Review
Même si son nom ne résonne pas de la même manière qu’un Mario ou un Sonic, c’est déjà le troisième épisode des aventures de la petite Shantae, égérie mi-humaine mi-génie du studio Wayforward. Apparue à l’origine sur Game Boy Color dans un épisode inédit chez nous avant son apparition sur la console virtuelle puis dans Risky’s Revenge sorti sur DsiWare, voici qu’elle revient donner un coup de fouet capillaire au genre de la plate-forme en 2D sur 3DS et Wii U. Alors, coup de génie ou coup dans l’eau ?
Shantae, pour oublier ses peines
Autrefois dotée de pouvoirs de génie et capable de se transformer en différents animaux, Shantae ne peut désormais plus compter que sur la force de frappe conférée par sa magnifique chevelure mauve, la protectrice de Sequin Land ayant été dépossédée de sa magie à la fin de son aventure précédente. Cela ne l’empêchera pas de repartir à l’attaque, cette fois accompagnée de sa meilleure ennemie Risky Boots apparemment assagie, quand le maléfique Pirate Master menace de ressurgir d’entre les morts et de semer la terreur sur son passage.
Sans être d’une grande originalité, le scénario est surtout un prétexte à laisser les personnages débiter des répliques par moments sacrément drôles (malgré une traduction française parfois approximative), surtout lorsque le jeu s’amuse à s’auto-parodier, notamment par l’intermédiaire d’un personnage désespéré à l’idée d’être condamné à rester éternellement un « boss bouche-trou ».
L’apprentie pirate
Jeu de plates-formes évoquant les grandes heures de la Super Nintendo et suivant la tendance très à la mode du Metroidvania, cet opus va également chercher ses sources du côté de la série Zelda. Concrètement, chaque nouvelle île explorée sera l’occasion de partir à l’assaut d’un donjon renfermant un équipement de pirate (chapeau permettant de flotter, fusil utile à la fois pour attaquer et enclencher des mécanismes,…) indispensable pour en voir le bout et pour atteindre de nouvelles zones, précédemment inaccessibles, dans les niveaux précédents.
Il vaut mieux donc être prêt à encaisser pas mal d’allers-retours parfois fastidieux, heureusement en partie compensés par la présence d’un item (payant) permettant de revenir instantanément au bateau, et donc à l’entrée de chaque île. L’exploration étant indispensable (surtout si vous désirez accéder au véritable boss de fin, qui nécessite de trouver et éliminer la vingtaine de monstres détenant de la magie noire) et la marche à suivre parfois plutôt floue, on déconseillera donc le soft aux amateurs de plate-forme dirigiste, qu’on redirigera volontiers vers l’excellent Shovel Knight (en test complet ici), sorti récemment. Cet aspect répétitif mis à part, le jeu est une merveille de maniabilité qui ravira sans soucis les amateurs du genre, la difficulté étant bien dosée et adaptable grâce aux items de régénération disponibles et aux quarts de cœur (pardon, les « calmars en cœur ») disséminés un peu partout.
Wayforward, ou l’amour du fan service
Optant pour un style 16 bits, le jeu est une vraie réussite visuelle, tant du point de vue des décors que des sprites des personnages. On pointera quand même du doigt la passion des graphistes pour les poitrines fournies, tous les personnages féminins sans exception étant particulièrement bien gâtés par la nature, ce sur quoi les différents portraits affichés durant les dialogues ne manqueront jamais d’insister. Cet aspect fan service tranchant avec l’aspect enfantin de l’univers pouvant en décontenancer plus d’un, mieux vaut savoir où vous mettez les pieds.
Réussite totale d’un point de vue sonore également, le soft propose une bande-son signée Jake « Virt » Kaufman, compositeur attitré du studio (ayant depuis peu pris son indépendance pour travailler notamment sur Shovel Knight, encore lui), aux sonorités orientales du meilleur effet. Un produit bien ficelé à tous les niveaux, donc.
Une franchise loin d’être maudite
Pas bien long et proposant un mode New Game + pas follement intéressant, Shante and the Pirate’s Curse reste tout de même une valeur sûre de la plate-forme sur consoles Nintendo et confirme tout le bien que l’on pensait déjà de l’héroïne, qui reviendra prochainement sur consoles HD dans Half Genie Hero, financé avec grand succès sur Kickstarter. On a hâte !
Le Vidéo-Test par Neoanderson
Réalisation: 16/20
Avec ses graphismes en 16 bits offrant des personnages et des décors regorgeant de détails, le soft est un régal visuel qui ravira les nostalgiques, mais pas seulement.
Gameplay/Scénario: 15/20
Mélange habile de metroidvania et de progression à la Zelda, le jeu ne fait rien de bien original, mais le fait admirablement bien, le tout sur fond d’un scénario tout aussi classique mais amené par des dialogues souvent drôles.
Bande-Son: 16/20
Comme toujours, les compositions de Jake Kaufman sont un modèle d’efficacité, mêlant sonorités orientales et old school.
Durée de vie: 13/20
Pas bien long et composé de nombreux allers-retours parfois fastidieux, le jeu est suffisamment bien construit pour donner envie de le parcourir jusqu’au bout, voire de s’y replonger en mode New Game +quand son souvenir se sera quelque peu estompé.
Note Globale N-Gamz.com: 15/20
Sans être dénué de menus défauts, ce Shantae and the Pirate’s Curse est une nouvelle preuve du talent indéniable de Wayforward et du charme de l’univers de Shantae et fait donc figure de must pour les amateurs de plate-forme 2D, à condition d’être ouvert à l’exploration.