Review
En début d’année sortait le trop controversé Thief (dont vous retrouverez le test sur votre site préféré en cliquant ici). Avec Styx: Master of Shadows, nous revoici dans un jeu d’infiltration au sein d’un univers médiéval sombre et parfois glauque… mais oubliez le beau Garrett, ici vous aurez le droit de contrôler un gobelin vieux de deux siècles. Clairement moins sexy, n’est-ce pas.? Méfiez-vous cependant: Styx est un maître dans l’art de la dissimulation, du vol et de l’assassinat… bon et accessoirement aussi des légers pets malodorants…
Mais d’où il sort celui-là ?
Et bien des maîtres du genre « protagonistes laids et puants », j’ai nommé les développeurs de Cyanide Studios, à qui l’on doit entre autre Of Orcs and Men, Blood Bowl, Dungeonbowl mais aussi des titres plus humanisés tels que Le Trône de Fer et autres jeux de management sportif. Quant à l’éditeur de ce Styx: Master of Shadows, il n’est autre que Focus Home Interactive, bien connu des fans de productions françaises (Bound By Flame, Le Tour de France, Mars Warlogs) et de point & click (Yesterday, Sherlock Holmes: Crimes and Punishments).
On vous préviens tout de suite: ici, pas de foot, de cyclisme ou encore d’enquêtes à résoudre, mais bel et bien un gobelin comptabilisant deux cents ans au compteur, et qui a bien l’intention de se frayer un chemin au cœur de la vertigineuse Tour d’Akenash, dans laquelle humains et elfes protègent l’Arbre-Monde. Ce végétal gigantesque est la source d’une sève dorée aux propriétés magiques relativement puissantes, mais qui se trouve également être le seul moyen pour Styx de comprendre ses véritables origines… et d’encaisser quelques piécettes au passage!
Passages secrets, obscurité et clones poisseux…
Outre le fait de posséder un scénario intéressant et riche en rebondissements, Styx: Master of Shadow nous propose un gameplay sympathique qui propose une prise en main quasi immédiate. A mi-chemin entre Assassin’s Creed et Thief, on retrouve dans le soft les classiques du genre, à savoir la grimpette verticale ou encore les parties endiablées de cache-cache grâce aux divers coins sombres disséminés dans les niveaux. Mais là où Styx renouvelle le genre, c’est au travers de ses pouvoirs qu’il acquiert en buvant de l’ambre dorée : invisibilité, possibilité de créer un clone qui se faufilera partout ou encore vision d’ambre (un peu moins originale puisqu’il s’agit d’une vue « sixième sens »… qui devient décidément une mode dans le monde vidéoludique depuis quelques années…).
A côté de ça, on évolue en terrain connu avec les bons vieux principes de l’infiltration tels que cacher vos sombres assassinats, penser à éteindre les torches afin de ramper dans l’obscurité ou encore profiter de votre petite taille pour vous planquer sous les meubles ou vous déplacer dans des trous de souris (bon ok, des gros rats tombés dans du plutonium alors, vu la taille des trous!). Mais pour les aficionados d’Ezio, vous allez devoir vous faire au trip « full infiltration » car vous aurez peu de chances de survie si vous vous faites repérer par plus de deux ennemis. Malheureusement, l’IA du soft est assez mal dosée, ce qui nuit un peu à l’immersion. Ainsi, si une fois repéré vous vous réfugiez dans un tunnel, vos poursuivants deviendront aussi intelligents que des portes de placards et se mettront presque à danser la gigue. Par contre, il faut encore réussir à se planquer! En effet, il n’est pas rare que les gardes vous tombent à douze sur le coin de la tronche, ne vous offrant comme unique possibilité que le combat. Là, une seule technique: parer une attaque pour en recoller une fatale derrière. Sachant qu’entre deux, un autre adversaire pourra vous décocher un coup mortel dans le dos, vous comprendrez vite que la mort vous attend quasiment à chaque coup.
