Un essai dans les meilleures conditions possibles grâce à ABCom!

Invité ce 16 juin à Bruxelles par ABCommunication et Sony pour venir tester différents titres destinés exclusivement au PlayStation VR , je me suis clairement fait plaisir durant plus d’une heure avec le casque de réalité virtuelle dédié à la PlayStation 4. Prévu pour un lancement le 13 octobre prochain au prix de 399€ (casque, écouteurs, câble HDMI et processeur externe inclus), le périphérique nécessitera également une PlayStation Camera pour fonctionner, cette dernière étant non comprise dans le pack et vendue pour 59,99 €, à moins que vous ne l’ayez déjà acquise directement avec votre console, dans le bundle Killzone par exemple. Par la suite, vous pourrez toujours y ajouter un ou deux PS Move histoire d’être encore plus immergé dans l’action, mais on nous a garanti que tous les softs pourraient se jouer sans.

D’entrée de jeu, ce qui impressionne lorsque l’on pose pour la première fois le PS VR devant ses yeux, c’est la légèreté du casque et son ergonomie. La finition est top et le confort vraiment présent, même avec des lunettes. On est loin de l’essai désastreux des premières versions Oculus Rift que j’avais pu faire à la Gamescom 2014 (encore elle !).

Le Packaging du PS VR est « presque » complet. Manque juste la PS Camera…

Bref, la bête semble parfaitement adaptée aux longues sessions de jeu, et l’écran Oled de 5,7 pouces est prévu pour offrir du 1080p à 120fps, du moins en théorie. En pratique et vu la puissance requise, vous obtiendrez une image stable et un rendu fluide, malgré une résolution forcément moindre que sur un écran télé classique. Il faut dire que le graphisme renvoyé par les écrans est grossi par une loupe pour apparaître à quelques millimètres de votre regard, ce qui accentue forcément la pixellisation, mais s’avère obligatoire pour être dans le jeu. Collez-vous un peu à votre télé led pour voir, vous ne regarderez plus vos softs de la même façon… Bon, on nous indique au final du 960p, c’est déjà ça.

En effet, pour simuler l’effet de relief, le casque affiche deux images et divise donc la résolution des titres classiques en fonction, la console devant calculer en quelque sorte « deux jeux » tout en offrant une animation convaincante histoire d’éviter le motion sickness (le mal de mern en gros). Vous l’aurez compris, au final il est hors de question d’avoir un titre en full 1080p à la sortie du signal et donc devant vos yeux après passage « à la loupe ». Ok, certaines pixellisations pourront rebuter les puristes qui ne jurent que par la ultra haute définition, mais au vu du prix pratiqué et une fois la manette en main, l’immersion est vraiment là, croyez-nous !

PlayStation VR Worlds (Note Preview: 4/5)

In the Deep a subi une petite cure hollywoodienne

Nous avons ainsi pu commencer notre petite session de test par PlayStation VR Worlds, la compilation de mini-jeux individuels censés nous montrer les possibilités du PS VR. Le titre inclut pas moins de cinq expériences : Street Luge VR, Dangerball, Scavengers Odyssey, Into the Deep et The London Heist, à savoir, respectivement, de la descente urbaine en street luge, du sport futuriste façon squash, du shooter spatial, de la simu de plongée en eaux troubles et du du rail shooter contemporain.

