Review

Kabam, leader des jeux free-to-play en Occident, vous invite à découvrir les joies de la maternité reptilienne en vous mettant dans la peau d’un éleveur de Dragon qui, non content de devoir faire évoluer son petit bout de chou aux crocs acérés, se voit en plus confier la mission de faire renaître l’Empire d’Atlantis au travers d’un jeu de gestion sur iOs et Android. Un Civilization-like nomade qui ne manque pas de qualités, mais qui n’est pas si « free » que ça ! 

Qui a dit qu’Atlantis avait coulé ? 

A vous de rebâtir la glorieuse Atlantis!

L’Empire d’Atlantis, autrefois si prospère, n’est plus. Les Anciens ont fui leurs terres alors qu’elles s’apprêtaient à connaître leur plus grand fléau, et le continent tout entier a été laissé à l’abandon, aux mains de tribus barbares. Des centaines d’années plus tard, une armée d’aventuriers s’avance en quête de gloire et de richesses…et puis il y a vous, qui tombez par hasard sur une superbe rousse incendiaire, détentrice de la sagesse des Anciens et protectrice d’un œuf de Dragon… Plus rien à faire, vous êtes à présent l’Elu, le papa d’un magnifique reptile cracheur de feu, pièce maîtresse de la nouvelle Cité phare d’Atlantis que vous allez vous faire une joie d’ériger ! Au boulot, non mais !

Adapté de Dragons of Atlantis, le célèbre free-to-play PC, cette mouture nomade se pare du titre : Les Héritiers du Dragon et nous offre une version parfaitement adaptée à son support, ce qui était loin d’être gagné tant le genre des jeux de gestion de ville demande énormément de ressources système. Le tout a sûrement dû se faire au détriment de l’histoire, qui peine à vous investir dans un quelconque rôle héroïque. Exit donc les quêtes épiques et intenses, les assauts vengeurs et titanesques où vous dirigez vos troupes façon Warcraft, ici vous allez devoir réfléchir calmement à vos actions, sous peine de voir votre Cité se retrouver désertée ou pire, assaillie par l’ennemi. On respire, on reste zen, et on va tenter de faire prospérer tout ça, lentement mais sûrement…

Un gameplay simple, mais riche 

Les matières premières sont indispensables pour croître

D’entrée de jeu, dans Dragons of Atlantis, vous êtes pris par la main via un tutorial très bien fait, s’arrangeant pour que votre Cité soit protégée durant une semaine entière des invasions d’autres joueurs. Attention, il s’agit bien d’une semaine réelle, le soft se déroulant exactement comme notre système horaire. On vous explique que vous allez devoir rebâtir la Cité, faire évoluer votre dragon, et battre le chef de guerre Anthropus, leader des barbares mutants qui menacent l’équilibre fragile de ce nouvel Eldorado. Première chose à faire : amener de la population qui vous servira de main d’œuvre, de contribuable saigné à blanc ou de chair à canon, au choix. L’économie est basée sur l’or, que vous récoltez via un impôt (trop haut et la population s’en va, trop bas et vous vous retrouverez à sec) ou en mettant à sac des camps de barbares gérées par l’IA ou d’autres Cités dirigées par vos amis joueurs. On se retrouve donc rapidement à construire des maisonnées, qu’il faudra ensuite nourrir grâce à la récolte des fermes. A noter également qu’en plus de l’or, de la population et de la nourriture, l’acier, le bois et la pierre complètent le tableau des matières premières, chacune augmentant toutes les heures en fonction de vos implantations.