Fait sombre là-dedans !
Le premier contact visuel avec Styx: Master of Shadows m’a fait très peur. En effet, je suis tombée d’emblée sur une cinématique qui laguait et qui pixelisait à fond les ballons. Je hurle au scandale, j’ai plus que la bécane qu’il faut pour faire tourner le soft et le gobelin ne me fait pas peur, même si je commence à flipper pour la suite des événements. A tort, puisque tout bêtement, les cinématiques sont bâclées comparé au reste du titre, qui lui s’en sort très bien au final ! Les jeux de lumières sont gérés à merveille, les textures sont au top et l’immersion graphique immédiate. On ne croisera quasiment pas de bugs, ce qui est appréciable (manquerait plus de ne faire qu’un avec le mur au sens propre du terme).
La bande-son, quant à elle, nous plongent immédiatement dans l’ambiance dark fantasy voulue par les développeurs. La voix de notre cher Styx nous sort de la lourdeur de l’environnement et ses notes d’humour en tous genres sont irrésistibles. Idéal pour ne pas se prendre au sérieux et surtout se différencier comme il se doit de Thief ou de la licence des AC.
Conclusion…
Si vous cherchez un jeu d’infiltration pur et dur avec de l’humour savamment dosé, Styx : Master of Shadows est fait pour vous! Concentration et réflexion seront les maîtres mots notamment à cause de combats trop complexes et mal calibrés. Ça tombe bien, le titre vous fournit la panoplie complète des arts de l’ombre : assassinats silencieux et vicieux, magie sombre, crochetage, j’en passe et des meilleurs… Pour un résultat largement à la hauteur des attentes.
La bande-annonce
Réalisation: 17/20
Le soft bénéficie d’une réalisation propre et on est fier que ça vienne de chez nous ! On pourra regretter les légers défauts des cinématiques, reste à espérer qu’une mise à jour vienne corriger le tout. En jeu, l’immersion est totale grâce à un souci du détail assez sympathique, le tout au travers de décors extrêmement variés. De quoi offrir une petite balade visuelles plus que sympathique.
Gameplay/Scénario: 15/20
Le scénario, qui pourrait dans un premier temps paraître simplet, va vite dévoiler ses méandres et ses rebondissements pour le plus grand plaisir du joueur. De plus, notre petit protagoniste possède une personnalité riche et attachante. Le gameplay, quant à lui, reprend les bases des grands noms du genre, avec quelques ajouts sympathiques liés à l’utilisation de l’ambre. Mais c’est surtout dans son approche obligeant au « tout infiltration » et dans son très bon level design offrant de nombreux chemins alternatifs que le soft tire son épingle du jeu. Dommage que l’IA puisse se se montrer vraiment « débile » par moment.
Bande-Son: 16/20
Une bande son sans fausse note et immersive, la voix de Styx y étant pour beaucoup. Petit bémol: la musique se fait parfois un peu trop discrète.
Durée de vie: 16/20
Comptez une bonne grosse vingtaine d’heures pour finir le soft, voire trente selon votre envie de fouiner à droite à gauche ou de vous essayer aux divers chemins et stratégies offerts par le soft. Le rapport qualité/prix est donc excellent puisque vous trouverez notre ami gobelin à un peu moins de 30 euros.
Note Globale N-Gamz.com: 16/20
Styx: Master of Shadows est un « petit » qui peut se targuer d’avoir tout du grand jeu d’infiltration. Passé son I.A. qui lui fait parfois défaut, le soft de Cyanide est agréable à jouer et on s’attache vite à ce gobelin bien vilain mais à la réplique cinglante! Malgré le fait que les missions puissent parfois paraître répétitives, les façons extrêmement variées d’atteindre votre objectif permettent une très bonne rejouabilité et donneront d’excellentes sensations aux amoureux des arts de l’ombre. Une vraie bonne surprise pour un titre bien de chez nous que l’on n’hésitera pas à conseiller!