Review
Il est l’heure de louer le soleil une dernière fois, les amis! En effet, le président de FromSoftware, Hidetaka Miyazaki, l’a confirmé : Dark Souls 3, que l’on vous présente aujourd’hui, sera le dernier segment de la série Souls. Une ère prend littéralement fin avec ce test, bien que je serai fortement étonné de voir la formule du jeu « délicieusement difficile » disparaître avec cet opus. Il suffit de jeter un œil à Bloodborne pour se convaincre que de nouvelles sagas du genre peuvent voir le jour (en test juste ici : http://n-gamz.com/video-game-review/bloodborne-test-et-video-test/)! Alors, quelles machiavéliques surprises nous réserve donc cet ultime séance de torture vidéoludique ? Venez le découvrir sans plus tarder avec votre humble serviteur.
C’est comme l’apocalypse… mais en pire !
La série des Souls n’est pas étrangère aux concepts de mort et de tristesse, mais Dark Souls 3 pourrait bien être le jeu qui porte ces ténèbres à leur conclusion naturelle. Ecoutez un peu : vous vous réveillez en tant que mort-vivant élu sur les terres de Lothric. Ces lieux représentent une sorte de limbes, un endroit transitoire où « Les Seigneurs des Cendres convergent ». La première flamme a encore été affaiblie, tout comme dans les deux derniers jeux, et ces seigneurs ont été appelés pour la renforcer et s’assurer qu’elle ne s’éteigne pas. Cela dit, ces derniers n’ont pas trop apprécié l’idée et ont tous pris la poudre d’escampette en fuyant chacun vers leur contrée respective, vous laissant vous et vous seul avec l’ingrate tâche de tous aller les rechercher par la peau des fesses et les obliger, une fois vaincus, à accomplir leur devoir !
Même si la première flamme a déjà été en danger dans la série Dark Souls, ici les choses paraissent beaucoup plus urgentes. Monsieur Miyazaki a récemment confirmé que son équipe et lui cherchaient en effet à créer leur version de « la fin des jours », et cela se ressent dès le début du jeu. Pour tout vous dire, l’Estus est ici accompagnée par de L’Estus Cendrée, qui n’est rien d’autre qu’une poignée de cendres venant des premiers feux, permettant de revigorer votre barre de coup spécial. Un signe qui ne trompe pas.
Une belle brochette de bras cassés !
Comme on s’en doutait, toutes les classes de personnages des deux derniers épisodes nous reviennent pour cet ultime opus. Nous aurons ainsi pas moins de dix choix possibles : le Chevalier et le Mercenaire, toujours très balancés, le redoutable Guerrier, l’astucieux Voleur, le flamboyant Pyromancien, les resplendissants Sorcier et Clerc et, pour les masochistes, le Mendiant, dont les statistiques sont toutes au plus bas et l’équipement inexistant. Les deux petites nouvelles ne sont autres que l’Assassin et l’Hérault. Le premier commence avec une épée d’estocade et des statistiques avantageuses pour la magie. Son jeu est avant tout destiné à être offensif et empreint de sorts. L’Hérault, de son côté, est une sorte de soigneur et commencera avec une prédominance marquée pour les miracles, en plus d’une superbe lance qui vous permettra de tenir à distance les viles bêtes qui peuplent votre monde. Ces personnages seront idéaux si vous voulez un gameplay varié puisqu’ils reviennent en fait à créer un sorcier ou un mage qui ne soit pas trop mou une fois une arme blanche à la main.
Tant que l’on parle de gameplay, et après l’énorme succès de Bloodborne, il n’est pas surprenant de voir que certains éléments du système de combat de ce dernier sont repris ici. Le résultat nous offre de fait un mélange de Dark Souls et Bloodborne avec… une pincée de Demon Souls. Par exemple, la vitesse endiablée du second cité, exclusif à la PS4, fait son retour ! Même vos personnages les plus lourds paraîtront vifs comparés à ceux des jeux précédents. Les roulades et les pas chassés sont également plus utiles que jamais et le bouclier ne se révélera pas aussi indispensable que vous le pensez. Cela dit, c’est encore une facette importante dans votre jeu défensif, et ne vous attendez pas à regagner de la vie en frappant votre adversaire juste après qu’il vous ait endommagé. Non, ici on est bel et bien dans un Dark Souls, la patience et la stratégie sont donc de rigueur.
Alors que les détails sur le scénario sont peu nombreux, les styles de combat et les armes se montrent particulièrement abondants dans Dark Souls 3. Chaque classe d’arme dans le soft dispose ainsi d’un effet et d’une utilisation bien spécifiques. Par exemple, l’épée longue vous permet d’effectuer une balayette qui vous donnera la possibilité de passer outre le bouclier d’un ennemi. On peut encore parler du Scimitar qui vous donnera la capacité de tournoyer en frappant plusieurs ennemis autour de vous. Miyazaki nous a d’ailleurs expliqué que ces featurettes de gameplay sont censées donner plus de variété et plus de liberté au joueur. Et on le croit puisque tous ces ajouts ne se restreignent pas qu’aux épées, dagues et autres arcs à flèche : les sorts et les miracles sont aussi en nombre impressionnant et il ne tient qu’à vous de créer votre guerrier selon vos besoins.
