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Yakuza fait partie des sagas du jeu vidéo qui occupent une place toute particulière dans le cœur des joueurs. Avec des débuts modestes sur PS2, la série a su, tout doucement, monter les échelons jusqu’à devenir l’incroyable soft que nous connaissons tous aujourd’hui. Déluré, fun et riche en contenu, il est quasiment impossible de ne jamais être tombé sur un extrait loufoque d’un des softs en surfant sur le net. Du coup, c’est le coeur un peu lourd que l’on découvre cet épisode 6, censé être le dernier volet des aventures de notre Yakuza au grand cœur, j’ai nommé le légendaire Kazuma Kiryu. Sega pourra-t-il achever cette épopée en grandes pompes ? Branchez votre micro, lancez le karaoké et suivez-nous dans ce test des plus folkloriques pour le découvrir !

Tous les chemins mènent à Kamurocho

« La ville de Kamurocho n’a jamais été aussi vibrante et pleine de couleurs. »

Yakuza 6: The Song of Life commence directement après la fin du précédent opus. Kiryu, gravement blessé après un affrontement extrême, est plongé dans un coma qui ne durera heureusement pas très longtemps. Cependant, cette petite pause lui vaudra de se réveiller avec une mauvaise surprise : la police locale décide de lui faire porter le chapeau pour les dégâts causés par les événements narrés dans Yakuza 5. Voyant cela comme un signe du destin, notre héros accepte son arrestation pour enfin couper les ponts une bonne fois pour toutes avec le Clan Tojo. Libéré trois années pluls tard, Kiryu rend visite aux orphelins dont il s’occupait à Okinawa. Mais s’il est accueilli à bras ouverts, quelque chose cloche… où est Haruka ?

Et oui, votre fille adoptive, présente depuis le tout premier volet de la série, a mystérieusement disparu ! Notre héros se lance donc à sa recherche, ce qui le mènera à la fameuse ville de Kamurocho, qu’il ne connaît que trop bien… Et comme les ennuis ne viennent jamais seuls, Kiryu se retrouve très vite mêlé à un conflit entre le Clan Tojo, les Triades et… la mafia Coréenne! On dirait bien que le Dragon de Dojima va devoir ressortir les griffes s’il veut voir le bout de cette affaire…

Comme un Dragon

« Le Dragon de Dojima est de retour, et il est plus violent que jamais! »

Que ce soit bien clair : nouveau moteur graphique ne veut pas forcément dire qu’il y aura un chamboulement total de toutes les formules. Le système de combat garde ainsi son noyau dur et nous offre même quelques nouveautés qui sont les bienvenues ! On perd ainsi les quatre styles disponibles et interchangeables de Yakuza 0 et on revient, à l’instar des autres titres, à un seul style de combat central, en mode « Dragon de Dojima ». Il s’agit bien entendu d’un melting pot savoureux de toutes vos précédentes façons de combattre, et les mouvements que vous pourrez effectuer seront nombreux et variés !

Vos armes principales seront donc vos poings et vos pieds ! Vous assénerez ainsi un combo dévastateur avec une touche, un coup de pied frontal avec une autre, et forcément de sacrés finishers en mélangeant les deux ! Vous aurez également à votre disposition des prises. A partir de celles-ci, plusieurs choix s’offrent à vous: lancer votre ennemi au loin pour qu’il aille voir le décor de plus près ou bien le marteler de coups jusqu’à ce qu’il s’effondre. Jouissif.

Les Heat Actions sont, comme toujours, de la partie ! Ces attaques ultimes, pouvant être effectuées si les conditions se présentent, sont non seulement un régal pour les yeux tellement elles sont badass, mais feront en plus littéralement exploser la barre de vie de vos adversaires ! Chaque combat vous rapportera des points d’expérience que vous pourrez décider de dépenser dans les statistiques de votre choix telles que la santé, la force, l’agilité, la défense ou encore l’esprit. C’est aussi grâce à ces points que vous pourrez débloquer de nouveaux combos, de nouvelles Heat Actions et des compétences propres aux mini-jeux (comme apprendre à parler aux femmes de manière suave, histoire que les passages aux cabarets se passent mieux…).

