Review

Immortals of Aveum part d’un constat très simple : une certaine partie du public des jeux de tir en a marre des First Person Shooter qui vous collent dans la peau d’un soldat armé qui court après d’autres soldats encore plus armés que lui. Ce que les gamers veulent aujourd’hui, du moins selon Ascendant Studio, c’est de la Dark Fantasy et de la magie tout en conservant bien entendu un gameplay bien nerveux et speed. Voilà pourquoi la compagnie fondée par Bret Robbins, ancien Directeur Créatif chez Sledgehammer Games (les papas de plusieurs … Call of Duty justement !) et composée par une bonne partie des développeurs de feu-Telltale Games, a choisi de vous sortir ce que d’aucuns appellent déjà le « Call of Magic » et que je me suis fait un plaisir de tester pour vous sur PlayStation 5 !

immortals of aveum cinématique

« Dans la peau de Jak, apprenez à maîtriser votre puissance magique »

Une touche de magie et une bonne louche de violence

Immortals of Aveum, à l’inverse de bon nombres de FPS de ces dix dernières années (Call of Duty en tête), fait le choix risqué de l’aventure purement solo et vous entraîne dans le monde fabuleux d’Aveum, une terre où la Magie se lie à l’Humanité, entraînant des inégalités plus que marquées ! De fait, si vous n’avez pas de lien avec les forces spirituelles, vous ne serez qu’un « Sans éclat » condamné à vivre dans votre bouge fleurant la pauvreté. Par contre, si jamais vous développez une affinité avec la sorcellerie à un moment donné de votre existence, vous devenez un Instable tandis que si vous êtes né avec ce don, vous devenez un « bien-né » dont la vie sera pleine de richesses et de gloire. Autant vous dire que l’ambiance en Aveum n’est pas folle, les petits tentant désespérément de survivre pendant que les bien-nés se gavent.

On aurait presque envie de leur souffler l’idée de la prise d’une forteresse avec des fourches et des torches par un ou deux croquis de l’œuvre funeste de Mr Guillotin mais le monde d’Aveum a visiblement d’autres soucis à gérer : sa guerre éternelle entre les royaumes de Lucium et de Rasharn, tout le monde voulant imposer sa domination et montrer qu’il a le plus gros… contrôle de la magie que son voisin !

« Une histoire intéressante et des cut-scenes bien menées »

C’est dans ce contexte que vous incarnez le jeune Jak, un Sans éclat qui vit sa meilleure vie de gosse des rues lorsqu’un navire de Rasharn vient se crasher sur son habitation et les gens avec qui il partageait sa vie. Et hop, trop plein d’émotions pour notre héros qui explose littéralement de rage dans un amas de magie et fout une déculottée royale aux méchants présents, le tout sous le regard médusé de Kirkan, la grande Magnus des Immortels. Cette dernière va donc lui proposer de rejoindre les rangs de l’armée de Lucium afin d’aider à sauver leur nation. Ce qui était le rêve de sa meilleure amie Luna, tombée dans un gouffre sans fond, va devenir celui de Jak, parfois à contre cœur mais toujours avec une rage et une soif de vengeance néanmoins saupoudrée d’humour parfois lourdingue sauce film d’action.

Vous l’aurez compris, le scénario du soft ne brille pas par son originalité mais il est par contre agréable, entier, avec des personnages attachants et même des vannes qui nous font marrer derrière notre manette. Les relations entre les protagonistes se montrent bien ficelées. Le titre reprend les clichés du genre mais parvient à se les approprier sans trop tomber dans la carricature. De plus, il faut bien reconnaître au jeu que son doublage intégral en français est de fort belle qualité, que ses cinématiques sont séduisantes et que ses animations faciales s’avèrent plutôt réussies. On nous offre de l’émotion sans tomber dans le too much ou le figé.

« Une maniabilité parfois très confuse »

Force bleue ! Force Rouge et…

Le gameplay d’IoA repose sur un principe très simple : la magiiiiiiiie ! Et cette dernière nous vient en trois déclinaisons : la rouge mère du chaos, la verte vitale et enfin la bleue… qui permet de jouer avec la matière. Vous êtes certes un Instable mais pas de n’importe quel genre ! Vous avez en effet la possibilité de switcher entre les trois pouvoirs et aurez donc trois gants qui vous permettront de manipuler ces magies avec brio. Le gant bleu balance la sauce de façon efficace, le verte vous servira bien souvent pour de la longue distance, des rafales ou manipuler l’environnement quand c’est possible tandis que le rouge est brutal et parfait pour de la courte portée. Certains ennemis sont bien entendus plus sensible à un type qu’à l’autre et il faudra donc switcher intelligemment en cours de combat.

