Review
Après nous avoir abreuvé d’alchimie et de héros charismatiques dans Fullmetal Alchemist, Hiromu Arakawa nous revient dans une fresque épique digne des plus grands peplum du cinéma, inspirées d’une série de romans de Yoshiki Tanaka: The Heroic Legend of Arslan. Un récit en plein milieu de la Perse Antique qui nous a d’abord refroidis… avant de nous enthousiasmer sévèrement. Explications.
Arslan, jeune prince du royaume de Parse, est frêle depuis la naissance. Tout le contraire de son père, le roi Andragoras III, guerrier accompli qui ne compte que sur le nombre et la bravoure de son armée pour maintenir la paix dans son royaume, s’adonnant pourtant à l’esclavagisme et à d’autres turpitudes peu glorifiantes. Malheureusement, la jeunesse dorée du prince va prendre fin lorsque son géniteur, par excès de confiance, va perdre la grande bataille d’Atropathènes. Il laisse son freluquet de fils en plein milieu des lignes ennemies, seulement accompagné du brave Daryûn. Tentant de rejoindre tant bien que mal Ecbatâna, la capitale de l’Empire, l’héritier au trône va rencontrer sur sa route l’ex-meilleur stratège de l’Empire: Narcus… et changer à jamais sa destinée.
Bon, soyons francs, le premier tome d’Arslan ne nous avait pas enflammés. Trop long dans sa présentation de personnages, faisant fi de superbes décors historiques et nous présentant une trahison visible à des kilomètres, le nouveau manga de Hiromu Arakawa nous livrait trop de classicisme et de scènes convenues. Pourtant, ce second tome nous a largement rassuré! Avec son scénario qui prend une ampleur stratégique viscérale et palpable, des protagonistes principaux qui se multiplient à foison mais sont TOUS charismatiques, et surtout une propension à faire naître l’intrigue politique là où elle ne devrait pas se trouver… l’auteur parvient à garder le lecteur aux aguets et c’est littéralement soufflé que l’on clôt le second volume, attendant la suite avec une sacrée impatience (et un peu d’appréhension aussi, refroidis que nous avions été par le tome 1). Niveau technique, le découpage est juste sublime et nous offre un récit sanglant, vif et profondément humain. On regrette néanmoins les décors trop souvent absents alors que la fresque guerrière dépeinte dans les romans de Yoshiki Tanaka se prêtait plutôt bien à d’impressionnants visuels.
Bref, si nous étions plutôt dubitatifs sur le premier tome d’Arslan, le second volume nous a largement rassuré quant à la pérennité de cette saga, qui devrait nous offrir d’intenses moments de bravoure autant que d’exquis instants de trahison, pour le plus grand bonheur des amateurs de stratégie militaire dont Arslan se fait désormais le porte-étendard.