une foule bien plus dense et des environnements qui semblent moins « étroits ». L’animation a également été revue à la hausse et s’avère incroyablement fluide, ce qui joue pour beaucoup dans le plaisir des rixes supérieur à l’opus portable. L’immersion est donc au rendez-vous avec, par exemple, ces écrans vidéos qui diffusent en continu des morceaux de concerts, des bandes-annonces de jeux et j’en passe, le tout d’excellente qualité, avec une reconstitution fidèle d’Akihabara au magasin près. Gros souci, les boutiques sont modélisées par un simple plaquage de photo réelle sur la façade du bâtiment. Du coup, les intérieurs semblent terriblement « plats ». Si, sur Vita, cela pouvait se comprendre au vu des capacités de la console et ne nuisait donc en rien au soft, sur Next-Gen, la pilule a du mal à passer quand on connaît la puissance de calcul de la PS4. Heureusement, le chara design est aguicheur, les ennemis charismatiques et bien déjantés, les séquences de dialogue façon visual novel proposent des illustrations soignées (sans parler de celles que vous pourrez mettre en fond d’écran de votre smartphone), bref c’est clairement joli à regarder, même si on pouvait s’attendre à bien mieux dans nos salons.

La bande-son, quant à elle, nous offre une pop nippone sympathique, un doublage anglais ou japonais très convaincant, et des bruitages dans le ton. L’ambiance générale, faite de bruits de foule, d’annonces publicitaires en pleine rue et de klaxon de circulation, finit de nous imprégner de cet Akihabara que l’on a vraiment envie de visiter irl.

Twilight n’a plus qu’à… se rhabiller !

Ceux qui attendaient un beat’em all à l’action frénétique peuvent clairement oublier cet Akiba’s Trip Undead & Undressed. En effet, avec sa caméra mal calibrée et ses deux-trois errances de gameplay, le titre peinera à convaincre les amateurs de baston pure et dure. Par contre, si vous recherchez un Yakuza-Like bien déjanté pour otakus au sein de la capitale mondiale de l’électronique, du cosplay et du jeu vidéo, vous allez trouver votre bonheur avec ce soft qui améliore graphiquement l’opus Vita, mais qui reste hélas très loin de ce que l’on peut attendre d’un titre PlayStation 4 en termes de réalisation. Bref, si sur portable Akiba’s Trip U&U était un très bon jeu, son portage aurait pu être bien meilleur, d’où la note un peu plus basse malgré l’animation revue à la hausse, les nouveaux modes de jeu et les costumes exclusifs.

Le Vidéo-Test par Neoanderson

Réalisation: 12/20

Le cell-shading est encore plus propre que sur Vita, l’animation bien plus fluide, la foule plus dense et les rues plus larges. Hélas, se retrouver face à un monde aussi « cloisonné » sur une console de salon qui nous a habitué à de l’open world frustre un peu. Idem pour les façades des magasins qui sont de vulgaires photos plaquées comme des textures, indigne de la Next-Gen là où c’était compréhensible sur portable.Les temps de chargement, quant à eux, ont été clairement raccourcis et ne sont plus du tout gênants. Enfin, les visuels proposés lors des dialogues mettent clairement en valeur les demoiselles qui vous accompagnent, sans parler de l’intro animée tout bonnement splendide.

Gameplay/Scénario: 15/20

Le scénario est bien barré et réserve son lot de surprise, loin des habituels récits vampiriques dont Twilight a terni le nom à jamais. Le gameplay, quant à lui, est assez diversifié dans les phases de crafting, de quêtes annexes ou tout simplement d’errance dans la ville, mais pâtit, en combat, d’une caméra capricieuse et d’un ciblage trop aléatoire. Dommage, car le fait de devoir s’acharner sur les vêtements de son adversaire pour finalement les ôter, en effectuant des combos, est assez jouissif ! (Mais tu vas me donner tes pompes, oui !!!). Petit plus par rapport à l’opus Vita, l’animation bien plus fluide et la recharge de durabilité vestimentaire plus rapide en rixe.

Bande-Son: 18/20

Un doublage anglais ou japonais, au choix, qui s’avère excellent, des musiques pop entraînantes, des bruitages sans faute de goût, le tout magnifié par un environnement sonore comme seul Akihabara sait en fournir (annonces au micro, écrans de ciné, etc…). On s’y croirait !

Durée de vie: 16/20

Si l’aventure se boucle une première fois en quatre à cinq heures, sachez qu’il y a quatre chapitres finaux différents, proposant chacun deux fin en fonction de la demoiselle dont vous aurez conquis le cœur à la fin de l’épisode trois. Au final, comptez plus d’une vingtaine d’heure pour tout voir grâce au New Game +. Hélas, même si ça reste très bon, pour un titre sur console de salon, c’est un constat un peu moins réussi que pour un jeu portable.

Note Globale N-Gamz.com: 15/20

Akiba’s Trip Undead & Undressed a été une excellente surprise sur Vita pour peu que l’on soit fan des jeux inspirés du célébrissime Yakuza, en version déjantée/otaku. S’il propose moins d’activités annexes que son modèle et un système de combat sympathique mais grevé d’imperfections, le soft d’Acquire tire son épingle du jeu grâce à son aspect customisation à outrance et ses demoiselles qui ne pourront vous laisser indifférent. De plus, cette version PlayStation 4 gomme les soucis d’animation, ajoute de la foule et une recharge d’énergie plus rapide. Hélas, sa réalisation technique ne colle pas vraiment avec de la Next-Gen là où elle était impressionnante sur Vita, et la perte du côté « portable » de l’aventure baisse légèrement la note. Néanmoins, amateurs de folies nippones légèrement suggestives, vous allez trouver votre bonheur ici.



About the Author

Neoanderson (Chapitre Sébastien)
Hardcore gamer dans l'âme, la quarantaine depuis peu, je suis le rédacteur en chef autant que le rédacteur de news et le vidéo-testeur de ce site (foncez sur la chaîne YouTube d'ailleurs). Amoureux des RPG nourri aux Final Fantasy, Chrono Trigger, Xenogears et consorts, je suis également fan de survival/horror. Niveau japanim, je voue un culte aux shonens/seinens tels que Ga-Rei, L'Ile de Hozuki, Orphen, Sprite ou encore Asebi. Enfin, je suis un cinéphile averti, orienté science-fiction, fantastique et horreur, mes films cultes étant Star Wars, Matrix, Sucker Punch, Inception et Tenet. N'hésitez pas à me suivre via mon Facebook (NeoAnderson N-Gamz), mon Twitter (@neo_ngamz) et mon Instagram (neoandersonngamz)!