Review
Horizon Zero Dawn est un Action-RGP développé par Guerrilla Games et vendu 50€ sur PC. Portage de notre jeu de l’année 2017 sur PlayStation 4, le titre s’offre le luxe d’être compatible 4K Native et écrans 21:9 (le multi-écrans est aussi permis) et de proposer des reflets retravaillés, un feuillage dynamique ainsi qu’un framerate totalement débloqué. L’occasion de découvrir ou redécouvrir les mythiques aventures d’Aloy et de son monde végétal gouverné par les machines dans le plus bel écrin qui soit mais… le soft n’a-t-il pas un peu vieilli en 3 ans? La réponse dans notre vidéo-test PC en ajout du test PS4 de l’époque, avec conclusion et tableau de notes remaniés pour l’occasion !
Test PS4 Pro de 2017:
Earth is Ours… No More !
« La Terre n’est plus à nous »… C’est par ces mots lourds de sens que débute Horizon Zero Dawn, le nouveau blockbuster de Guerrilla Games qui vous propulse en plein cœur d’un monde où la nature a repris ses droits après avoir pansé les blessures d’un cataclysme « oublié » par ce qu’il reste de la race humaine. Nous sommes plus de mille ans après l’émergence de cette catastrophe, et une luxuriante végétation recouvre tout ce qui a pu appartenir à « l’âge de métal », autrement dit notre ère telle que nous la connaissons. Meurtrie, esseulée, la société s’est inventée de nouvelles croyances et s’est organisée en tribus, chacune basée sur un modèle aussi religieux que malsain. Les ruines de l’ancien monde ont été classées comme maudite, et la Terre est désormais arpentée par de titanesques animaux mécaniques préhistoriques, imposants et terriblement meurtriers. Un équilibre s’est néanmoins instauré entre notre ex-espèce dominante et ses prédateurs… mais tout va bientôt basculer !
Dans Horizon Zero Dawn, vous incarnez Aloy, une jeune orpheline « paria » qui a grandi en exil forcé de sa tribu, les Norahs, pour une raison qu’elle ignore. Élevée par le vaillant Rost en plein cœurs des Terres Sauvages, elle cherche des réponses sur ses origines et va mystérieusement tomber sur un « Focus », un artefact de projection holographique qui lui permet de scanner son environnement à la recherche de reliques du passé. Étonnamment « connectée » à ce petit bout de métal technologique, la belle va entreprendre de réintégrer cette tribu qui n’a jamais voulu d’elle en passant un rite initiatique mortel : l’Eclosion ! Mais ce n’est que le début d’une incroyable aventure qui va amener notre héroïne face à une terrifiante menace et… une nouvelle apocalypse !
Du FPS à l’Action-RPG
Horizon Zero Dawn prend la forme d’un Action-RPG en monde ouvert comme il semble en fleurir en ce moment, mais il parvient largement à tirer son épingle du jeu sur plusieurs points. Ainsi, si l’histoire prend un peu de temps à démarrer, après cinq heures de jeu, elle ne vous lâche plus et a même le mérite de ne jamais baisser en intensité malgré le statut d’Open World du titre, notamment grâce à des quêtes annexes vraiment scénarisées et chargées émotionnellement. Si on déplorera le fait que les options de dialogue n’aient aucune incidence sur la fin du jeu, vous pourrez néanmoins opter pour un « comportement » parmi trois (agressif, intelligent ou empreint de bonté) lors de phases narratives clés, ce qui pourra vous entraîner vers quelques twists scénaristiques plutôt intéressants. De plus, les personnages sont charismatiques à souhait, les surprises et autres cliffhangers répondent à l’appel et le final est épique au possible pour une aventure qui vous marquera longtemps après avoir éteint la console. Bref, rien que pour le récit, le voyage en vaut déjà la peine et s’avérera rapidement inoubliable.
