Review

On ne présente plus Hot Wheels, la célèbre marque de petites voitures  qui fait le bonheur des gamins (et des gamines, pas de raison qu’elles se contentent de poupées tout de rose vêtues), le malheur du portefeuille de leurs parents et la joie du compte en banque des patrons de Mattel, depuis plus de 40 ans déjà. On peut pourtant difficilement encenser cette marque en ce qui concerne ses diverses adaptations vidéoludiques, au mieux anecdotiques, au pire totalement ratées. Ce Hot Wheels : Meilleur Pilote Mondial changera-t-il la donne ? Coup d’œil et de volant sur la version 3DS.

Grand champion international de course

Vous aviez toujours rêvé de vous la jouer Tony Hawk version motoneige?… Ah, vous non plus ?

Quatre équipes, quatre couleurs, quatre styles distincts. Voilà le choix que vous donne le soft d’entrée de jeu : selon l’équipe sélectionnée, différents styles d’épreuves vous seront proposés, en sachant que vous pouvez alterner entre les différentes teams comme vous le désirez. Que votre préférence aille à l’équipe verte (vitesse pure), jaune (puissance), rouge (attitude extrême synonyme de tricks en tous genres) ou bleue (axée sur le drift), le but sera de faire ses preuves dans une série de petites épreuves et de décrocher des médailles nécessaires pour débloquer les épreuves suivantes. Jusque là, tout va bien….

Petites voitures et déconfiture

Malheureusement, peu importe la catégorie d’épreuves sélectionnée, la fatigue prendra vite le pas sur l’adrénaline. La faute à des sensations de vitesse très décevantes, des graphismes très moyens (bien qu’on ait déjà vu pire sur 3DS) et surtout un intérêt très limité, tout simplement. Si les épreuves de vitesse pourront à la limite satisfaire un court instant les jeunes joueurs les moins exigeants, les concours de tricks et les épreuves de puissance auront tôt fait de les décourager.

De nombreux véhicules sont à débloquer mais n’apportent rien à l’expérience

Déjà que s’élancer sur des rampes pour effectuer des figures à la Tony Hawk aux commandes d’une motoneige ( !) est déjà un concept douteux en soi, la caméra qui s’emballe et la maniabilité peu précise rendent vite ces phases insupportables. Idem pour ces challenges dont le but est de pousser laborieusement d’autres véhicules ou éléments de décor en dehors du terrain de jeu. Messieurs de l’équipe jaune, on a déjà connu applications plus fun de la « puissance à l’état brut » annoncée par la voix off du menu principal.

Les fans de la ligne de jouets auront tout de même le plaisir de retrouver de nombreux véhicules mythiques de la marque fidèlement modélisés. Le garage du joueur se remplit d’ailleurs au fur et à mesure des victoires, mais cette collection n’est d’aucune utilité, étant donné que chaque épreuve impose un engin. La sélection du véhicule ne s’effectue en effet qu’avant la sélection des circuits, le bolide choisi ne servant alors qu’à naviguer entre les différents bâtiments du centre d’entraînement, chacun représentant un sous-menu directement accessible en appuyant sur START. Dans ces conditions, quoi bon se farcir le trajet, même au volant de son bolide préféré ?

Coup de frein

Quatre équipes correspondant à autant de styles de jeu sont disponibles

Pour ne rien arranger, l’enrobage ne parvient pas à éliminer la désagréable impression de se trouver face à un produit bâclé. Les temps de chargement entre chaque menu sont interminables malgré le peu de détails à charger, les pistes composant la bande-son, pourtant pas toutes désagréables, se succèdent à chaque nouvelle tentative, quand ce n’est pas carrément la musique du menu qui vient s’incruster en lieu et place des morceaux adaptés aux épreuves. Au niveau audio toujours, les commentaires surjoués tournent en boucle toutes les 15 secondes et tuent le peu de sympathie qu’on pourrait avoir pour ces pauvres doubleurs coincés dans un projet aussi mal conçu (il me semble d’ailleurs avoir reconnu Christophe Lemoine, l’excellent doubleur d’Eric Cartman, pour ne citer que ce personnage).

La localisation française n’est d’ailleurs pas en reste : coquilles, traductions foireuses (« bike » devient « vélo », alors qu’on dirige une moto), tout y passe. Même le manuel se joint à ce festival de n’importe quoi, en nous promettant une page 7 qui n’existe pas. Vous en voulez encore ? Allez, un dernier point qui tue, pour la route : le jeu ne dispose que d’un emplacement de sauvegarde et il est impossible d’effacer sa progression. Purement et simplement. Ou comment faire déprimer jusqu’au bout les pauvres bougres ayant la mauvaise idée d’acheter le jeu d’occasion.

Crash and burn

Héritier d’une longue lignée d’adaptations sans saveur, Hot Wheels : Meilleur Pilote Mondial donne une raison de plus d’espérer que les petites bagnoles d’Hot Wheels restent à l’avenir bien sagement sur leurs circuits et bien loin de nos consoles.

Le vidéo-test par Neoanderson

Réalisation: 09/20

Décors vides, fluidité pas toujours au top, effet 3D quelconque, … Sans être le jeu le plus repoussant de la 3DS, le soft n’a pour autant pas grand-chose à offrir visuellement, si ce n’est une modélisation des différents véhicules qui fera plaisir aux fans de la gamme de jouets.

Gameplay/Scénario: 06/20

Les épreuves sont variées mais leur intérêt plus que relatif. Si on pourra presque sauver les challenges de vitesse, le reste est d’un inintérêt flagrant et est handicapé par une maniabilité manquant de précision. Mention spéciale aux épreuves à la Tony Hawk et aux phases de « déménagement », ces dernières atteignant le sommet en ce qui concerne l’absence totale de fun.

Bande-Son: 09/20

Certains morceaux ne sont pas désagréables, mais les enchaînements de pistes sont foutraques et prennent vite le chou. Idem pour les voix off aux interventions sans intérêt qui se répètent toutes les 15 secondes.

Durée de vie: 08/20

La présence d’un certain nombre de véhicules (par ailleurs inutiles) et d’épreuves à débloquer n’enlève pas le fait que la plupart des joueurs se lasseront probablement avant d’avoir atteint le challenge final de chaque équipe.

Note Globale N-Gamz.com: 06/20

Pas très beau et sans véritable intérêt ludique, Hot Wheels : Meilleur Pilote Mondial ne peut espérer divertir qu’un jeune joueur pas (encore) trop regardant. Ce n’est pas une raison valable pour aligner les billets devant un produit aussi mal ficelé et de toute évidence bâclé pour sortir en toute hâte.

 



About the Author

Guib
Accro (mais sainement ; et oui, amis journalistes, c’est possible) aux jeux vidéo depuis le jour où j’ai reçu ma Super Nintendo accompagnée de Super Mario All Stars à l’âge de 6 ans, je suis passionné par les jeux de plate-forme, mais pas uniquement. Peu importe le genre, je suis surtout intéressé par les titres qui ont une âme et qui dégagent une réelle personnalité. Quelques-uns de mes jeux cultes : Yoshi’s Island, Beyond Good & Evil, Ico et les jeux Rockstar (oui, ça tranche avec le reste mais ces gars-là m’ont rarement déçu). J’ai aussi une petite faiblesse moins avouable pour les jeux nanars descendus par la plupart des testeurs, mais chut. Etant fan de cinéma fantastique et écrivant depuis quelques mois des critiques de films, j’ai eu envie de me diversifier et de me lancer dans le test de jeux vidéo, et me voilà !