Review

Ubisoft, qui nous avait pourtant promis de laisser reposer sa saga Assassin’s Creed en 2016, se voit contraint de clore la trilogie spin-off « Chronicles » entamée avec le morne China et poursuivie par le plus enthousiasment India. C’est donc en plein cœur de la Russie, durant la première guerre mondiale, que nous allons retrouver les aventures de nos Assassins dans un jeu d’action/plateforme en 2.5D. Préparez-vous à incarner un personnage tourmenté évoqué dans l’une des nombreuses BD de la franchise : Nikolaï Orelov ! Son périple s’avèrera-t-il meilleur que ceux de Shao Jun et Arbaaz Mir ? La réponse dans les lignes qui suivent !

Stop à l’oppression !

Nikolaï Orelov se retrouve tiraillé entre sa mission d'Assassin et la protection d'Anastasia

Nikolaï Orelov se retrouve tiraillé entre sa mission d’Assassin et la protection d’Anastasia

L’histoire de cet Assassin’s Creed Chronicles prend place en pleine Première Guerre Mondiale, plus précisément en Juillet 1918, à Iétarinbourg en Russie. Vous incarnez Nikolaï Orelov, l’arrière-grand-père du Templier Daniel Cross (qui deviendra le meurtrier du mentor des Assassins). Cherchant à amener toute votre famille en Amérique pour sa sécurité, vous recevez une dernière tâche à accomplir de la part de l’Ordre des Assassins : vous infiltrer dans la maison où toute la famille du Tsar est retenue captive par les Bolcheviks. Votre but ? Voler un artefact source de discorde avec les Templiers. Malheureusement, rien ne va se passer comme prévu et, durant votre mission, vous allez être amené à sauver la princesse Anastasia elle-même pendant que tous les héritiers du Tsar se feront assassiner. Une fuite éperdue commence alors, tiraillé que vous allez être entre votre protection de l’artefact et… celle de la jeune fille dont le nom deviendra une légende !

Dans le viseur, tel un sniper

Avant de débuter une partie d’Assassin’s Creed Chronicles, penchons-nous un peu sur les différents menus qui s’offrent à vous. Eternelles retrouvailles de nos chers « Nouvelle Partie/Chargement/Aide/Base de Données Animus et Options », certes, mais on peut également s’apercevoir du come-back remarqué des salles de défis qui nous avaient tant plus dans l’opus India. Petite nouveauté cette fois : l’apparition de sols lumineux qui, si vous avez le malheur d’entrer en contact avec, vous désynchroniseront immédiatement ! On constate également que, dans l’optique de vous perfectionner plus avant dans l’assassinat furtif (« Plus qu’un art… un mode de vie !), le jeu vous offre trois possibilités pour améliorer votre maîtrise du Credo : récupérer des fragments d’Animus, éliminer un quota de cibles ou encore faire disparaître une personne choisie dans un délai imparti. Le tout se révèle au final terriblement chronophage pour peu que vous souhaitiez obtenir toutes les distinctions symbolisées par le logo des Assassins, à débloquer sous certaines conditions bien spécifiques. Un jeu dans le jeu, en quelque sorte.

Le grappin pourra vous servir à électrifier des éléments du décor dans un titre qui mise un peu plus sur l'infiltration, la vraie!

Le grappin pourra vous servir à électrifier des éléments du décor dans un titre qui mise un peu plus sur l’infiltration, la vraie!

