Review
NIS America continue d’abreuver jusqu’à plus soif la rolls technique des consoles portables, pour le meilleur comme pour le pire. Ce mariage de raison (financière) et de passion pour le RPG à emporter partout nous a donné des perles comme Disgaea 4 ou encore Danganronpa 2, et d’autres écueils dont nous tairons les noms ici, par respect pour leurs créateurs. Alors dans quelle catégorie se situe Criminal Girls: Invite Only? Avec ses airs de dungeon-rpg à tendance hentai, le titre a de quoi émoustiller les otakus en tous genres… mais cela suffira-t-il à en faire un bon jeu?
Le fouet, y a qu’ça d’vrai!
A la base, Criminal Girls est un dungeon RPG sorti sur PSP il y a bien des années de cela. Titre typiquement nippon n’ayant jamais franchi nos prudes frontières européennes, le soft vous met dans la peau d’un « maton » d’une prison infernale recueillant toutes les meurtrières potentielles passées de vie à trépas avant leur odieux méfait. Bref, un peu à la façon d’un Minority Report, on catalogue les gens en fonction de leur « futur » potentiel, mais cette fois on ne les arrête pas puisqu’ils sont déjà morts. Non, dans Criminal Girls, on rééduque les demoiselles pour qu’elles puissent atteindre la réincarnation et éviter les flammes éternelles de l’enfer!
Bref, vous jouez un peu le rôle de Pascal le Grand Frère version Christian Grey, car nom de nom, il faut bien les remettre sur le droit chemin ses perverses en devenir! Bien entendu, le tout se fait dans un trip typiquement nippon que nous allons nous faire un plaisir de vous expliciter et vous montrer en vidéo (l’avantage de N-Gamz par rapport aux autres sites)… mais surtout ne soyez pas prudes, le soft ne s’y prête pas. Sur ce, c’est parti pour l’ascension de la Hell Spire histoire de redonner à ces ingénues le goût de l’ordre et de la discipline, quitte à faire claquer quelques coups de fouet pour faire rentrer « votre » éducation par les pores de la peau!
Dungeon-RPG newbie?
Criminal Girls: Invite Only se présente donc sous la forme d’un Dungeon-RPG très linéaire vous faisant parcourir les quatre « zones » de la Hell Spire, chacune étant composée de plusieurs étages fixes (génération aléatoire totalement absente). Vous y dirigez un groupe de quatre délinquantes sur 7 proposées, chacune ayant des pouvoirs potentiels sur le terrain de jeu (annihilation des rencontres de monstres, heal de groupe, affichage de tous les trésors de la zone, etc…) mais surtout des capacités « physiques » propres. Niveau rixes, on aura à faire face le plus souvent face à un rythme de combat aléatoire vraiment malsain et frustrant tant il est élevé. Une fois l’adversaire rencontré, on se retrouve devant un écran fixe et quatre héroïnes qui vous balancent chacune une phrase censée vous aiguiller sur leur façon de poursuivre le combat. Ainsi, on peut tout à fait avoir le choix entre des attaques duos ou des utilisations de magie, au bon gré aléatoire de la console… même si on se rend compte qu’au final, la Vita anticipe pas mal les choses et vous proposera souvent une défense totale quand l’ennemi charge un pouvoir, par exemple. Ajoutez à cela des attaques en binôme dont les combinaisons se trouvent dans des coffres bien planqués, et vous comprendrez que le système de combat, quoique très dirigiste, peut s’avérer très chronophage et jouit tout particulièrement du statut nomade de son support, allant même jusqu’à proposer une quick save quand vous le désirez.