En termes de mécaniques de jeu, le soft est vraiment complet, avec pas mal de bâtiments à construire sur deux plans différents : les alentours de la ville ou la campagne avoisinante. Vous allez donc ériger des maisons, des fermes, des carrières et autres scieries, mais également une garnison pour entraîner différents types de troupes, un labo pour faire des recherches, une sentinelle à dragon, ou encore un théâtre histoire de faire remonter votre côte de popularité auprès de la populace. Différents objectifs solos vous sont donnés par votre sublime et sexy mentor, comme économiser un certain quota d’or, effectuez une recherche en particulier, ou encore attaquer l’un des camps d’Anthropus. Chaque objectif atteint vous apporte une récompense en matières premières, des objets pour équiper votre dragon (car oui, un dragon, ça peut prendre froid s’il n’a pas une jolie armure), des buffs qui vous permettent d’accélérer le temps de construction de vos bâtiments, de booster vos unités de combats, etc…

Ô temps, suspends ton vol ! 

Chaque action, même un combat, vous demandera un certain délai

Dragons of Atlantis est donc extrêmement complet et simple à prendre en main, mais pêche au final par sa politique du « temps réel » qui vous obligera à mettre la main au porte-monnaie si vous voulez avancer un tant soit peu. Je m’explique : au début du soft, ériger une ferme prend 15 secondes (véridique) et coûte trois fois rien en bois. Mais très vite, vous allez occuper tout l’espace à votre disposition et devrez, pour augmenter vos ressources et vos unités, upgrader les édifices déjà existants (ce qui est d’ailleurs obligatoire avec le centre de recherche pour obtenir de nouvelles avancées scientifiques). Faire passer ladite ferme au niveau 2 vous prendra 1min30 et un peu plus de ressources, et ainsi de suite.

Mais alors qu’on s’attendait à quelque chose de souple qui permettrait d’évoluer rapidement, on se retrouve vite avec des temps d’upgrade qui dépassent la demi-heure, puis l’heure, puis la matinée! Résultat, quand vous avez une invasion aux fesses et que vous devez développer votre armée à vitesse grand V, une seule solution : les cristaux rouges ! C’est une sorte de super monnaie, que vous achetez avec de l’argent bien réel, et qui vous permet de vous offrir tout un tas d’avantage, et surtout celui d’oublier la barrière du temps pour rechercher, entraîner ou construire instantanément. Ces trois termes sont importants car ils symbolisent, en plus de l’assaut, les actions capitales que vous allez être amené à effectuer et qui ne peuvent se concentrer que sur une chose à la fois. Impossible donc de lancer deux recherches scientifiques en même temps ou l’entraînement de deux types d’unité différents simultanément.

Imaginez donc le drame : vous avez une heure devant vous, et entamez l’upgrade de votre château personnel au niveau 9 (temps : 3h). Et tout d’un coup, suite aux impôts, votre population commence à quitter votre havre de paix. Impossible de monter le théâtre de niveau… à vous de poireauter trois heures durant. Heureusement qu’on peut quitter l’application en la laissant en arrière-plan, ou dialoguer avec les milliers d’autres joueurs via un chat intégré histoire de tuer le temps. Attention cependant, le jeu requiert une connexion permanente au net, à vous donc les joies du wifi ou de l’abonnement 3G… et les dépassements de forfaits inattendus. N’espérez pas non plus jouer en continu dans les transports en commun, car à la moindre perte de réseau, le soft se bloque jusqu’à en retrouver un autre.

C’est joli, mais ça manque de vie 

Même si la réalisation en impose, le tout reste trop statique

Visuellement, Dragons of Atlantis est vraiment flatteur pour la rétine. Les graphismes sont fins et colorés, avec quelques effets de lumière sympathiques et un rendu 3D du dragon convaincant. Les bâtiments possèdent en général trois stades visibles d’évolution, l’animation ne rame à aucun moment, et la carte du monde grâce à laquelle vous pouvez envahir les Cités de vos nouveaux amis est plaisante à parcourir. Malheureusement, votre ville manque cruellement de vie et d’animation. Vous pourrez certes apercevoir deux ou trois pixels censés représenter la foule, mais on aurait apprécié de pouvoir zoomer un peu plus sur chaque édifice ou ruelle pour se plonger parmi la population. Même constat pour les combats, qui sont représentés par une vignette et deux épées qui s’entrechoquent. Quelques animations montrant les unités se battre entre elles auraient été les bienvenues.

