Review

Technique d’animation tombée en désuétude au profit des images de synthèse et autres modélisations 3D, le stop-motion a parfois encore droit à ses heures de gloire grâce au travail acharné de certains artistes passionnés, et Junk Head entend bien nous le prouver ! Projet initialement conçu comme un court métrage de 30 minutes avant de devenir une oeuvre de plus d’1h40, le film qui vient de sortir chez nous est l’oeuvre d’un homme seul, Takahide Hori, et de plus de 7 années de travail et 140.000 plans ! Un tour de force monumental qui nous livre un futur dystopique post-apocalyptique sombre sur fond de voyage initiatique au plus profond du monde. Ayant connu un buzz monumental au Japon à son lancement l’année dernière, l’oeuvre s’est livrée à moi au travers de sa projection dans les salles françaises et je dois bien dire… que j’ai été soufflé ! Explications.

« Un homme et un travail de titan pour un film culte ! »

La Terre, dans un futur lointain. L’Humanité est parvenue à une quasi immortalité à force de mutations génétiques mais a hélas perdu la faculté de se reproduire. Vouée à l’extinction, la race humaine crée des êtres destinés aux travaux pénibles, les Marigans, mais ces derniers se rebellent contre leurs créateurs et se réfugient dans les profondeurs des entrailles de la planète. Cependant, une folle rumeur circule depuis cette triste révolte : les Marigans seraient capables de procréer ! Envoyé par les élites humaines pour investiguer sur ce phénomène qui pourrait bien tous nous sauver, un être va devoir affronter de nombreux monstres difformes et découvrir un monde qu’il ne soupçonnait pas sous ses pieds !

Visuellement, Junk Head offre un univers plutôt incroyable à contempler, fait de couloirs taillés à même la pierre, de villes steampunk, de gouffres vertigineux et de passerelles en tous genres. Certes, on pourra déplorer le manque de variété de l’ensemble et la longueur exacerbée de certains plans contemplatifs, mais au final le voyage est très plaisant pour qui aime les ambiances post-apocalyptiques, d’autant que le design des monstres est tout bonnement malsain et redoutablement terrifiant. De plus, les personnages se révèlent bigrement attachants même si on déplore vraiment les divers langages inventés par le réalisateur là où l’on aurait adoré un vrai doublage.

« Une mise en scène totalement folle ! »

On notera également une mise en scène extrêmement réussie et souvent inspirée du shonen ou du cinéma hollywoodien pour les séquences d’action, malheureusement pas assez nombreuses à mon goût. Il n’empêche, le récit se montre passionnant à découvrir, avec de beaux moments de tendresse et surtout un vrai questionnement sur la condition humaine. Sur le plan de l’animation, le film de Takahide Hori fait aussi très fort avec une grosse fluidité, ce qui n’est pas gagné quand on tâte du Stop-Motion.

On ressort donc de la projection avec des images chocs plein la rétine, une furieuse envie de voir cet univers post-apo se développer encore plus et, surtout, le sentiment d’avoir assisté à un spectacle unique, d’avoir contemplé une pure vision d’artiste, et ça… ça n’a pas de prix selon moi ! Junk Head est de fait une sacrée claque dans tous les sens du terme et pourra s’avérer assez clivant pour le public lambda, mas je vous recommande personnellement vraiment d’aller voir ce long métrage délicieusement underground en salles, vous ne le regretterez pas !

La Bande-Annonce

Note N-Gamz : 4,5/5



About the Author

Neoanderson (Chapitre Sébastien)
Hardcore gamer dans l'âme, la quarantaine depuis peu, je suis le rédacteur en chef autant que le rédacteur de news et le vidéo-testeur de ce site (foncez sur la chaîne YouTube d'ailleurs). Amoureux des RPG nourri aux Final Fantasy, Chrono Trigger, Xenogears et consorts, je suis également fan de survival/horror. Niveau japanim, je voue un culte aux shonens/seinens tels que Ga-Rei, L'Ile de Hozuki, Orphen, Sprite ou encore Asebi. Enfin, je suis un cinéphile averti, orienté science-fiction, fantastique et horreur, mes films cultes étant Star Wars, Matrix, Sucker Punch, Inception et Tenet. N'hésitez pas à me suivre via mon Facebook (NeoAnderson N-Gamz), mon Twitter (@neo_ngamz) et mon Instagram (neoandersonngamz)!