« Kamurocho regorge d’activités diverses à faire, mais le karaoké reste un grand classique! »

Il y a une infinité de petits détails et de nuances qui garnissent le gameplay de Yakuza 6, mais le fin mot de l’histoire, pour les novices tout comme pour les vétérans, c’est qu’il reste aussi solide, nerveux et fun que ses prédécesseurs. Sentir l’impact de ses coups sur les petits délinquants des rues de Kamurocho est toujours aussi jouissif, et les combats contre les boss toujours aussi épiques ! Mais la brutalité et le combat ne sont pas les seules choses dans lesquelles les Yakuza excellent car tout le monde le sait : il faut savoir mêler l’utile à l’agréable !

Des hobbies à ne plus savoir quoi en faire !

Yakuza 6 se retrouve de fait face à une tâche colossale : faire mieux que son grand frère, j’ai nommé Yakuza 0, en termes de contenu additionnel ! D’emblée, je vous rassure : le pari est réussi et ouvre la danse avec le classique quartier de Kamurocho et ses mille activités. Aller pousser la chansonnette au karaoké du coin, lancer une partie de fléchettes dans un bar, passer un bon moment accompagné par les hôtesses d’un cabaret, faire de l’haltérophilie dans une salle de sport, chatter en direct avec une camgirl (attendez, quoi ?… Ah bah oui, c’est juste. Et en plus c’est avec la star des films pour adultes, j’ai nommé Anri Okita ?… M’enfin…), bref, le jeu regorge de mini-jeux qui déboucheront tous sur des petites histoires plus que sympathiques ! Le tout est confectionné de façon à ce que chaque activité soit addictive et vous donne envie d’y retourner dès que possible. En parlant de mini-games, énorme coup de cœur pour Virtua Fighter 5, dont le mode arcade est entièrement jouable dans les salles d’arcade SEGA que vous pourrez visiter dans le soft ! On pourra également trouver les légendaires Puyo-Puyo, OutRun, Super HangOn, Space Harrier et Fantasy Zone ! Que du bonheur vidéoludique!

« La star des films pour adultes Anri Okita fait une apparition dans le mini-jeu du chat virtuel… c’est moi ou il fait plus chaud d’un coup? »

Mais qui dit Yakuza, dit également quêtes annexes, et dans cette catégorie aussi, Yakuza 6 est un véritable puits sans fond de contenu ! Au total, on comptabilise ainsi pas moins de 51 missions secondaires, toutes plus loufoques et imaginatives les unes que les autres ! Ces missions vous mèneront d’ailleurs souvent à des récompenses, en dehors des points d’expérience. Objets spéciaux, trophées, armes, … vous l’aurez compris, l’intérêt de les terminer n’est pas seulement anecdotique! Et puis, Kamurocho est une ville tellement vivante qui s’est taillée une solide réputation au fur et à mesure des jeux de la saga que l’on peut véritablement dire qu’elle est un personnage à part entière. Vous apprendrez bientôt à en connaître les ruelles par cœur, sans même vous en rendre compte…

Visuellement époustouflant

Graphiquement, Yakuza 6 nous enchante ! Premier jeu de la saga à être créé avec un tout nouveau moteur, il ne manque pas l’occasion de refaire une beauté (enfin, rajouter quelques rides aussi) à Kiryu. Les modèles des personnages sont du coup toujours aussi réussis et suintent le réalisme. Le fait que quelques protagonistes sont interprétés par de véritables acteurs nippons aide également : les expressions faciales et les dialogues sont tout simplement exquis et nous régalent de ce jeu de comédien propre au pays du soleil levant (j’ai toujours aimé leur côté dramatique et leur ton solennel). Malheureusement, amélioration graphique conséquente oblige, nous pouvons dire adieu aux 60FPS que nous pouvions trouver sur Yakuza 0. Le framerate passe ainsi à 30FPS, ce qui reste tout de même agréable à regarder, si on oublie les quelques petits soucis d’aliasing occasionnels. Comme dit plus haut, la motion capture rend les animations des personnages incroyablement réalistes et réussies. Les combats ne vous ennuieront jamais tant la façon de se mouvoir des adversaires vous émerveillera.

« La modélisation des personnages est tout simplement sublime. Graphiquement le soft nous épate. »

La bande-son, quant à elle, est toujours composée par Hidenori Shoji, présent depuis le tout premier volet de la série. Mr. Hidenori est extrêmement familier avec l’univers de Yakuza et nous offre par conséquent des pistes aussi entraînantes que puissantes, que ce soit durant les affrontements ou les moments plus calmes. Une belle addition pour l’ambiance déjà très riche de ce petit joyau.