Place à présent au cœur de Russia, le mode histoire ! Niveau gameplay, les adeptes des opus China et India retrouveront vite leurs marques puisque le titre se situe dans la droite lignée des jeux d’action/infiltration en 2.5D. Les upgrades d’India sont conservés et le fait d’être silencieux est bien plus mis en avant dans Russia, notamment pour obtenir le bonus « Ombre Or » qui vous oblige à ne tuer personne et à ne jamais vous faire repérer. Petit clin d’œil pour les fans : le foin fait son grand retour ! Vous aurez également la possibilité de vous cacher derrière des petites palissades ou des buissons, tandis que votre grappin, dénommé « treuil mécanique » dans cet épisode, subit une légère modification puisqu’en plus de s’accrocher au plafond, il enverra désormais une décharge pour couper les éclairages, électrifier les flaques d’eau ou tirer vers vous divers objets (détacher une grille ou débloquer un ascenseur par exemple). Vous aurez également à votre disposition un fusil de sniper, époque industrielle oblige, qui vous servira plus souvent à tirer sur des lampes pour créer des diversions que d’éliminer des gardes. Autre innovation : l’apparition de téléphones que vous pourrez faire sonner pour attirer vos ennemis.

Mais la plus grosse particularité du soft réside dans l’ajout d’un second personnage jouable : Anastasia ! Encore plus axée infiltration/discrétion puisque dépourvue d’armes, elle proposera aux adorateurs de la licence un vrai retour aux sources en termes de gameplay, et une bonne dose de tension en prime. Hormis cela, on peut noter la présence de bombes dont la clef de déminage est détenue par les gardes, et on retrouve les traditionnels sols « bruyants » ainsi que les niveaux destructibles qui donnent du punch au côté parkour. L’aspect amélioration ne manque pas à l’appel, notamment grâce aux notes or/argent/bronze en fin de niveau et aux nombreux « collectibles » à récolter tels que des points de synchronisation, des fragments d’Animus et autres coffrets à découvrir durant la trame principale mais aussi au travers de missions secondaires, le tout vous servant à booster les capacités de Nikolaï. Bref, le gameplay se diversifie encore un chouïa par rapport aux opus antérieurs, même si on déplore toujours cette tendance « Die & Retry » un peu trop présente.

En rouge et noir (et blanc)

Visuellement, le mélange de teintes grises et de rouge sang sied à merveille à l'univers du soft

Visuellement, le mélange de teintes grises et de rouge sang sied à merveille à l’univers du soft

Le style graphique d’Assassin’s Creed Chronicles : Russia se veut être à l’image de l’oppression qui régnait à l’époque. L’environnement du soft est donc grisâtre, proposant de-ci de-là des touches de couleurs tirant vers le rouge vif, une police de caractères qui fait indubitablement penser à la typographie made in URSS ainsi que des arrière-plans gorgés d’affiches de propagande. Le titre fourmille également de petits détails destinés à renforcer son univers sombre. On pense notamment à la fumée des usines au loin ou encore à l’eau « noirâtre » agitée de petites vaguelettes sur lesquelles se répercutent les reflets de la lune. L’effet 2.5D, vous permettant de vous déplacer vers le fond de l’écran ou le premier plan, est plutôt réussi tandis que les cinématiques dessinées ont un certain cachet visuel. Dommage, encore une fois, que des ralentissements incompréhensibles s’invitent à la fête.

Musicalement, la bande-son du soft est plutôt réussie. Les mélodies sont sombres et stressantes à souhait, orchestrées pour augmenter la sensation d’infiltration et de danger. Les bruitages sont toujours aussi bien ficelés et tout est fait pour vous mettre sous tension (bruissement soudain d’un buisson lorsque l’on s’y cache, grésillement d’un boitier électrique à côté duquel on passe). Niveau dialogues, par contre, les doubleurs anglais sont bien moins crédibles que dans India, leur « accent » étant quasi absent alors que nous sommes quand même en Russie !

Magistrale conclusion ou spin-off à oublier ?

Concluant la trilogie spin-off entamée avec China et India, Assassin’s Creed Chronicles : Russia est parvenu à gommer pas mal d’errances de ses aînés, tout en se basant sur un gameplay plutôt travaillé qui procure de bonnes sensations malgré son côté Die & Retry un peu trop prononcé. Prenant place dans un univers bien plus sombre qu’auparavant et bénéficiant de nouvelles armes, cet opus renoue avec l’infiltration pure tandis que le style 2.5D apporte toujours cette petite touche si spécifique à la saga. Si vous avez aimé les deux jeux précédents, nul doute que cet ultime volet vous comblera. Dans le cas contraire, il s’agit du meilleur des trois, et vous propose d’approfondir encore un peu plus, et à petit prix, l’histoire des assassins secondaires. Une bonne raison pour se laisser tenter, non ?