Niveau gameplay, si on retrouve le côté « action » des productions Guerrilla Games, l’approche furtive est clairement de rigueur et les possibilités tactiques nombreuses, notamment grâce à des armes au maniement radicalement différent et des monstres vraiment redoutables dans leurs réactions et leur vélocité, ce qui nous offre des rixes d’une intensité plutôt rare pour le genre. Un vrai trip observation/réflexion/attaque sera de rigueur si vous ne voulez pas vous retrouver avec trois veilleurs aux fesses, synonyme de mort certaine. De fait, vous allez pouvoir utiliser votre focus pour scanner vos opposants et repérer leurs faiblesses, avant de leur asséner, au choix, une volée de flèches classiques, une bombe incendiaire, un filin électrique ou encore un bon coup de sulfateuse, le must restant sans doute l’arc « sniper » à distance, totalement jouissif pour décimer un camp de bandits sans le moindre bruit car oui, dans Horizon Zero Dawn, les dinosaures mécaniques ne seront pas la seule menace. Même en pleine « post-post-apocalypse », l’Homme est un loup pour l’Homme…
Un feeling oublié depuis trop longtemps
Bien entendu, à côté des combats, le titre propose une énorme map à explorer et des tonnes de collectibles à récupérer, tous ayant le bon goût d’offrir une plus-value à la compréhension de l’univers imaginé par Guerrilla Games. Journaux audio, vidéo, reliques du passé ou fragments de textes vont vous permettre, petit à petit, de comprendre ce qui s’est passé il y a plus de mille ans. Cela vous poussera rapidement à vouloir tout récupérer avec l’aide des imposants « longs-cous » qui, une fois piratés, débloquent sur votre carte tous les points d’intérêts de leur zone. Le principe des Tours de l’Aigle d’Assassin’s Creed, certes, sauf qu’ici elles ont quatre pattes et se déplacent contre vents et marées ! C’est bigrement original et cela vous imposera à toujours trouver le meilleur spot en hauteur pour vous élancer vers ces géants de métal, ce qui nous amène à un autre feeling très intéressant véhiculé par ce Horizon Zero Dawn : l’exploration et le besoin d’observation dans sa forme la plus pure.
En effet, Aloy n’est pas Ezio Auditore, Nathan Drake ou Rico Rodriguez et ne pourra qu’effectuer de modestes sauts ou s’accrocher à des rebords et des points d’appuis colorés en jaune, clairement choisis par les développeurs. Ce qui aurait pu se révéler un frein à la liberté de mouvement génère en fait une obligation d’analyser votre environnement sous toutes les coutures pour trouver l’unique voie d’accès vers votre objectif (collectible, long-cou, etc), ce qui n’est pas sans rappeler un certain… Tomb Raider originel ! Et oui, la superbe Aloy, nouvelle égérie féminine de Sony, s’inspire directement de la mère de toutes les héroïnes aventureuses, et c’est un vrai plaisir de retrouver ce gameplay si inimitable qui vous pousse à la recherche et se montre si gratifiant quand, enfin, vous avez découvert au milieu de la végétation ambiante ce chemin vers les hauteurs que vous recherchiez depuis plusieurs minutes.
C’est en craftant…
Comme si cela ne suffisait pas, le titre de Guerrilla Games s’offre le luxe de proposer un système de crafting complet et très simple d’accès, vous permettant de créer à la volée des flèches, des potions ou des bombes artisanales avec tout ce que vous pourrez récolter dans la nature ou sur la carcasse métallique de la faune alentour. A ce niveau, on peut dire que l’environnement de jeu pullule littéralement de matières premières, toutes aisément identifiables et parachevant de rendre crédible le microcosme du soft. L’envie de fureter hors des sentiers battus à dos de « galopeur » piraté vous étreindra vite, tout comme la volonté de chasser même de simples animaux pour recueillir, au final, cette peau de bête qui manquait à la confection de votre nouvelle armure furtive.
