Review

Nostalgie quand tu nous tiens! Il y a des jeux qui marquent les esprits, dont on regrette de ne jamais avoir vu de suite et que l’on n’hésite pas à réinstaller de temps en temps malgré des graphismes dépassés, en ressortant nos vieilles bécanes de l’après-guerre. Dungeon Keeper fait partie de ses titres et ça tombe bien: le soft qu’on va vous tester à l’instant en est un digne successeur! Vous êtes toujours prêt à gifler vos larbins ? Alors embarquez avec nous pour une guerre sans merci contre… les gentils héros!

Sortez les pioches !

Jouer le méchant et ériger le plus puissant des donjons… ça ne vous rappelle rien?

Petit cours d’histoire: on prend ses cahiers et on écrit ! War for the Overworld étant d’emblée considéré comme le digne héritier de la série Dungeon Keeper, il me semble normal de vous raconter la genèse de cette dernière, désormais mythique. L’aventure a débuté en 1997, par un jeu de stratégie signé Peter Molyneux (que l’on retrouve aussi derrière les Black & White, Fable ou le plus récent Godus), développé par Bullfrog et édité par Electronic Arts. Le concept vous faisait incarner… le méchant parce que c’est nettement plus badass ! Vous deviez conquérir et fonder votre royaume en créant des donjons, en attaquant vos ennemis et en empêchant les gentils héros de venir vous botter les fesses. Un deuxième opus a vu le jour en 1999. Il comprenait une vidéo annonçant le troisième épisode qui devait s’appeler…War for the Overworld! Hélas, ce dernier n’a jamais vu le jour.

Du moins jusqu’à ce qu’une campagne Kickstarter pointe le bout de son nez en fin d’année 2012. Après avoir rencontré un grand succès, le projet de Subterranean Games s’inspirant de Dungeon Keeper, StarCraft, Overlord et Evil Genius, a fini par débarquer sur Steam le 2 Avril dernier. Reprenant les bases du titre originel de Bullfrog, en ajoutant quelques nouveautés, War for the Overworld devrait séduire les fans de la première heure et les petits curieux n’ayant jamais tenté l’aventure.

La domination en dix leçons

Les filons du mal sont la clé de voûte du gameplay

War for the Overworld est un jeu de stratégie en mode god game. Comprenez par là: c’est vous le patron, vous faite ce que vous voulez, vous construisez, donnez les ordres et ceux qui s’élèvent contre vous vont comprendre le sens du mot douleur. Le scénario est plutôt simple et reprend le postulat des Dungeon Keeper. Vous êtes le seigneur du mal, vous revenez d’un séjour dans les limbes (Ici appelé « L’Ether ») et les gentils ont méchamment repris du terrain ! Le cœur de votre donjon bat énergiquement et n’attend que vous. Bref, le royaume a besoin de votre emprise pour démontrer que le temps des poneys est désormais révolu ! Vous allez devoir partir en croisade à travers 13 missions comprenant chacune un objectif principal qui évoluera au fur et à mesure de votre avancée, et des missions annexes facultatives. Lors de votre progression vous débloquerez de nouvelles salles, qui à leur tour débloqueront de nouvelles créatures dociles prêtes à tout pour vous servir. Vous trouverez aussi tout un panel de sorts, pièges et rites démoniaques qui vont vous aider à attaquer le donjon de votre ennemi mais surtout à défendre le vôtre !

Le principe, vous l’aurez compris : construire votre chez vous, prospérer, faire monter en niveau vos diverses créatures et aller humilier le voisin en lui piquant ses terres, détruisant ses fidèles créatures et violant ses chèvres (bon ok…ça…c’est pas possible…). Bref, lui démolir le cœur de son donjon avant qu’il ne se charge de faire la même chose…chez vous !

C’est l’heure de creuser !

Aménagez correctement votre donjon pour faire la peau aux ennemis. Tout se fait de façon très intuitive.

