Review

Des zombies, des zombies, encore des zombies…À croire que les bougres ont pris la place des aliens et des nazis comme chair à canon préférée des développeurs. Au milieu de cette masse grouillante, difficile de tirer son épingle du jeu, tant les softs dédiés aux bouffeurs de cervelles semblent se multiplier aussi rapidement que le virus propagé par leur morsure. C’est pourtant ce qu’ont essayé de faire les développeurs de Undead Labs avec State of Decay, une épidémie zombiesque vue sous l’angle de l’open world. Pari gagnant ?

Ceeeeerveeeauuuu…

Le massacre de zombies peut se pratiquer en voiture comme à pieds

L’histoire se résume à l’essentiel : dans une Amérique ravagée par une terrible épidémie provoquant la résurrection des morts en leur refilant au passage une sacrée faim, les survivants tentent de survivre coûte que coûte et de maintenir un semblant de civilisation.

Contrairement à un The Walking Dead, le scénario et le caractère des différents personnages passent au second plan,  les développeurs préférant privilégier la communauté à l’individu. C’est d’autant plus compréhensible lorsque l’on sait qu’au cours de sa longue gestation, le soft est passé d’un projet de MMORPG à un jeu en monde ouvert jouable uniquement en solo.

Esthète of decay ?

Évacuons immédiatement ce qui fâche : comme un mort-vivant déambulant avec une jambe en moins et la mâchoire arrachée, State of Decay est visuellement repoussant. Textures datées, framerate souffreteux, clipping permanent, bugs en tout genre (de collision, de script,…) et univers générique se partagent la vedette pour un résultat apte à décourager les joueurs regardants à ce niveau.

Pourtant, la patte visuelle n’est pas dénuée d’un certain charme. Exit les déprimantes nuances de gris et de brun récurrentes dans ce genre de softs, Undead Labs ayant opté pour des couleurs plus vives et finalement plutôt agréables à l’œil. Rafraîchissant, mais pas suffisant pour compenser les énormes problèmes techniques du titre. Heureusement, le jeu a bien d’autres atouts dans sa manche.

Quand les Sims et Animal Crossing rencontrent les zombies

La gestion de vos provisions fait partie intégrante du gameplay

On pourrait décrire State of Decay comme une simulation de survie en milieu apocalyptique. L’appellation peut paraître farfelue, mais elle prend tout son sens  une fois la manette en mains. Fort logiquement, vous pouvez donc abandonner tout souhait d’évoluer seul. Le personnage que vous contrôlez au début du jeu rejoindra bien vite d’autres survivants ayant pris place dans un refuge, et la recherche de nouveaux compagnons d’infortune sera un des objectifs principaux tout au long de votre périple. Pour faciliter la recherche, la carte peut être parcourue à pieds et à bord des divers véhicules rencontrés sur le chemin, en veillant toutefois à ne pas tomber en rade en plein milieu d’une zone infestée. On appréciera d’ailleurs la physique des véhicules, dont la conduite se révèle sans fausse note, hormis quelques inévitables bugs comme signalé plus haut. 

Une fois des relations nouées avec d’autres protagonistes, vous pourrez les sélectionner à la volée pour en prendre le contrôle. Parce qu’évidemment, courir dans tous les coins en tuant du macchabée, ça crève, d’où le besoin pour chaque survivant de veiller à ce que son état de fatigue n’atteigne pas un niveau critique, sous peine de voir sa résistance fortement diminuée. Heureusement, des items tels que des thermos de café ou des boissons énergisantes permettront récupérer immédiatement de l’endurance. Encore faut-il en dégoter…

Et c’est là qu’intervient une autre caractéristique très importante du soft : pour espérer survivre, il ne faudra pas hésiter à aller piller les habitations des environs, en prenant le risque d’alerter des hordes déchaînées. Lorsque vous fouillez une cache, vous avez la possibilité de le faire lentement et sans bruit, ou rapidement et bruyamment, ce qui aura pour conséquence d’alerter les créatures présentes aux alentours. Au final, tout est ici affaire de choix. Allez-vous recruter tous les survivants des environs, au risque de vous retrouver en surnombre dans votre Q.G et de menacer le moral de vos compagnons, ou abandonnerez-vous lâchement les pauvres hères qui implorent votre secours ? Privilégierez-vous l’installation d’un garage pour améliorer votre véhicule au détriment d’une infirmerie ? Plus que le massacre de zombies à l’aide d’armes au corps à corps  (qui se détruisent à force d’utilisation) ou de flingues (bruyants et aux munitions limitées), c’est donc bien cet aspect gestion qui donne au joueur de State of Decay l’envie d’y consacrer  une bonne partie de son temps.

Oh my God, they killed *insérez le nom du personnage décédé* ! You bastards !

