Le warrior silencieux

Histoire d’ouvrir les hostilités, Sniper Ghost Warrior 3 nous envoie dans une phase prologue où notre personnage, Jon North, accompagné de son grand frère Robert se retrouve en pleine mission à la frontière russo-ukrainienne. Bien entendu, rien ne va se dérouler comme prévu et nous assisterons, impuissant, à l’enlèvement de notre frère par un certain Vasilisk. Il faudra donc s’armer de courage et de munitions pour le retrouver et, par la même occasion, se venger. Le but de cette phase sera de vous apprendre à manier les mécaniques de base du jeu : marcher, sauter et grimper, viser, utiliser votre drone, activer le mode reconnaissance et analyser des empreintes, éliminer un ennemi. Bref, vous avez saisi le concept.

One shot !

« Il est toujours bon de bien s’entourer ! »

Côté gameplay, le titre vous offre la possibilité de jouer l’infiltration pure en piratant des caméras, en éliminant vos ennemis discrètement ou encore en essayant de trouver un chemin détourné pour atteindre votre objectif… mais vous pouvez aussi vous amuser à tuer tout ce qui passera à proximité de votre viseur ou de votre arme de corps à corps (cette pratique étant beaucoup plus sportive). L’intelligence artificielle possède d’ailleurs un angle de vue correct et vos ennemis seront capables de vous détecter, ou encore de suspecter votre zone de présence, de façon plutôt réaliste tout en vous envoyant une jolie dose de mortier en pleine figure.

Vous pourrez de fait aborder chaque mission de la façon qu’il vous plaira pour ce jeu divisé en 4 actes composés de quelques missions principales ainsi que d’une ou deux quêtes annexes. Certaines missions vous proposeront ainsi comme objectif secondaire de ne pas provoquer d’alerte ou encore de ne blesser aucun civil. Vous aurez également la possibilité de remplir des objectifs secondaires (des criminels à abattre) ou encore de vous focaliser sur les points d’intérêts visibles un peu partout sur la map et qui vous ouvriront l’accès à certains lieux secrets avec des objets à trouver ou des quêtes dans lesquelles vous devrez sauver des civils, voire même attaquer des bases ennemies pour le plaisir. La vaste carte Open Worold se divise en trois zones distinctes qui se débloqueront et fur et à mesure de votre progression dans l’histoire. Pour les plus impatients, des zones de voyages rapides situés sur des camps de base répondent à l’appel et un véhicule vous attendra systématiquement pour finir le trajet à parcourir. On va pas se fouler… on est là pour tuer!

« Le drone, un petit outil bien pratique ! »

Ces fameux camps se composent d’un lit rudimentaire vous permettant de vous reposer et de récupérer de la santé (ainsi que d’obtenir une petite sauvegarde) et d’un établi où vous pourrez crafter des balles (par exemple pour marquer un ennemi), des flèches ou des objets de soins. Les ressources permettant ce craft se trouveront sur vos ennemis, dans des boîtes, voire même dans certains points d’intérêts. Vous trouverez également une cache d’armes qui vous permettra d’acheter de nouvelles armes (pistolets, arc, couteau, grenades, C4), un gilet pare-balle et des accessoires pour votre drone, et d’améliorer tout cela (chargeur de plus grande capacité, camouflage, réparation du silencieux). Il y aura également un ordinateur portable pour choisir votre mission. Bref, du bon matos.

Au niveau des sensations, la possibilité d’évoluer dans un monde ouvert est un régal et une grande première pour la série. Vous pourrez ainsi faire l’ascension des formations rocheuses afin d’obtenir un meilleur angle de tir avant de les descendre en rappel ou d’utiliser une tyrolienne. Le mode reconnaissance vous sera d’ailleurs très utile afin d’afficher en surbrillance les façades pouvant être escaladées, les traces de pas à analyser ou encore les malles contenant ressources et objets. Vous pourrez également déployer votre petit drone afin qu’il marque les ennemis présents ou qu’il pirate à distance les caméras (attention à sa maniabilité qui vous demandera un temps d’adaptation).