Musicalement, par contre, rien à redire sur le titre de Kabam. Les mélodies sont enchanteresses et les bruitages alloués à chaque bâtiment font mouche. Dommage qu’il n’y ait pas de doublage vocal, je pense que je serais encore plus tombé sous le charme de la rousse incendiaire, mais n’oublions pas qu’il s’agit d’un titre prévu pour smartphone, la taille réduite du soft obligeant à quelques concessions.

Nouvel empire ou Cité engloutie ? 

Si l’idée de départ de Dragons of Atlantis et sa réalisation d’excellente facture ont de quoi séduire les amoureux de gestion de ville, force est de constater que l’équilibrage du soft développé par Kabam a de quoi laisser perplexe. Passées les premières joies de construire une Cité et de voir évoluer son dragon, la prépondérance de l’argent réel pour avancer vers de hauts niveaux risque bien de vous refroidir d’un coup, sans parler de l’obligation d’être connecté en permanence pour jouer. Néanmoins, les plus riches ou les plus patients d’entre vous vont clairement y passer du bon temps, d’autant que les serveurs sont loin d’être déserts.

Le vidéo-test

Réalisation: 16/20 

Graphiquement aguicheur, le titre pêche par un manque de vie flagrant qui rend le tout trop statique. Néanmoins, la vitesse d’animation et les effets de lumière, de même que le niveau de détail sur les bâtiments forcent le respect.

Gameplay/Scénario: 10/20  

L’histoire est loin d’être le point fort du soft, le tout étant raconté par des écrans textes on ne peut plus sibyllins. Niveau gameplay, la prise en main est rapide pour ce Civilization-like MMO qui s’avère très complet. Néanmoins, nous ne pouvons faire autrement que de sanctionner la connexion permanente qui empêche tout jeu solo et, surtout, le recours quasi systématique à l’argent réel pour évoluer vers des hautes structures ou s’affranchir de la barrière du temps qui devient, très vite, rédhibitoire.

Bande-Son: 15/20   

Les musiques vous transportent littéralement, même si elles sont peu nombreuses. Pas de doublage vocal, par contre, mais des bruitages bien dans le ton.

Durée de vie: 14/20 

Si vous avez de l’argent à dépenser ou beaucoup de temps devant vous, vous risquez de jouer longtemps à ce Dragons of Atlantis. Les autres seront vite lassés de devoir attendre une matinée entière pour faire évoluer tel ou tel bâtiment, et de ne pouvoir lancer plusieurs constructions ou entraînements de troupes en simultané.

Note Globale N-Gamz.com: 14/20 

Dragons of Atlantis aurait pu être bien meilleur si l’équilibrage du jeu ne poussait pas à recourir à l’investissement d’argent réel pour poursuivre l’aventure. Reste néanmoins un soft bien réalisé, extrêmement complet en termes de gestion, et facile d’accès. Espérons que Kabam change un peu de politique pour ses futurs titres en permettant aux joueurs qui ne veulent pas dépenser leur salaire ou exploser leur connexion 3G de s’amuser plus longtemps.



About the Author

Neoanderson (Chapitre Sébastien)
Hardcore gamer dans l'âme, la quarantaine depuis peu, je suis le rédacteur en chef autant que le rédacteur de news et le vidéo-testeur de ce site (foncez sur la chaîne YouTube d'ailleurs). Amoureux des RPG nourri aux Final Fantasy, Chrono Trigger, Xenogears et consorts, je suis également fan de survival/horror. Niveau japanim, je voue un culte aux shonens/seinens tels que Ga-Rei, L'Ile de Hozuki, Orphen, Sprite ou encore Asebi. Enfin, je suis un cinéphile averti, orienté science-fiction, fantastique et horreur, mes films cultes étant Star Wars, Matrix, Sucker Punch, Inception et Tenet. N'hésitez pas à me suivre via mon Facebook (NeoAnderson N-Gamz), mon Twitter (@neo_ngamz) et mon Instagram (neoandersonngamz)!