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SEGA, bien connu pour avoir été l’éternel rival de Nintendo à l’époque bénie des 16 bits puis de Sony à l’ère des consoles 32 bits, nous a déjà gratifiés de sagas cultes, véritables institutions du jeu vidéo. On pense bien entendu à Sonic, Virtua Fighter ou même plus récemment Hatsune Miku. Mais il y en a une qui a toujours eu un peu de mal à se faire une place au soleil chez nous malgré d’indéniables qualités : Yakuza ! Cette fois, le développeur entend bien conquérir notre marché avec un opus préquelle qui nous emmène dans le Tokyo des années 80 et se permet surtout une accessibilité accrue histoire de charmer les futurs fans en devenir. Voici donc venir Yakuza Zero sur PlayStation 4, un GTA-like différent mais terriblement aguicheur que je vais me faire un plaisir de tester pour vous !

SEGA, ça rimerait pas avec… Yakuza?!

« Kiryu le Yakuza et Goro le gérant de bar à hôtesses. Deux destins liés à jamais! »

La série Yakuza est loin d’être une petite nouvelle dans le milieu vidéoludique puisqu’elle a débuté sur PlayStation 2 en 2005, SEGA n’en étant à l’époque que l’éditeur. Le premier volet nous narrait l’histoire de Kiryu Kazuma, un Yakuza de retour à Kamurucho, au Japon, après avoir passé 10 ans en prison pour meurtre. Très vite, il va se retrouver confronté à Goro Majima, son ex-meilleur ami qui cherche maintenant à le tuer. On ne vous en dira pas plus, mais sachez que Yakuza Zero est la préquelle de tout ceci et se positionne donc comme un excellent point de départ pour qui veut faire la saga dans l’ordre.

Nous sommes donc en plein cœur des années 80. Kiryu Kazuma, orphelin recueilli par Asuka Kazama, le chef d’un clan de Yakuzas, suit la droite lignée de son mentor. On le retrouve alors qu’il effectue une mission de collecte d’argent dont le dernier « donateur » s’est montré quelque farouche et a reçu une bonne correction de la part de notre héros. Une fois l’objectif accompli, Kiryu passe le reste de sa soirée avec son ami d’enfance, Akira Nishikiyama, lui aussi orphelin recueilli par Kazama. Hélas, au journal télévisé du lendemain matin, ils découvrent tous deux que l’homme « corrigé » par Kiryu… est mort !

Afin que les soupçons pesant sur lui ne nuisent pas à son père adoptif, qui se trouve à ce moment-là en prison et pourrait perdre sa place dans la hiérarchie des Yakuzas suite à cet incident, Kiryu décide de redevenir un simple citoyen afin d’éclaircir cette affaire. Son but : trouver qui l’a piégé, pour quel motif et surtout prouver aux yeux de tous son innocence pour réhabiliter son chef. Pendant ce temps, Goro Majima, gérant du cabaret le plus réputé et fréquenté de Tokyo, en a assez de cette vie et souhaite payer ses dettes pour reprendre ses habitudes de Yakuza. Il va être confronté à un choix très difficile : soit il fait prospérer ses affaires jusqu’à la fin de ses jours, soit il tue Kiryu et récupère son rang !

Le monde de la nuit… des affaires… et du catch féminin!

« Des combats nerveux et dynamiques comme on les aime! »

Autant entrer dans le vif du sujet avec ce Yakuza Zero, jeu d’action-aventure Open World par nature, en vous parlant des combats. Le gameplay est assez nerveux et jouissif : vous pouvez verrouiller votre cible, bloquer ses attaques, les contrer, donner des coups rapides ou forts et empoigner votre opposant. L’enfance de l’art qui sera rendue plus passionnante via divers combos bien sentis et brillamment mis en scène. Vous pourrez remplir une jauge de rage sur trois paliers distincts histoire de lancer des mouvements de plus en plus violents au travers de 4 styles de combat, autant pour Kiryu que Goro, le titre vous faisant alterner entre les deux protagonistes. Bref, les rixes sont plutôt pêchues et utilisent allègrement le moteur mis en place pour la série Virtua Fighter, un gage de qualité et de technicité.

