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S’il ne fut clairement pas le film tant espéré à sa sortie en 1996 et même à des années-lumière d’égaler le cultissime « Qui veut la peau de Roger Rabbit ? » pourtant lancé 8 ans plus tôt, le Space Jam de Joe Pytka n’en est pas moins resté, au fil du temps, un long métrage familial sympathique unissant la star de la NBA Michael Jordan aux facétieux Toons des Looney Tunes autour d’un match de basket où tous les coups (humoristiques) sont permis. Et il aura fallu attendre 25 ans pour que Warner se décide à remettre le couvert avec une autre star du ballon orange, alias Lebron James, pour voir enfin sur nos écrans un nouveau volet de la licence par le biais du Space Jam : A New Legacy de Malcolm D. Lee (cousin de Spike Lee). Ni véritable suite, ni réellement reboot, ce long métrage entend bien faire revenir les amoureux du premier opus tout en fidélisant une toute nouvelle base de fans. Mission accomplie ? La réponse dans ma critique ciné !

« Lebron James va devoir faire équipe avec les Looney Tunes pour sauver son fils ! »

Le roi du basket Lebron James n’en finit plus de battre des records mais à fort à faire pour gérer son fils cadet, Dom (Cedric Joe), qui a du mal avec la discipline imposée par son père au niveau de l’excellence sportive. Il est vrai que notre pré-ado rêve de devenir développeur de jeux vidéo et non de suivre les traces de son géniteur, ce qu’a très bien compris un algorithme révolutionnaire mis au point par la Warner, Al-G (Don Cheadle), qui veut se payer les services de Lebron à vie dans tout le « Warner-Verse ». Le but ? Inclure la star dans tous les films à succès de la compagnie pour les rebooter et faire un max de chiffres d’affaire !

De fait, il va « kidnapper » le fils de ce dernier pour obliger notre joueur à l’affronter dans un match qui décidera du sort du sportif. Mais ce cher Al-G entend bien s’assurer la victoire en donnant un gros handicap à son adversaire : l’obliger à faire équipe avec Bugs Bunny et sa bande de Toons, qu’il considère comme has been par rapport au Warner-Verse qu’il veut « améliorer ». Lebron James parviendra-t-il à déjouer tous les pronostics, sauver les Looney Tunes de l’effacement et surtout… libérer son fils de l’emprise de l’I.A. ?

« En full 2D, full 3D ou en incrustation de personnages fictifs et réels, la technique s’en sort plutôt bien »

En voulant mixer à la fois personnages en 2D façon Toons, modélisation 3D de héros cartoon ET gens bien réels, il est clair que ce Space Jam New Legacy ne s’est pas facilité la tâche mais, pourtant, force est de constater que techniquement ça tient la route. Les effets spéciaux sont soignés, le match de basket final est sympa à suivre sur le plan visuel, et le rendu final passe plutôt bien. Un bon point donc pour le réalisateur Malcolm D. Lee à qui l’on doit notamment Scary Movie 5 et Girls Trip.

Si le scénario ne vole pas très haut de son côté, notamment à cause d’un début horriblement lent, il permet néanmoins de justifier la montagne, que dis-je, le raz-de-marée de fan service qui attend le spectateur durant tout le long métrage ! Ainsi, Lebron tente de former sa Dream Team en parcourant le Warner-Verse, ce qui l’amène à rencontrer de nombreuses stars de cet univers et traverser pas mal de films.

On a donc droit à tout la clique des héros DC Comics que pastichent allègrement les amis de Bugs (Daffy en Superman, fallait oser), mais aussi à du Matrix, du Harry Potter, du Rick & Morty, du Mad Max : Fury Road et j’en passe tant il y a d’easter eggs et autres clins d’oeils en tous sens, parfois même assez anciens comme Casablanca ou Orange Mécanique, c’est dire !

« Du fan service en tous sens pour un raz-de-marée d’apparitions issues des licences Warner »

Et là j’ai envie de vous avouer que malgré toute la bonne volonté du monde, trop de fan service… tue le fan service ! De fait, si une oeuvre comme Ready Player One avait su distiller l’univers geek et vidéoludique de façon assez intéressante et savante, Space Jam New Legacy débarque avec ses grosses bottes de Rangers, pas fines pour un sou, et nous matraque de références en tous sens jusqu’à l’excès, oubliant au passage qu’il a une histoire à faire tourner et un public à captiver.

Le plus flagrant est sans doute l’utilisation de cosplayers bien réels pour incarner des persos emblématiques à tout va comme l’Agent Smith de Matrix, le Joker de Tim Burton ou encore le clown maléfique Pennywise et dont on se demande parfois s’ils n’ont pas été livrés par Wish tant certains cosplays sont totalement ratés tandis que leurs interprètes semblent même ne pas savoir regarder dans la direction de l’action.

« Un film familial moyen qui avait pourtant un tel potentiel… »

Ajoutez à cela la prestation assez bancale de Lebron James dont on sent clairement qu’il n’est pas acteur (préférez la VF, le doubleur est autrement plus crédible que la voix originale) ainsi que celle du pourtant brillant Don Cheadle qui n’est pas vraiment à sa place en tant qu’I.A. ayant pété les plombs, et vous comprendrez que ce nouveau Space Jam est bien plus une immense vitrine multicolore de toutes les licences de la Warner qu’un film de basket centré sur les Looney Tunes comme le fut le premier.

En gros, c’est une oeuvre qui se dévore un peu comme un immense paquet de bonbons colorés et chimiques. Au début on en goûte un peu par curiosité, puis on y retourne avec un appétit d’ogre et on se gave de sucreries pour découvrir tous les easter eggs planqués, et au final… on en ressort avec un étrange mal de ventre. Dommage, le concept pouvait à coup sûr être plus mémorable que le premier Space Jam, mais reste au final du même niveau que son aîné : un film familial à ne voir qu’une fois, qui vous fera passer un moment « amusant », sans plus.

La Bande-Annonce

Note N-Gamz Film : 2,5/5



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Neoanderson (Chapitre Sébastien)
Hardcore gamer dans l'âme, la quarantaine depuis peu, je suis le rédacteur en chef autant que le rédacteur de news et le vidéo-testeur de ce site (foncez sur la chaîne YouTube d'ailleurs). Amoureux des RPG nourri aux Final Fantasy, Chrono Trigger, Xenogears et consorts, je suis également fan de survival/horror. Niveau japanim, je voue un culte aux shonens/seinens tels que Ga-Rei, L'Ile de Hozuki, Orphen, Sprite ou encore Asebi. Enfin, je suis un cinéphile averti, orienté science-fiction, fantastique et horreur, mes films cultes étant Star Wars, Matrix, Sucker Punch, Inception et Tenet. N'hésitez pas à me suivre via mon Facebook (NeoAnderson N-Gamz), mon Twitter (@neo_ngamz) et mon Instagram (neoandersonngamz)!