Review

La petite console de Nintendo voit passer beaucoup de jeux de rôle, particulièrement des Tactical-RPG. Parmi les meilleurs, on peut compter la saga des Fire Emblem ou encore quelques titres orientés stratégie de la série Final Fantasy. A ceux-ci vient désormais s’ajouter un petit nouveau : Mercenaries Saga 2 : Order of the Silver Eagle. Développé par Radeon Japan et distribué dans nos contrées par Circle Entertainement, ce titre est le deuxième de la courte série des Mercenaries Saga, dont le premier volet n’a vu le jour que sur les smartphones nippons. Du coup si la suite a su se frayer un chemin jusque l’e-shop de Nintendo, c’est sûrement pour une bonne raison, non ? Examinons ça tout de suite !

Un capitaine dévoué

Claude et ses amis vont mettre à jour un effroyable complot

Claude et ses amis vont mettre à jour un effroyable complot

L’aventure de Mercenaries Saga 2 vous conte les péripéties de Claude, à la tête de l’Ordre de l’Aigle d’Argent (oui, ça donne toujours un peu moins bien en français), une petite troupe de soldats d’élite chargés de protéger le prince Laz, l’héritier du trône, un peu tête en l’air. Claude, en plus d’avoir un prénom démodé depuis les années 50, devra affronter des ennemis de toutes sortes allant d’un loup affamé à un méchant très méchant qui dévoile tout son plan machiavélique avant de laisser les héros seuls (un classique, ça fonctionne toujours … ou pas).

Claude et ses camarades, au nombre de 2 au début de l’aventure et jusqu’à 10 à la fin, débutent donc leur périple en escortant leur cher prince, lequel, un peu trop curieux, veut suivre un lapin qui gambadait joyeusement ; il s’éclipse discrètement … pour se retrouver face à une bande de mercenaires qui s’empressent de l’empoisonner. Quand on vous dit de ne pas vous promener tout seul en forêt ! L’Ordre de l’Aigle d’Argent part donc en mission urgente, à la recherche d’un rare antidote, afin de sauver la vie du prince, sans se douter qu’ils sont sur le point de découvrir des complots et des conflits qui les dépassent.

Une joyeuse troupe pour un background peu travaillé

Des personnages aux classes bien différentes pour un gameplay classique mais efficace

Des personnages aux classes bien différentes pour un gameplay classique mais efficace

Partis à trois (on a déjà vu mieux pour une troupe de soldats d’élite, mais passons), l’Ordre de l’Aigle d’Argent recrutera à tours de bras tout au long de son aventure. Pas d’inquiétude, il n’y a aucun personnage caché, vous débloquerez automatiquement vos nouveaux compagnons ; la plupart du temps après un combat qui vous aura opposé à eux et à la fin duquel ils se rendront compte qu’en fait… c’était vous les gentils ! OK, il y a largement plus crédible en termes d’intégration à une équipe de protection rapprochée, mais bon : plus on est de fous, plus on rit !

Même si certains de vos coéquipiers sont un peu plus fun à jouer que d’autres, vous ne ferez malheureusement pas beaucoup leur connaissance. On ne connait ainsi que très peu le passé des divers protagonistes (même si on soupçonne Cloclo d’avoir été un chanteur à succès) et l’aventure ne vous en dévoilera quasiment rien. Bien entendu, cela n’entache pas le gameplay mais on passe à côté d’une bonne opportunité de s’attacher aux personnages et, par la même occasion, au récit lui-même. De fait, on regrette beaucoup le manque de profondeur de l’histoire! Les phases de dialogue, bien que nombreuses et en anglais seulement, ont une utilité plus que discutable et n’aident pas du tout à s’immerger dans l’univers du soft. Et ne comptez pas sur de somptueuses cinématiques pour vivre cette quête comme si vous y étiez : elles sont tout simplement absentes !

Les combats sont agréables à suivre et proposent de bonnes stratégies à mettre en place

Les combats sont agréables à suivre et proposent de bonnes stratégies à mettre en place

Ajoutons que, malgré l’appellation RPG du jeu, vous n’aurez que très peu d’influence sur le déroulement du scénario. Pour tout vous dire, seulement une fois lors de TOUT le jeu, vous aurez UNE décision à prendre ! Le reste du temps, vous assistez au récit en véritable spectateur. Évidemment, il y a d’autres moyens d’apporter sa touche personnelle au soft, notamment en customisant les compétences et équipements des personnages. Aux niveaux 10, 20, etc…, vos héros pourront même changer de classe et ainsi accéder à des capacités plus impressionnantes. Un magasin vous permettra, quant à lui, d’acheter et de vendre diverses armes et de nombreux items. Vous pourrez même y créer des pièces d’équipement particulières en en fusionnant deux entre-elles! Cet aspect de personnalisation typique des RPG est essentiel lorsque l’on veut pouvoir mettre une stratégie solide en place ; pratique donc pour un jeu « tactique ». Enfin, les combats sont on ne peut plus classiques, avec le damier d’usage pour les déplacements, les points d’action et le tour par tour. Rien d’innovant, mais c’est efficace.

En retard de 10 ans ?