Nous avons aussi le droit à des attaques qui feront plus de ravages, exploseront les boucliers ennemis, repousseront les assaillants, etc… Celles-ci nécessitent du mana que l’on trouvera sur la map ou sur le cadavre de nos opposants. Trois arbres de compétences s’avèrent aussi de la partie et vous permettent de créer des builds très intéressants. De plus, il est possible d’améliorer votre équipement afin de faire toujours plus de dégâts.

Si, sur le principe, le gameplay est très simple et reprend des bases solides mais à la sauce magique, dans les faits il y a une pléthore de boutons à maîtriser et qui servent à plusieurs choses. Du coup, c’est parfois assez… bordélique. Je suis navrée mais il n’y a franchement pas d’autres mots et même après une bonne dizaine d’heures de jeu (le soft vous en demandera le double pour être bouclé), on parvient encore à se gourer, à ne pas se soigner à temps parce qu’il faut maintenir la touche, etc… Un peu gênant mais l’expérience reste pourtant fluide et surtout… speed et fun.

« Un titre techniquement réussi mais seulement sur certains supports »

… Force jaune devant, marron derrière !

Si vous comptiez vous lancer dans le jeu avec un PC qui rame un peu ou une Xbox Series S, fuyez ! Immortals of Aveum est tout simplement laid sur ces supports et nous propose des graphismes et textures d’une autre ère. Par contre, si vous êtes sur de la PS5, du PC gaming costaud ou une Series X, vous êtes bons pour l’aventure. Je le redis mais les cinématiques et les animations faciales et gestuelles des personnages se montrent très bonnes, l’environnement du titre est beau, nous livrant de chouettes panoramas, mais… tout est au final très vide. Alors oui, la guerre qui règne peut expliquer cette ambiance mais c’est un poil tout much quand on retrouve les mêmes architectures de petits villages, les mêmes ambiance sonores de faunes et de flores, ce qui nous donne forcément parfois l’impression de tourner en rond ou de ne pas avancer alors que le scénario nous pousse dans sa progression.

Ajoutons en prime que les effets très colorés de la magie mettent parfois notre vision à mal ! La lisibilité en combat en prend un gros coup dans le menton et on a du mal à voir où on en est et qui il reste à combattre, sans parler de quelques drops de framerate qui peuvent être punitifs. Ajoutons à cela le prix prohibitif pratiqué qui nous fait miroiter du triple A ultra léché et vous comprendrez que Immortals of Aveum, bien que bourré de potentiel, ne peut prétendre au titre de jeu à posséder impérativement, même pour les amoureux du FPS qui souhaitent un peu de fraîcheur dans leur quotidien bourré d’armes à feu.

Immortals of Aveum : Trailer

Note N-Gamz.com: 13/20

Fun et agréable de bout en bout quand on est sur le bon support, Immortals of Aveum nous fait sentir tous les efforts et l’amour qu’Ascendant Studios a voulu mettre dans son bébé pour proposer quelque chose de différent dans le genre FPS notamment au travers d’un level design inspiré qui fait un peu penser à du Metroidvania, d’un doublage français réussi et d’un univers Dark Fantasy qui tranche avec le contexte de guerre moderne ou futuriste des autres jeux de tir à la première personne. Hélas, cela ne suffit pas sur toute la longueur de l’aventure et il faut ainsi reconnaître que l’optimisation du soft est problématique en fonction de la machine sur laquelle vous jouez. Ensuite et malgré une direction artistique intéressante, le titre nous laisse tout de même une grosse impression de vide. De plus, son gameplay bien que dynamique souffre de couacs à cause de son intuitivité parfois mise à mal et d’un certain manque de lisibilité dans le feu de l’action. Enfin, le prix pratiqué est vraiment trop violent selon moi. Si Immortals of Aveum avait été tarifé à 50€, j’aurais sans doute été plus douce dans ma notation car le jeu est plein de bonnes idées, propose un scénario sympa et des personnages vraiment bien écrits, mais pour 70€ on est en droit d’attendre quelque chose de plus solide et de plus abouti façon triple A. Comme le dit si bien un grand homme du nom d’H. Simpson : « C’était bien mais… pas génial. ».


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LadyDisturbed
Jeune sœur de bataille, dévoreuse de romans à la vitesse de la lumière et fanatique de jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance... voilà ce qui pourrait résumer de façon rapide votre petite rédactrice. Les mangas ne me font pas peur, la couture et le cosplay sont mon lot quotidien, l'écriture de fan fiction m'occupe et je rêve et vis dans un monde fait de fantasy et de science-fiction où les princesses Disney ont leur place. Éclectique, je suis ouverte à tous types de jeux, allant du RPG au FPS en passant par le Visual Novel, les MMO ou encore les jeux de stratégie, tout en voguant dans les eaux troubles des jeux indépendants que je me plais à vous faire découvrir. Je ferai tout ce qui est possible pour être juste dans mes jugements, et puisse le sort vous être favorable !