Parcourez un Londres d’après guerre en proie à une terrible épidémie « vampirique »

C’est en compagnie de Stéphane Beauverger, Directeur Narratif du jeu déjà à l’œuvre sur Remember Me, que nous avons découvert la toute nouvelle production du studio Dontnod : Vampyr ! Le titre vous plonge dans la peau de Jonathan Reid, un vétéran britannique de la Première Guerre Mondiale fraîchement revenu du front. Docteur de votre état et inventeur d’une technique révolutionnaire de transfusion, vous allez contre toute attente vous faire mordre par un vampire et… en devenir un vous-même. Au beau milieu d’un Londres d’après-guerre défiguré et en proie à une terrible épidémie de grippe espagnole, vous serez constamment tiraillé entre votre soif de sang et votre serment de sauver des vies. Votre but ? Trouver un remède au mal qui vous ronge… mais vous allez découvrir bien plus que cela !

La démo qui nous est présentée commence par une superbe et ténébreuse séquence… d’enterrement ! Celui de la jeune Mary Reid… que vous semblez avoir tuée. Sa mère et son serviteur, Avery, semblent effondrés, et on remarque d’entrée de jeu une excellente modélisation des visages et des effets de pluie et de lumières vraiment saisissants, le tout offrant une atmosphère ténébreuse à souhait, magnifiée par une mise en scène travaillée malgré une synchronisation labiale pas assez réaliste à notre goût. Il n’y a pas à dire, chaque plan-séquence est réfléchi au millimètre chez Dontnod, cela se ressentait déjà sur Life is Strange.

Le titre offre une narration poussée et de nombreux environnements à explorer

L’enterrement fini et alors que notre duo éploré quitte les lieux en compagnie du prêtre, vous restez un moment à vous recueillir sur la sépulture de Mary avant d’être rejoint par l’énigmatique Lady Ashley, aussi belle et mystérieuse que… manipulatrice et vampirique ! Elle fait en effet partie de la même race qui est la vôtre aujourd’hui : les buveurs de sang, mais semble bien loin d’être une bête assoiffée d’hémoglobine. Indubitablement, le character design des protagonistes est travaillé comme il se doit, et c’est un régal de voir cette chère Lady, à la noirceur d’âme affichée, parler dans un anglais très « bourgeois » à notre docteur pour le convaincre de se rendre à l’Eglise expier ses fautes, le tout au travers d’une discussion à choix multiples loin d’être manichéenne.

Vous avez dès lors un objectif à atteindre, le saint édifice de White Chapel, et commencez à déambuler dans les sombres ruelles de Londres. A ce stade, on nous assure que le titre proposera un semi open-world avec un Hub Central interconnecté à tous les quartiers de la City. Il sera tout à fait possible de se balader d’entrée de jeu dans chaque district et de revenir sur ses pas, un plus pour l’exploration et la non-linéarité de l’ensemble.

Prendre une vie vous rendra plus fort… mais aura un impact sur « l’écosystème des habitants »

Mais pas la peine de s’attarder sur les décors plutôt aguicheurs de la ville: un groupe de chasseurs de vampire nous attaque ! Apparemment, ces derniers ont compris que la grippe espagnole avait quelque chose à voir avec la prolifération de suceurs de sang primitifs, quasi sauvages, qui sévissent dans certains districts. Le système de combat, très inspiré d’Assassin’s Creed, se dévoile alors avec ses parades, ses esquives (idéales pour éviter les grenades phosphorescente mortelles), ses attaques à l’arme blanche ou au fusil et surtout… ses pouvoirs vampiriques ! Ainsi, votre héros peut se téléporter sous forme de brume, mais également utiliser l’un ou l’autre pouvoir comme la persuasion, l’étourdissement ou mieux : l’invocation de bras fantomatiques qui sortent de terre pour littéralement déchiqueter votre opposant ! Un système classique, certes, mais ô combien efficace et qui n’a pas semblé souffrir, durant la démo, d’angles de caméra inopportuns.

Bien entendu, vous pourrez toujours sucer le sang de vos opposants histoire de regagner de l’énergie, mais aussi fouiller leur dépouille pour y trouver divers objets, notamment des Metal Screw et autres matières premières utiles pour crafter armes et objets. Les affrontements vous octroient de l’XP (mais ils ne sont pas les seuls, vos décisions dans l’aventure également) qui vous permettra d’apprendre de nouvelles compétences dans un skill tree plutôt fourni, le maître mot étant : plus vous tuez de gens et buvez de sang, plus fort vous serez… mais plus vous perdrez votre humanité. Jusqu’où irez-vous ?

En tant que médecin, vous pourrez sauver des vies et enrayer l’épidémie ou… tuer toute âme qui vive!

