Review

Avec Naruto, le manga One Piece berce depuis de nombreuses années toute une génération d’otakus comme Dragon Ball l’a fait pour la génération précédente. Imaginées par Eiichiro Oda, les aventures du pirate Luffy et de ses amis ont su se décliner sous plusieurs formes telles que l’anime, les goodies en tous genres ou encore les jeux vidéo. C’est justement le cas de ce One Piece Unlimited World Red Deluxe Edition, portage Switch (et PS4) d’un très bon jeu PlayStation 3, accompagné de tous ses DLC. La nouvelle console de Nintendo se montre-t-elle sous son meilleur jour avec ce titre au rendu très proche de l’animé?

À l’abordage !

« Red, le grand méchant d’un scénario complètement inédit! »

Le manga One Piece est sorti au Japon en 1997, puis en 2000 chez nous (et oui, ça ne nous rajeunit pas !). Il a très vite su conquérir les fans et a suivi la filière habituelle pour tout shonen qui marche un peu : l’adaptation en jeu vidéo ! Bandai (depuis devenu Bandai Namco), qui s’occupait déjà de la licence Dragon Ball pour les goodies et supports vidéoludiques, a senti la bonne affaire et s’est accaparé l’œuvre de Eiichiro Oda, avec plus ou moins de succès. En 2014, c’est Ganbarion qui s’est vu confier la lourde tâche de donner vie à Luffy et son équipage sur nos consoles de jeu avec un Unlimited World Red qui nous avait séduit par sa réalisation et son histoire inédite. Aujourd’hui, le titre nous revient sous la forme d’une édition Deluxe disponible sur Nintendo Switch (et PS4), incluant tous les DLCs et un petit boost de résolution/framerate plutôt sympathique. On replonge?

Dans One Piece : Unlimited World Red, vous accostez avec l’équipage du Chapeau de Paille sur une île mystérieuse dont la seule Cité se nomme Transville. Une fois à terre, les membres de votre fine équipe décident de vaquer à diverses occupations de détente, mais se font hélas tous capturés, à l’exception de… Luffy (vous l’aviez parié, non ?) qui se voit prévenir de la menace pesant sur ses amis par Pato, le raton laveur. Vous voilà donc parti à la recherche de vos compagnons au travers d’univers directement issus de la série tels que Punk Hazard, Drum, Skypiea, etc… qui se matérialisent étrangement sur l’île. En chemin, vous ne tarderez pas à faire connaissance avec l’instigateur de tous ces événements : un mystérieux pirate prénommé Red, dont la puissance est équivalente à celle de Barbe Blanche ou Gol D. Roger, c’est dire ! Mais que vous veut-il ? Quel est son plan ? A vous de prendre les commandes de vos héros favoris pour éclaircir ce mystère.

L’homme Caoutchouc !

« Un jeu d’action-aventure mâtiné de RPG pour un résultat plus que convaincant! »

One Piece : Unlimited World Red se présente donc sous la forme d’un jeu d’action-aventure en 3D. D’emblée, la prise en main se fait très rapidement grâce à un tutoriel qui vous expliquera les bases du déplacement et du combat, et surtout le concept essentiel du soft : les « mots » ! De plusieurs catégories, vous les découvrirez dans les coffres disséminés au travers des niveaux que vous explorerez. Ils permettent aussi bien de débloquer des Lexicrans (murs vous empêchant d’avancer) que d’apprendre de nouvelles attaques spéciales pour vos héros. Certains peuvent même, une fois « équipés », vous procurer des bonus temporaires ou permanents tels qu’une augmentation de vos points de vie, de votre attaque, de votre défense, etc … Un vrai petit côté RPG d’autant que ces « mots » sont spécifiques à chaque personnage. En parlant de personnages, sachez que vous formerez en général une équipe de trois héros, interchangeables entre eux à tout moment, exploration ou combat. Chaque protagoniste dispose de ses propres coups et talents. Zorro pourra ainsi trancher net les grilles métalliques, Chopper sera un as pour déterrer les coffres ou soigner le groupe, alors que Robin sera à même de déchiffrer des langues anciennes, … Tout cela offre une bonne petite rejouabilité pour les amoureux de l’exploration.

