Review

Malgré un Bioshock 2 qui m’a laissé plus que mitigé, j’ai abordé Bishock infinite avec une impatience énorme. Les rares trailers que je me suis autorisé à regarder pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte ayant parfaitement réussi à me mettre en appétit, autant dire que le titre de Irrational Games était très attendu.

Tu vas pas me la faire à l’envers, toi ! 

Bioshock, c'est avant tout un univers totalement hypnotisant

Dès la première seconde de jeu, l’impression de regarder Bioshock dans un miroir est frappante. Souvenez-vous, dans l’opus initial, nous arrivions dans une ville sous-marine depuis les airs. Dans l’opus Infinite, c’est exactement l’inverse ! Booker Dewitt (le héros) rejoint Columbia, la ville dans les nuages, depuis la mer. Et le parallèle ne s’arrête pas là. Columbia, toute à l’inverse de son aînée, est une ville fleurissante, où tout le monde est heureux. Mais au-delà d’un univers visuel enchanteur c’est aussi la narration qui est tout bonnement fabuleuse. Sans trop de lourdeurs, les voxophones que l’on pourra ramasser tout au long de l’aventure et autres vidéo-projecteurs installeront petit à petit les piliers nécessaires à la compréhension de l’univers de la mégalopole.

Ainsi, vous apprendrez que la ville et ses habitants se soumettent à l’autorité du Prophète Comstock :  un fanatique religieux qui ne supportera pas longtemps que vous veniez contrecarrer la vie, pas si paisible que ça, de Columbia. En effet, vous êtes embarqué dans cette galère pour rembourser une dette. Votre mission, que vous l’acceptiez ou non, consiste à délivrer une jeune fille du nom d’Elizabeth. Le plus dur ne sera pas tant de la retrouver que de s’échapper de cette ville aérienne avec elle, d’autant que la belle cache un terrible secret.

Un tonique, et ça repart ! 

Elizabeth est au coeur du gameplay de ce Bioshock

Pour fuir la cité, vous pourrez compter sur vos armes et toniques. Ces derniers sont des pouvoirs que vous acquerrez tout au long de votre aventure. Ainsi parmi les « sorts » à votre disposition, vous pourrez notamment contrôler vos ennemis, les brûler, leur envoyer une nuée de corbeaux voraces, et j’en passe. Ces pouvoirs seront bien utiles, croyez-moi, et disposent tous de deux types d’utilisation. Lancés au bon moment, ils pourront faire un véritable carton, vous faisant ainsi économiser vos munitions. A noter que désormais, l’inventaire n’est plus. Vous devrez gérer votre santé, vos toniques et munitions à l’instant T. Si toutefois vous vous retrouviez à cours de toniques et de balles, il vous restera le corps à corps, à travers une arme polyvalente qui vous offrira des moments de violence assez jouissifs.

Elizabeth joue aussi un rôle dans le gameplay. Contrairement à la plupart des personnages féminins que l’on doit sauver dans le jeu vidéo, elle est assez indépendante et autonome. Ainsi, régulièrement, elle vous apportera munitions et provisions qu’elle trouvera çà et là mais repérera aussi des ennemis pour vous. De quoi abaisser une difficulté déjà pas très élevée au départ. Et même la présence d’un mode hardcore, « 1999 », qui se débloque à la fin du jeu, n’y fait rien. La prise en main de tout votre arsenal se fait très vite et très intuitivement, permettant de passer d’une arme à l’autre avec beaucoup de facilité. Le jeu reste, par contre, assez linéaire malgré les quelques quêtes annexes disséminées çà et là, et qui consisteront surtout à faire une paire d’allers et retours plutôt que de prendre de vraies bifurcations. Dommage.

Question d’ambiance 

Columbia passe de l'ombre à la lumière en l'espace d'un instant, pour une narration maîtrisée

Le design de Columbia est tout bonnement magnifique. On est immédiatement mis dans l’ambiance du soft. Les couleurs pastelles sont totalement somptueuses et ne peuvent que nous donner envie d’avancer lentement pour découvrir chaque recoin, quand il y en a, de la ville. Si la patte artistique du soft est indéniable, il faut tout de même émettre un petit bémol pour la technique pure. En effet, même si la charte graphique est très belle, comme dit plus haut, on sent un moteur assez à la traîne dans l’ensemble, l’Unreal Engine 3 se faisant vieux et affichant certaines textures grossières, le pendant d’une distance d’affichage plus qu’honorable. De plus, en dehors d’un soin tout particulier apporté à l’animation d’Elizabeth, le reste de l’animation des PNJ est très faible. Les visages sont, à ce titre, totalement inexpressifs. Bref, on a l’impression d’avoir des pantins en face de nous, ce qui gâche un peu l’immersion.

Pour en revenir à la question de l’ambiance, mais musicale cette fois, on peut sans conteste affirmer que l’univers sonore du jeu est bon malgré des doublages tout juste crédibles. Les bruitages, des toniques notamment, contribuent à faire oublier au gamer qu’il est devant un jeu, lui laissant savourer une histoire maîtrisée. Hélas, les mordus du premier opus se rendront vite compte que l’atmosphère FPS/Horror de la franchise laisse ici carrément place à une approche FPS/action.

Avec des vrais morceaux de Bioshock dedans ! 

Si l’orientation plus action du soft pourra en surprendre certains, cela n’empêche en rien la réussite du soft puisque tous les ingrédients nécessaires pour faire un bon jeu de ce type sont là. Les sensations offertes par l’arsenal mis à votre disposition sont très bonnes et contenteront amplement les amateurs de baston. Au final, Bioshock Infinite se révèle très dynamique et immersif et constitue une bonne suite spirituelle à Bioshock. On regrettera juste que quelques idées, comme les failles spatio-temporelles, soient trop timidement exploitées. Cependant le fun sera au rendez-vous. A conseiller !

Le Vidéo-Test par Neoanderson

Réalisation: 14/20

Si la direction artistique et les filtres de couleurs sont splendides, on ne peut pas en dire autant de la technique pure. Textures pas toujours au top, animation des PNJ basique, sûrement la faute au moteur de jeu vieillissant, qui se fait un peu moins sentir sur PC.

Gameplay/Scénario: 17/20

Extrêmement fun. Les combos possibles entre armes et toniques se révèlent ultra jouissifs, les nombreux objets à ramasser et l’argent à récolter pour parfaire son arsenal répondent présents, et les balades en tyrolienne à toute vitesse scotchent sur place. Excellent.

Bande-Son: 14/20

Le doublage est correct, sans plus, tandis que l’ambiance sonore (musique-bruitages) vous immerge dans l’action. Du bon travail, malgré les accrocs.

Durée de vie: 12/20

La facilité du jeu le rend assez court, et le peu de quêtes annexes ne vous motivera pas plus que ça. Ajoutez à cela l’absence de multi qui aurait pu relancer l’intérêt du jeu et la linéarité du titre, et forcément, ça se ressent sur la note. Dommage.

Note Globale N-Gamz.com: 14/20

Bioshock Infinite aurait pu être un hit aussi puissant que ne l’a été le premier opus, mais rate le coche à cause d’une linéarité trop prononcée et un moteur graphique qui accuse mal les années. De plus, sa trop grande facilité et sa durée de vie faiblarde le tirent vers le bas. Il n’en reste pas moins un très bon FPS orienté action, avec une histoire qui vous tiendra en haleine jusqu’au dénouement. Rajoutez un point pour les joueurs PC qui bénéficient d’une version aux graphismes bien plus aboutis. 



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Calrn
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