Niveau gestion de personnages, vous allez forcément gagner des niveaux de pouvoirs suivant les ennemis que vous allez occire, mais aussi et surtout des CM, qui vous permettent d’acheter pleins d’objets dans les « Infirmary » disponibles et de participer à des séances de « motivation » pour vos protégées, histoire de leur faire apprendre de nouveaux sorts. Le principe est simple: vous choisissez l’un des quatre niveaux de châtiment, allant du simple fouet au taser électrique pour votre demoiselle, et lui insufflez le respect via un mini-jeu tirant pleinement partie des possibilités tactiles de la Vita. Quand vous avez amassé assez de points d’obéissance, le pouvoir se débloque, chaque héroïne ayant un rôle bien défini comme Tank, Healer, Magic, etc… Bien entendu, le fond d’écran est ultra sexy, la fille réagit à la moindre de vos sollicitations SM, et une fois le LVL max atteint, vous pourrez vous en donner à coeur joie avec diverses alternatives comme lui mettre un bâillon sur la bouche, etc… Bref, Christian Grey peut se rhabiller.
Un portage PSP… mais pas toujours
Passée ce qui pourrait choquer les plus puritains (et encore, pour que le jeu sorte chez nous, les illustrations des filles ont été floutées par de la brume aux endroits un peu problématiques), Criminal Girls se révèle techniquement comme largement inférieur aux capacités de la PS Vita. En mode exploration, les décors sont assez répétitifs et pixelisés, tandis qu’en combat on bénéfice de très jolis sprites SD même si les animations sont réduites à leur strict minimum. On ne va pas vous le cacher, il y a bien plus beau sur cette console, sans compter qu’il n’y a aucune cinématique animée à se mettre sous la dent. Bref, vous allez devoir « imaginer » les combats bien plus que de les vivre.
En termes de bande-son, ce Criminal Girls est très accrocheur pour son doublage, en japonais sous-titré anglais (pas de voix anglaises à l’horizon). Les filles n’arrêtent pas de jacasser, l’humour est présent, bref on s’y croit malgré des musiques très sympathiques au départ mais ô combien répétitives par la suite.
C’est l’heure de la fessée!
Criminal Girls est à prendre pour ce qu’il est: un titre totalement décalé avec un aspect RPG tirant vers le hentai. Si le concept ne vous choque pas, vous trouverez en face de vous un titre très répétitif, certes, mais qui possède un aspect chronophage assez étrange lié à sa facilité de gameplay. Clairement pas le jeu de rôle du siècle, mais un soft qui a au moins le mérite d’apporter un petit vent nouveau sur un genre trop engoncé dans ses règles.
Le Vidéo-Test par Neoanderson
Réalisation: 14/20
Graphiquement, le titre est digne de la PSP… sauf qu’il tourne sur Vita! Résultat: une 2D pixelisée et des combats aux animations sommaires sauvés par de magnifiques artworks en mode « châtiment »
Gameplay/Scénario: 14/20
Si le principe des phrases aléatoires en lieu et place des traditionnels ordres d’un RPG classique peut avoir son charme, on fait vite le tour du système, et on se rend compte que son réel intérêt se situe dans les séances de « torture » de nos jeunes donzelles pour leur faire apprendre de nouveaux pouvoirs. Niveau scénario, on reste dans le bien barré, et l’humour fait mouche en général.
Bande-Son: 15/20
Le doublage est en JAP only, ce qui pourra décontenancer les adeptes des RPG made in US, c’est un fait. Il n’empêche, les voix des héroïnes sont crédibles et la musique, quoique répétitive, colle bien à l’action pendant que les bruitages font leur job.
Durée de vie: 12/20
Criminal Girls, en ligne droite, n’est pas très long. Tout au plus 25 heures de jeu rendues obligatoires par le leveling imposé à certains endroits. On aurait voulu des quêtes annexes plus intéressantes que la simple recherche d’objets pour émoustiller vos demoiselles.
Note Globale N-Gamz.com: 14/20
Criminal Girls: Invite Only est un dungeon-rpg basique qui ne doit sa survie qu’à son côté hentai prononcé et à ses séances de « torture » soft pour permettre à vos héroïnes d’apprendre de nouveaux pouvoirs. Il n’empêche… malgré un système de combat bancal, la rapidité de l’action et la facilité du gameplay donne au titre un aspect très chronophage que l’on peut retrouver sur les jeux smartphones actuels. Si le hentai ne vous offusque pas, Criminal Girls devrait amplement vous satisfaire!