Un fois en jeu, on a l’impression de faire un vrai retour dans le temps ! Bienvenue sur votre GameBoy Advance ! D’un autre côté, on ne dira pas que cet opus sur 3DS est “laid”, disons juste qu’il plaira à ceux qui aiment les charmes nostalgiques des RPG 2D d’antan. Par contre, on déplore vraiment que Mercenaries Saga 2 n’exploite pas les capacités de la console en termes de 3D stéréoscopique, surtout si l’on ajoute à cela que l’écran tactile n’est jamais utilisé. Point de vue graphique pur, les sprites du jeu sont adroitement réalisés. Les personnages se veulent matures, ainsi, ne vous attendez pas à trouver une exubérante princesse aux cheveux roses ou un homme dragon à la crinière fluo. Le physique des héros est très classique : cheveux blonds ou bruns et vêtements modestes sont les maîtres-mots du chara-design.

Graphiquement, le jeu accuse un sacré retard et n'utilise aucune des spécificités de la 3DS

Graphiquement, le jeu accuse un sacré retard et n’utilise aucune des spécificités de la 3DS

Quand au plateau de jeu, il est malheureusement bien moins convaincant. Ses textures répétitives auront tôt fait de vous lasser si vous espériez des décors travaillés et, de surcroît, le reste de l’écran est rempli du même et unique fond baroque tout au long du périple (même durant les dialogues)… et ça pique un peu les yeux ! Cela étouffe réellement le soft et empêche de ressentir une quelconque notion de grandeur ou d’évasion. Un réel gâchis de place.

La bande-son, elle, ne brille pas non plus par son originalité. Très répétitive et peu intéressante dans les menus et les phases de scénario, on finit par la filtrer automatiquement et on ne l’entend même plus, c’est dommage ! Le comble, c’est qu’en elle-même, elle convient assez bien à ce type de jeu par son côté old-school mais les loops (la répétition de la piste sonore) sont bien trop courts, dénuant les thèmes de tout véritable potentiel épique. Heureusement, les musiques et les bruitages en combat sont bien plus rythmés et convaincants!

Le bon vieux temps

Malgré la linéarité du scénario (voire son manque total d’intérêt, n’ayons pas peur de le dire), Mercenaries Saga 2 tient la route grâce à son gameplay fluide et bien ficelé. Aucun bug ne viendra vous déranger et, même si vous êtes novice en matière de Tactical-RPG, la prise en main est rapide et intuitive. Seul petit conseil, évitez d’utiliser le pad analogique, il ne fait vraiment pas bon ménage avec les maps du jeu en 3D isométrique. Mercenaries Saga 2 n’a donc, au final, pas la prétention d’être un jeu novateur, ni exceptionnel ; mais il est pourtant très complet, surtout pour son tout petit prix : 5 € seulement ! Bref, si vous êtes nostalgique de vos jeux de rôle tactiques d’antan et que le scénario n’est pas une donnée primordiale pour vous, jetez-vous tout de suite sur Mercenaries Saga 2 : Order of the Silver Eagle, qui saura étancher votre soif de stratégie old school sans prise de tête !

La Bande-Annonce

Réalisation: 13/20

C’est une note très mitigée attribuée à Mercenaries Saga 2. Si l’on peut déplorer un aspect graphique relativement pauvre pour une console comme la 3DS, on ne peut pas nier que ce petit look retro plaira, sans nul doute, aux fans du “bon vieux temps”. Le jeu ne commet aucun réel faux pas dans sa réalisation mais reste toutefois sans surprises… sans parler de ce fond d’écran horrible qui couvre pas moins de 20% de la surface graphique… en permanence !

Gameplay/Scénario: 15/20

Alors que le scénario est capable de vous endormir aussi efficacement que les Feux de l’Amour pour votre grand-mère, le gameplay rehausse heureusement l’intérêt du soft. S’il est, un peu à l’image de tout le jeu, très classique et basique, il fonctionne extrêmement bien. Moralité : là où les graphismes se démodent, un gameplay efficace durera des dizaines d’années.

Bande-Son: 12/20

Une bande-son en demi-teinte, faite de musique en combat convaincantes et de loops très agaçants dans les menus et lors des diverses actions. Le old school n’a pas toujours que du bon.

Durée de vie: 18/20

Avec ses 24 chapitres, Mercenaries Saga 2 vous demandera une bonne dizaine d’heures de jeu pour le terminer une première fois. Ajoutez à cela la possibilité de recommencer l’aventure pour débloquer tous les objets du jeu et vous obtenez une durée de vie plus que raisonnable, surtout pour le très petit prix : 5 Euros seulement !

Note Globale N-Gamz.com: 14/20

Petit jeu sans prétention, n’attendez pas que Mercenaries Saga 2 soit à la hauteur des autres jeux du même genre sur 3DS ; de bonne facture et avec un très bon gameplay, il présente tout de même des lacunes -principalement au niveau du contenu et du scénario- qui pourraient en faire un titre détestable pour certains. Toutefois, si les Tactical-RPG vous plaisent en règle générale, son tout petit prix de 5€ sur l’e-shop devrait largement vous motiver à ajouter ce titre à votre bibliothèque.



About the Author

Amy
Gamer girl et otaku dans l'âme, j'ai fait du fansub -aux postes de traductrice/checkeuse- pendant plusieurs années. A la fin de mon anime favori (R.I.P. Bleach), j'ai lentement décroché ; et depuis, j'ai erré sur le net ... Jusqu'à ce que je trouve N-Gamz ! Un site qui me permettrait de partager ma passion non plus de la japanim, mais des jeux vidéos avec un public ; parfait ! Je vais donc mettre tout mon petit coeur dans mes articles et tests, en espérant qu'ils vous plairont ! Random fact : je fais un délicieux brownie