« Transville fait office de Hub Central avant toutes vos missions »

En termes de construction de gameplay, le soft possède une zone centrale, Transville, qui vous servira aussi bien de « quartier général » que de porte d’accès aux différents niveaux du titre. Vous pourrez vous y balader librement grâce à votre capacité d’étirement infini. Là où Spidey a sa toile, vous avez… votre bras ! Mais cette ville n’est pas là que pour faire joli et vous permettre de vous reposer, loin de là. En effet, vous allez devoir la remettre à neuf en construisant des bâtiments et en les améliorant. Pour ce faire, il vous faudra récupérer divers matériaux que vous trouverez durant vos phases de combat/exploration en détruisant des arbres, des buissons, des plantes et… des ennemis. Chaque édifice construit possède plusieurs niveaux d’upgrade et vous prodiguera de nouvelles fonctionnalités. Ainsi, le musée vous permettra d’exposer les spécimens d’insectes et de poissons que vous aurez pu capturer/pêcher ingame (via des mini-jeux très addictifs), le tout vous rapportant de l’argent à intervalles réguliers, par exemple. Les objets glanés au fil des niveaux vous seront également utiles pour confectionner de la nourriture ou des cachets qui vous redonneront de la santé, annuleront les effets du poison ou boosteront vos stats de façon temporaire. Enfin, Transville est truffée de personnages qui vous proposeront de les aider en récupérant des fruits, tuant un certain nombre d’adversaires dans un temps imparti, faisant pousser des graines, et j’en passe. Un vrai jeu dans le jeu que la gestion de cette ville.

« Le Colisée va vous permettre d’incarner des héros exclusifs non présents en story mode »

Signalons également qu’à côté du mode action-aventure, un « Colisée » sera aussi de la partie et se centrera sur le combat pur. Vous demandant de passer plusieurs divisions dont la difficulté va crescendo jusqu’à atteindre le terrifiant Doflamingo, ce Colisée est constitué de quatre types de combat particuliers. Le mode « Duel » n’est autre qu’un Versus contre un protagoniste de l’IA ; la « Mêlée » est composée d’une arène dans laquelle vous aurez à affronter des vagues d’ennemis ; la « Bataille Royale » vous mettra face soit à deux deux boss en même temps, soit à un boss et sa horde. Enfin, la « Survie » va encore plus loin puisqu’il s’agit d’un cinq contre un ! Au fur et à mesure de vos victoires et des conditions que vous remplirez (finir cinq mêlées avec Robin, battre un boss avec Zorro, etc…), vous pourrez débloquer de nouveaux personnages et les incarner au cours de missions spéciales. Bien entendu, à chaque mission terminée, des récompenses vous seront offertes pour le mode aventure. Qui plus, le système de combat est réellement bien pensé avec des esquives contextuelles et des attaques en trio surpuissantes!

On va à la pêche?

Du point de vue réalisation, les couleurs de ce Unlimited World Red sont vives et fidèles à l’anime, avec un Cell-Shading maîtrisé pour les personnages qui bénéficient d’un excellent rendu, à l’inverse des décors proposant des textures un peu simplistes, hélas. Durant mes pérégrinations avec l’équipage du Sunny, je n’ai rencontré aucun ralentissement ou aliasing persistant. Tout au plus deux-trois bugs de collision, mais rien de bien méchant si l’on excepte une caméra parfois capricieuse.

« Le cell-shading fait honneur à la saga, et le portage Switch est fluide et joli à souhait! »

Bref, on peut clairement dire que ce One Piece propose une belle réalisation de base et que le portage sur Switch, qui booste le framerate et la résolution, s’est fait de façon maîtrisée. Mention spéciale aux cinématiques lors des rencontres de boss, qui font penser aux meilleurs moments de l’animé. Par contre, petit regret pour les phases de dialogue, durant lesquelles vous aurez juste le droit à un plan fixe avec vos acolytes faisant de temps à autres une grimace typique des phases comiques du manga.

Du côté de la bande-son, le soft est en V.O. sous-titrée français, ce qui est une excellente chose puisque ce que les fans de manga/animé désirent le plus dans une adaptation en jeu vidéo, c’est de conserver les dialogues dans la langue du pays du soleil levant. Les musiques, elles, sont fidèles à l’univers imaginé par Eiichiro Oda et disposent de la magie nécessaire pour vous entraîner dans la bataille.

Levez l’ancre !