« Le monde est plus vaste… à vous de le dominer »

Passons maintenant à ce qui fait le sel du jeu : les séquences de tir! En mode normal, vous aurez la possibilité, en retenant votre respiration, de voir apparaître un petit cercle rouge symbolisant le décalage qu’aura votre balle en comparaison avec votre viseur. Il vous sera également loisible de zoomer et, de là, de nombreuses petites choses seront à prendre en compte, comme l’élévation par exemple (distance de tir). N’hésitez d’ailleurs pas à stabiliser votre sniper en vous posant sur une surface plane. Une fois votre tir parti, et si vous faites un « headshot », vous pourrez admirer le magnifique ralenti de votre balle qui fonce droit vers le crâne de votre ennemi… purement jubilatoire au départ, cette featurette peut hélas devenir lassante à la longue. Une killcam un peu plus variée n’aurait pas été de refus.

De nombreuses autres fonctionnalités vous attendent : vous pourrez ainsi interroger un ennemi pour obtenir des informations (emplacement d’objets cachés, renseignements sur les adversaires ou sur l’objectif) en le surprenant de dos ou encore pirater des caméras afin qu’elles ne vous détectent pas. Et à chaque fin de mission, une petite fenêtre s’affichera avec des stats comme votre précision au fusil, les opposants que vous avez éliminés ou encore ceux tués au corps à corps. Un système de gain d’expérience vous apportera qui plus est des points à dépenser dans 3 branches distinctes : Sniper, Fantôme et Guerrier. Vous pourrez, à partir de là, choisir de faire moins de bruit quand vous sautez, subir moins de dégâts si quelque chose explose près de vous ou encore détecter la silhouette des soldats à travers les murs. Les trophées, quant à eux, vous demanderont des choses basiques telles que neutraliser 100% des ennemis recherchés en une partie ou encore obtenir toutes les armes. Mention spéciale d’ailleurs au trophée « Eponge à balles » qui vous demandera de survivre à 500 coups en une partie ou encore au « Marche en crabe » qui vous fera parcourir 1km accroupi en une partie!

Le fantôme de Georgie

« Graphiquement, le titre est plutôt réussi »

Côté graphisme, le jeu est beau et les effets de lumières sont délicieusement appréciables. Le charme d’une montagne enneigée ou d’un coucher de soleil ne manquera pas de vous laisser pantois d’admiration dans ce monde vaste, certes, mais un peu pauvre en population en dehors des villages. Malheureusement, le titre comporte des bugs comme des textures qui ont du mal à se charger, une végétation peu animée, des mouvements étranges lorsque vous grimpez des échelles, etc… On sent un vrai manque de moyens comparé aux ambitions Open World et c’est dommage. Même les cinématiques qui entrecoupent l’histoire font parfois grise mine, c’est dire. Autre point négatif: les temps de chargement au lancement de votre partie ou quand vous désirez changer de map sont affreusement longs! Honnêtement, vous avez largement le temps d’aller vous chercher un café ou de donner à manger à votre animal de compagnie!

Les musiques, quant à elles, se révèlent assez réussies et améliorent une atmosphère déjà pleine de charme. Les effets sonores sont bien réalisés, que ce soit pour votre ennemi qui marche ou encore le son de la pluie en passant par les bruits d’explosions. Allongez-vous sur le sol pour attendre votre cible et, en attendant, profitez donc du chant des grillons, ça vous détendra tiens! Bref, entre la chanson du menu et la bande-son, vous vous sentirez bien en Georgie.

Dernier point négatif : pas de multi au lancement. En effet, les développeurs ont précisé avoir voulu se concentrer sur le mode solo afin de donner la meilleure expérience de jeu possible. Et c’est tout à leur avantage, certes, mais dans ce cas pourquoi ne pas retarder la sortie?

Snipe pour cent !

Sniper : Ghost Warrior 3 est sincèrement un bon jeu pour tous les amateurs de sniper et de frag silencieux qui rêvent de pouvoir choisir entre l’action et l’infiltration. Malgré les quelques soucis techniques cités plus haut (bugs, temps de chargement trop longs, crashs), le titre est loin d’être déplaisant grâce à son aventure entraînante et son petit côté Far Cry qui vous garantira entre 10 et 15 heures de jeu si vous n’effectuez que la campagne. Les développeurs de Rebellion s’en sortent bien, même sans mode multijoueurs, mais on sent vraiment trop le manque de moyens humains et financiers pour mener à bien un tel projet d’Open World.

La bande-annonce