Review

Nouvelle licence dans le catalogue de Doki-Doki, le triptyque Guren Five a clairement attiré l’attention par son pédigrée alléchant. Pensez-donc : avec Kodaka Kazutaka, le délirant scénariste de la saga Danganronpa aux commandes, secondé par un chara-design incisif signé Yûki Kodama (Blood Lad), on pouvait s’attendre à un cocktail déjanté qui nous emmènerait à 200 à l’heure dans un récit à tiroirs dont seul l’auteur a le secret ! Pourtant, si la vitesse de croisière de ce Guren Five, tome 1, est clairement trépidante et que la baston y coule à flot, l’histoire risque d’en décevoir plus d’un…

La sublime Harmony va venir chambouler le destin de deux loubards nippons!

La sublime Harmony va venir chambouler le destin de deux loubards nippons!

Le lycée Kyûren est un établissement scolaire pour toute la lie de l’adolescence nipponne, juste bonne à se taper dessus pour un oui ou un non durant les heures de cours, à tel point qu’on le surnomme désormais « Lycée Guren » (Racaille). Cette école va voir son petit train-train fait de baston et autres règlements de compte littéralement chamboulé par l’arrivée de la superbe Harmony, une « bombasse » extraterrestre à la recherche des meilleurs guerriers Yankees du Japon ! Yankee ? Et oui, la demoiselle est fan de mangas mettant en scène de fiers loubards au grand cœur… et pense que le Japon en est royalement surpeuplé ! Mais la réalité est toute autre, et la belle va devoir engager bon gré mal gré deux bras cassés pour la protéger de ses terribles poursuivants : les Gears ! C’est ainsi que Raku Itsushima, alias le punching-ball humain, et Fumito Tsukumo, le newbie ténébreux, vont se retrouver dotés de capacités physiques décuplées par des tenues traditionnelles nippones made in Harmony, dans l’unique but de créer la Guren Five, une unité de cinq Yankee d’élites chargés de défendre l’Humanité !

Le chara design est excellent et le découpage maîtrisé pour un spectacle visuel de chaque instant

Le chara design est excellent et le découpage maîtrisé pour un spectacle visuel de chaque instant

Avec un récit imaginé par Kodaka Kazutaka, on se doute que le scénario de ce Gûren Five va être bien barré, et c’est largement le cas. Ainsi, on navigue allègrement entre une sexy-girl extraterrestre qui se transforme en petite fille à la moindre émotion, des Gears démesurément puissants qui débarquent sans crier gare, une étonnante « voiture spatiale » ou encore un héros qui se prend une tannée à chaque affrontement mais estime qu’il n’a perdu aucun combat… puisqu’il n’a jamais avoué sa défaite ! Le tout est brillamment dessiné par Riku Shinoda (inconnu au bataillon) qui respecte à la lettre le character design ultra nerveux de Yûki Kodama, créateur du génial Blood Lad.

Le souci, c’est que même si le graphisme est totalement maîtrisé dans ses décors et son encrage, que le découpage est incisif et nerveux à souhait durant les bastons et que Doki-Doki se paie même le luxe de nous offrir quelques pages en couleurs du plus bel effet en début de tome, l’histoire va beaucoup trop vite. Ok, on apprécie de ne pas avoir cent pages de palabres avant la première rixe puisqu’on recherche un Shônen bien pêchu, mais là le récit se réduit à sa plus simple expression, étouffé qu’il est par une avalanche de combats souffrant eux-mêmes… d’un déroulement trop hâtif ! Du coup, l’univers est à peine creusé, les affrontements laissent systématiquement un goût de trop peu, et la moitié de l’équipe est déjà formée à la fin de ce premier tome… Rageant.

Les bastons sont dantesques... mais trop vite expédiées, comme le récit d'ailleurs!

Les bastons sont dantesques… mais trop vite expédiées, comme le récit d’ailleurs!

Vous l’aurez compris, si Guren Five est inattaquable sur sa réalisation soignée et son chara design furieusement réussi, il est clairement faiblard pour son background trop peu expliqué, ses combats qui se clôturent aussi vite qu’ils ont commencé et son rythme global bien trop soutenu, au détriment de la profondeur des personnages, des situations et des duels. On sent clairement que le tout va être expédié à cause d’un format en trois volumes imposé, là où le créateur de Danganronpa a besoin de plus d’espace pour nous livrer son génie. Il n’empêche, si vous voulez de l’action sans prise de tête et que vous êtes prêt à mettre de côté vos considérations scénaristiques, Guren Five se laisse agréablement parcourir et propose des bastons sacrément « burnées »… mais un peu trop rushées pour rester durablement dans les esprits.

Note Globale N-Gamz: 3/5



About the Author

Neoanderson (Chapitre Sébastien)
Hardcore gamer dans l'âme, la quarantaine depuis peu, je suis le rédacteur en chef autant que le rédacteur de news et le vidéo-testeur de ce site (foncez sur la chaîne YouTube d'ailleurs). Amoureux des RPG nourri aux Final Fantasy, Chrono Trigger, Xenogears et consorts, je suis également fan de survival/horror. Niveau japanim, je voue un culte aux shonens/seinens tels que Ga-Rei, L'Ile de Hozuki, Orphen, Sprite ou encore Asebi. Enfin, je suis un cinéphile averti, orienté science-fiction, fantastique et horreur, mes films cultes étant Star Wars, Matrix, Sucker Punch, Inception et Tenet. N'hésitez pas à me suivre via mon Facebook (NeoAnderson N-Gamz), mon Twitter (@neo_ngamz) et mon Instagram (neoandersonngamz)!