Review

Présenté au BIFFF 2013, MAMA n’était pas le film le plus attendu de cette édition. Son réalisateur, Andrés Muschietti -dit Andy- étant un jeune  réalisateur argentin au tout début de sa carrière. Si le film faisait envie, c’est uniquement grâce au nom de Guillermo del Toro en tant que producteur exécutif et au sex appeal de l’acteur Nikolaj Coster-Waldau, plus connu pour son interprétation de Jamie Lannister dans la série Game of Thrones.  Et pourtant, MAMA est finalement une des grandes révélations de cette année et nominé pour le Prix du Public! 

« LE » film qui va vous faire appeler votre maman!

Victoria et Lilly, deux survivantes devenues de véritables sauvageonnes

Un homme rendu fou par la faillite de sa société tue sa femme et disparaît avec ses deux enfants. Cinq ans plus tard, les fillettes sont retrouvées abandonnées dans un cabanon perdu en forêt. Bien que complètement sauvages, leur oncle Lucas (Nikolaj Coster-Waldau) est prêt à tout pour leur offrir une chance de reprendre une vie normale, quitte à les imposer à sa compagne Annabel (Jessica Chastain), jeune rockeuse pas vraiment prête pour la vie de famille.  Or le défi est de taille car si Victoria renoue assez rapidement avec le langage et les normes de la civilisation, Lilly n’en conserve aucun souvenir et reste un petit animal primitif. Et qui est cette « Mama » dont-elles parlent et qu’elles semblent parfois craindre? Un fantasme qu’elles ont créé pour se sécuriser? Ou bien un fantôme à l’instinct maternel hypertrophié?

Barbara – co-scénariste et productrice- et Andy Muschietti -co-scénariste et réalisateur- lors d’une interview mémorable

Autant le dire, MAMA est une réussite absolue! Brillamment joué par ses acteurs phares, il faut pourtant saluer la performance de l’espagnol Javier Botet qui incarne Mama. Ses incroyables contorsions donnent littéralement corps à ce personnage aussi terrifiant que touchant. Déjà encensé pour son interprétation de Nina Medeiros dans la série [REC], il parvient pourtant à être encore plus effrayant et anormal dans MAMA. Notons que seuls les cheveux et les hardes de Mama sont digitalisés, contrairement à ce qu’on tend à penser quand on découvre le film. Ajoutons à cela deux toutes jeunes actrices prometteuses et une ambiance aussi lourde qu’inquiétante et on se retrouve devant un véritable film d’horreur. Un film d’horreur qui parvient à faire vraiment peur! D’ailleurs, la peur est un sentiment qu’Andy Muschietti connait bien, car il avoue sans problème être incapable de dormir dans un lit qui ne soit pas à même le sol par peur du monstre qui pourrait se cacher dessous!

Une famille se créant face à l’adversité

Mais MAMA n’est pas seulement un film d’horreur basé sur un monstre aux sinistres desseins. Il s’agit aussi d’un long-métrage abordant la question de l’amour maternel au travers de plusieurs personnages  -Mama bien entendu, Annabel qui se révèle admirable dans ce rôle, mais aussi la tante des fillettes- face à une unique figure paternelle (le père, Jeffrey, est le jumeau de Lucas et est donc également incarné par Coster-Waldau). Et c’est là le coup de génie du film! Car ce dernier ne se cantonne pas dans le seul domaine horrifique mais parvient à créer une véritable réflexion sur ce sentiment absolu qu’est l’amour, et ainsi donner une dimension étonnamment émouvante à l’ensemble du récit. Dès lors il est tout à fait compréhensible que le film ait déjà engrangé 7 trophées et quelques autres nominations dans les festivals où il est passé.

MAMA est donc un film à voir absolument et pourrait bien devenir une nouvelle référence incontournable du genre avec son fantôme monstrueusement beau et résolument digne d’un bestiaire japonais. Une oeuvre à la poésie macabre mais néanmoins bien présente. Et une séance où le spectacle est aussi dans la salle! Profitez-en donc dès sa sortie officielle le 8 mai prochain dans toute salle de cinéma respectable près de chez vous!

Note Globale N-Gamz: 5/5

LA BANDE-ANNONCE



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Almathea
Recette de l'Almathea. Prenez 30 années à regarder, aimer et défendre la japanimation. Mélangez avec autant d'années de cinéphilie orientée vers le fantastique et l'horreur. Ajoutez une pincée de cosplay, une bonne louche d'attrait pour le yaoi plutôt pas mignon, 200 kilos de mangas et un grand zeste de vampires. Enfin, faites mijoter le tout dans une casserole de regard critique sur le monde pendant au moins 37 ans. Bon appétit :D Mes opinions ne sont pas universelles, aussi ne serons-nous pas toujours d'accord. Mais je suis toujours partante pour un débat constructif dans la bonne humeur. Alors n'hésitez pas ;)