La vallée au-delà des cauchemars…
Le système de combat n’est pas le seul point où FromSoftware essaie de combiner les meilleures parties de ses précédents jeux. Les environnements de Dark Souls III empruntent leur beauté à différents lieux emblématiques de la série, créant une sorte d’univers partagé où chaque endroit semble isolé. Le temple du premier feu représente ainsi un retour à la forme classique tandis que le grand mur de Lothric n’est pas sans rappeler de nombreuses fictions fantasy cohérentes avec la vision Dark Souls.
Cela dit, la ville de Lothric en elle-même ressemble étrangement à la ville maudite de Yharnam, tout comme le village au-delà des murs arbore des ressemblances frappantes avec Hemwick Charnel Lane (sauf que tout le monde a des chapeaux pointus maintenant). On peut être surpris par ces similitudes, mais rappelez-vous que ces terres sont des « terres de transition ». De grosses surprises vous attendent peut-être au tournant…
Le design des ennemis et des boss, quant à lui, est tout simplement fabuleux ! Dark Souls 2 se montrait un peu décevant de ce côté, avec ses gardiens qui n’étaient que de simples humanoïdes en armure pour la plupart. Ici, place à l’imagination débridée ! Des épouses monstrueuses et élastiques, des masses gélatineuses sortant de cadavres moisis, des monstres faits de branches d’arbre et… bon ok, il y a aussi des ennemis humanoïdes en armure, mais oh, on est dans la bonne direction ! Ces choix de bon goût en matière de direction artistique, on les doit surtout à Mr. Miyazaki qui rempile sur la chaise de directeur pour Dark Souls 3. Il faut dire que la série est un peu « son bébé », lui qui était déjà présent sur Demon Souls, mais s’était absenté pour Dark Souls 2, ce qui pourrait expliquer certaines bifurcations artistiques. Le tout se voit couronné par des graphismes somptueux et une animation fluide au possible. On n’en attendait pas moins d’un Dark Souls next-gen ! C’est bien simple, même si vous êtes un vétéran de la saga, vous resterez bouche bée devant le soft, ni plus, ni moins. Dommage que l’aspect sonore se montre un peu en retrait, avec des compositions moins magistrales que celles des aînés.
Que le soleil guide vos pas…
Préparez-vous à mourir encore et encore dans la plus belle tradition Dark Souls avec ce troisième opus! Tout y est : une histoire énigmatique et sombre, des affrontements ardus et effrayants, des environnements visuellement envoûtants et une expérience qui vous laissera satisfait jusqu’au bout. Alors certes, l’avenir de la série semble s’arrêter ici sous une pluie d’interrogations : Est-ce vraiment l’ultime volet ? Verrons-nous des suites spirituelles ? FromSoftware empruntera-t-il une toute autre route ? Une chose est sûre néanmoins : Dark Souls 3 ne vous laissera pas une seule seconde de répit pour réfléchir à ces questions tant que vous aurez la manette en main !
La Bande-Annonce
Réalisation: 18/20
Le jeu est tout bonnement impeccable. Les graphismes sont soignés et tout est paramétré pour vous éblouir. Vous ne rechignerez jamais à explorer une zone car le monde de Lothric regorge de beautés à vous couper le souffle (et parfois certaines parties de votre corps…). Les animations de votre personnage, des ennemis et des boss sont millimétrées et réalistes à souhait. L’immersion est complète et des plus réussies.
Gameplay/Scénario: 18/20
Niveau scénario, vous commencez avec très peu d’informations sur l’univers qui vous entoure, et si ce dernier ne vous intéresse pas plus que ça, et bien il restera à jamais entouré de mystère. Cela dit, quand on s’efforce de lire les descriptions des objets et des armes et que l’on fait attention aux détails de l’environnement, l’histoire se déroule peu à peu devant nos yeux. On vous le dit : le monde du jeu est riche et profond, il ne tient qu’à vous de l’explorer ! Niveau gameplay, c’est du grand Dark Souls ! Très varié, nerveux et stratégique, il incorpore d’excellentes idées issues de Bloodborne tout en conservant une personnalité propre. Tout ce que l’on demande à un Action/RPG hardcore nippon !
Bande-Son: 15/20
Epique certes, mais sans plus : les compositions de Dark Souls 3 viennent majoritairement ponctuer les rencontres contre les boss et malheureusement pour elles, la difficulté de ces affrontements va souvent vous faire oublier le fond sonore, ce qui nuit un peu à cette bande-son déjà moins mémorable que celle de ses prédécesseurs.
Durée de vie: 19/20
D’innombrables heures de jeu vous attendent et, selon votre capacité à avancer (et si vous êtes un vétéran de la série), votre expérience et sa durée seront radicalement différentes, certes, mais toujours passionnante et variée. Le soft propose en plus un bon nombre de quêtes annexes, sans parler du sacro-saint New Game +.
Note Globale N-Gamz.com: 18/20
Dark Souls 3, tout comme les autres jeux de la saga, est un joyau qui n’est pas à mettre entre toutes les mains. Il ne semble pas fou d’aller jusqu’à dire que le titre n’est pas du tout adapté aux néophytes, qui feraient mieux de commencer par un Demon Souls, un Dark Souls premier du nom ou encore un Bloodborne. Vous l’aurez compris, ce Dark Souls 3 est le genre de jeu qui ne s’apprécie à fond qu’une fois que l’on a connu ce que le passé de la saga a pu être, le tout servi par une réalisation de haute volée et un gameplay purement jouissif. Une conclusion épique pour une saga qui ne l’est pas moins !