C’est là qu’entre en scène ce qui fait tout le charme et l’originalité de Vampyr par rapport aux autres jeux d’action-aventure lambdas : l’ultra humanisation des NPC et l’attachement qui en découle ! En effet, passés quelques sombres toits sur lesquels on se déplace aisément grâce à notre téléportation vampirique (ce qui donne un petit côté Dishonored terriblement plaisant), on arrive aux côtés de citoyens que l’on peut « scanner » grâce à la vision spectrale. On voit ainsi leur cœur et leurs veines battre à l’unisson, ce qui permet de déterminer si une personne est saine ou contaminée par la grippe ou toute autre maladie. Mais le plus intéressant provient sans doute du fait que cela vous donne accès à une fiche détaillée de CHAQUE habitant que vous rencontrerez, avec diverses zones d’ombres sur son métier, ses hobbys et ses amis que vous dévoilerez au gré des discussions que vous entamerez avec la populace et des tonnes de documents que vous aurez l’occasion de récupérer et de lire pour vous immerger dans cette Londres terriblement malsaine, jusqu’à en connaître le moindre résident.

Les combats façon Assassin’s Creed sont gores à souhait, et les effets de lumière tout juste époustouflants

Vous pourrez alors constater que chaque personnage a des relations avec deux, trois ou quatre autres NPC, et que leur mort aura un impact considérable sur « l’éco-système humain » de la ville. L’exemple nous est donné au travers d’une discussion avec un membre de gang chargé d’obtenir les remboursements de dettes des commerçants contraint de payer les services de cette « mafia » londonienne : Joe Peterson. Ça tombe bien, notre héros a découvert, dans une maison avoisinante, une boîte contenant des photos de son fils malade, le jeune Harry. De quoi engager la conversation pour une seule et unique finalité : obtenir de Peterson Senior l’autorisation d’entrer chez lui car oui, un vampire ne peut pénétrer dans une habitation que s’il y a été formellement invité précédemment. Vous imaginez bien les trésors scénaristiques, d’exploration et de dialogue que cette simple règle va engendrer, non ?

Toujours est-il que malgré votre proposition, en tant que médecin, d’ausculter gratuitement le jeune Harry au domicile de son père, ce dernier ne vous fait pas assez confiance. Rien à faire, malgré les choix de dialogues que vous avez opérés, vous ne parvenez pas à le faire changer d’avis. Tant pis ! Vous l’hypnotisez, l’emmenez dans une ruelle sombre et le tuez d’un bon coup de dent dans la carotide ! Ces dernières paroles seront pour son fils, inquiet qu’il est de savoir que personne ne pourra plus veiller sur lui.

Une étrange caste de « Chasseurs de Vampires » vous mènera la vie dure

Si votre agacement face au refus d’obtenir ce que vous vouliez de ce cher Joe vous a induit à le tuer, récupérant au passage un énorme montant d’expérience et de nouvelles aptitudes, vous avez bouleversé le cercle de ses relations ! Ainsi Harry Peterson va très vite se retrouver à la rue et quitter le quartier de White Chapel, avec toutes les révélations qu’il aurait pu vous prodiguer au sujet, par exemple, d’un certain cercle des Chasseurs de Vampire. Par contre, Barrett, commerçant du coin qui devait une grosse somme d’argent à la mafia, va pouvoir faire pérenniser son commerce et vous offrir de meilleures armes. Vous voyez donc où veulent en venir les développeurs de Dontnod, qui nous ont assuré que l’on pourrait faire tout le jeu sans tuer une seule âme de la City, mais que l’on serait forcément le moins puissant de tous les vampires, sans parler des multiples fins que l’on nous promet !

Prenez la quintessence narrative de Life is Strange et le gameplay nerveux de Remember Me à la sauce vampirique… et vous comprendrez qu’on attend terriblement Vampyr!

Pour conclure ce tour d’horizon du gameplay et juste avant d’arriver à l’Eglise Sainte-Mary afin d’avouer au Père Joseph que vous êtes le meurtrier de la jeune Mary Reid, Stéphane Beauverger nous explique un autre concept-clé du soft : la santé des districts ! Chaque quartier de Londres se voit ainsi adjoindre une jauge d’épidémie, que vous pourrez voir plonger dans le rouge si vous semez la mort autour de vous ou que vous laissez les vampires primitifs s’y installer, mais aussi regrimper dans le vert si vous parvenez, grâce à vos compétence de docteur, à soigner la population locale.

C’est donc sur un magnifique travelling passant de l’intérieur gothique à souhait de l’Eglise Sainte-Mary, baignée par la lumière des cierges, aux ruelles du quartier de White Chapel en proies aux flammes et aux monstres de la nuit, que s’achève cette présentation de Vampyr, que nous pouvons sans trop nous tromper qualifie de prochaine BOMBE de Dontnod !

C’est bien simple : vous prenez les combats rythmés et les personnages matures de Remember Me, vous leur ajoutez les possibilités de choix scénaristiques déchirantes et l’attachement aux personnages de Life is Strange, et vous placez le tout dans un Londres à la beauté nocturne aussi malsaine qu’envoûtante… et vous obtenez Vampyr, un titre que l’on en peut déjà plus d’attendre malgré une sortie calée « courant 2017 » sur PlayStation 4, Xbox One et PC !

La bande-annonce

La Note Preview N-Gamz: 5/5