Le jeu se divise en plusieurs phases: la première est de bâtir et aménager votre donjon. Chaque salles a son utilité et attire sa propre créature, voire même, pour certaines, vous permet de débloquer des objets. Par exemple, la forge vous donne l’accès à la construction de pièges et de portes alors que la salle des archives vous offrira la possibilité de percer les secrets des artefacts que vous trouverez lors de vos excavations dans les galeries. Le laboratoire, quant à lui, vous servira à fabriquer des potions de toutes sortes tandis que la salle de torture porte à merveille son nom et vous proposera soit de tuer soit de corrompre les ennemis que vous aurez capturés. L’avancée dans les missions débloque de plus en plus de salles, de sorts, de moyens de défense que vous trouverez dans les filons du mal. Je m’explique: vos actions vont faire monter une jauge. Quand elle atteint son maximum, vous gagnez un péché à dépenser dans ces fameux filons. On vous le certifie: tout se fait de façon très intuitive. Vous cliquez sur une case, vos larbins s’exécutent, creusent, revendiquent les terres en votre nom et fortifie vos murs (entre autres). Pour construire une salle, rien de plus simple: vous sélectionnez celle que vous désirez construire, puis vous cliquez sur la zone à couvrir et paf, voilà votre pièce flambant neuve.

Vos créatures vont vite rappliquer en empruntant les portails que vous aurez annexés. Elles sauront quoi faire une fois installées chez vous. Elles s’entraîneront jour et nuit, faisant ainsi monter leur niveau. Profitez de votre temps de répit pour installer des moyens de défenses ou d’attaques ou encore créer des potions qui vous permettront de mettre toutes les chances de votre côté. Ensuite vient la phase la plus marrante: attaquer votre ennemi, lui prendre ses terres et l’humilier bien gentiment. Il faudra répéter ce schéma au cours de toutes les missions mais n’allez pas croire que cela sera simple… la difficulté ira en augmentant.

Une succube, un nécromancien et un vomito rentrent dans une taverne…

On déplore des bugs frustrants et un humour moins incisif, mais la Dungeon Keeper's Touch est visuellement présente

Les graphismes de War for the Overworld ne sont pas à tomber par terre, c’est un fait, mais ils ont su conserver le charme d’époque des Dungeon Keeper. On reste donc sur du sombre, du glauque, ce qui n’est pas un défaut puisque c’est justement complètement dans le thème. De jolis effets de lumières et des textures soignées permettent au soft de gagner en crédibilité et en identité histoire de ne pas être un simple clone tout bête de la saga dont il peut se vanter être le fière descendant.

La bande-son, elle, est agréable d’autant que Richard Ridings, alias la voix du mentor dans les deux Dungeon Keeper, est de retour pour incarner le narrateur! Hélas, bien que l’humour soit présent, il n’est pas aussi incisif qu’à l’époque même s’il parviendra à vous tirer des sourires entre l’administration d’une bonne paire de claques à l’une de vos créatures trop décontractée à votre goût ou la construction de votre royaume. Les bruitages sont bons et pour les connaisseurs, vous feront faire un bon de plus de quinze ans dans le temps.

Malheureusement, et pour rester dans le domaine de la réalisation, je n’ai pas que du bon à vous annoncer. En effet, je préfère vous mettre en garde: les plantages sont légions et les bugs vous effraieront plus que l’armée ennemie. Un ou deux exemples? Trop de monde sur une même partie du donjon et vous vous ferez tout simplement éjecter du jeu! Autant dire que si vous n’avez pas pensé à sauvegarder, vous allez devoir vous recoltiner la mission complète. Bug plus démoniaque peut-être ? Imaginez que vous avez réussi à finir votre quête, il ne vous reste qu’un objet à poser afin d’en finir avec l’objectif final. Mais allez savoir pourquoi, la mission a décidé de rebooter en permanence, vous redonnant la quête depuis le départ. Bon, dans le doute, on charge une ancienne partie, et bien non, bug toujours présent. Comment faire alors ? Vous êtes si proche de la fin. Et bien vous allez tout recommencer voyons, c’est tellement addictif (un poil ironique bien que le soft soit en effet addictif)! Le jeu laisse donc clairement une impression de pas fini, comme s’il était en phase de bêta test. Bon, la bonne nouvelle c’est que les mises à jour pleuvent quasi quotidiennement, le développeur semblant plutôt à l’écoute de ses joueurs. Bref, vous voilà prévenu.

Mécréant, va faire un tour dans l’Ether !