La bande-annonce

Réalisation: 17/20

Assassin’s Creed Chronicles : Russia arbore un style graphique tout de gris vêtu, colorisé de façon sanglante par des éléments rouge vif afin de donner au jeu une note oppressante. Les mouvements de Nikolaï sont fluides et bien décomposés et la 2.5D est maîtrisée, notamment lors des phases où l’environnement se détruit littéralement… sous vos pieds ! Dommage, donc, que des ralentissements incompréhensibles viennent ternir ce si joli tableau.

Gameplay/Scénario: 15/20

Le scénario se veut plutôt poignant, mettant en évidence le tiraillement de Nikolaï entre sa mission d’Assassin et la préservation de la jeune Anastasia. Niveau gameplay, il est plutôt similaire à India mais ajoute un bon côté infiltration lors du changement de personnage et quelques mécaniques qui relancent un peu l’intérêt des niveaux. Par contre, la tendance « Die & Retry » toujours trop présente peut vite devenir frustrante!

Bande-Son: 18/20

La musique orchestrale tend à vous mettre sous tension lors des moments dramatiques ou en pleine phase d’infiltration tandis que les bruitages sont crédibles à souhait et pourront même vous faire sursauter. L’immersion est donc au rendez-vous, bien que l’on déplore un doublage anglais pas très pro, l’accent russe ayant été un peu trop omis.

Durée de vie: 15/20

Comptez une dizaine d’heures pour finir le titre de fond en comble, et seulement la moitié pour clôturer l’aventure principale. La rejouabilité n’est pas extraordinaire, mais les salles de défis relancent agréablement l’intérêt, tout comme le new game +. De plus, le prix plutôt léger (9,99€) a largement de quoi séduire.

Note Globale N-Gamz.com: 16/20

Ubisoft conclut sa trilogie Chronicles avec un Russia mettant en évidence un personnage secondaire de la saga, Nikolaï Orelov, dans une aventure où l’infiltration prend une plus grande place grâce au switch avec la jeune Anastasia. Un retour aux sources qui jouit d’une jolie réalisation en 2.5D, toute de gris vêtue, lézardée par des éléments rouge sang pour un impact visuel collant parfaitement à l’univers et l’époque du jeu. Si le soft s’avère tout aussi linéaire et « Die & Retry » que ses aînés, il bénéficie pour lui d’un bon scénario, et de quelques mécaniques de gameplay supplémentaires pour un prix sympathique de moins de dix Euros. Sans aucun doute le meilleur segment des trois, à recommander si vous avez aimé les précédents malgré des ralentissements qui font toujours aussi tâche.



About the Author

Dan
Salutations! Je suis passionné de jeux vidéo, un peu touche à tout. J'ai commencé à l'âge de 5 ans sur une Jaguar et depuis je collectionne beaucoup (en plus des jeux: statuettes, BD, et manga un peu). Ce que je préfère? Un titre avec un vrai scénario! Bien que je ne sois pas rebuté par un petit Survival/Horror, j'adore donc forcément les RPG, mais aussi les beat'em all et tant d'autres genres encore ! Niveau films, c'est sans conteste le monde de l'horreur qui m'attire (Alien, un mythe en plus d'un chef d'oeuvre), bien qu'il soit devenu difficile de trouver actuellement de bons représentants du genre. Mes jeux préférés? Final Fantasy (du 7 au 10, ainsi que le 12), la saga Assassin's Creed, Red Dead Revolver/Redemption, Prince of Persia, Mass Effect, F.E.A.R. (Alma est... Charmante ^^), Saints Row, Borderlands, Splatterhouse, les WWE de 2007 à 2010 (Legends of Wrestlemania compris), Dragon (Bruce Lee sur Jaguar, quel pied!), ... bon, je vais m'arrêter là, non? ;P