Ce sont les deux derniers titres qui étaient jouables cette fois, et il faut bien avouer qu’Into the Deep a pris quelques couleurs par rapport à notre première entrevue. En effet, il s’agit toujours de la même plongée dans une cage en acier au milieu des requins, mais il y a beaucoup plus de scripts destinés à rendre l’action plus hollywoodienne : chute de rochers, coulées de laves, bancs de méduses et effets de particules sont légions et immergent correctement le joueur dans l’action. L’effet 3D est bien présent, la reconnaissance de mouvements de la tête crédible, et le requin pourra vous donner l’une ou l’autre sueur froide quand il désossera, barre après barre, votre protection de métal. Par contre, le fait que la descente soit assez lente permet de se focaliser sur l’aspect graphique du « soft », et force est de constater qu’il y a un écart entre ce qui est présenté dans le trailer ci-dessous et ce que vous voyez vraiment au casque. Il y a un effet de pixel assez présent à cause de la résolution revue à la baisse, et un léger « voile » grisé devant votre vision, comme si un fin tissu était tendu entre vos yeux et le jeu. Il faut cependant être honnête : ce phénomène de « grille » est présent sur tous les casques RV, et chez Sony il est plutôt bien dissimulé, ne se manifestant vraiment que dans les titres plus contemplatifs, ce qui fut le cas ici.

London The Heist propose une course poursuite plutôt immersive et interactive, notamment pour recharger

Passée notre rencontre avec les requins, nous nous sommes jetés dans l’action avec London : The Heist, l’aventure d’un bras cassé de la cambriole londonienne qui va se voir confier une mission simple : voler des bijoux bien protégés. Gros souci : tout va dégénérer en fusillades et autres règlements de compte. Armé de deux PS Move, un pour chaque main que vous pourrez visualiser dans le soft, vous voilà sur le siège passager d’une fourgonnette lancée à vive allure sur une autoroute de la City, conduite par votre antipathique « collègue » vous beuglant de prendre le premier flingue qui passe et de tirer sur vos assaillants : des motards revêches et des jeeps lourdement armées.

Dans votre main gauche, un Uzi. Vous tirez avec la gâchette tandis que votre main droite saisit les munitions situées dans un gros sac de sport sur le côté et les enfiche dans votre gun, de façon plutôt réaliste. Vous pouvez tout à fait interagir avec d’autres éléments de l’habitacle comme la boîte à gants, les stations de radio, une canette qui traîne et j’en passe. A ce niveau, on sent un réel souci des devs pour vous plonger dans leur trip shooter, et le tout s’avère plutôt dynamique, même si encore une fois, techniquement, il ne faudra pas s’attendre à avoir la mâchoire qui se décroche. En attendant, c’est fluide et fun à jouer grâce à une mise en scène bourrée d’explosions et de séquences chocs, les motards abattus n’hésitant pas à finir littéralement contre votre pare-brise !

Le Trailer

Until Dawn: Rush of Blood (Note Preview: 5/5)

Un titre malsain et terrifiant à souhait qui sied à merveille à la RV

Nous avons ensuite embrayé directement avec notre chouchou depuis qu’il a été annoncé : Until Dawn Rush of Blood ! Rail Shooter en wagonnet se déroulant dans l’univers d’Until Dawn, les teenagers en moins, le jeu vous octroie deux flingues, un dans chaque main, et vous envoie dévaler les pentes d’une montagne russe située en plein cœur… d’une maison hantée !

La précision du tir est très intéressante, notamment par l’adjonction de lampes torches sur vos armes histoire de vous simplifier la tâche : vous ciblez votre halo lumineux sur le monstre ou l’objet que vous voulez détruire, et vous appuyez sur la gâchette ! C’est aussi simple que ça, mais les développeurs ont pris un malin plaisir à intégrer des éléments très « survival » comme des Jump Scare bigrement bien fichus, un psychopathe maître de cérémonie qui viendra vous faire un petit coucou… jusque dans le chariot (frisson garanti avec l’effet 3D), une gestion des munitions pour les armes de plus gros calibre et la récolte d’items en explosant de nombreuses caisses pour vous épauler dans votre tâche.