Qu’il est plaisant de retrouver un Dungeon Keeper (non, je ne mettrai pas de « -like » derrière, car on est vraiment dans une digne succession)! L’ambiance, le style de jeu particulier, tout y est et c’est vraiment agréable. Le soft est plutôt bien pensé dans son gameplay mais sa réalisation est clairement à revoir tant les bugs pleuvent. Ils ne vont pas jusqu’à ôter tout fun ingame mais peuvent clairement agacer par moment. Alors certes, on pourrait conclure sur un constat mitigé, mais il y a tellement de potentiel dans ce War for the Overworld que je me dois de vous le conseiller sous deux options: pour les septiques, attendez l’arrivée des prochaines mises à jour avant de franchir le pas. Pour les plus impatients, vous savez ce qui vous attend: quelques couacs certes, mais énormément de plaisir sadique!

La bande-annonce

Réalisation: 14/20

Le soft n’est pas vilain, certes, mais n’est pas non plus à la hauteur des derniers titres sortis. On apprécie néanmoins que la patte graphique respecte la saga Dungeon Keeper et que les effets de lumière soient vraiment travaillés. Par contre, on regrette les gros lags lors de combats plutôt costauds et les bugs très gênants que l’on rencontre de temps à autre.

Gameplay/Scénario: 17/20

Le scénario, même s’il est basique et reprend clairement le principe et l’esprit des Dungeon Keeper, est plaisant à parcourir. Entre nous, qui n’a jamais rêvé d’incarner le gros méchant ? Le gameplay est simple, facile et rapide à prendre en main. On pige vite le truc mais il faudra tout de même réfléchir avant de se lancer à l’assaut du donjon ennemi. Ensuite, le côté addictif sadique fait le reste! Par contre, le level design est parfois mal pensé et on aurait aimé des maps plus grandes permettant la construction de donjons plus étendus.

Bande-Son: 15/20

La bande-son est de bonne facture: des bruitages qui nous rendent nostalgique, des sonorités que l’on se plait à retrouver ou à découvrir, et la voix de celui qui nous avait guidé à l’époque des DK (et le bruit des baffes toujours aussi plaisant).

Durée de vie: 14/20

Selon votre vitesse de progression, votre facilité à prendre le jeu en main, comptez entre 20 et 30 heures pour les 13 missions à parcourir. Ce qui est un peu short. Un DLC est déjà prévu. Les autres modes et le multijoueur (enfin si vous arrivez à finir votre partie car des bugs sont présents ici aussi) feront grossir à vu d’œil la durée de vie du soft.

Note Globale N-Gamz.com: 13/20 en l’état et 17/20 avec mises à jours régulières

Je m’explique pour cet étrange système de notation: en effet, en l’état je suis obligée de descendre la note de War for the Overworld à cause des bugs bien trop frustrants par moments. Je ne peux pas garantir qu’ils disparaîtront tous et que les développeurs vont continuer à s’acharner sur ces petits soucis qui plantent le soft. Je l’espère et ça m’a l’air en très bonne voie mais je ne peux rien affirmer. Néanmoins, le titre est tout de même très bon et reprend fidèlement les mécaniques des Dungeon Keeper. En clair si vous êtes fana du genre et patient, je vous conseille de foncer sur Steam. Mais si vous êtes réticent et préférez avoir un jeu pleinement opérationnel, attendez bien sagement. War for the Overworld possède un potentiel énorme…à voir si les devs vont l’exploiter !



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LadyDisturbed
Jeune sœur de bataille, dévoreuse de romans à la vitesse de la lumière et fanatique de jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance... voilà ce qui pourrait résumer de façon rapide votre petite rédactrice. Les mangas ne me font pas peur, la couture et le cosplay sont mon lot quotidien, l'écriture de fan fiction m'occupe et je rêve et vis dans un monde fait de fantasy et de science-fiction où les princesses Disney ont leur place. Éclectique, je suis ouverte à tous types de jeux, allant du RPG au FPS en passant par le Visual Novel, les MMO ou encore les jeux de stratégie, tout en voguant dans les eaux troubles des jeux indépendants que je me plais à vous faire découvrir. Je ferai tout ce qui est possible pour être juste dans mes jugements, et puisse le sort vous être favorable !