Review
Saga très appréciée de l’ère Xbox 360 pour son côté GTA-Like déjanté hautement destructible, Crackdown avait complètement disparu des radars après un second opus paru en 2010. C’est pourtant en 2014 que Microsoft a ressorti la licence de son chapeau magique pour nous faire miroiter « LE » jeu qui allait révolutionner sa Xbox One par le biais d’un concept un brin futuriste pour l’époque: l’utilisation du Cloud Computing! En gros: d’énormes serveurs distants allaient effectuer la plus grosse partie des calculs 3D du soft pour réinjecter le tout dans votre console, libérant ainsi de précieuses ressources pour nous offrir des graphismes de dingue et un Open World où tout pourrait être détruit de façon réaliste. Hélas, l’enfumage de Mister Phil Spencer aidant au fil des ans, le titre a généré beaucoup trop de hype tout en perdant toute sa superbe et, après de nombreux retards, il débarque enfin aujourd’hui sous une forme bien différente qu’initialement prévue. De quoi craindre le pire? Oh que oui!
Le Vidéo-Test par Neoanderson
Réalisation: 07/20
Sur Xbox One X, le titre affiche une 4K native à 60fps, ce qui pourrait être synonyme de maeastria visuelle… surtout quand on voit cette introduction qui aurait pu (dû) être réalisée directement par un vrai bon moteur de jeu façon Naughty Dog. Hélas, dès que l’on rentre dans le vif du sujet, on se frotte à des graphismes d’un autre âge, des textures risibles, des animations bancales, une I.A. incohérente, des angles de caméra improbables et même des crashs complets de la console dès que l’on titille un peu le moteur physique. Du grand n’importe quoi alors que le titre aurait dû être l’une des grosses claques visuelles de l’optimisation Xbox One X. Et que dire de cette ville vide d’habitants et de véhicules ou encore du mode multi qui utilise le soi-disant Cloud Computing pour nous offrir une destruction générique et sans saveur?
Gameplay/Scénario: 07/20
Niveau scénario, ça sent la série B à plein nez avec un tyran féminin à la tête d’une mégalopole d’une crime et un soldat sans peur et sans reproches qui tente de lui tenir tête tout en libérant le peuple de l’oppression. Le tout est raconté avec des cuts-scenes façon comics du pauvre et des doublages sans conviction, pour une histoire qui ne décolle jamais vraiment. Mais c’est surtout sur le plan du gameplay que Crackdown 3 se plante puisqu’il reprend trait pour trait la recette de son grand frère de 2007… en 2019! Alors certes, l’Open World est clairement non linéaire et les premières heures sont assez marrantes vu la pléthore d’armes disponibles, mais par la suite ça devient tellement répétitif que l’envie d’avancer n’y est plus… et ce n’est pas le mode multi famélique qui donnera le goût de se replonger dans l’aventure. Bref, c’est tellement vu et revu, en moins bien, que ça en devient presque indécent. Un exemple? L’escalade d’immeubles calquée sans aucun génie sur inFamous Second Son, une exclu Sony sortie en 2014 sur PS4 et qui est meilleure, en TOUS POINTS, à la production de SUMO Digital.
Bande-Son: 10/20
Une bande-son tout à fait générique mais surtout un doublage français un brin risible et pas transposé aux nombreux NPC que vous croiserez. De quoi casser l’immersion en deux temps trois mouvements, non? Heureusement que les bruitages sauvent les meubles à grands coups de lasers et d’explosions bien senties.
Durée de vie: 09/20
Oubliez le mode multi qui vous tiendra en haleine à peine deux heures, et place au mode solo et à sa campagne qui vous prendra une dizaine d’heures à boucler, et deux à trois de plus si vous visez le 100%. Pas énorme pour un jeu Open World à l’heure actuelle, surtout quand la simplicité scénaristique des missions et la répétitivité de l’ensemble ne poussent pas à continuer…
Note Globale N-Gamz.com: 08/20
Neuf ans après un Crackdown 2 qui aura un peu plombé la saga, ce troisième opus avait promis monts et merveilles durant son annonce officielle en 2014, à commencer par l’utilisation du Cloud Computing (calculs via des serveurs distants) pour nous offrir un jeu visuellement somptueux et aux décors hautement destructibles. Petit souci: en 5 ans, tout cela a disparu et on se retrouve au final avec un titre techniquement dépassé, qui n’utilise le Cloud Computing que pour un mode multijoueur famélique et se paie en plus le luxe d’offrir une campagne solo amusante les 3 premières heures certes, mais qui devient ultra répétitive par la suite et n’apporte aucune nouveauté au genre. Dommage car l’intro nous avait plutôt emballés mais le reste est tellement générique sur la dizaine d’heures qu’il vous faudra pour boucler le soft que ce Crackdown 3 peut largement se comparer à… un joli pétard mouillé à 60€! Espérons que ce soit le dernier jeu bancal de Microsoft avant que le constructeur ne remonte enfin la pente en nous proposant des exclus de folie… sur Xbox Two!