Techniquement, Until Dawn est extrêmement travaillé, avec des jeux de lumière saisissants

Le tout, bien entendu, sans parler de l’aspect scoring et surtout d’une horrible apparition en la personne d’une femme défigurée se déplaçant à une vitesse hallucinante et que vous aurez un mal de chien à abattre ! Si je ne suis pas mort dans cette démo, certains de mes collègues n’ont pas eu cette chance (preuve que le titre est loin d’être facile), et j’en suis moi-même ressorti littéralement « en nage » devant le degré d’immersion atteint et l’intensité de l’action proposée. Le fait qu’il y ait très peu de temps mort permet de ne pas se rendre compte de l’effet de « grille » précité, et le level design autant que la patte artistique nous plongent vraiment en plein cœur d’une maison des horreurs, sans qu’à aucun moment on ne puisse se rappeler : c’est un jeu… on en vient même à baisser la tête pour éviter certaines structures dépassant des murs, c’est dire ! Une réussite et assurément l’un des titres forts du lancement !

La démo complète en vidéo

Battlezone VR (Note Preview: 3/5)

Simulation de tank futuriste, Battlezone a largement amélioré sa réalisation graphique depuis sa toute première présentation il y a un an tout juste. Le successeur spirituel du premier jeu de tank en 3D fil de fer arbore ainsi un habillage « à la Tron », avec des explosions pleines de polygones, dans l’esprit de son aîné, et une kyrielle de chars ennemis à abattre.

Battlezone s’est montré plus convaincant graphiquement qu’il y a un an, mais manque de profondeur

Le titre bénéficie d’un multi online, mais c’est la partie solo que nous avons testée avec une campagne scénarisée par le biais d’une jolie voix féminine émanant de votre intercom. Le titre se joue à la manette, et votre char d’assaut semble plus se comporter comme un aéroglisseur que comme un vrai tank, mais le tout se révèle au final très souple et fluide, le gameplay vous permettant de switcher entre une mitrailleuse classique et un lance-missile, avant de vous envoyer un solide EMP qui annihile toute résistance ennemie. Si vous adhérez aux univers futuristes aseptisés, l’architecture des lieux devrait vous plaire, et le soft comportera des niveaux aussi bien urbains que montagneux.

Notre avis ? On apprécie l’animation sans faille et le côté fun immédiat, tout comme les ennemis plutôt différents allant du char à la nuée de drones de combat, mais on a du mal à voir le soft sortir du carcan de « petit jeu sans prétention ». Pourtant, avec un vrai mode story et une interaction poussée avec les décors, le titre avait quelques cartes à jouer. Là, il va surtout se retrouver face à un RIGS taillé pour l’esport et mieux armé que lui. Il reste 4 mois, messieurs les développeurs… étonnez-nous !

Le Trailer Vidéo

The PlayRoom (Note Preview: 3,5/5)

Jeu gratuit à télécharger sur le PSN dès votre acquisition du PlayStation VR, The Playroom est incontestablement le jeu le plus fun à plusieurs du PS VR. Taillée pour un gameplay asymétrique façon Wii U, cette compilation de quatre mini-jeux va vous permettre de jouer avec quatre amis façon « Party Game ».

L’illustration parfaite du gameplay asymétrique: vous êtes le monstre à la première personne… et vos amis doivent vous vaincre sur la télé!

Dès que vous revêtez le caque, vous vous retrouvez dans un Hub vous permettant de choisir à quel soft vous allez jouer. A ce niveau, l’habillage est assez bluffant puisque vous verrez des dizaines de petits robots ultra mignons vaquer à leurs occupations dans une énorme salle de jeu. Intrigué et complètement dans le trip, j’ai essayé de tendre la main pour en attraper un… avant de méchamment me cogner à la table devant moi irl ! Et oui, la réalité virtuelle doit encore être apprivoisée et nos réflexes de gamers vont devoir s’adapter…

Quoiqu’il en soit, nous avons pu, mon collègue Ludovico et moi, nous adonner à trois de ces mini-jeux. Le premier m’a placé dans la peau d’un monstre type Godzilla, en train de détruire une ville à grands coups de tête pendant que mon comparse, incarnant l’un de ces fameux « Chibi-Robots » (ou Minibots officiellement), essayait de ne pas se faire écraser. Au bout de cette route de désolation, c’était à lui de prendre les armes et de me jeter à la figure tout ce qui lui passait sous la main. Moi, je suis toujours en vue « monstre » à la première personne et lui se sert de l’écran de télé pour visualiser l’action globale et me tourner autour. Très fun !