Enfin, on termine ce tour d’horizon (sans jeux de mots) complet du gameplay avec le côté RPG et personnalisation du jeu puisque chaque action vous octroiera de l’expérience qui fera grimper Aloy de niveau. De quoi vous offrir les sacro-saints points de compétences à répartir dans l’arbre adéquat, histoire d’appeler votre monture d’où que vous soyez, de looter un peu plus efficacement, de tirer trois flèches à la fois ou encore d’effectuer de redoutables stealth kills quel que soit la taille de votre adversaire… grisant !
Le plus beau jeu de la PS4 ?
On ne va pas y aller par quatre chemins : Horizon Zero Dawn est le plus bel Open World jamais sorti sur PlayStation 4, et encore plus sur Pro où il offre une telle beauté plastique que cette dernière justifie à elle-seule l’achat de la machine. Alors certes, Uncharted 4 lui est supérieur sur certains points, notamment la modélisation de ses personnages, mais la superficie de jeu du bébé de Naughty Dog est loin d’égaler celle du titre de Guerrilla Games et de son surpuissant Decima Engine ! Jamais arpenter monde virtuel n’aura été aussi visuellement jouissif que dans l’épopée d’Aloy. Effets climatiques à tomber, lumières ambiantes qui vous scotchent la rétine d’entrée de jeu, animation fluide à tout moment et foultitudes de détails dans les décors frisent même carrément l’indécence. Il faut voir les fourmis se déplacer en colonne sur le tronc d’un arbre ancestral, pour se rendre compte que les développeurs n’ont rien laissé au hasard afin de rendre leur monde le plus réaliste possible. On déplorera seulement un affichage parfois tardif des textures sur PlayStation 4 (mais pas sur Pro), des NPC qui n’ont pas bénéficié du même soin que les personnages principaux, un léger downgrade entre les héros des cut-scenes et leur version dans le jeu en lui-même ainsi que des bugs d’affichage ou de collision quasiment inhérents à tout Open World. Rien qui ne vienne jamais casser une immersion graphique qui force le respect.
Musicalement parlant, les compositions font dans l’épique à souhait, passant allègrement d’un registre héroïco-guerrier à une mélancolie intimiste afin de souligner au mieux les changements de ton du récit. Les rythmes tribaux et frénétiques durant les plus gros affrontements contrastent ainsi terriblement avec les nappes éthérées et anxiogènes des phases que l’on souhaite jouer en mode infiltration, planqué dans les hautes herbes, à l’affût du moindre crissement métallique qui nous indiquerait la présence d’un bipède mécanique. On en prend plein les oreilles et les bruitages environnementaux ne déméritent pas non plus, avec le bruissement des feuilles portées par le vent, le fracas de la pluie sur les roches alentours ou encore le grondement du tonnerre au loin. Un régal souligné par un doublage français extrêmement convaincant malgré un petit souci d’équilibrage de volume sur les respirations (on pinaille…), tandis que la V.O. se montre encore plus jouissive puisque c’est Ashly Burch, alias Chloé Price dans Life is Strange, qui incarne avec une maestria émotionnelle hors norme notre ravissante Aloy.
Ne cherchez plus le jeu de l’année… il est là !
Horizon Zero Dawn est une véritable œuvre d’art vidéoludique… et on pèse nos mots ! Proposant une aventure épique de bout en bout pour un final inoubliable, une héroïne qui entre d’emblée dans la catégorie des icônes féminines du jeu vidéo, une réalisation graphique qui frise le génie (encore plus sur PS4 Pro) et un Open World d’une rare richesse, le titre de Guerrilla Games nous offre en plus un gameplay d’une intensité remarquable en combat ainsi qu’un aspect exploration qui revient aux meilleurs fondamentaux dans le domaine. Certes, il y en aura toujours pour lui trouver l’un ou l’autre souci technique minime ou quête annexe un poil en deçà des autres, mais la qualité, l’immersion et l’intemporalité du voyage imaginé par Guerrilla Games marquera assurément à jamais les gamers qui oseront arpenter les terres de cet univers aussi sublime que dangereux. Une fois l’aventure arrivée à son terme haletant… vous ne chercherez plus le jeu de l’année 2017 sur PlayStation 4, vous saurez qu’il est entre vos mains !
