Review

ENFIN! C’est la première réaction que tout fan de jeu de rôle a eu à l’arrivée de Ni No Kuni en Europe. Depuis la sortie japonaise en 2010 sur DS, puis en 2011 sur PS3, le moins que l’on puisse dire c’est que beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Et pourtant, les joueurs sont restés fidèles. Une fidélité que Level-5 et les studios Ghibli entendent bien récompenser avec ce RPG d’animation.

Il était une fois…

Oliver va découvrir un monde parallèle totalement enchanteur

Tout d’abord, que les choses soient claires. Ni No Kuni PS3 n’est pas un nouveau volet d’une série commencée sur DS mais plutôt une version 1.5 du premier opus. Nouveaux personnages, événements inédits, certains passages revus et corrigés… Autant dire que le jeu déjà très bon sorti sur la portable de Nintendo n’a pu que s’améliorer.

Un monde très addictif ! Une vraie production Ghibli dotée d’un univers totalement atypique, voilà ce qui résume le mieux le titre de Level-5. Pour preuve : Oliver, un jeune garçon d’une dizaine d’année, vit à Motorville. Un soir qu’il fait le mur pour tester une nouvelle voiture construite par son ami, il a un accident. Sa mère, sur un pressentiment, part à sa recherche et le sauve in extremis de la mort. Malheureusement, cet acte héroïque lui coûtera la vie. Plongé dans son chagrin Oliver, cherche le réconfort dans les bras de Lumi, son doudou. Les larmes libèrent ce dernier d’un sortilège qui l’avait changé en peluche. La mascotte s’avère être en fait une fée venant d’un autre monde sous le joug du magicien Shadar. Lumi propose alors à Oliver de l’aider à sauver son chez lui, promettant, se faisant, de pouvoir ramener la mère du héros à la vie. En effet cet univers est lié à celui de Motorville, chaque habitant possédant un double dans la dimension parallèle. En conséquence, s’il arrive quelque chose à une personne, son alter-ego en subira les conséquences de l’autre côté.

Un scénario bien plus complexe qu’il n’y paraît donc, au final

Attention, spoiler ! Il s’avère en fait que la mère de Oliver est liée à Roxane, un des 4 grands sages du monde de Lumi. Elle s’est dressée contre Shadar et a subi sa colère. Au début de l’aventure on ne sait pas exactement ce qu’il est advenu d’elle. Cependant on découvre très vite qu’elle faisait équipe avec la peluche du garçon. On comprend alors plus précisément les motivations de la fée. De plus, Oliver est en fait celui qu’on appelle « l’enfant de la prophétie ». Lumi le comprendra très tôt et ne lâchera plus le jeune héros. De fait, on est très rapidement amené à penser que le vrai rouage central de l’histoire n’est pas Shadar, qui se révèle n’être qu’un pion au service de la Sorcière Céleste, ni même Oliver, mais bel et bien le duo que formaient Lumi et Roxane. Un scénario bien plus complexe qu’il n’y paraît donc, au final.

Attrapez-les tous !!

Le système de combat est très dynamique

En tout bon RPG qu’il est, Ni No Kuni propose un système de combat très bien pensé et qui s’inscrit en cohérence avec son univers. Au fur et à mesure de votre initiation à l’art de la magie, vous apprendrez de nouveaux sorts qui pourront être utilisés hors et dans les combats. De plus, les magiciens, dont Oliver fait partie, maîtrisent plusieurs disciplines, et notamment l’élevage de familiers. Ces mêmes familiers combattront pour vous, mais à vous de composer judicieusement votre équipe. En effet, chaque personnage transportera lors des mêlées trois de ces êtres, qui appartiennent à une race définie (dragons, démons, automates, bêtes…) et chaque protagoniste possède des affinités fortes avec trois types de créatures. De fait, il vaudra mieux attribuer les familiers au combattant qui saura développer au mieux les capacités du compagnon qui le défendra. Mais ce n’est pas tout.

En effet, chaque monstre naît sous un signe astrologique. Lune, Soleil, Etoile. Le Soleil sera plus fort contre la Lune qui battra les Etoiles. Les êtres natifs de l’Etoile ne feront qu’une bouchée de ceux qui ont vu le jour sous le Soleil. A ce triangle, s’ajoute le signe Planète, qui englobe les trois autres.    Les familiers peuvent évoluer deux fois. Après une évolution, le niveau du monstre redescend à 1 mais les statistiques de bases augmentent et d’autres compétences peuvent être apprises. Il convient dès lors de choisir judicieusement le moment de la transformation pour ne pas se retrouver bloqué par un niveau trop faible. Car vos adversaires seront coriaces ! Le farming-leveling est donc clairement au rendez-vous. Chacun se fera son avis sur la chose mais là où tout le monde se mettra d’accord, c’est que parfois ces séances d’entraînements forcées seront une véritable punition à cause du thème sonore des combats.

Oliver dispose d'une pléthore de pouvoirs à utiliser en mode exploration

Le reste du gameplay est tout aussi bien pensé. Les sorts que l’on apprend au fur et à mesure de l’aventure servent aussi lors de l’exploration des donjons. Vous serez ainsi amenés à construire un pont, déplacer des statues dans un ordre précis… Les quêtes annexes vous demanderont soit de partir à la chasse aux monstres, soit de trouver des objets, ou encore de capturer et d’étudier des familiers. Mais vous aurez aussi à réparer les cœurs brisés. Car Shadar « supprime » tous ses opposants en leur annihilant le cœur. Ce procédé consiste à enlever une qualité essentielle à chacun pour vivre normalement, comme le courage, la tempérance ou encore la bonté. Vous aurez donc à trouver des personnes possédant la qualité manquante en excès pour lui en extraire un peu et en donner aux victimes. Autre élément pour compléter votre attirail du parfait magicien, l’alchimarmite. Inutile d’en parlez plus longuement. Décomposez le mot et vous comprendrez immédiatement le principe. Prenez plusieurs ingrédients, mettez les dans votre « alchi-marmite » et laissez faire le reste par l’alchimie ! Vous aurez deux possibilités : soit laisser libre court à votre imagination, soit suivre les recettes soigneusement consignées dans votre Almanach du magicien.