Seconde phase de jeu : l’exploration à proprement parler. Le monde de Yakuza Zero nous décrit une Tokyo des années 80 dans laquelle on est plutôt libre. Vous trouverez ainsi des magasins de toutes sortes sur l’immense map du soft, allant des boutiques générales aux temple/sanctuaires, en passant par les restaurants et une tonne de divertissements qui font incontestablement la marque de fabrique de la saga. On citera donc forcément l’incontournable bar karaoké sous forme de jeu de rythme, mais aussi le club de disco histoire d’enflammer le dancefloor en faisant grimper votre jauge de Fever pour réaliser des mouvements de breakdance. Si vous arrivez à faire les meilleurs scores dans ces deux activités, vous débloquerez des tenues mais gagnerez aussi et surtout des CP vous permettant d’améliorer certaines statistiques de votre personnage.

« Le catch féminin, assurément l’une des activités les plus fun et aguicheuses de ce Yakuza Zero! »

On retrouve également des jeux grands publics comme la pince à peluche ou des bornes d’arcade cultes de Sega, totalement jouables, telles que Out Run, Space Harrier, Super Hang On ou encore Fantasy Zone. Des casinos répondront également à l’appel pour les parieurs et autres adeptes du quatuor blackjack/poker/roulette/baccarat. Si cela ne vous suffisait pas, vous pourrez également pratiquer le Shogi (les échecs japonais), le bowling, le baseball, le billard, les fléchettes, la pêche… Bref, tout ce dont vous aurez envie pour tuer le temps. Enfin, que serait un Yakuza sans ses bars à hôtesses ? Rassurez-vous, tout y est et le plaisir des yeux est assuré, allant même jusqu’à vous proposer des vidéos dites « érotiques » à débloquer tout au long du soft et des cartes coquines disséminées un peu partout sur la map. Mais le must du must reste incontestablement le catch féminin sur lequel vous pouvez parier à la façon d’un Shifumi… épique, tout simplement.

Niveau améliorations pour votre personnage, elles sont de deux types distincts. La première concerne vos styles de combat et permet, par exemple, d’augmenter la vie de votre personnage, la puissance de ses coups, la vitesse à laquelle grimpe sa jauge de rage et, bien entendu, d’acquérir de nouveaux mouvements. La seconde « amélioration » possible est plutôt sympathique puisque, grâce à vos CP, vous pourrez débloquer de nouveaux ennemis qui se baladeront dans les rues mais aussi améliorer le taux de drop d’argent des affrontements. Vous pourrez aussi faire monter vos revenus grâce à toute une partie de gestion immobilière, dont Goro profitera largement pour agrémenter son bar… de nouvelles hôtesses (encore elles) pour lesquelles vous aurez même le loisir de sélectionner les tenues. Petit côté RPG oblige, en plus de votre skill tree de mouvements de combats et de vos stats, un inventaire vous permettra de stocker divers objets mais aussi de crafter des pièces d’équipement ! Vous saviez, vous, qu’un journal pouvait servir de protection ventrale ? Bin Kiryu lui, il le sait !

Sous les projecteurs

« Graphiquement, la ville est vraiment réussie et affiche de chatoyants jeux de lumière »

Pour un titre sorti depuis bientôt deux ans (au Japon), Yakuza Zero présente une réalisation plutôt travaillée, avec une modélisation convaincante des personnages principaux. La ville n’est pas en reste et propose des quartiers réalistes, directement inspirés du vrai Tokyo, et une ambiance années 80 crédible. Les effets de lumière flattent de plus agréablement la rétine, surtout de nuit et avec les néons des enseignes allumés. Dommage par contre que, contrairement aux cinématiques, les phases de dialogues classiques soient si plates niveau animation, vos protagonistes ne bougeant même pas les lèvres. Le moteur physique, enfin, propose une bonne gestion des environnements 3D et du système de combat, sans réels bugs rédhibitoires ni chute de framerate. On y croit, mais on pestera quand même contre ces NPCs un peu raides et ces temps de chargement qui peuvent casser le rythme par moment.

