Le 29 mai, Bigben Interactive nous a offert un petit trip parisien pour découvrir tout son catalogue E3 2018 deux semaines avant l’heure, et s’il y avait du lourd avec la présence de V-Rally 4 ou encore Warhammer: Chaosbane, un titre a tout de suite attiré l’oeil de votre humble serviteur par son statut de jeu d’enquête horrifique: Sinking City! Développé par Frogwares, les petits gars derrière les derniers opus des jeux d’enquête Sherlock Holmes, le titre nous propose un Open World où se croisent recherche d’indices, séquences de TPS et thriller psychologique en plein coeur de l’univers torturé imaginé par… H.P. Lovecratf! Quand Cthulhu rencontre un détective encore plus badass que ce cher Mister Holmes, ça nous donne… un jeu qu’il nous tarde déjà de tester!
Oakmont, une petite ville de la côte est des U.S.A., dans les années 20. Isolée du reste du continent par une inondation surnaturelle, la bourgade a vu apparaître des êtres hybrides issus de l’océan ainsi que tout une série d’abominations créées par l’imaginaire torturé de H.P. Lovecraft. C’est dans cette ambiance poisseuse et terrifiante que vous allez incarner Charles W.Reed, un détective amnésique aux méthodes pas très catholiques, qui va tenter de comprendre ce qui se passe et surtout… ce qui l’a amené dans cette galère sans nom!
En compagnie d’un développeur de Frogwares, studio à qui l’on doit l’excellente série vidéoludique des Sherlock Holmes, nous avons pu voir une mission résolue de deux façons différentes, laquelle consistait à enquêter sur la disparition d’un homme dénommé Harry Evans, près du marché aux poissons. Rien qu’en questionnant l’épouse éplorée, on peut constater que le travail sur les visages des protagonistes du soft est aussi réussi que dans les précédents jeux du studio puisqu’il permet de discerner comme il se doit les subtilités dans le langage non verbal. D’ailleurs si vous y prêtez attention, peut-être comprendrez-vous que la jeune femme… vous ment royalement!
Dans le premier run, nous avons cependant cru la dame sur parole mais lui avons monnayé nos services contre un bibelot qu’elle chérissait (yes, on est des vrais badass nous, mwahahaha… euh…). De quoi sortir en ville pour admirer la taille plutôt imposante de l’Open World. Chacun des 7 districts de Oakmont propose ainsi une ambiance bien spécifique mais surtout, est entouré d’eau! Il va donc falloir utiliser une barque motorisée pour voyager d’une zone à l’autre, et le tout sans marqueur sur la carte! Et oui, les devs veulent que vous cherchiez et surtout que vous notiez le moindre indice pour savoir où vous diriger.
Visuellement, il faut bien avouer que si l’Open World jouit de nombreux détails, on sent que le studio est un peu à la peine avec son moteur 3D. Gros bugs de collision, framerate à la ramasse, soucis de caméras et animation un peu trop mécaniques. Tout cela passait dans l’univers plus étroit et moins « action/exploration » d’un Sherlock Holmes, mais là ça pique un peu. Cependant, le titre ne sort qu’en mars 2019, ce qui laisse largement le temps aux programmeurs pour améliorer tout ça.
Toujours est-il que l’enquête nous emmène dans une sombre bâtisse fermée à clef, dans laquelle nous parvenons quand même à nous introduire par le balcon grâce à une voiture abandonnée là (escalade power!). A l’intérieur, on trouve un corps méconnaissable, gisant dans une mare de sang. Et c’est là que l’expérience acquise par Frogwares sur la saga Sherlock Holmes joue plein pot puisque vous allez pouvoir, en recueillant le plus d’indices possibles sur la scène de crime, faire jouer votre capacité « imagination » pour visualiser ce qui a pu se passer, et le remettre dans l’ordre chronologique afin d’en arriver à une conclusion essentielle à la suite de votre aventure. Une phase terriblement jouissive qui pourrait même vous permettre… de vous tromper de criminel!
De là notre cher détective déclenche une arrivée massive de créatures ténébreuses pour un autre type de gameplay: le TPS, qui se révèle classique en diable, voire même très moyen. Frogwares s’essaie à des genres qu’il ne maîtrise pas et cela se sent, mais au moins ça varie les plaisirs.
Une fois les monstres occis, il va falloir penser à votre état de santé mentale car chaque confrontation avec des éléments paranormaux va altérer votre psyché, vous faisant entendre des hallucinations auditives ou voir des choses qui n’existent pas. Si le concept est poussé comme il faut, on pourrait vraiment avoir quelque chose d’aussi bon que Eternal Darkness dans ce type d’immersion vers la folie.
La démo s’achève avec une recherche d’emblème dans les archives de la bibliothèque (Sherlock Style à nouveau), notre héros tombant ensuite dans un guet-apens organisé par la populace locale, sans doute pour être sacrifié à la divinité du coin, avant un cliffhanger haletant que l’on taira ici pour ne rien spoiler. Cerise sur le gâteau: nous avons le temps de faire un second run avec des choix totalement différents, nous permettant même de prédire le guet-apens pour prendre les criminels à leur propre piège. Jouissif!
Bref, sur le plan de l’ambiance visuelle et scénaristique, on peut faire confiance à Frogwares pour nous livrer un Sinking City digne de l’esprit torturé de H.P. Lovecraft. Reste à voir si la technique et les phases TPS suivront mais vu le temps qu’il reste aux développeurs pour peaufiner tout ça, on a envie d’y croire… pas vous?
La Bande-Annonce
La Note Preview N-Gamz: 4/5