Et le voilà, le cœur du jeu ! L’Almanach regroupe tous les éléments nécessaires à votre progression et à la compréhension de l’univers dans lequel vous serez plongés. Entre les contes et légendes fixant la mythologie du monde parallèle, la liste des sorts, le bestiaire, les cartes, les recettes alchimiques et autres présentations disséminées tout au long des 340 pages, vous aurez de quoi faire. Cette idée rend Ni No Kuni extrêmement addictif puisqu’au départ de votre aventure, il sera quasiment vide. C’est à vous de le remplir au fil de vos pérégrinations. Soyez curieux, parlez  aux habitants, aux commerçants si vous voulez pouvoir comprendre pleinement le monde qui vous entoure. De quoi allonger la durée de vie un peut trop standard du soft. A noter que cet Almanach était inclus en version papier « réelle » dans chaque opus 3DS, mais ne figurera ici que sous forme dématérialisée, à moins que vous n’achetiez l’édition collector du titre…dommage, mais la qualité de l’ouvrage vaut bien de débourser quelques euros de plus!

Plein les yeux…

Les cinématiques animées sont digne d'un long métrage!

Ni No Kuni est, à n’en pas douter, une aventure magnifique dans un univers digne des studios de Miyazaki. En effet, le monde du soft est tout simplement enchanteur ! Vous progressez dans un univers qui respecte entièrement les codes du J-RPG classique et qui le revendique avec beaucoup d’humour et d’auto-dérision. Tout au long de l’aventure vous traverserez plusieurs villes très distinctes les unes des autres avec un charme propre à chacune. Ces cités sont gouvernées par des rois hybrides tels que Sacha le roi chat ou encore la Sultaurane. Le tout est très immersif grâce au travail collaboratif de Level-5 et des studios Ghibli. Entre les phases de jeu et les cinématiques, dignes d’un long métrage de Ghibli, on revit les émotions connues dans « le voyage du Chihiro » ou encore « mon voisin Totoro », pour ne citer que les titres les plus connus. Les lieux ainsi que les mouvements d’Oliver sont extrêmement bien modélisés. Il suffit de regarder la façon dont notre jeune apprenti magicien dévale les marches d’escaliers. Aucun détail n’a été négligé que cela soit durant les phases d’exploration ou les combats.

Pleins les oreilles…

Le thème des combats est un vrai supplice…

J’en parlais plus haut, mais niveau musical, force est de constater que le thème des combats va vous en faire baver. Cette musique… est la pire du jeu… elle vous poursuivra jusque dans votre sommeil ! (Note du rédacteur en chef : Pour avoir joué une vingtaine d’heure au soft, je plussoie  et je peux vous jurer que c’est vrai !) .Heureusement, en dehors de cette piste, le reste de la bande-son est tout bonnement sublime ! Chaque morceau est interprété par le Tokyo Philarmonic Orchestra et surpasse l’autre, de sorte que l’on se laisse accompagner tout en douceur dans ce voyage exceptionnel. Le thème principal vous mettra, à ce titre, immédiatement dans l’ambiance. Quant au doublage, pour avoir joué au soft avec les voix japonaises, elles sont dignes d’une production Ghibli. Très bonnes même si on a très vite envie de crier violemment sur toute personne qui prononcera le nom de « Oliveeeeeeeer »… Mais ce petit défaut est vite oublié.

Magique, tout simplement !

En bref, Level-5 et Ghibli nous ont pondu une jolie petite bombe immersive et jouissive au possible sur laquelle on adorera passer plus de 40 heures inoubliables. Que ce soit par sa plastique japanim aguichante, l’idée de l’Almanach, les musiques symphoniques sublimes ou le scénario très agréable, tout concourt à faire de Ni No Kuni LE jeu de rôle à ne pas rater sur PlayStation 3. Vous savez désormais ce qu’il vous reste à faire.

Le vidéo-test

Réalisation: 18/20

Un chef d’œuvre de réalisation. Sublime travail, on joue à un Ghibli interactif… !! Graphismes dignes d’un animé de haut vol, animation au top, character design enchanteur, tout y est !

Gameplay/Scénario: 17/20

Le gameplay est très bien pensé et en cohérence totale avec l’histoire. L’Almanach pousse à discuter avec tous les personnages et la capture de familiers, de même que le système de combat, sont réellement prenants. Niveau scénario, on nage en plein Ghibli, avec une histoire qui peut paraître enfantine au départ, mais n’en reste pas moins dotée d’une incroyable magie.

Bande-Son: 19/20

Rhaaaa pourquoi ce thème pour les combat…. La perfection était pourtant à portée de main. Hormis cette faute de goût, le reste est tout simplement un régal auditif et les doublages sont plus que convaincants en japonais.

Durée de vie: 15/20

Une durée de vie correcte sans plus. Dans la moyenne de ce qui se fait dans le J-rpg actuellement. Dommage tant la qualité du voyage donne envie qu’il dure plus longtemps.

Note Globale N-Gamz.com: 18/20

Ni No Kuni est un RPG d’exception qui se doit de faire partie de votre ludothèque si vous êtes fan du genre, ou tout simplement si vous souhaitez vivre un conte magique et totalement interactif, doté de graphismes enchanteurs et d’un système de combat prenant. Une réussite !



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Calrn
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