Niveau sonore, le doublage japonais est au top et les bruitages ambiants, notamment la foule, sont si bien retranscrits que l’on se sentirait presque en plein cœur de la ville. Les musiques ne sont pas en reste non plus avec une intro sublime et des mélodies karaoké/club disco qui valent le détour. Dépaysement garanti !

Kiryu cru ?

Avec son univers au style inimitable, ses héros charismatiques en diable, sa kyrielle d’activités annexes et son moteur de jeu plus que convaincant, Yakuza Zero est tout simplement un must have pour qui aime la saga, mais aussi pour les nouveaux venus qui trouveront là le meilleur épisode possible pour s’initier au monde de la mafia nippone et à son code d’honneur. Ne le ratez pas !

La bande-annonce

Réalisation: 16/20

Les graphismes sont convaincants et proposent une excellente modélisation des personnages et des effets de lumière vraiment impressionnants. La ville est réaliste et animée, la gestion physique des combats ne souffre d’aucun problème et l’animation est fluide la majeure partie du temps. Seuls des NPCs un peu raides et des temps de chargement longuets entre les zones ou lorsque l’on rentre dans les bâtiments viennent gâcher la fête… dommage.

Gameplay/Scénario: 18/20

Une prise en main accessible à tous, autant pour les vétérans de la série que pour les nouveaux venus. Les phases d’exploration laissent également libre court à vos envies entre jeux d’arcade, casino, karaoké, gestion financière et même recherche de cartes coquines… Vous n’aurez que l’embarras du choix pour vous distraire. Les combats, quant à eux, sont rythmés et dynamiques, vous offrant même la possibilité d’utiliser des éléments du décor comme arme. Enfin, le côté RPG avec la gestion de vos stats et l’apprentissage de nouveaux coups est vraiment grisant. Niveau histoire, elle vient étoffer et surtout éclaircir le passé de la série, proposant de fait un excellent point de départ pour le néophyte.

Bande-Son: 17/20

Les voix japonaises ont été castées avec talent et correspondent au physique des personnages qu’elles représentent. Les bruits ambiants, notamment la foule, sont vraiment réalistes et la musique est toujours bien choisie pour faire so 80’s ! On se régale les oreilles pour peu que l’on soit nostalgique de cette période !

Durée de vie: 18/20

Comptez une bonne quarantaine d’heures pour voir le bout du soft en furetant à votre aise, tant il y a de missions annexes et de divertissements proposés. Si vous cherchez à avoir les 100%, on vous souhaite bien du courage.

Note Globale N-Gamz.com: 18/20

Un Yakuza digne de son nom, respectueux de son univers mais aussi et surtout un excellent opus Next-Gen qui lève le voile sur tout le passé de la saga et sert d’introduction parfaite pour le néophyte autant que de segment indispensable pour le fan. Un must have bardé de quêtes annexes et de divertissements secondaires qui vous immergera comme jamais dans le Tokyo des années 80, en plein cœur du monde des Yakuzas et de leur sacro-saint code d’honneur !



About the Author

Dan
Salutations! Je suis passionné de jeux vidéo, un peu touche à tout. J'ai commencé à l'âge de 5 ans sur une Jaguar et depuis je collectionne beaucoup (en plus des jeux: statuettes, BD, et manga un peu). Ce que je préfère? Un titre avec un vrai scénario! Bien que je ne sois pas rebuté par un petit Survival/Horror, j'adore donc forcément les RPG, mais aussi les beat'em all et tant d'autres genres encore ! Niveau films, c'est sans conteste le monde de l'horreur qui m'attire (Alien, un mythe en plus d'un chef d'oeuvre), bien qu'il soit devenu difficile de trouver actuellement de bons représentants du genre. Mes jeux préférés? Final Fantasy (du 7 au 10, ainsi que le 12), la saga Assassin's Creed, Red Dead Revolver/Redemption, Prince of Persia, Mass Effect, F.E.A.R. (Alma est... Charmante ^^), Saints Row, Borderlands, Splatterhouse, les WWE de 2007 à 2010 (Legends of Wrestlemania compris), Dragon (Bruce Lee sur Jaguar, quel pied!), ... bon, je vais m'arrêter là, non? ;P