La fin d’une époque, le début d’une ère

On ne sait pas avec certitude où la série va aller à partir de maintenant, mais SEGA a déjà annoncé « Yakuza Online », qui introduit un nouveau personnage en tête d’affiche. Aucun doute sur le fait que l’équipe va prendre un repos bien mérité, surtout après avoir travaillé sur « Hokuto Ga Gotoku », un beat’em all/jeu d’aventure reprenant les péripéties de Ken le Survivant.

Vous l’aurez compris, déchaînez-vous donc sur ce superbe Yakuza 6 en attendant de voir ce que l’on nous réserve pour la suite! Nul doute que les fans trouveront ici un somptueux chant du cygne pour le grand Kazuma Kiryu!

La Bande-Annonce

Réalisation: 18/20

Un véritable travail d’orfèvre. La ville de Kamurocho regorge d’infimes petits détails qui rendent le tout vivant à souhait. L’équipe s’est clairement inspirée de véritables décors pour nous offrir le rendu le plus réaliste possible ! Allié a des graphismes qui n’ont pas à rougir face à d’autres titres de la génération actuelle, Yakuza 6 est un pur joyau visuel. Dommage pour l’aliasing et les 30FPS cependant ! Mais ne vous en faites pas, ce n’est rien de dramatique !

Gameplay/Scénario: 18/20

Le Gameplay est toujours aussi détonnant ! Des tonnes de combos et de coups disponibles et encore une autre tonne à débloquer via les points d’expérience ! Rapide, nerveux et fun, nous ne pouvions pas rêver mieux pour ce dernier opus ! Il ne vous faudra pas beaucoup de temps pour apprendre à manier parfaitement Kiryu, chaque combat devenant alors un véritable dilemme : « De quelle façon détruire les ennemis, maintenant ? ». A vous de choisir, soyez sans pitié envers les criminels ! Le scénario, quant à lui, est de loin le plus « humain » de toute la saga. Cette fois, même si ce facteur n’est pas totalement effacé, nous avons moins de machinations mafieuses. Ici, c’est la relation entre Kiryu et sa fille adoptive Haruka qui est en première ligne ! C’est rafraîchissant et ça permet de donner une fin digne de ce nom à l’arc narratif et évolutif du personnage.

Bande-Son: 18/20

Shoji Hidenori nous revient en force avec des compositions aussi puissantes que mémorables ! L’ambiance sonore a toujours été très importante dans les Yakuza, et ce dernier volet ne transgresse pas la tradition. Des morceaux rock/électro pour les combats, de l’orchestral pour certaines cinématiques et moments épiques, cette bande-son ne vous laissera pas de marbre. Au niveau des bruitages, ici aussi on frappe fort : Chaque coup porté est d’autant plus impactant. On peut presque entendre la mâchoire des ennemis se briser…

Durée de vie: 19/20

Avec un mode histoire très long, une myriade de mini-jeux et passe-temps parsemés en ville et 51 missions secondaires (sans parler des trophées), Yakuza 6 vous offrira un nombre d’heures de jeu plus que conséquent ! Une fois le mode normal terminé, le titre vous proposera même la difficulté ultime, ce qui pourrait vous mettre face à un challenge de taille…

Note Globale N-Gamz: 18/20

Yakuza 6 est un jeu fait de passion, de travail acharné et d’amour pour les fans. Il s’agit, selon mon humble avis, de l’un des meilleurs volets de cette saga légendaire. On y retrouve ainsi tous les éléments qui ont fait la renommée de la série : une histoire prenante, des personnages charismatiques, un système de combat aussi complet que jouissif, des tonnes de contenu additionnel et une bande-son du tonnerre, le tout sur fond de réalisation au top. Un bon conseil, laissez votre esprit voguer dans les ruelles pleines de vie de Kamurocho pour une toute dernière fois, …  Ici à N-Gamz, on vous conseille ce jeu avec l’ardeur du Dragon de Dojima!



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Snakethoot
Je baigne dans la culture vidéoludique depuis ma plus tendre enfance, elle m'a façonné, elle m'a donné le goût pour les passions qui m'animent aujourd'hui. J'accorde la plus grande importance à chaque détail, aussi infime soit-il, pour être certain de saisir tout l'arôme que l'expérience d'un jeu-vidéo peut m'amener (Appelez-moi le romantique virtuel...). Cosplayeur à mes heures perdues, mon dévolu se jette aussi sur le septième art, les comics et la musique. Les passions comme les avis sont faits pour se partager et se discuter, ne soyez pas timides!