Malheureusement, le jeu se montre bien faible graphiquement

Vous croyez vos petits protégés à l’abri une fois votre console éteinte ? Pauvres inconscients ; le monde est en évolution permanente, même lorsque vous êtes loin du pad. Concrètement, cela veut dire que vous pouvez vous attendre à de bien mauvaises surprises en rallumant la machine, comme le décès de certains personnages. Rageant, mais bien pensé.

Parce que oui, dans ce monde cruel, la mort est irrémédiable. Imaginez : vous faites le malin avec votre personnage dont vous avez passé des heures à booster les compétences (attaque, défense, endurance, …) et vous vous lancez à l’assaut d’une horde. Pas de bol, votre machette rend l’âme et vous avez oublié de vous équiper d’anti-douleurs. Dans ce cas, c’est adios, amigo. Le jeu sauvegarde et vous voilà en deuil. Ne vous reste alors plus qu’à récupérer son sac à dos et entraîner à nouveau d’autres personnages en étant un peu plus prudent lors de vos virées.

Si ce concept incite vraiment le joueur à la prudence durant un certain nombre d’heures et le poussera à sélectionner attentivement son survivant en fonction de la mission à venir, on regrettera que la montée de ses stats  provoque au final l’impression de contrôler un gros bill invincible à condition d’être bien équipé. Dommage pour la tension.

L’immersion est pourtant bien présente et renforcée de fort belle manière par une ambiance sonore très réussie, que cela soit au niveau des musiques, globalement discrètes mais intenses dans les moments critiques ou des doublages anglais (sous-titrés en français, parfois de manière assez hasardeuse malheureusement) convaincants. Du très bon travail.

Download of the Dead

Inutile de s’attarder sur tous les détails composant ce State of Decay, le plaisir de la découverte faisant partie intégrante du soft. Sachez juste que si ces quelques lignes vous ont donné l’eau à la bouche, vous risquez fort de passer outre ses nombreux défauts techniques pour consacrer de nombreuses heures à la chasse aux zombies et aux provisions. Quand on aime, on ne compte pas.

Le gameplay

Réalisation: 11/20 

Terriblement à la traîne techniquement, bourré de bugs et de soucis de framerate, le soft ne peut compter que sur ses couleurs plus chatoyantes qu’à l’ordinaire pour convaincre un minimum sur l’aspect purement visuel. Mais tout comme la vérité, l’intérêt est ailleurs.

Gameplay/Scénario: 15/20  

Le scénario se résumant aux grands classiques du genre, n’espérez rien de réellement engageant de ce côté. Le gameplay est autrement plus fouillé : entre le confort de vos survivants, l’amélioration de leurs capacités, la collecte de ressources et tant d’autres éléments à gérer, on s’ennuie très rarement devant son écran.

Bande-Son: 15/20   

Qu’il s’agisse du doublage anglais, des effets sonores ou de la bande originale, le tout a bénéficié d’un grand soin et met immédiatement dans le bain.

Durée de vie: 16/20 

Si vous accrochez au concept du jeu, préparez-vous à accumuler les heures de jeu comme un zombie multiplie ses pauvres victimes. On n’est évidemment pas à l’abri d’une certaine lassitude, mais un jeu proposé pour environ 20 euros capable de vous monopoliser durant plusieurs dizaines d’heures, on appelle ça un bon rapport qualité/quantité/prix.

Note Globale N-Gamz.com: 15/20 

Impossible de fermer les yeux sur ses innombrables défauts techniques. Et pourtant, grâce à son aspect gestion élaboré, ce State of Decay s’impose comme une vraie bonne surprise capable de vous agripper des heures durant pour peu que vous lui pardonniez ses malheureuses imperfections. Pour environ 20 euros, on a déjà vu pire investissement.



About the Author

Guib
Accro (mais sainement ; et oui, amis journalistes, c’est possible) aux jeux vidéo depuis le jour où j’ai reçu ma Super Nintendo accompagnée de Super Mario All Stars à l’âge de 6 ans, je suis passionné par les jeux de plate-forme, mais pas uniquement. Peu importe le genre, je suis surtout intéressé par les titres qui ont une âme et qui dégagent une réelle personnalité. Quelques-uns de mes jeux cultes : Yoshi’s Island, Beyond Good & Evil, Ico et les jeux Rockstar (oui, ça tranche avec le reste mais ces gars-là m’ont rarement déçu). J’ai aussi une petite faiblesse moins avouable pour les jeux nanars descendus par la plupart des testeurs, mais chut. Etant fan de cinéma fantastique et écrivant depuis quelques mois des critiques de films, j’ai eu envie de me diversifier et de me lancer dans le test de jeux vidéo, et me voilà !