Le Vidéo-Test PS4 Pro par Neoanderson
Le Vidéo-Test PC par Neoanderson
Tableau de Notes Portage PC
Réalisation: 19,5/20
Le plus bel Open World de la PlayStation 4, littéralement magnifié sur PC, tout simplement. Offrant un niveau de détail hallucinant dans ses décors, un framerate débloqué, une profondeur de champ incroyable et des effets spéciaux (lumière, climat) de haute volée, Horizon Zero Dawn jouit à plein régime du surpuissant moteur Decima de Guerrilla Games. Ce n’est pas pour rien que Hideo Kojima himself a choisi cette technologie, au détriment des incroyables Frostbite et Unreal Engine 4, pour son Death Stranding. Assurément l’univers visuel naturel le plus immersif jamais offert sur la machine de Sony et qui débarque maintenant sur PC, avec une 4K native en prime qui promet de vous en mettre plein les yeux!
Gameplay/Scénario: 19/20
Une histoire qui ne souffre d’aucune baisse de rythme malgré la taille de l’Open World proposé et la foultitude de quêtes annexes scénarisées offertes, pour un final tout bonnement vibrant d’émotion. Le récit d’Aloy va vous rester gravé en mémoire, on peut vous l’assurer, même si les puristes regretteront la seule et unique fin disponible. Niveau gameplay, les phases d’exploration et d’infiltration renouent pour notre plus grand plaisir avec les vraies valeurs du genre où l’observation et la réflexion priment sur le rush constant, tandis que les combats jouissent d’une rare intensité grâce à la vélocité des ennemis et les tactiques liées aux diverses armes proposées. Ajoutez à cela un système de crafting qui pousse à la récolte et une bonne personnalisation des compétences, et vous comprendrez que Horizon Zero Dawn offre une expérience très riche et unique en son genre.
Bande-Son: 20/20
Le doublage français est plus que convaincant et colle à merveille avec le caractère des personnages de l’histoire, mais c’est surtout la performance en anglais tout bonnement bluffante de Ashly Bursh (Chloé Price dans Life is Strange), bouleversante d’émotion en Aloy aussi forte physiquement que fragile psychologiquement, qui vous transportera si vous optez pour la V.O. A côté de ça, les musiques orchestrales tantôt épiques, tantôt mélancolique ou anxiogènes achèvent de rendre parfait ce tableau sonore qui offre des bruitages environnementaux d’une crédibilité remarquable. Avec Horizon Zero Dawn, le voyage est total, aussi bien visuellement que dans vos oreilles.
Durée de vie: 20/20
Comptez une vingtaine à une trentaine d’heures pour boucler l’histoire plus ou moins en ligne droite, et une vingtaine d’autres pour accomplir toutes les quêtes annexes proposées par le soft et récupérer la myriade de collectibles dispersés dans l’environnement du jeu. Et si l’envie vous en dit, malgré la seule fin disponible, vous pourrez toujours recommencer le titre pour choisir une autre approche comportementale pour Aloy, histoire de voir l’impact sur le déroulement global de l’aventure. Ajoutez à cela la présence de l’extension Frozen Wilds et sa zone glaciaire qui vous prendra une bonne dizaine d’heures à clôturer, et vous comprendrez que la durée de vie est au top!
Note Globale N-Gamz.com: 19,5/20
Le Decima Engine, déjà à l’oeuvre sur Death Stranding, fait encore une fois des merveilles sur PC avec ce Horizon Zero Dawn Complete Edition qui en plus d’offrir des panoramas envoûtants et une réalisation qui va vous clouer sur place, nous livre plus de 40h de jeu minimum au travers du soft originel et de son extension Frozen Wilds! Ajoutez à cela quelques améliorations visuelles, une gestion de la 4K native et de l’Ultra Wide Screen, et vous comprendrez que le bébé de Guerrilla Games est tout aussi mythique qu’à l’époque, si pas plus! L’un des meilleurs jeux de sa génération, tout simplement!