One Piece fait partie des mangas phares de cette génération, et Bandai Namco, grâce à Ganbarion, avait fait honneur à la saga en 2014 avec Unlimited World Red qui se distinguait clairement des autres productions de la franchise par son scénario travaillé et ses nouveaux personnages charismatiques, le tout servi par une très bonne réalisation. C’est toujours le cas sur Nintendo Switch, avec en plus tous les DLC et la possibilité d’emporter le soft partout avec vous. Si vous n’avez jamais fait le titre à sa sortie sur PlayStation 3, c’est l’occasion ou jamais!

Le Vidéo-Test par Neoanderson

Réalisation: 16/20

Le cell-shading est hyper agréable et complètement fidèle à l’animé. Les animations des coups spéciaux sont ultra stylisées, l’aliasing est assez discret et on ne dénote pas de ralentissement, ce portage tournant allègrement en 1080p@60fps sur l’écran télé et dans un 720p convaincant en mode portable Switch. Dommage donc que l’on doive subir quelques bugs de collision et des décors aux textures assez simplistes dans les phases de combat.

Gameplay/Scénario: 17/20

Le scénario complètement inédit écrit par Eiichiro Oda himself donne envie de se lancer dans l’aventure One Piece, même pour ceux qui ne la connaisse pas car il permet de rencontrer les plus grands ennemis que Chapeau de Paille et ses amis ont dû affronter depuis le début de leur périple. Du coté du gameplay, le fait de pouvoir passer d’un protagoniste à l’autre durant l’exploration aussi bien qu’en plein plein combat ajoute du piment, surtout face aux boss. Le principes des « mots » qui servent aussi bien à vous débloquer des passages qu’à booster vos persos donne un côté RPG très plaisant au jeu, tout comme la gestion et l’amélioration de Transville et les mini-jeux qui ponctuent le soft. Seules ombres sous le soleil, une caméra qui aura une légère manie de se placer au mauvais endroit, au mauvais moment et un concept répétitif sur le long terme.

Bande-Son: 17/20

Les voix japonaise de l’anime nous mettent d’emblée dans l’ambiance, et le sous-titrage en français est très correct. Les musiques nous plongent sans soucis dans l’univers de One Piece. Seul petit bémol, certains bruitages lors des combats auront la fâcheuse tendance d’agacer vos oreilles à cause de montées de volume impromptues ou de sonorités stridentes.

Durée de vie: 15/20

Il faudra compter une bonne dizaine d’heures de jeu pour boucler le scénario principal, auxquelles vous pouvez rajouter trois heures supplémentaires si vous vous attelez aux quêtes annexe et à l’expansion de la ville. Enfin, le mode Colisée vous offrira de nombreux défis en perspective. Bref, si vous prenez le titre comme un soft d’action-aventure (certes répétitif), le constat est très bon, mais si vous vous attendez à la grandeur d’un RPG, vous risquez d’être déçu niveau longueur.

Note Globale N-Gamz.com: 15/20

Bandai Namco nous prouve une fois de plus que les licences vidéoludiques tirées de mangas à succès ont de beaux jours devant elles ! Si on pouvait déjà compter sur Naruto, il faut à présent prendre clairement au sérieux One Piece et sa série des Unlimited car Ganbarion semble avoir totalement compris ce qui faisait vibrer le cœur des fans ! En nous offrant un scénario inédit, un gameplay intéressant (bien que répétitif) et de nouveaux personnages qui ont vraiment la classe, ce One Piece : Unlimited World Red plaira à tous, adeptes du Chapeau de Paille ou nouveaux venus dans le monde déjanté d’Eiichiro Oda ! De plus, ce portage sur Nintendo Switch est plus que réussi, alors pourquoi se priver?



About the Author

Neoanderson (Chapitre Sébastien)
Hardcore gamer dans l'âme, la quarantaine depuis peu, je suis le rédacteur en chef autant que le rédacteur de news et le vidéo-testeur de ce site (foncez sur la chaîne YouTube d'ailleurs). Amoureux des RPG nourri aux Final Fantasy, Chrono Trigger, Xenogears et consorts, je suis également fan de survival/horror. Niveau japanim, je voue un culte aux shonens/seinens tels que Ga-Rei, L'Ile de Hozuki, Orphen, Sprite ou encore Asebi. Enfin, je suis un cinéphile averti, orienté science-fiction, fantastique et horreur, mes films cultes étant Star Wars, Matrix, Sucker Punch, Inception et Tenet. N'hésitez pas à me suivre via mon Facebook (NeoAnderson N-Gamz), mon Twitter (@neo_ngamz) et mon Instagram (neoandersonngamz)!