Le second mini-jeu nous proposait une chasse aux fantômes chronométrée. Ma Dual Shock devient un aspirateur à spectre et j’entre dans une maison hantée. Sur l’écran de télé, mon collègue peut repérer le fantôme et m’indiquer oralement près de quel objet il se situe. Je n’ai droit qu’à un tir pour le capturer et l’amener directement… dans ma Dual Shock ! Et oui, votre manette est reproduite dans le jeu (car détectée par la PlayStation Camera) et vous propose une sorte de réalité augmentée, le pavé tactile se transformant, avec l’effet du PS VR, en mini-prison translucide à fantômes. Who you gonna call?

La chasse aux fantômes ajoute une jolie réalité augmentée à votre manette

Le dernier titre proposé fonctionne suivant le même principe d’interaction entre le porteur du casque et ses amis. Ils peuvent voir la cible à abattre et doivent la décrire au héros doté d’un gun et du PS VR. Un coup, et pas question de se tromper lorsque vous tirez sur l’un ou l’autre cowboy dans ce saloon surpeuplé qui vous sert de salle de jeu. Le chrono défile vite, et la tension monte rapidement, pour quelques chouettes moments de rigolade.

Bref, The PlayRoom amusera surtout les acquéreurs du PS VR qui veulent le montrer à leurs connaissances et passer une à deux heures de fun ensemble, les mini-jeux étant trop peu nombreux pour faire de l’ombre à un Mario Party, par exemple. Il présente de très bonnes idées, néanmoins, et mériterait vraiment d’être étoffé par la suite. Nous en tous cas, on a bien ri !

Le Trailer Vidéo

PlayStation VR: Notre Avis Final

Je ne vais pas vous le cacher, je suis incroyablement emballé par ce PlayStation VR maintenant que j’ai pu m’essayer à quelques uns de ses titres. Certes, la qualité graphique est moins bonne que les ténors du marché comme le HTC Vive, surtout lorsqu’on est habitué à de la haute définition et que l’on a vu ce dont le monde des consoles était capable avec Uncharted 4… mais la fluidité est bien là et le confort de jeu se révèle inattaquable tant la finition du casque et son poids sont une réussite.

Le confort de jeu une fois le casque sur la tête est incroyable! Sony démocratise la Réalité Virtuelle avec style!

De plus, si certains jeux sont « sympas » sans plus car manquant d’une réelle profondeur, d’autres pourraient tirer leur épingle du jeu en termes de sensations, notamment dans le genre survival à la première personne. On pense bien entendu à Rush of Blood, qui nous a bien bluffés pour le coup, mais aussi au futur Resident Evil 7 ou encore à Outlast 2, par exemple. L’immersion promet alors d’être unique et va démultiplier vos peurs par 1000. Les shooters en cockpit devraient également gagner pas mal de valeur ajoutée grâce au casque, comme EVE Valkyrie ou encore le très court (une mission seulement, mais gratuite) Star Wars Battlefront : X-Wing VR Mission. On attend aussi énormément de RIGS pour le côté eSport ou encore de Batman Arkham VR qui pourrait nous proposer un vrai jeu d’enquête en plein Gotham.

Bref, s’il n’est pas le casque le plus puissant du marché, le PlayStation VR propose incontestablement le meilleur rapport qualité prix et une ludothèque qui risque de méchamment s’étoffer dès les premiers mois de son existence. Et rien que pour sa volonté de démocratiser la réalité virtuelle qui serait restée cantonnée aux très fortunés sans lui, on ne peut que saluer l’incroyable projet de Sony par une très bonne note! Ne reste plus qu’à espérer un triple A à la solide durée de vie, en Open World, pour prendre son pied comme jamais ! Il paraît que Fallout 4 VR serait actuellement en développement chez Bethesda. Ça vous tente?

PlayStation VR Trailer

Notre note sur le PS VR : 17/20