Métaphysiquement barré mais dans le bon sens…

« Deux mondes qu’il va falloir sauver ! »

Harmony : The Fall of Reverie nous raconte l’histoire de Polly, de retour dans sa ville natale d’Atina qu’elle a quitté il y a des années. Son retour n’est pas anodin puisque sa mère a disparu, rien que ça ! Sur place, notre héroïne retrouve sa soeur complètement désemparée et son grand-père qui, lui, est dans un déni total des évènements frappant sa famille. Et c’est là que la vie de cette chère Polly va basculer dans un monde parallèle : celui de Reverie. Un monde qui n’est autre que celui des aspirations de l’Humanité ! Imaginez donc le choc quand elle va rencontrer Félicité, Vérité, Pouvoir ou encore Chaos, des entités spirituelles qui incarnent à merveille leur nom. Le pire ? L’équilibre du monde est menacé par la disparition de votre génitrice et c’est à vous de réparer tout cela pour empêcher vos deux univers de sombrer dans le néant !

Polly devient ainsi Harmonie, une déesse un peu particulière devant choisir qui régnera (et comment il le fera) sur Reverie afin de rétablir l’équilibre entre la dimension des Humains et celle des Divinités. Un rôle plutôt lourd et qui va très rapidement prendre de l’ampleur puisque votre personnage aura un lien permanent entre les deux mondes. Il va donc falloir jongler entre cette tâche assez imposante pour vos frêles épaules et votre enquête pour pour retrouver votre mère, le tout semblant lié à une mégacorporation appelée « MK », du genre « contrôle de masse » et « influence néfaste sur l’environnement et la Communauté ».

« Chaque choix a un impact crucial sur votre aventure »

Je ne vous en dirai pas plus sur le scénario mais sachez que DON’T NOD a encore tapé fort ! C’est puissant, bien écrit, avec ce qu’il faut de rebondissement et surtout… Harmony : The Fall of Reverie est l’un de ces jeux qui fait du bien à l’âme. Toute la spiritualité qui se dégage de nos discussions avec les déités est un régal, c’est habile, dans l’air du temps et ça fonctionne de la première à la dernière minute. Adepte des hurlements contre le « wokisme », passez donc votre chemin car ce soft est doux, inclusif et prône un message de tolérance.

Un gameplay complexe mais maîtrisé

Dans un Visual Novel, le joueur est bien souvent passif, dans une attitude de lecture non stop ou presque. Et bien ici pas du tout puisqu’il va falloir faire des choix, beaucoup de choix et que comme pour la licence phare du studio, alias Life is Strange, ces derniers auront tous un impact sur la suite des évènements ! Chaque chapitre possède ainsi moults nœuds et il faudra prendre des décisions liées aux aspirations, qui vous offriront des cristaux dont vous aurez besoin pour débloquer telle ou telle conversation. Cela offre donc une rejouabilité monumentale d’autant qu’il n’y a pas de retour en arrière possible façon Maxine ! Ici, vous devrez assumer vos choix et ce qu’ils impliquent.

« A vous de conserver l’équilibre entre les divinités »

Niveau gameplay, il faut bien avouer que lorsque l’on démarre notre aventure dans Harmony : The Fall of Reverie, on a l’impression d’être un peu submergé par les infos des didacticiels mais je vous rassure : au final, ça se digère très bien et on comprend assez vite où le soft nous emmène. L’aventure se laisse dès lors dévorer de façon chronophage. On est dedans, on veut savoir ce qui nous attend dans le chapitre suivant et tout le talent narratif de DON’T NOD se dévoile au fil des heures.

Il est juste dommage, selon moi, que le titre nous pousse parfois à réfléchir nos choix et à mettre en place une véritable stratégie pour l’obtention des cristaux qui nous sont nécessaires dans notre avancée, plutôt que de nous permettre de nous laisser porter sincèrement dans l’aventure avec des décisions plus instinctives. J’ai néanmoins adoré la façon dont les aspirations tentent de gagner des points auprès de vous, certains consciemment alors que d’autres non. Autre bémol à souligner : on a l’impression qu’une fois la tension retombée en fin de game, le jeu perd un peu en narration avec quelque chose de légèrement moins magique.

« Un design artistique incroyable ! »

Niveau ambiance sonore, c’est très bon. Les notes musicales s’avèrent toujours très justes avec ce qu’il faut d’onirisme et on notera que c’est Lena Raine qui est derrière la B.O., elle à qui l’on doit déjà les fabuleux moments auditifs de Celeste, Chicory, Guild Wars 2 Heart of Torns et j’en passe. De leurs côtés, les doublages angais se montrent de fort belle qualité et le tout dispose de textes en français afin de ne laisser personne sur le carreau.

Enfin, la direction artistique est juste incroyable et nous plonge dans un monde empreint de dualité, à la fois chaud et froid, si réel et palpable tout en étant également fantastique. Une jolie réussite, sans parler du chara design des dieux, très expressifs et sacrément canons !