Review
Après nous avoir offert un très bon jeu d’enquête historique live-action avec The Centennial Case : A Shijima Story (que vous pourrez retrouver en test et en vidéo-test en cliquant ici), Square Enix continue de soutenir ce marché de niche en lui offrant un Visual Novel horrifique sobrement baptisé Paranormasight : The Seven Mysteries of Honjo sur Switch et PC. Vendu 19,99€ sur Steam et l’eShop de Nintendo, le titre vous entraîne en plein coeur de l’arrondissement de Sumida, à Tokyo, à la fin du XXème siècle, enfin dans le courant des 80’s pour être plus précis. Témoins d’événements surnaturels, divers protagonistes aux motivations bien différentes vont tenter de percer une malédiction ancestrale et s’accaparer le Rite de la Résurrection… quitte à tuer pour cela. Mais le jeu vaut-il la peine que fassiez passer l’arme à gauche de votre carte de crédit ? La réponse dans mon test sur Switch !
A la fin, il ne reste que la mort…
D’entrée de jeu, Paranormasight vous livre son sujet de prédilection par le biais d’un narrateur à moitié masqué qui vous indique que l’on va parler de… la mort ! Et oui, le chemin du non-retour, la fin de tout, l’ultime voyage. C’est ce que vont expérimenter, de près ou de loin, les cinq protagonistes principaux du jeu pour autant de lignes temporelles diverses, toutes issues de l’ère Showa. Vous débuterez ainsi votre aventure en incarnant Shogo Okiie, un employé nippon plutôt banal qui part enquêter dans le parc de Kinshibori avec son amie Yoko Fukunaga sur une histoire paranormale baptisée : Les 7 Mystères de Honjo.
Plutôt incrédule sur le paranormal, notre héros va vite changer d’avis quand il va devenir un porteur de malédiction, assister à la mort de Yoko et apprendre que pour obtenir le célèbre « Rite de Résurrection », il doit se servir de la malédiction qui l’habite pour tuer d’autres porteurs jusqu’à être le dernier d’entre eux ! Tout un programme qui va multiplier les points de vues et autres surprises scénaristiques dans un titre qui fait la part belle à la lecture, parfois même un peu trop d’autant que Square Enix n’a pas cru bon de traduire le soft en français pour l’ouvrir au grand public.
… à moins que ce ne soit que le début !
Niveau ambiance, le jeu se veut sombre et traite de sujets parfois assez hard comme le suicide, par exemple, avec un rythme qui paraîtra forcément assez lent sur la quarantaine de chapitres proposés pour les non-adeptes de Visual Novels qui avaient crû, par les trailers diffusés et la façon de vendre le titre choisie par Square Enix, que Paranormasight était une aventure horrifique pure souche avec beaucoup d’interactions. D’ailleurs il est étonnant que pour un jeu qui a quasiment « paranormal » dans son titre, le propos du soft s’évertue à vouloir expliquer de façon rationnelle tout ce qui arrive.
Heureusement, le gameplay est plutôt bien pensé et vous pouvez absolument tout faire avec l’écran tactile de la Switch : vous baladez sur la quinzaine de lieux différents, inspecter les environs, récolter des indices, faire des choix multiples pour débloquer divers chemins alternatifs au sein des lignes temporelles et surtout… vous taper l’immense « wikipedia » du soft qui ressence une mine d’informations sur son univers, certaines étant littéralement cruciales pour parvenir à vos fins.
Mais là où le jeu fait mouche, c’est lorsqu’il brise le quatrième mur, vous faisant revenir à votre place de joueur à la façon d’un Metal Gear Solid dans son combat contre Psycho Mantis. On ne vous spoilera rien par peur de gâcher votre plaisir, mais vous serez surpris plus d’une fois, croyez-nous !
Enfin, en ce qui concerne le plan technique, si les musiques et bruitages environnementaux de Paranormasight sont excellents et jouent pour beaucoup dans l’immersion, on ne comprend pas la décision d’exclure tout doublage. De même, alors que l’idée de proposer des décors photoréalistes à 360° est très bonne tout comme l’effet tube cathodique bombé des 80’s, on aurait aimé une meilleure résolution lorsque l’on zoome dessus. Rien à redire par contre sur l’excellence du chara design de Gen Kobayashi, qui parvient à donner vie à des personnages radicalement différents au background hyper travaillé !
Paranormasight : Trailer